Adryoûn (Ibn al-Baytar)

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Idkhir
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Adân el-fâr el-bostâny


30 Ādrīūn - Adryoûn, CALENDULA.

Nom accepté : [[]]

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ISHAK IBN AMRAN. C’est une espèce de parthenium al-āqūān. Il en est à fleurs jaunes et à fleurs rouges. — IBN DJENAH. Ses fleurs sont dorées et au milieu se voit une petite saillie noire. — IBN DJOLDJOL. Cette plante s’élève à la hauteur d’une coudée. Elle a des feuilles allongées, plus longues que le doigt, blanchâtres, pileuses. La plante a des rameaux nombreux et des feuilles pareilles à celles de la camomille. — EL-GHAFEKY. L’auteur du Livre de l’Agriculture dit que sa fleur est jaune et inodore, et que l’odeur qui peut s’en échapper est désagréable. C’est une plante qui tourne avec le soleil et qui ferme sa fleur pendant la nuit. On prétend que si une femme en tient une tige dans les deux mains fermées l’une, sur l’autre et qu’elle soit enceinte, le fœtus en souffre extrêmement, et que si elle continue quelque temps à la tenir et à la flairer, elle avorte. On dit que ses fumigations font fuir les rats et les stellions. C’est une plante chaude, de mauvaise nature. Sa décoction, prise à la dose de quatre drachmes, provoque de violents vomissements. Sa fleur, placée dans un endroit, fait fuir les mouches. Triturée et appliquée en cataplasme sur la région inférieure du dos, elle suscite des érections modérées. — AUTRE AUTEUR. On emploie avantageusement comme errhin le suc de la racine contre les douleurs dentaires, en ce qu’il débarrasse le cerveau de la pituite. On dit que l’on se trouve bien de porter sa racine contre les scrofules. On dit aussi qu’une femme stérile conçoit pour en avoir porté. — AVICENNE, dans les MEDICAMENTS CORDIAUX. L’adryoun est chaude et sèche au troisième degré. C’est un antidote. Elle fortifie le cœur. Toutefois elle porte l’esprit à la colère et le détourne de la gaîté.

Sontheimer a vu dans l’adryoun le souci Calendala officinalis. Le traducteur espagnol d’Ibn el-Aouwam a rendu Adriouna par Matricaire, et M. Clément Mullel par Buphthalme. Le mot ouk’houân autorise cette version. Cependant il nous semble qu’il ne faut pas prendre ce mot à la lettre, dans la rigueur moderne, et nous inclinons à adopter l’opinion de Sontheimer, tant d’après l’ensemble des caractères et des propriétés que d’après ce que nous lisons dans Meninski. Enfin ce que dit El-Ghafeky s’applique au souci, nom dérivé de solsequium. Adryoun est persan et s’applique à plusieurs plantes. Chez Avicenne, il représente le cyclamen. Chez Kazouini, nous croyons à une confusion : on peut reconnaître à certains caractères quelque chose comme un buphthalme ou un chrysanthème; mais dans la citation qu’il fait de Dioscorides, il nous semble qu’on ne saurait voir que le cyclamen. Saumaise a vu aussi un nom du cyclamen dans l’adryouna.