Fraxinus (Rolland, Flore populaire)

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Syringa
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Jasminum


[Tome VIII, 18]

Fraxinus excelsior

FRAXINUS EXCELSIOR (Linné) — LE FRÊNE
  • fraxinus, farnus, lat. — fraxus, frassinus, fraicinus, faxinus, fraximus, praximus, freyno, esculus, l. du m. â.
  • fraisse, m., frayshe, m., fraisne, m., fraissher, m , fraisser, m., anc. prov. — frexo, m., fracho, fraischo, freiche, frache, hracho, racho, anc. dial. du Sud-Ouest. — fraisne, m., fresne, m., frasne, m., frenne, m., fregne, m., anc. franç. — frask, m.,


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(1) Panas signifie loque, chiffon.


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mentonais. — frègh, m., Saint-Quentin — frày'ss, frèy'ss, frass; frèss, fràij'ssè, frày'ché, frày'ssô, fràn'chi, ftassé, frachi, frèssô, frèssé, fréchô, frèchyô, en divers pat. du midi.
  • fraqnoun, franou ; fran ô, fraqnô, frénô, frin-nô, fràsj'ni, fràij'né, m., franê, m., frày'n, m., en div. pat. du Sud, principalement du Sud-E st.
  • frûne m., frane, m., fran-ne, rn., frin-nê, m., frèij'uë, m., fragne, m., frèsj'n', m., en div. pat. du Nord de la France.
  • frày, m., Provence, Gard, Ardèche. — fraô, m., Ampus (Var), frèjo, f., fréjiè, m., Creuse. — fràij'nouzi è, m., Payzac (Dordogne), r. p. — fronada, f., Montluel (Ain).
  • hërécliou, m., hëréché, m., hëréchou, m., aréchou, m., rachou, m., réchou, m., réellô, m., réche, f., en divers patois du Sud-Ouest.
  • nouzié saou vazé, m., La Tour-Blanche (Dordogne), c. p . M. Ed. Edmont.
  • cantaridiè, m., Tulle (COlT.) , LÉI'. [C'est sur cet arbre qu'on trouve les caut harldes.] — càlltarilhè, m., T.-et-G. — tantalikè, m., Mayenne . .
  • ornu, m. (accent sur or), lyonnais, Puipts... (C'est bien le frêne, l'orne n'existant pas en France.)
  • oyarde, f., Montluçon (Allier), r. p.
  • arbre à regrets, m., Saint-Georges-des-Groseilliers (Orne), r. p.
  • noce salvatica, Lombardie.
  • frasco, frosso, fraisse, frassina, oza, ollastu, costolo, dial. ital. iesig, iesic, {msil', roumain d'Istde, .MAJ OIlliSCU. — freyxo, portug. — estanca-sauq, ar brever, catalan.
  • ase, asch, asche, aspe, espe, eppe, anc. h. all. — aesc, anglo-sax.— eskenbeam, frison,
  • uinn, unn, uindsend, [uinnsin ue, moy. irland, — IIillsionn, gaél. écoss. — ount, bret, de Lannion , c. p. 1If. Y. I{EI\Lf:Au. - ounu, onn, breton.
  • leizar, lizarrà, basque.
  • laschiabuz; langue inconnue du XIIe s ., dans le pays de Wiesbade, DESCEMET.


On trouvera d'autres noms gallo-romans du frêne dans Gilliéron et Edmont, Atlas linguist., carte 611.


Un jeune frêne est appelé :

  • fraqnote, f., Char.-Inf. — fragnolè, m., Suisse rom. — frénè, m., wallon. — frégnê, ID., Aisne. — bëréctiole, f., H.-Pyr.


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Le fruit du frêne est appelé :

  • ling/la anis, lat. du m. à. - langue d'ousel, f .• lanque-otjsel, f., anc. fr. - langue d'oiseau, f., franç. (Je passe sous silence les variations patoises). -lunguc passerine, fr., COTGII., 1650. - odrèlo, f., La Malène (Loz.), l' . p. - llle de porpouàqù (= aile de papillon), f., Clerval (Dou bs), r. p. - {èIJC sauuaqe, Montcornet (Aisne), r. p. [On en fait du café .l - samar, m., Claye (S.-et-M .), r . p. - COUée/IO, ID., Velorcey (H.-Saô.), r . p.
  • hilète du {rêne, (= son aille de 1'1'. ) f. , Oizon-lez-Ver viers (Belg.), c. p. M. J. Feller.
  • moulin, fi . moulinet, Ill . rouet, Ill. Aisne, c. p., M. L.-B. RIOMET.
  • keyn, keys, ash-keus, kit-kens , kituj -kcus , cals and cys, dial. :lng!.IJogels -lunge, an c. h, all. - gansewuge, allem. « Fraisnin = qui est en bois de frêne, » aue, 1'1' .


Un lieu planté de frênes est appelé :

  • fratcineia , fraxinetutn, fraxinata, frayssincda, frasneia , frasn ea; fraynelci, esculetum, aescedutn, 1. du Ill, â., Du C.
  • fresnée, fresnaije, frasnoi, fresnoi, fresnier, fresnière, fraiqnée, fraqnée, anc. 1'1'., - fraqué, f., frënê, m., fraqnole, l'.• fraqnèl, 111 ., fràyÎ, m., franou , m., franouè, 111 ., en div. pat.
  • h ëréch ou so, f., Bigorre, c. p . M. P. T AUI SSAN.


Toponomastique :

  • Le Fraique, L e Fray, Le Fraisse. La Fraisse, Les Frasses, Les Fraises, Les Frèches, 1_1' Frach, la Fraîche, Les Fraiqes, Le Fraxin; La Frachine, Les Fra issines, La Fressinqe , Le Frc squel, Le Fraicliot; Le Frassasj, Le Frassis, Le Fracluj, La Fressière, Le Frac/lier, La Frècberie, Le Fracherci , Les Fré cliauic, Les Fraqeu» , Les Fraicliuns, La Fresselle, La Frazclière, Les Fraisselonx, La Fraichelaie, Le Fraissinet, La Fraissinède, La Fretjssinouse, Les Frccliinioux, Les Fraissiuières, Le Fraissonnei, La Fressotière, La Fraqserie, Le Fresne, Les Fresnes, la Fresnaie, Le Fresnois, Le Grand Fresne. Le Beau Fresne, La Fragne, Le Fréuel, La Frenière, Les Fr aqnires, Le Fragnolet, Les Frcnozets, La Fraiqnachc, Le Frain, Les Fragnigues, La Frên euse, La Fraqnéc, La Freuotière , La Fraqnelièrc, noms de diverses localités.
  • L'Aufresne, l A: Frêne l'crl , Le Frieh c l'cri , Le Friche Route, t» Friche


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Blanc, Le Fraîche Blanc, Le Frêne Rond, Le Frêne Roul, La COllr Frenelière, Les Frenouelles , lac, de la Loire-Inf., QUILG.

  • Champ du Frêne ou Champ du Fer, Pré- Frêne ou Fr é-Fêr, lac. du Jura bernois, DE ROCHE .


Onomastique :

  • La Fraxe, Fraque, Frèqu e, Freixe, Fraiche, Frache, Frai ze, Dufrèzc, Dufraisse, De Fraisse, Dufrèche, Dufriche, Desfriè ch es, Dela{ raye, Du Fray , Du Froy, AI{roy, Aufraique, Aufray, Beaufrel , Lonfreij, Mon{rays, Mon{roy, Mal{roy, Mal{rcyt, J/al{regcot, Maufras, Maufroy, Meaufrais, MctTray, Hin{ray ( 7), Main { roy ( 7), Rain{ray ( 7), Frécon, Dufr échon, Fourchon , Fr échou, Frayon, Fr écot; Fri caut, Farcot, Frigol, Frocliot ; Fresquet, Frachet; Fréchèâe, Fréqouse, Frechin, Fressard, Frézard, Fréchar, Frtujard, De Fressiue, Fraissiqnes, Fraziol, Fressiriatid, Farcinade , Freycinet , Farcinet , Du Fresne, DII Fresnel, Fernel; Defranoux; Frin, Fragnc, Franque, Fraiqnac, Fraqnaud, Du Fresnay, Delafrenaie, Freqnet, Frennelet, Defroijère, Fraqeton, Frachebois , Pelfrêne, norns de famille.

Dufrechou, Rechou, Rachon; Reche, Rechède, Frechinqle, noms de famille du Sud-Ouest.

« Vaut mieux un paresseux dans son lignage Qu'un frêne sur sou héritage. » Guernesey.

« Le hêtre et le frêne doivent être abattus pendant le croissant de la lune ; au contraire c'est pendant le décours qu'il faut couper le chêne, Je bouleau et le châtaignier. » Eure , R OBIN.

« Lo broco de fràyss Brulo sons gràyss = le bois de frêne brûle sans graisse. » Aveyron , c. p. M. H. FAU.

« 'Jéou siéou de bos de fr àyssé, -Quaou me vaou pas me là y ss é. » Provence, MISTRAL.

« Quand le frâgne boute L'iviér est oute = quand le fr. pousse, l'hiver est outre, c.-à -d. fini . » Belgique, Wa l/onia, 1893, p . 94.

« Far coro1la desot z la fraisse = attendre sous 1'00'm e (sens donné avec doute. » ) anc. prov., L EVY.

« Frêne = tou pie de deux sous . » argot des enfants, L. RIGAUD.

« Prène beru per rêche = prendre aulne pour frêne, se tromper grossièrement. » La Teste (Gironde), M OUREAU, p. 90.

« Le fresne a une vertu singulière contre le venin des serpents , aus


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quels il est tant ennemy et contraire, que le serpent n'ose approcher que de loing de l'ombrage du fresne : de faict que plusieurs ont ex périmenté, que si l'on fait 'comme un cerne de feuilles ou branches de fresne, et que là dedans l'on mette un serpent d'un costé, et du feu allumé de l'autre, le serpent se jettera plustost dans le feu, qu~ de se retirer vers les feuilles de fresne : pour cette cause, nature , comme soigneuse du bien de l'homme, fait que le fresne florit avant que les serpents et vipères sortent de leur taniere au printemps, et ne perd ses feuilles en automne, avant que les serpents se soyent retirez : Parquoy s'il adu lent que quelque serpent ou autre beste venimeuse ayt mors un cheval, vache, ou autre pesta il du fermier, il n'y a point de plus souverain remede que de piler fenilles de fresne des plus tendres que l'on pourra choisir, en exprimant le jus, et le faire boire à la beste : puis appliquer sus la partie interessee le marc des feuilles pilees : ce remede aussi pourra servir anx hommes qui auront receu morsure de serpent ou de vipere. L'escorce de fresne mise en decoction, est singuliere ponr desopiler la ratte, et attirer grande quantité d' eaux aux hydropiques, amalgrir les personnes grasses . » XVI ' s., LIÉBAUI"T, Maison rustique.

Sur l'antagonisme du frêne et du serpent , voyez : Notice sur l'influence magnétique des feuilles du frêne (Fraxinus americana) sur le serpent à sonnette (Crotalus horridus) dans Le Recueil industriel , février 1835, p. 107-111.

« Sub fraxini umbrâ Non urgent ve uena. » NUCÉRIN , 1612. - « Sub umbrâ fraxini Securè dormi, » ID. - « Dessous le fresne Venin ne regne, » G. MEUIIIEH, 1582. - « Sous fresne n'ayés peur de dormir se ur. » GAHNEHIUS, 1612.

« Celui qui veut se préserver des sorts coud une petite branche de frêne avec un morceau d' écorce d'orme au dedans du gilet ce qui le met à l'abri des maléfices. » Bocage normand, LECOEUR.

« On met des branches de frêne bénit dans les bergeries pour en éloigner les sorciers. » Ineuil (Cher) , r. p.

« POUl' détruire les vers blancs "dans les blés on plante un paquet de 13 baguettes de frêne dans le champ ravagé. Au bout de 9 jours on va les déterrer ; il faut alors a rrlver directement dessus sans se tromper ; puis prononcer certaines paroles. » Ineuil (Cher), r. p.

« Celui qui a l'aiguillette nouée n'a qu'à manger, pour se guérir, des


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fruits de frêne légèrement chauffés au four. » Savoie, CHABERT, Emploi pop. d. plantes, p. 88.

« Le fresne fait la braye d'acier et une marne de sparrne, » LE BON, 1557. - « Qui ne peut doit parler au fresne. » LE UON, 1557.

« Faut remarquer après la soltice de mars quel jour et quel heure la nouvelle lune commence, c'est à dire la premier lune nouvelle qui arriverat après le 21 Mars ; puis en l'heur de la lune faut couper un bois de Fraine sans beaucoup I'Incornoder, et le cirrer (garnir de cire) au deux hout pour que l'humide ne s'evapore trop ahillement. Ce hois a beaucoup de proprtettez, il a de la simpathie au corps humain. Il guerit les plaies et ulcères en estant touchez. Il serve aussi aux flux de sang: les he stes y treuvent du soulagement lors qu'estant blessez on frotte le dit bois sur leurs playes on enflures; j'en ay veu plusieurs experiences. D'aucuns voudroient dire qu'il y a de la supertission en cette usage; je leur répond qu'il n'yen a point du tont, parce que c'est une chose naturel que le fralne, estant couppé lors que le soleil entre au signe du terreau, a proprietté susdite, même de guérir des playes absentes, ayant (lorsque l'opérateur dispose) du sang du blessé ou de la matière (pus) de la playe, il (le malade) guerirat quoy qu'absent, » Document du Pays wallon de 1650, Wallonia, 1898, p. 26.

« l'our guérir la jaunisse prenez du fresne coupé à l'équinoxe du printemps, faites-le brusler et des cendres faites en un godet que vous ferez cuire; puis dans ce godet mettez l'urine du malade et le laissez à l'air; à mesure que l'urine se consommera, la jaunisse guérira. » Secrets de Monconys à la suite des royages de Moncomjs, 1665, Ill, 73.

« l'our guérir la fièvre, coupez les ongles des pieds et des mains, levez l'écorce d'un frêne et placez les dans l'écorchure, en disant: fraissé, mas féourés té laissé. » Corrèze, GORSE, p. 300.

« Les feuilles de frêne sont propres et mattes (luisantes 7). Celui qui aime cet arbre est une personne bien élevée. » Naintré (Vienne), r. p .


Langage des fleurs . - « Le frêne symbolise la grandeur tant par sa forme élancée que par la dureté de son bois. » MARIE "", « En hlason le frêne symbolise l'amitié parfaite, le serpent ne peut demeurer sous son ombre. » J. BOISSEAU, Promptuaire armorial, 1658, 1ce partie, p. 15. - « Le frêne signifie obéissance et subjeciion, » Traité curieux des couleurs, 1647, p. 72.


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« Une branche de frêne mise extérieurement à la fenêtre d'une fille, indique symboliquement qu'elle est d'une robuste constitution, qu 'e lle peut po rte r de lourdes charges. » Ruffey près Dijon, r. p. - ({ Le fr. sy mbolise Yh ospitalitê, » Belg. wall., Wallonia, 1899, p. 19. - «Au 1"- mai = Frêne, Je t'aime. » Vigny (Sv-et-Oc), r . p. - « Au 1er mai = il/à y' di {râgne, Ti m'ah ûqn es = mai de îr., tu m'agrées. » Belg. wall., Wallonia, 1893, p. 78. - Au 1er mai; « Frê ne , Je taraine (= je t'adresse la parole), Belg. wall., Viel. des spo ts. - Au 1"-mai une branche de fr , signifie ; tu es fanée. » Beurizot (C c-d' Or), CAZET, Not. s. Beur., 1892, p. 85. - « Au 1"- mai : Lou (rày'ssé, Té lày'ssé (déla isse). » Languedoc, M /STR . - (Au 1er mai: Bello, té présenté lou fray, yéou té vo lé, érnaî t 'ao ur aï. 1) Provence, M /STR.


Héraldique. - « Tutus sub ramis = devise de la famille des Fresnais en Bretagne qui ont des rameaux de frêne dans leurs armes. » CHASSANT, Viel. de deu., 1878, I, 342.


Fraxinus ornus

Fraxinus ornus (Linné). — L'ORNE.


Cet arbre qui n'existe pas en France à l' état sauvage, est appelé :

  • ornus, fraxinus silvestris, latin de COLUMELLE (r« sièc le apr. J.- C.)
  • frêne de Calabre, frêne de Palerme, frêne à la manne, frêne à fleurs, frêne fleuri, franç.
  • orno, uorno, uarn, vuarn, ornaro, ornio, ornello, avornio, avornello, amburno, oesa, lusa, olilijo, iqhene, amilejo, nocistio, teniello, dial. it al.
  • mojdrém, roumain. - urtn , roumain de Transylvanie.
  • hor, :1I1e. h. all., Zeil seh. {. Ethno l., 1873, p . 72. - lepmpaunn, linbaum , lidbom, unelàsch, anc. h. all., DIEF. - ioûel- esch, uiiel-esc h, uiell-esc h, Suisse allem., STAt;B.

« La manne ou manne de Calabre est une liqueur blanche et crystalline qui découle par incision des frênes que les Italiens appellent orni, en Calabre, en Sicile, etc . » POMET, 1694.