Pastel (Cazin 1868) : Différence entre versions

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Passerage (Cazin 1868) |nomcourtpr... »)
 
Ligne 14 : Ligne 14 :
 
== Pastel ==
 
== Pastel ==
  
Voir la page ''[[]]''
+
Nom accepté : ''[[Isatis tinctoria]]''
  
PASTEL. Isatis tinctoria. L.
+
 
 +
<center>PASTEL. Isatis tinctoria. L.
  
 
Pastel des teinturiers, — vouède, — guède, — herbe de saint Philippe.
 
Pastel des teinturiers, — vouède, — guède, — herbe de saint Philippe.
CRUCIFÈRES. — ISATIDÉES. Fam. nat. — TÉTRADTNAMIE SILIQUEDSE. L
 
Cette plante bisannuelle se trouve dans les lieux arides, Pierreuxjin^
 
vieux murs, les carrières, les décombres. Elle est cultivée comme P'
 
tinctoriale. Elle est excellente comme plante fourragère et de paturag.
 
Description. — Racine longue et fusiforme. - Tige deMJJ*^
 
  
(1) Pétag., p. 678.
+
CRUCIFÈRES. — ISATIDÉES. Fam. nat. — TÉTRADYNAMIE SILIQUEUSE. L.</center>
downloadModeText.vue.download 770 sur 1308
+
 
 +
 
 +
Cette plante bisannuelle se trouve dans les lieux arides, pierreux, les vieux murs, les carrières, les décombres. Elle est cultivée comme plante tinctoriale. Elle est excellente comme plante fourragère et de pâturage.
 +
 
 +
'''Description'''. — Racine longue et fusiforme. - Tige de 4 à 8 décimètres,
 +
 
  
 +
[741]
  
PATIENCE. 741
+
dressée, raide, rameuse en haut, glabre, hérissée à sa base ; rameaux disposés. — Feuilles radicales oblongues, atténuées en pétioles, entières, ordinairement velues, les caulinaires lancéolées-sagittées, sessiles-embrassantes, à peu près glabres. — Fleurs jaunes, petites, en grappes terminales (mai-juin). — Calice à sépales étalés, réfléchis. — Pétales  crucifères. — Six étamines dépourvues d'appendices. — Fruit : silicule oblongue-obtuse, atténuée à la base, presque pendante à l'extrémité de pédicules allongées-filiformes.
  
dressée raide, rameuse en haut, glabre, hérissée à sa base; rameaux disposés.—Feuilles
+
'''Parties usitées'''. — Les feuilles.
radicales ôblongûes, atténuées en pétioles, entières, ordinairement velues, les cauli-
+
naires lancéolées-sagittées, sessiles-embrassantes, à peu près glabres. — Fleurs jaunes,
+
nettes en grappes terminales (mai-juin). — Calice à sépales étalés, réfléchis. — Pétales
+
crucifères. — Six étamines dépourvues d'appendices. — Fruit : silicule oblongue-obtuse,
+
atténuée à la base, presque pendante à l'extrémité de pédicules allongées-filiformes.
+
  
parties usitées. — Les feuilles.
+
'''Récolte'''. — Sa récolte pour la teinture, de même que sa culture, est du ressort de l'agriculture. Comme la plupart des crucifères, elle perd la plus grande partie de ses propriétés médicinales par la dessiccation.
  
. Récolte.— Sa récolte pour la teinture, de même que sa culture, est du ressort de
+
['''Culture'''. — Le pastel est bisannuel et il dure quelquefois trois ans, il peut être semé depuis mars jusqu'à juillet et même en automne ; pour le fourrage, on le sème à la volée, à raison de 10 kilogr. de graine par hectare ; cultivé pour la teinture, il demande un sol plus riche, bien préparé et bien amendé ; on sème clair en rayon et on bine.]
l'àgïiciilture. Comme la plupart des crucifères, elle perd la plus grande partie de ses
+
propriétés médicinales par la dessiccation.
+
  
[Culture.— Le.pastel est bisannuel et il dure quelquefois trois ans, il peut être
+
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Le pastel est piquant et âcre comme le cresson. Il fournit, au moyen de préparations particulières, une couleur bleue, analogue à l'indigo, que l'on emploie dans les arts, où elle est connue sous le nom de ''pastel''. Chevallier (1)<ref></ref> a donné l'analyse de cette plante, plus tinctoriale que médicale.
semé depuis mars jusqu'à juillet et même en automne ; pour le fourrage, on le sème à
+
lâyoléejà raison'deiOkilogr. de graine par hectare ; cultivé pour la teinture, il de-
+
mande',un sol plus riche, bien préparé et bien amendé ; on sème clair en rayon et on
+
Une.}
+
  
Propriétés physiques et chimiques. — Le pastel est piquant et acre
+
Les feuilles de pastel ont été regardées comme antiscorbutiques. Elles ont été employées avec succès, en teinture, contre le scorbut, par Aymen, médecin à Castillonès (2)<ref></ref>. « Il y, a, dit Desbois, de Rochefort, des observations sûres de caries et de douleurs ostéocopes scorbutiques, qui ont cédé à ce
comme le cresson. Il fournit, au moyen de préparations particulières, une couleur bleue,
+
seul moyen. La dose est d'une demi-once (16 gr.) à une once (32 gr.) en légère décoction à vaisseau fermé. » Le suc est préférable ; on sait que la décoction diminue les propriétés des crucifères. Les paysans provençaux se servent de cette plante dans la jaunisse. « Lémery dit que ses feuilles pilées,
analogue à l'indigo, que l'on emploie dans les arts, où elle est connue sous le nom de
+
appliquées sur les poignets, guérissent les fièvres intermittentes ; ce qui pourrait être vrai dans quelques cas, si elles causent de la rubéfaction ; on les présente aussi comme résolutives. » (Mérat et Delens.)
p«W. Chevallier (1) a donné l'analyse de cette plante, plus tinctoriale que médicale.
+
  
■Les feuilles de pastel ont été regardées comme antiscorbutiques. Elles ont
 
été employées avec succès, en teinture, contre le scorbut, par Aymen, mé-
 
decin à Castillonès (2). « Il y, a, dit Desbois, de Rochefort, des observations
 
sûres -de caries et de douleurs ostéocopes scorbutiques, qui ont cédé à ce
 
seul.moyen. La dose est d'une demi-once (16 gr.) à une once (32 gr.) en
 
légère décoction à'vaisseau fermé. » Le suc est préférable; on sait que la
 
décoction diminue les propriétés des crucifères. Les paysans provençaux se
 
.servent de cette plante dans la jaunisse. «Lémery dit que ses feuilles pilées,
 
appliquéessur les poignets, guérissent les fièvres intermittentes; ce qui
 
pourrait être vrai dans quelques cas, si elles causent de la rubéfaction; on
 
feprésente aussi comme résolutives. » (Mérat et Delens.)
 
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version du 18 octobre 2016 à 15:51

Passerage
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Patience


Sommaire

[740]

Pastel

Nom accepté : Isatis tinctoria


PASTEL. Isatis tinctoria. L.

Pastel des teinturiers, — vouède, — guède, — herbe de saint Philippe.

CRUCIFÈRES. — ISATIDÉES. Fam. nat. — TÉTRADYNAMIE SILIQUEUSE. L.


Cette plante bisannuelle se trouve dans les lieux arides, pierreux, les vieux murs, les carrières, les décombres. Elle est cultivée comme plante tinctoriale. Elle est excellente comme plante fourragère et de pâturage.

Description. — Racine longue et fusiforme. - Tige de 4 à 8 décimètres,


[741]

dressée, raide, rameuse en haut, glabre, hérissée à sa base ; rameaux disposés. — Feuilles radicales oblongues, atténuées en pétioles, entières, ordinairement velues, les caulinaires lancéolées-sagittées, sessiles-embrassantes, à peu près glabres. — Fleurs jaunes, petites, en grappes terminales (mai-juin). — Calice à sépales étalés, réfléchis. — Pétales crucifères. — Six étamines dépourvues d'appendices. — Fruit : silicule oblongue-obtuse, atténuée à la base, presque pendante à l'extrémité de pédicules allongées-filiformes.

Parties usitées. — Les feuilles.

Récolte. — Sa récolte pour la teinture, de même que sa culture, est du ressort de l'agriculture. Comme la plupart des crucifères, elle perd la plus grande partie de ses propriétés médicinales par la dessiccation.

[Culture. — Le pastel est bisannuel et il dure quelquefois trois ans, il peut être semé depuis mars jusqu'à juillet et même en automne ; pour le fourrage, on le sème à la volée, à raison de 10 kilogr. de graine par hectare ; cultivé pour la teinture, il demande un sol plus riche, bien préparé et bien amendé ; on sème clair en rayon et on bine.]

Propriétés physiques et chimiques. — Le pastel est piquant et âcre comme le cresson. Il fournit, au moyen de préparations particulières, une couleur bleue, analogue à l'indigo, que l'on emploie dans les arts, où elle est connue sous le nom de pastel. Chevallier (1)Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; les références sans nom doivent avoir un contenu. a donné l'analyse de cette plante, plus tinctoriale que médicale.

Les feuilles de pastel ont été regardées comme antiscorbutiques. Elles ont été employées avec succès, en teinture, contre le scorbut, par Aymen, médecin à Castillonès (2)Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; les références sans nom doivent avoir un contenu.. « Il y, a, dit Desbois, de Rochefort, des observations sûres de caries et de douleurs ostéocopes scorbutiques, qui ont cédé à ce seul moyen. La dose est d'une demi-once (16 gr.) à une once (32 gr.) en légère décoction à vaisseau fermé. » Le suc est préférable ; on sait que la décoction diminue les propriétés des crucifères. Les paysans provençaux se servent de cette plante dans la jaunisse. « Lémery dit que ses feuilles pilées, appliquées sur les poignets, guérissent les fièvres intermittentes ; ce qui pourrait être vrai dans quelques cas, si elles causent de la rubéfaction ; on les présente aussi comme résolutives. » (Mérat et Delens.)