Térébinthe (Cazin 1868)

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Tanaisie
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Thalictron


[1064]

Nom accepté : Pistacia terebinthus


TÉRÉBINTHE. Pistacia terebinthus. L.
TÉRÉBINTHACÉES. — PISTACIÉES. Fam. nat. — DIOÉCIE PENTANDRIE. L.


[Description. — Arbrisseau à feuilles alternes, imparipennées, à sept ou neuf folioles. — Fleurs dioïques, petites, rouge pourpre, groupées en panicules terminales. — Calice à trois divisions linéaires, profondes, dépourvues de corolle ; les fleurs mâles sont accompagnées d'écaillés chargées de poils et roussâtres, et ont cinq étamines ; les femelles à ovaire uniloculaire et uniovulé, surmonté de trois stigmates épais. — Le fruit est une petite drupe sèche, violette et presque globuleuse.

Parties usitées. — Les écorces, le suc résineux ou térébenthine de Chio, les galles.

Récolte. — La térébenthine de Chio que fournit cette plante s'en écoule spontanément ; mais on l'obtient plus facilement en pratiquant des incisions sur le tronc. Un arbre n'en fournit pas plus de 3 à 400 gr. par an ; aussi est-elle très-rare.]

(Culture. — On trouve le térébinthe sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Il croît dans les lieux arides, les sols pierreux. On le propage de graines et de marcottes, qu'on place en couche chaude couverte d'un châssis. On tient le jeune plant en pot pendant les premières années, et on le rentre en orangerie pendant l'hiver. Adulte, il pousse en pleine terre sous le climat de Paris ; mais on doit le couvrir durant la saison froide.)

[Propriétés physiques et chimiques. — La térébenthine de Chio, que l'on récolte aussi, mais en petite quantité, sur les côtes de Provence, est, comme toutes ses congénères, une dissolution de résine dans une huile essentielle hydrocarbonée. Elle est très-consistante, en masse jaunâtre, presque solide ; elle possède une odeur très-prononcée de fenouil ou de résine élémi. Sa saveur est parfumée sans âcreté ; elle est soluble dans l'éther, et laisse dans l'alcool un résidu glutineux.

La galle du térébinthe est le résultat de la piqûre d'un puceron, l ’aphis pistachia. Elle se forme sur les feuilles ; elle est de la grosseur d'une noisette, puis noirâtre, rougeâtre, et pleine d'un suc résineux ; c'est la pomme de Sodome de quelques auteurs.]

(La térébenthine de Chio, très-souvent falsifiée avec celle de Venise, à laquelle on ajoute un peu d'essence de citron, est, à cause de sa rareté, remplacée par la térébenthine du pin, du mélèze ; elles ont toutes les mêmes


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propriétés excitantes, diurétiques, et exercent sur les sécrétions une action modificatrice spéciale. (Voyez TÉRÉBENTHINE, p. 842.)

Hoffmann Sthal, de Vienne, a proposé pour le traitement de l'asthme et autres affections de poitrine la décoction des galles de térébinthe.)