Pomme de terre (Vilmorin-Andrieux, 1904) : Différence entre versions

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POMME DE TERRESolanum tuberosum L.
  
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SYNONYMES : Parmentière, Patate des jardins. P. de la Manche, P. de Virginie, Tartaufe,Tartutle, Trufelle, Morelle truffe.
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Noms ETa. : ANGL. Potato; (Am.) Irish potato. — ALL. Kartoffel. —FLAM. Aardappel.DAN. Jordepeeren. — su1 o. Potatis. — riAL. Patata. — ESP. et PORT. Patata.ESP. (AM.) Papa. — RUSSE l artôtel. — POL. Ziemniak, Kartofel.
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Des hautesmontagnes de l'Amérique méridionale. —Annuelle, rivace par sestubercules. — L'histoire de la découverte et de l'introduction de la Pomme deterre en Europe est assez obscure. Il paraît certain cependant que c'est versla fin du xvte siècle que la plante a commencé à se répandre et à êtreemployée comme légume.
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La culture en a été adoptée d'abord clans les Pays-Bas, en Lorraine, enSuisse, dans le Dauphiné, s'est meme répandue en Espagne et en Italie avantde devenir usuelle dans le centre et le nord de la France. Ce n'est, en effet,,qu'après les travaux et les publications de Parmentier que la Pomme de terrea été appréciée à sa juste valeur dans les environs de París et dans les régionsavoisinantes. C'est à peu pres à la même époque que sa culture a pris del'importance en Angleterre. L'extension en a été depuis cette époque extrê-mement rapide, et malgré l'invasion de la maladie qui a pu, vers le milieu dusiecle, faire craindre la ruine complue de cette culture, la Pomme de terreconserve le premier rang parmi les tubercules alimentaires.
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Le nombre des variétés de la Pomme de terre est prodigieux, on en comp-terait plusieurs milliers, si l'on voulait enregistrer toutes celles qui ont étéobtenues et recommandées depuis cent ans dans les différents pays. Cetteextréme multiplicité de variétés nous a mis dans l'obligation d'en écarter untrès grand nombre, et nous nous bornerons, pour ne pas rendre cet ouvragetrop volumineux, à décrire une cinquantaine de variétés qui nous paraissentdes plus distinctes en même temps que des plus recommandables.
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La tige de la Pomme de terre est habituellement pleine, plus ou moinscarrée, souvent relevée d'ailes membraneuses sur les angles. Les feuilles sontcomposées, formées de folioles ovales, entre lesquelles se trouvent le plussouvent de petites expansions foliacées ressemblant à d'autres folioles pluspetites. Les fleurs sont en bouquets axillaires et terminaux; la corolle en estentière, étalée en roue, à cinq pointes; elle varie du blanc pur au violet.
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Beaucoup de variétés ne fleurissent pas, et, parmi celles qui fleurissent.un grand nombre ne dorme jamais de fruits. Ceux-ci consistent en baies arron-dies ou très courtemeut ovoïdes; elles sont vertes, ou rarement teintées debrun violacé, de 0"02 à 0m03 de diamètre. Elles contiennent, au milieu d'unepulpe verte et très Acre, de petites graines blanches, aplaties, réniformes.
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Les tubercules, qui ne sont que des rameaux souterrains renflés et remplisde fécule, présentent, suivant les variétés, de très grandes différences deforme et de couleur. On les distingue habituellement en tubercules ronds,oblongs et longs. A ces caractères et à ceux qu'on tire de la couleur, on peutajouter encore ceux que fournissent les germes développés par les tubercules
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dans l'obscurité : leur apparence et leur couleur sont très constantes, et per-mettent de reconnaître assez sûrement les variétés les unes des autres. Nouscroyons que peu de caractères ont autant d'importance que celui-là pour ladétermination des variétés, et nous en parlions en ces termes dans un ouvragepublié précédemment (1) :
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o Que les tubercules aient pris tout leur accroissement, ou au contrairequ'ils soient restés petits et chétifs à l'excès; qu'ils aient ou non atteint leurcomplète maturité; qu'ils soient même sains ou malades, pourvu qu'il leurreste assez de vie pour commencer à végéter, les germes se développent tou-jours semblables à eux-mêmes, avec la même apparence et la même couleur
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dans une même variété. » -
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A condition, bien entendu, que le tubercule n'ait été exposé, ni avant,pendant la croissance du germe, à l'influence prolongée de la lumière.
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CULTURE. — Pour la culture en pleine terre dans les jardins, les pommes de terre seplantent ordinairement dans le courant du mois d'Avril en poquets espacés en tous sens deo"'40 à o'bo, selon le développement que prennent les différentes variétés, et profonds deo'" I; à o"' ao suivant la nature du sol. Les tubercules entiers, niais de dimensions moyennes,sont les plus avantageux à employer comme semence ; toutefois, lorsque la semence est rare,ou si l'on a affaire à une variété à gros tubercules, on peut les sectionner en deux parties enavant soin de couper clans le sens de la longueur, mais ce moyen n'est pas à recommander;les tubercules doivent être recouverts, au moment de la plantation, d'environ o"' Io à o' 12cte terre, de manière que les poquets ne soient pas entièrement remplis. Lorsque les germessont bien sortis de terre, on donne un premier binage, à la suite duquel les poquets setrouvent comblés de terre. Environ quinze jours à trois semaines après, on donne un secondbinage dont on profite pour butter chaque touffe. Il sera prudent, entre le premier et lesecond binage, de protéger les jeunes pousses contre les gelées tardives en ramenant surelles de la terre prise dans les intervalles. Les autres soins à donner consistent simplement àmaintenir le terrain très propre, en arrachant à la main les mauvaises herbes qui ne peuventque nuire au bon développement des pommes de terre. Le buttage profite aux tubercules,qui se trouvent mieux ramassés au pied de la plante, et l'arrachage en devient plus facile.
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Les pommes de terre mûrissent, suivant les variétés, depuis le commencement de Juinjusqu'à la fin d'Octobre, et la consommation se prolonge tout l'hiver et jusqu'en Juin, sion a le soin dégermer les tubercules à plusieurs reprises et de les tenir en lieu frais.
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Quand les tubercules destinés à la plantation ont pu être exposés d'avance à l'influencede l'air et de la lumière, la végétation en est ordinairement d'autant plus vigoureuse et plushfàtive. Mais il faut, dans ce cas, beaucoup d'attention au moment de la plantation pour nepas briser les germes qui ont commencé à se développer.
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La plantation des pommes de terre à l'automne ne présente quelque avantage que clans leMidi et en Bretagne ; les cultures ainsi faites donnent généralement un rendement un peuplus fort, à égalité de surface et de semence employée, que les plantations de printemps.Par contre, clans les régions moins privilégiées, la semence est exposée à périr en terre dansles hivers très froids ou humides.
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Culture forcée. — Cette culture a perdu maintenant toute importance au point de vue dela vente des tubercules au commerce, le cours des arrivages de l'Égypte, de l'Espagne, del'Algérie et du Midi ne permettant plus aux maraîchers de soutenir la concurrence : maiselle se pratique encore dans les propriétés éloignées des lieux d'approvisionnement.
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On force ordinairement les pommes de terre sous chàssis et sur couche plus ou moinschaude, depuis le mois de Décembre jusque dans le courant de Mars. On les plante le plussouvent à o"20 ou o"' 25 en tous sens, en se servant pour cette culture de tubercules germés
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CATALOGUE METHODIQUE ET SYNONYMIQUE DES PRINCIPALES VARIETES DE POMMES DE TERRE, par
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Philippe de v!r.MOn1N 3` édition), Paris 1Ø2.
 
[[Catégorie:Vilmorin-Andrieux, Potagères 1904]]
 
[[Catégorie:Vilmorin-Andrieux, Potagères 1904]]

Version du 11 mars 2013 à 15:54

Pois chiche
Vilmorin-Andrieux, Les plantes potagères, 1904
Pourpier

[573]

POMME DE TERRESolanum tuberosum L.

Fam. des Solanées.

SYNONYMES : Parmentière, Patate des jardins. P. de la Manche, P. de Virginie, Tartaufe,Tartutle, Trufelle, Morelle truffe.

Noms ETa. : ANGL. Potato; (Am.) Irish potato. — ALL. Kartoffel. —FLAM. Aardappel.DAN. Jordepeeren. — su1 o. Potatis. — riAL. Patata. — ESP. et PORT. Patata.ESP. (AM.) Papa. — RUSSE l artôtel. — POL. Ziemniak, Kartofel.

Des hautesmontagnes de l'Amérique méridionale. —Annuelle, rivace par sestubercules. — L'histoire de la découverte et de l'introduction de la Pomme deterre en Europe est assez obscure. Il paraît certain cependant que c'est versla fin du xvte siècle que la plante a commencé à se répandre et à êtreemployée comme légume.

La culture en a été adoptée d'abord clans les Pays-Bas, en Lorraine, enSuisse, dans le Dauphiné, s'est meme répandue en Espagne et en Italie avantde devenir usuelle dans le centre et le nord de la France. Ce n'est, en effet,,qu'après les travaux et les publications de Parmentier que la Pomme de terrea été appréciée à sa juste valeur dans les environs de París et dans les régionsavoisinantes. C'est à peu pres à la même époque que sa culture a pris del'importance en Angleterre. L'extension en a été depuis cette époque extrê-mement rapide, et malgré l'invasion de la maladie qui a pu, vers le milieu dusiecle, faire craindre la ruine complue de cette culture, la Pomme de terreconserve le premier rang parmi les tubercules alimentaires.

Le nombre des variétés de la Pomme de terre est prodigieux, on en comp-terait plusieurs milliers, si l'on voulait enregistrer toutes celles qui ont étéobtenues et recommandées depuis cent ans dans les différents pays. Cetteextréme multiplicité de variétés nous a mis dans l'obligation d'en écarter untrès grand nombre, et nous nous bornerons, pour ne pas rendre cet ouvragetrop volumineux, à décrire une cinquantaine de variétés qui nous paraissentdes plus distinctes en même temps que des plus recommandables.

La tige de la Pomme de terre est habituellement pleine, plus ou moinscarrée, souvent relevée d'ailes membraneuses sur les angles. Les feuilles sontcomposées, formées de folioles ovales, entre lesquelles se trouvent le plussouvent de petites expansions foliacées ressemblant à d'autres folioles pluspetites. Les fleurs sont en bouquets axillaires et terminaux; la corolle en estentière, étalée en roue, à cinq pointes; elle varie du blanc pur au violet.

Beaucoup de variétés ne fleurissent pas, et, parmi celles qui fleurissent.un grand nombre ne dorme jamais de fruits. Ceux-ci consistent en baies arron-dies ou très courtemeut ovoïdes; elles sont vertes, ou rarement teintées debrun violacé, de 0"02 à 0m03 de diamètre. Elles contiennent, au milieu d'unepulpe verte et très Acre, de petites graines blanches, aplaties, réniformes.

Les tubercules, qui ne sont que des rameaux souterrains renflés et remplisde fécule, présentent, suivant les variétés, de très grandes différences deforme et de couleur. On les distingue habituellement en tubercules ronds,oblongs et longs. A ces caractères et à ceux qu'on tire de la couleur, on peutajouter encore ceux que fournissent les germes développés par les tubercules


[574]

dans l'obscurité : leur apparence et leur couleur sont très constantes, et per-mettent de reconnaître assez sûrement les variétés les unes des autres. Nouscroyons que peu de caractères ont autant d'importance que celui-là pour ladétermination des variétés, et nous en parlions en ces termes dans un ouvragepublié précédemment (1) :

o Que les tubercules aient pris tout leur accroissement, ou au contrairequ'ils soient restés petits et chétifs à l'excès; qu'ils aient ou non atteint leurcomplète maturité; qu'ils soient même sains ou malades, pourvu qu'il leurreste assez de vie pour commencer à végéter, les germes se développent tou-jours semblables à eux-mêmes, avec la même apparence et la même couleur dans une même variété. » -

A condition, bien entendu, que le tubercule n'ait été exposé, ni avant,pendant la croissance du germe, à l'influence prolongée de la lumière.

CULTURE. — Pour la culture en pleine terre dans les jardins, les pommes de terre seplantent ordinairement dans le courant du mois d'Avril en poquets espacés en tous sens deo"'40 à o'bo, selon le développement que prennent les différentes variétés, et profonds deo'" I; à o"' ao suivant la nature du sol. Les tubercules entiers, niais de dimensions moyennes,sont les plus avantageux à employer comme semence ; toutefois, lorsque la semence est rare,ou si l'on a affaire à une variété à gros tubercules, on peut les sectionner en deux parties enavant soin de couper clans le sens de la longueur, mais ce moyen n'est pas à recommander;les tubercules doivent être recouverts, au moment de la plantation, d'environ o"' Io à o' 12cte terre, de manière que les poquets ne soient pas entièrement remplis. Lorsque les germessont bien sortis de terre, on donne un premier binage, à la suite duquel les poquets setrouvent comblés de terre. Environ quinze jours à trois semaines après, on donne un secondbinage dont on profite pour butter chaque touffe. Il sera prudent, entre le premier et lesecond binage, de protéger les jeunes pousses contre les gelées tardives en ramenant surelles de la terre prise dans les intervalles. Les autres soins à donner consistent simplement àmaintenir le terrain très propre, en arrachant à la main les mauvaises herbes qui ne peuventque nuire au bon développement des pommes de terre. Le buttage profite aux tubercules,qui se trouvent mieux ramassés au pied de la plante, et l'arrachage en devient plus facile.

Les pommes de terre mûrissent, suivant les variétés, depuis le commencement de Juinjusqu'à la fin d'Octobre, et la consommation se prolonge tout l'hiver et jusqu'en Juin, sion a le soin dégermer les tubercules à plusieurs reprises et de les tenir en lieu frais.

Quand les tubercules destinés à la plantation ont pu être exposés d'avance à l'influencede l'air et de la lumière, la végétation en est ordinairement d'autant plus vigoureuse et plushfàtive. Mais il faut, dans ce cas, beaucoup d'attention au moment de la plantation pour nepas briser les germes qui ont commencé à se développer.

La plantation des pommes de terre à l'automne ne présente quelque avantage que clans leMidi et en Bretagne ; les cultures ainsi faites donnent généralement un rendement un peuplus fort, à égalité de surface et de semence employée, que les plantations de printemps.Par contre, clans les régions moins privilégiées, la semence est exposée à périr en terre dansles hivers très froids ou humides. Culture forcée. — Cette culture a perdu maintenant toute importance au point de vue dela vente des tubercules au commerce, le cours des arrivages de l'Égypte, de l'Espagne, del'Algérie et du Midi ne permettant plus aux maraîchers de soutenir la concurrence : maiselle se pratique encore dans les propriétés éloignées des lieux d'approvisionnement.

On force ordinairement les pommes de terre sous chàssis et sur couche plus ou moinschaude, depuis le mois de Décembre jusque dans le courant de Mars. On les plante le plussouvent à o"20 ou o"' 25 en tous sens, en se servant pour cette culture de tubercules germés

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CATALOGUE METHODIQUE ET SYNONYMIQUE DES PRINCIPALES VARIETES DE POMMES DE TERRE, par Philippe de v!r.MOn1N 3` édition), Paris 1Ø2.