Berle (Cazin 1868)

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Berce
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Bétoine
PLANCHE VIII : 1. Beccabunga. 2. Belladone. 3. Bénoite. 4. Berce. 5. Berle.


[191]

Berle

Nom accepté : Berula erecta


BERLE. Sium angustifolium. L.

Sium, sive apium palustre, foliis oblongis. Bauh., T. — Berula officinarum. Ch.

Ache d’eau.

Ombellifères. — Amminées. Fam. nat. — Pentandrie digynie. L.


Cette plante vivace (Pl. VIII), très-commune, croît dans les ruisseaux, dans les fossés humides, sur le bord des fontaines et des étangs.

Description. — Racine blanche, fibreuse, rampante, noueuse. — Tige droite, de 4 à 8 décimètres, cylindrique, fistuleuse, rameuse. — Feuilles alternes, à segments ovales aigus, incisées et à lobes dentés ; les inférieures longuement pétiolées. — Fleurs blanches, en ombelles de huit à douze rayons (juillet-septembre). — Corolle à cinq pelâtes, subcordiformes, réfléchis en dedans. — Calice à cinq dents très-peu apparentes. — Cinq étamines à anthères globuleuses, deux styles courts. — Fruit sphéroïde, strié, composé de deux akènes plan-convexes striées, appliquées l’une contre l'autre.

[Parties usitées. — Les racines, les feuilles.


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Culture. — Les berles, qui ne sont cultivées que dans les jardins botaniques, exigent une terre humide et de fréquents arrosements. En juin et juillet, en pépinière, ou en planches, pour les repiquer plus tard en place, on les propage également par éclats des pieds.

Récolte. — On récolte les racines vers la fin de la seconde année ; on les coupe par tranche et on les fait sécher avec soin. Les feuilles ne sont employées que fraîches.

Propriétés physiques et chimiques. — La berle contient une huile essentielle et une résine acre; très-probablement aussi on pourrait, comme pour Facile, la modifier par la culture.]

La berle possède à peu près les mêmes propriétés que l’ache, aussi l'appelle-t-on ordinairement ache d'eau. Son suc et sa décoction, autrefois plus employés que de nos jours, ont été vantés comme antiscorbutiques, fébrifuges, apéritifs, diurétiques, emménagogues, etc. Les graines, d'une odeur aromatique et d'une saveur piquante, sont plus actives. J'ai souvent fait manger les feuilles de berle en salade dans le scorbut, dans la cachexie paludéenne, et les infiltrations séreuses. J'en ai aussi donné le suc comme ceux de cresson et de beccabunga, avec lesquels on peut le mêler. Comme ces dernières plantes, la berle est plus active à l'état frais, et perd aussi de ses propriétés par la décoction. Cette plante a réellemenl une action stimulante et diurétique assez prononcée, surtout chez les sujets affaiblis, ayant des engorgements abdominaux atoniques, suite de fièvres intermittentes. Dans ces cas, je lui ai associé avec avantage les sucs de pissenlit, de chicorée, de cerfeuil, de fumeterre, etc. (Le suc est employé a l'extérieur dans l'impaligo et les affections cutanées sécrétantes.)


Berle à larges feuilles

Nom accepté : Sium latifolium


(La Berle à larges feuilles (S. latifolium, L.) présente des propriélés analogues à la précédente ; il faut pourtant noter que la racine, non nuisible au printemps, est, dit-on, très-délétère en automne. — Elle produirait chez l'homme, comme chez les animaux, des anxiétés, des vertiges et quelquefois un délire furieux.

Berle nodiflore

Nom accepté : Helosciadium nodiflorum var. nodiflorum


Citons pour mémoire la berle nodiflore ou petite berle (S. nodif., L.) que des personnes peu attentives pourraient confondre avec le cresson et que Morisson considère comme diurétique.)

Berle chervi

BERLE CHERVI (Sium sisarum, L.) — (Voyez Chervi).