Ahibalala (Pharmacopée malagasy) : Différence entre versions
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Nom scientifique : ''Helichrysum Faradifani'' Scott Elliot (Composées). | Nom scientifique : ''Helichrysum Faradifani'' Scott Elliot (Composées). |
Version actuelle en date du 25 juillet 2017 à 11:15
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Sommaire
Nom scientifique : Helichrysum Faradifani Scott Elliot (Composées).
(Synonyme : Helichrysum Rusillonii Hochreutiner).
- Nom accepté : Helichrysum faradifani
Description
Plante suffrutescente de 20 à 60 centimètres de haut, à tige rameuse, lignifiée dans sa partie inférieure, à rameaux supérieurs rougeâtres, hérissés de poils glanduleux. Feuilles sessiles, entières, lancéolées ou linéaires, plus ou moins nettement auriculées à la base, portant des groupes de poils raides à la face supérieure et un indument tomenteux à la face inférieure, à trois nervures partant de la base du limbe. Capitules hétérogames (comportant des fleurs de plusieurs formes, les unes fertiles et les autres stériles), à pédicelles plus courts que les involucres, groupés en corymbes composés atteignant 6 à 8 centimètres de diamètre ; involucre de 3 millimètres de haut, formé de bractées imbriquées, glabres, scarieuses et translucides, pourvues d'un appendice blanc ; environ 20 fleurs, dont 1 à 6 fleurs femelles fertiles par capitule, à corolle de couleur jaune, longuement soudée en tube et terminée par cinq petits segments ; akènes glabres couronnés d'un pappus (aigrette) de soies filiformes.
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Bibliographie botanique
- Scott Elliot in Journal Linnean Society (London), XXIX (1891), p. 29.
- Hochreutiner in Annales du Conservatoire et Jard. Bot. de Genève, XI-XII (1908), p. 119.
- H. Humbert in Mémoires Soc. Linnéenne de Normandie (Caen), XXV (1923), p. 91 et 296.
- H. Humbert, Flore de Madagascar, Composées (1962), tome II, p. 502-505 et fig. XCVI, 1 à 7.
Répartition géographique
Espèce très commune dans les lieux découverts, sur les berges des ruisseaux, les talus, et dans les savoka gui apparaissent après destruction de la forêt orientale ; du niveau de la mer (surtout sur le versant est) jusque vers 1.800 mètres d'altitude.
Spéciale à Madagascar.
Recherches chimiques
L’ahibalala a été étudiée par R. Pernet (Mémoires Inst. Scient Madag., ser. B ; VIII (1957), p. 35-36) sur deux échantillons, l'un attribué à H. Faradifani, l'autre à H. Rusillonii, espèces réunies peu après par H. Humbert. Il en a isolé 1,2 à 1,4 p. 100 de lipides à odeur camphrée et 1,6 p. 100 de corps cireux et d'essence. La plante, d'après lui, ne renferme pas d'alcaloïdes.
L'essence, qu'on peut facilement obtenir par entraînement de vapeur, paraît en définitive être le principal agent actif. Ses constituants les plus abondants sont le cinéol et le bornéol. Mais il existe aussi un sesquiterpène que nous pensons pouvoir rapprocher de l’arhéol des essences de Santal et auquel pourrait être due l'action analgésique de l'essence d’ahibalala.
Indications thérapeutiques
R. Pernet (loc. cit.) rapporte que cet Helichrysum aurait été utilisé avec quelque succès, semble-t-il, dans le traitement du diabète, notamment dans la région de Manakara (sans en préciser le mode d'emploi). En Imerina, on utilise surtout l'infusion dans le traitement des rhumatismes, de la goutte, des douleurs diverses, mais aussi dans les séquelles de fièvres paludéennes et dans les coliques. Elle exerce une action calmante, antispasmodique, légèrement sédative.
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Pernet en signale aussi l'emploi par les Diaconesses de la Léproserie de Mangarano (sans doute en lotions et applications locales) sur les ulcérations lépromateuses. Ce traitement aménerait une amélioration assez spectaculaire, mais très passagère. La plante jouit effectivement, outre ses propriétés légèrement analgésiques, d'une action cicatrisante limitée sur les plaies infectées.
En dehors de ces tentatives empiriques, aucune recherche pharmacologique n'a eu lieu à notre connaissance.
Mode d'emploi, posologie
La plante, fraîche ou sèche, peut être utilisée en infusion. On évitera la décoction (ne pas faire bouillir l'eau) pour ne pas éliminer les principes actifs volatils qui sont facilement entraînés par la vapeur. L'infusion peut être employée sans précautions particulières, la plante n'étant pas toxique.
La teinture ou alcoolature de la plante fraîche pourra être prescrite dans les mêmes indications que l'extrait de Bardane ou la poudre de Bardane stabilisée du vieux Codex français (voir Bardane).
L'essence d’ahibalala doit être administrée en capsules, car elle a des propriétés irritantes et nauséeuses. A raison de 0,15 gramme par capsule, on pourra administrer 10 à 12 capsules par jour pour un adulte et 3 à 4 pour un enfant, de préférence avant les repas. Cette essence est beaucoup plus active que l'infusion. Nous recommandons son emploi dans le traitement des bronchites, surtout lorsqu'elles sont accompagnées de toux pénibles et d'expectorations abondantes ou fétides, et dans les affections douloureuses des voies urinaires : urétrites, cystites et pyélonéphrites aiguës ou chroniques. Pour cette dernière indication, on peut associer l'essence d’ahibalala à l'essence de Santal.