Inga pezizifera (Pharmacopées en Guyane)

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Inga disticha
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Mimosa polydactyla


Inga pezizifera. Fleur d'un autre bougouni
Inga pezizifera. Feuille et gousse



Inga pezizifera Benth.

Synonymies

  • Inga urnifera Kleinh.

Noms vernaculaires

  • Créole : bougouni [bougouni].
  • Wayãpi : ɨnga kala.
  • Palikur : aβukun.
  • Aluku : lebi weko.
  • Kali’na : waiki.
  • Portugais : ingá-xixi, ingatitica.

Écologie, morphologie

Grand arbre de forêt primaire, assez commun.

Collections de référence

Grenand 925 ; Moretti 1129 ; Prévost et Grenand 4307.

Emplois

Pour l’ensemble des Créoles guyanais, le terme de bougouni ainsi que le remède contre les diarrhées et les ulcères qui lui est associé recouvrent plusieurs grands Inga forestiers : I. bourgoni, I. alba, I. pezizifera.

Chez les Créoles, l’écorce du bougouni, simplement mâchée ou prise en décoction, est un antidysentérique efficace ; l’écorce est laissée au repos dans l’eau refroidie pendant quelques heures avant que la décoction ne soit prise à raison de 2 ou 3 verres par jour ; pilée, elle est appliquée avec succès sur les ulcères. La décoction de l’écorce est aussi utilisée pour faciliter la cicatrisation suite à une opération.

Ces derniers usages sont peut-être d’origine aluku (FLEURY, 1991). L’intérieur de l’écorce est gratté, laissé à reposer dans l’eau froide, et le liquide est utilisé en bain de bouche pour soigner les aphtes.

Les Palikur absorbent, contre la diarrhée, la sève brute extraite de l’écorce et diluée dans l’eau. Pour soigner la leishmaniose, l’écorce est utilisée de la même façon que Tabebuia serratifolia (Bignoniacées).

L’écorce pilée avec celle de Siparuna guianensis (Monimiacées) sert à préparer un emplâtre pour réduire les fractures ; mouillé de rhum ou de jus de citron, il est maintenu par des attelles et un tissu. Enfin la sève brute est appliquée localement pour soigner les boutons sur la figure d’origines diverses ainsi que les aphtes et les irritations autour de la bouche.

Étymologie

  • Créole : le mot bougouni est un emprunt à une langue amérindienne (palikur, aβukun ;

kali’na, apurukuni ; wayana, apulukun).

  • Wayãpi : de ɨnga, « terme générique pour le genre Inga » et kala, « rugueux », en raison de la texture des gousses.

Chimie et pharmacologie

Toutes les espèces de Inga récoltées en Guyane et que nous avons analysées renferment des flavonols dans leurs feuilles, en particulier des hétérosides du myricétol. Les écorces de tronc sont riches en polyphénols et tanins condensés.

Leur haute teneur en tanins peut expliquer l’emploi comme antidiarrhéique.

Ces écorces ont été soumises à un screening pharmacologique. Leur toxicité est évaluée : par voie intraveineuse (DL 0 : < 10 mg/kg) et per os (DL 0 > ; 1 000 mg/kg).