Badrendjouya (Ibn al-Baytar)

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Babounedj
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Badaouerd


221 – Bādranǧūīat – Badrendjouya – MELISSE, CITRONNELLE - Μελισσοϕυλλον.


Nom accepté : [[]]

[1-179]

C’est un mot persan qui veut dire : à odeur de citron. On lui donne aussi le nom de baklat el-atrodjîa baqlat al-aṯruǧīat; c’est ce que l’on appelle vulgairement torondjân turunǧān- Galien n’en a pas parlé du tout dans son Livre des Simples. C’est la plante qui réjouit le cœur attristé.

  • DIOSCORIDES, III, 10S.
  • AVICENNE, Traité des Médicaments cordiaux. La mélisse est chaude et sèche au second degré. Elle a une propriété merveilleuse pour réjouir le cœur et le fortifier, en raison de son arôme et de son action subtilisante et apéritive, aidée même par son astringence. Elle est salutaire à tous les viscères. Elle jouit d’une vertu laxative mystérieuse, en vertu de laquelle elle purifie les esprits animaux de leurs vapeurs atrabilaires, ainsi que le sang qui se trouve dans le cœur, sans agir toutefois ainsi pour les autres organes.
  • LE MEME, au second livre du Canon. Elle est avantageuse contre toutes les affections pituitaires et atrabilaires. Elle parfume l’haleine et fait disparaître les mauvaises odeurs de la bouche. Elle est employée contre la gale de nature atrabilaire et les obstructions du cerveau. Elle aide à la digestion. Elle est utile contre le hoquet et la défaillance.
  • AUTRE. On prend la décoction de sa feuille à la dose de dix drachmes dans les cas susdits. On peut aussi la manger crue ou cuite, et elle agit pareillement. Une de ses propriétés merveilleuses est celle-ci : si l’on prend sa feuille, sa racine et sa graine, qu’on les fasse sécher ensemble, qu’on les mette dans un lambeau de linge, qu’on le noue avec un fil de soie et qu’on le porte dans ses vêtements, on est aimé et bien accueilli de toutes les personnes avec lesquelles on est en rapport, et l’on réussit dans ses entreprises tant qu’on le porte.
  • IBN MASSA. La mélisse a la propriété d’être salutaire contre les douleurs et la faiblesse du cœur qui empêchent le sommeil. Prise à jeun, elle est bonne à l’estomac, refroidissante et humide. Elle aide à la digestion des aliments grossiers et provoque des rapports agréables.
  • LIVRE DES EXPERIENCES. La mélisse chasse les vents de l’estomac et des intestins; elle est utile contre les manies atrabilaires. De nature algide, elle améliore l’arôme et le goût du miel si on le fait cuire avec elle.
  • EL-ISRAÏLY. Elle est avantageuse contre les palpitations atrabilaires et contre celles qui proviennent de la combustion de la pituite. C’est pour cela que les anciens l’avaient appelée la gaieté du cœur mafraǧ al-qalb. — RAZES. Elle est utile contre les chagrins et la mélancolie.
  • EL-GHAFEKI. Employée en liniment contre les myrmécies et le feu persan, elle les guérit. Si l’on prend de sa graine en substance un demi-mithkal, ou bien si l’on fait des frictions avec sa décoction dans la chambre moyenne du bain, elle fait disparaître les horripilations et les frissons. Son usage fortifie le cerveau, le cardia et le foie. Elle est utile contre le cauchemar.
  • RAZES. On la remplace comme hilarante par son poids de cocons et trois fois son poids d’écorce de citron vert.

La badrendjouya, que l’on écrit aussi badrendjbouya, est le nom persan de la Mélisse officinale. On lui donne encore plusieurs noms que nous retrouverons au n° 590.