Andjebâr (Ibn al-Baytar)

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Ama’â
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Anaghuris


155 - Andjebâr.


Nom accepté : [[]]

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  • EL-GHAFEKY. C’est une plante qui croit surtout sur les bords des ruisseaux et parmi les ronces. Elle a des feuilles pareilles à celles de la luzerne. Sa couleur est rougeâtre. Elle est d’une consistance faible et s’élève à la hauteur de la taille d’un homme ou plus encore, s’accrochant aux ronces et y entrelaçant ses rameaux. Elle a une fleur rouge à laquelle succèdent de petites gousses contenant des graines. Sa racine est ligneuse et s’enfonce dans la terre, d’une couleur rouge tirant au noir. Toutes les parties de cette plante sont fortement astringentes et visqueuses. Si l’on dépouille sa racine et qu’on exprime l’écorce, on obtient un suc rouge comme des mûres. Ce que l’on emploie le plus dans cette plante est le suc lui-même, tant à l’état frais qu’à l’état sec. On emploie aussi l’écorce de la racine, et la dose de l’un et de l’autre est d’un mithkal. On fait cuire encore ce suc avec de l’extrait de jus de raisin et du sucre, et on en prépare un vin, ce qui en rend l’administration plus facile. La propriété spéciale à cette préparation, c’est d’être utile contre les hémorrhagies, quelque part qu’elles se produisent, qu’elles proviennent de la trachée artère, du médiastin, des ulcères intestinaux, des hémorrhoïdes, de la dilatation des ouvertures vasculaires. Elle suspend la diarrhée chronique, fortifie les intestins et resserre fortement le ventre, sans occasionner d’accidents. Elle guérit les ulcères du poumon, arrête les vomissements, est utile contre les fractures, les contusions, la faiblesse des muscles et les ruptures. Elle consolide les fractures et les solutions de continuité des chairs, et cicatrise les blessures. J’ai entendu dire à une personne de confiance qu’elle avait guéri un ulcère du poumon après une année de maladie. Cet homme était tombé dans l’épuisement et le marasme, il rendait un sang mêlé de sanie abondante et infecte. Ce remède a guéri également un homme affecté d’hématurie, après dix années de maladie.

Nous ignorons quelle est cette plante. Un auteur algérien dont nous publions la tra-


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duction, Abd er-Rezzâk, donne bien ce mot comme le nom du chèvrefeuille, mais nous ne pouvons pas garantir cette synonymie, vu la forme du fruit.