Serjania grandifolia (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Serjania grandifolia Sagot.
Noms vernaculaires
- Créole : —
- Wayãpi : kutupu.
- Palikur : —
- Portugais : turari, cipó-timbo.
Écologie, morphologie
Grosse liane peu commune de la forêt primaire.
Collections de référence
Grenand 275, 1127 ; Jacquemin 1889.
Emplois
Cette liane est utilisée comme ichtyotoxique par les Wayãpi. Les tiges épaisses sont battues, laissant s’échapper une sève qui rougit au contact de l’eau. L’effet est assez tardif mais réputé mortel pour les poissons à qui il ne laisserait aucune chance. Pour cette raison, ils ne l’utilisent plus que rarement et toujours dans les mares laissées par la décrue du fleuve et destinées à s’assécher [1].
Étymologie
- Wayãpi : le mot kutupu est un emprunt aux langues de la famille Karib, puisqu’il signifie « colonne vertébrale » en kali’na. L’aspect côtelé des jeunes tiges des Serjania et de Paullinia pinnata est en effet assez suggestif.
Chimie et pharmacologie
Cf. à Paullinia pinnata. Les tests chimiques que nous avons effectués montrent que cette espèce est riche en tanins condensés et en saponines. Il est vraisemblable que son activité ichtyotoxique soit due à l’association de ces deux substances.
Les propriétés antifongiques de la sève de certains Serjania seraient confirmées et justifieraient son usage dans le traitement des affections fongiques de la peau (BOURDY, 1999).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Nous avons trouvé d'autres Serjania et Paullinia ichtyotoxiques chez les Wayana et les Kali'na de
Guyane et de Surinam (MORETTI et GRENAND, 1982).
En Guyana, la décoction des fragments de tige est bue contre l’impuissance sexuelle et celle des feuilles pour soigner le muguet des enfants (VAN ANDEL, 2000).
Chez les Tacana, la sève de Serjania elliptica Rusby est utilisée pour soigner les microfilaires (BOURDY et al., 2000).