Eugenia monticola (Rollet, Antilles)

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Eugenia megalocarpa
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Eugenia octopleura
Planche 159 : MYRTACEAE. XXII. Eugenia monticola. A. Rameau fleuri. B. Rameau fructifié. C. Feuille (var. flaveovirens). D. Feuille (var. latifolius). E. Plantule. F. Écorce (coupe transversale).
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Eugenia monticola (Sw.) DC. Prodr. 3 : 275 (1828).

Basionyme : Myrtus monticola Sw., Prodr. : 78 (1788).

Synonymes : Eugenia flavo-virens O. Berg (1856) ; Eugenia monticola (Sw.) DC. var. flavo-virens (O. Berg) STEHLÉ & QUENTIN (1949) ; synonymie détaillée in Mc VAUGH (1989).

Noms vernaculaires : Fr : Merisier petite feuille (Guadeloupe) ; Merisier (Martinique) ; Merisier (St-Barthélemy) ; Petit Bois d’Inde (Haïti). A : Rodwood (Barbade) ; Papery leaf wild Guava (Trinidad) ; Black cherry, Slang berry, Red rodwood (Puerto Rico) ; Birds cherry (St-Martin). Esp : Hoja menuda (litt. : Feuille menue), Biriji (Puerto Rico).

Description : Petit arbre atteignant 10 cm de haut et 15 cm de diamètre. Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 2-3 mm pour un diamètre de 10-15 cm. Aspect externe : gris rosé à brun rougeâtre ; sublisse ; très souvent, et déjà sur petits diamètres (5 cm), lenticelles en chaînettes ou anneaux horizontaux plutôt incomplets, très parallèles, équidistants ; quelquefois moins marqués. Rhytidome : en écailles irrégulières carrées ou rondes d’environ 2 cm de diamètre ; dessous pourpre foncé à hématite vergeté plus clair. Écorce vivante : section transversale d’abord beige puis vieux rose à carmin, homogène ; structure indistincte. Aubier : jaune d’or. Feuilles : opposées, de 2-4 × 1-2 cm, minces, papyracées (en saison sèche, se flétrissent et pendent) ; molles sur le frais ; jeunes feuilles roses ; apex très arrondi ; pétiole cylindrique court, moins de 5 mm. Les échantillons récoltés à Saragot, Marie-Galante, en stations sèches ventées et fourré ouvert ont des feuilles épaisses et coriaces et peuvent être confondus avec E. axillaris ; points pellucides peu fréquents, existent quand la feuille est épaisse et provient de zone sèche. Les feuilles des spécimens rangés dans la variété flavo-virens sont nettement plus petites. Phénologie : sempervirent. Fleurs en avril, juin, juillet. Fruits en janvier, mars à octobre. Habitat : commun en sous-bois de forêt sèche et fourrés littoraux xérophiles, entre 0 et 500 m. Tempérament : plutôt sciaphile, toujours sous un certain couvert ; semble être l’espèce de Myrtaceae qui souffre le plus de la sécheresse en zone sèche. Les feuilles atteignent un certain point de flétrissement, sans toutefois tomber. Plantule : Type VIII. Graine sphérique de 5 mm de diamètre environ. Très souvent la graine, enfoncée dans l’humus léger de la forêt sèche, est épuisée lorsque sont exposés les premiers nœuds de feuille, mais des restes de tégument subsistent à proximité du collet. Les feuilles de la plantule sont d’un vert tendre et


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à l’instar de celle de la plante plus âgée, particulièrement minces et molles.

Distribution générale : Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Puerto Rico, Virgin Islands ; Petites Antilles ; Trinidad, Tobago, Venezuela, Colombie, Guyanes ; aussi Mexique et Amérique centrale (Mc VAUGH).

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles sauf Saba, St Eustache, Nevis, Barbuda, Désirade.

Matériel examiné : SM : BOLDINGH 2863, s.loc. (P). SB : QUESTEL 877, Morne St Jean (P). BT : BARRIER 2387, Batterie Deshaies (GUAD) ; BARRIER 2387, Rivière des Pères, 300 m ; BÉNA 868, entre Houëlmont et Vieux-Fort (P) ; DUSS 553, Gourbeyre (P) ; FOURNET 2688, Route Bisdary, pied Monts Caraïbes, 250 m (P) ; FOURNET et al. 4709, en haut de Crête de Village (P) ; HUC 1211, Monts Caraïbes, 400 m (GUAD) ; ROLLET 343, Monts Caraïbes, 400 m (GUAD) ; ROLLET 1150, Batterie Deshaies (GUAD) ; ROLLET 1507, Vieux-Fort, Grande Anse (GUAD) ; SASTRE 2688, Route Bisdary, pied Monts Caraïbes, 250 m (P). GT : BARRIER 3110, Labithie, Morne à l’Eau (GUAD) ; BÉNA 318, entre Gosier et Fort fleur d’épée, 10 m (P) ; L’HERMINIER s.n., s.loc. (P) ; ROLLET 224, Chazeau ? Grands Fonds (GUAD) ; ROLLET 592, 1449, Haut de la montagne, 70 et 20 m (GUAD) ; ROLLET 595, Bois Eusèbe (GUAD) ; ROLLET 645, Anse Patate, Le Moule, 10 m (GUAD) ; ROUSTEAU 619, s.loc. (GUAD). MG : RODRIGUEZ 4336, s.loc. (P) ; ROLLET 411, ravine N Capesterre, 70 m (GUAD) ; ROLLET 840, Dorot, 100 m (GUAD) ; ROLLET 856, Saragot (GUAD) ; SB 3180, 3192 à 3194, 3196, Saragot (GUAD) ; STEHLÉ 184, Capesterre, 20 m (P). D : NICOLSON and al. citent 4 spécimens récoltés à Dublanc, Syndicate Estate et Cabrit. M : BÉLANGER 447, s.loc. (P) ; HAHN 957, Forêt de Ste Luce (P) ; HAHN 958, environs Fort-de-France (P) ; HAHN 1221, hauteurs Case Pilote (P) ; MAURICE 64, La Démarche (P) ; ROLLET 507, Morne Aca, 300 m (GUAD). Morne Baguidi, 50 m ; Terreville, 250 m ; Morne Gardier, 200-400 m ; Anse Couleuvre, 250 m (ROLLET). STEHLÉ 5454, Balata, 380 m (P). B : ROLLET 1565, Turner’s Hall (GUAD).

Observations : SM : Pic Paradis, 400 m (FIARD & ROLLET). SK : pente Sud South Range, 100-200 m (FIARD & ROLLET). At : Boggy Peak, 50-350 m ; Darkwood, 0-50 m (DAVID & ROLLET). BT : Ravine à Bouillante (ROLLET). B : Coffee Gully ; Hackleton Cliff, 100 m (ROLLET). SV : King’s Hill, 150 m ; Wallibou, près de la mer, 5-10 m ; N Kingstown, bord de route, fourré sec Barromallie, 100 m (ROLLET). Gs : Carriacou, Cannouan, Bequia (HOWARD 1952).

Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1925 ; CARRINGTON** 1993 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1926 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD 1952 ; LITTLE and al.* 1974 ; Mc VAUGH 1989 ; MARSHALL 1939 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1941 ; SARGENT* 1893.

Note : Certains auteurs distinguent 2 variétés : var. latifolia et var. flavo-virens et même plusieurs autres espèces au Mexique et en Amérique centrale que Mc VAUGH considère comme difficilement séparables. Les spécimens ROLLET 1213, Guadeloupe, Monts Caraïbes, 200 m (GUAD) et ROLLET 507, Martinique seraient à rattacher à la var. flavo-virens.

Anatomie du bois

Eugenia trinervia : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Eugenia albicans, Eugenia axillaris, Eugenia biflora, Eugenia confusa, Eugenia cordata, Eugenia domingensis, Eugenia monticola, Eugenia octopleura, Eugenia pseudopsidium, Eugenia tapacumensis, Eugenia trinervia :

  • Bois parfait de teinte généralement brun rose violacé, rarement brun rouge sombre (E. confusa) ou beige-brun (E. pseudopsidium, E. trinervia), pas toujours différencié de l’aubier beige à brun rosé, à grain fin, dur et lourd (de 0,80 à 1,10 g/cm3).
  • Pores assez régulièrement disséminés, isolés en totalité ou en grande majorité (quelques accolements observés chez E. pseudopsidium, E. tapacumensis et E. trinervia), en nombre inférieur à 20 par mm2 chez E. albicans, E. biflora, E. domingensis et E. octopleura, de 20 à 60 par mm2 chez E. axillaris, E. monticola, E. pseudopsidium et E. trinervia, de 80 à 120 par mm2 chez E. confusa, E. cordata et E. tapacumensis, de 30-40 μm de diamètre dans les espèces à pores très nombreux à 100-140 μm dans celles à pores moins fréquents. Dépôts blancs observés dans E. albicans, E. monticola et E. cordata. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires, ou de contact vaisseaux-fibres, ornées, de 3 à 5 μm de diamètre.
  • Parenchyme très généralement en chaînettes ayant tendance à se rassembler, formant parfois des lignes courtes. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant des cristaux groupés par 2, 4 ou en chaînes.
  • Rayons 2-(3)-sériés, au nombre de 16 à 22 par mm (12 à 14 chez E. pseudopsidium) de structure hétérogène : cellules couchées au centre avec 2 à 5-(8) rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations intervasculaires. De rares cristaux ont été observés chez E. monticola uniquement. Présence de dépressions de types « alvéoles à laticifères » chez E. albicans, E. monticola et E. octopleura.
  • Fibres à ponctuations aréolées.