Paullinia pinnata (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Noms vernaculaires
- Créole : liane carré (VELLARD, 1942) (peu usité).
- Wayãpi : —
- Palikur : kahapta.
- Wayana : kutupu.
- Portugais : cururu-ape, cipó-timbo.
Écologie, morphologie
Liane cosmopolite commune en forêt secondaire et en végétation ripicole.
Collections de référence
Berton 6 ; Moretti 3 ; Prévost 3638.
Emplois
L’usage ichtyotoxique de cette liane, principalement de ses fruits, est connu de quelques habitants de la Guyane, en majorité créoles [1].
Chez les Palikur, la tige de la liane écrasée et préparée en décoction, donne un liquide rouge utilisé pour soigner les aphtes en bain de bouche [2] ; la même préparation est bue en cas de ménorragie ou pour soigner le diabète (BERTON, 1997).
On prépare également un charme protecteur avec la sève extraite de la tige écrasée dont émane une odeur forte.
Chimie et pharmacologie
Les propriétés ichtyotoxiques et moussantes des Sapindacées sont dues à des saponines à génines triterpéniques. Les génines les plus fréquentes sont l’hérédagénine, l’acide oléanoïque et d’autres acides comme l’acide serjanique (DELAUDE, 1993).
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- ↑ Aux Antilles, selon de nombreux témoignages, elle était employée par les esclaves pour empoisonner les rivières : « On prépare les semences en les écrasant puis en les malaxant avec de la moussa [farine de maïs] ou de la cassave [farine de manioc] » (DESCOURTILZ, 1827-1833). L'usage comme ichtyotoxique dans les rivières mais aussi en mer est aussi signalé par le père LABAT (1742). L'illustration et la description de l'usage des fruits (appelés « pois » par l’auteur) comme ichtyotoxique, permettent d'identifier à coup sûr cette plante. Le même auteur signale également l’usage du suc des feuilles comme cicatrisant.
- ↑ Cet usage est à rapprocher de celui de Paullinia capreolata (Aubl.) Radlk. par les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana comme désinfectant des plaies et des coupures (VAN ANDEL, 2000).