Gesse (Cazin 1868) : Différence entre versions

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Germandrée (Cazin 1868) |nomcourt... »)
 
 
(3 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 7 : Ligne 7 :
 
}}
 
}}
  
 
__TOC__
 
  
 
[485]
 
[485]
  
== Gesse ==
+
Nom accepté : ''[[Lathyrus cicera]]'', ou plutôt ''[[Lathyrus sativus]]''
  
Voir la page ''[[]]''
 
  
GESSE. Lathyrus Gicer. L.
+
<center>'''GESSE'''. ''Lathyrus Cicer''. L.
  
 
Jarosse.
 
Jarosse.
LÉGUMINEUSES. Fam. nat. — DIADELPIIIE DÉCANDRIE. L.
 
  
(Cette plante est cultivée comme fourrage dans certaines parties de la
+
LÉGUMINEUSES. Fam. nat. — DIADELPHIE DÉCANDRIE. L.</center>
France. — Elle croît spontanément dans les blés. Le genre lathyrus com-
+
 
prend plusieurs variétés. Nous nous contenterons de mentionner : le L. sa-
+
 
ttwuf,.pois carré; le L. odoratus, pois de senteur; le L. tuberosus, gland de
+
(Cette plante est cultivée comme fourrage dans certaines parties de la France. — Elle croît spontanément dans les blés. Le genre ''lathyrus'' comprend plusieurs variétés. Nous nous contenterons de mentionner : le ''L. sativus'', pois carré ; le ''L. odoratus'', pois de senteur ; le ''L. tuberosus'', gland de terre, très-abondant en fécule.
terre, très-abondant en fécule.
+
 
 +
('''Description'''. — Tige ailée et grimpante ; pétiole terminé en vrille, portant de deux à six folioles; stipules semi-sagittées. — Fleurs d'un blanc rosé, portées sur des pédoncules axillaires. — Calice à cinq divisions, les deux supérieures plus courtes. — Style plan, élargi au sommet et un peu velu. — Gousse oblongue, portant un sillon sur le dos, polysperme ; semences anguleuses, petites, d'un jaune fauve.
  
(Description. — Tige ailée et grimpante; pétiole terminé en vrille, portant de
+
'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques'''. — Le pois de la gesse est amer quand il est cru ; il fournit une farine dont on s'est nourri dans les temps de disette. En Espagne, elle entre dans l'alimentation du peuple. Marmé<ref>''Répertoire de pharmacie'', août 1865, p. 60.</ref> y a constaté la présence de l'inosite.)
deux à six folioles; stipules semi-sagittées.— Fleurs d'un blanc rosé, portées sur des
+
pédoncules axillaires. — Calice à cinq divisions, les deux supérieures plus courtes.
+
Stylé plan, élargi au sommet et un peu velu. — Gousse oblongue, portant un sillon sur
+
le dos, polysperme ; semences anguleuses, petites, d'un jaune fauve.
+
  
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques.
+
(La gesse n'est pas et n'a pas été, que nous sachions, usitée en médecine. Nous ne l'avons admise qu'à cause des qualités nuisibles qu'on lui attribue. Duvernoy<ref>De Lath, ''Quadam venenata specie in comitatu Monsbelgardensi culta''. Bas., 1770, in-4°.</ref> la regarde comme vénéneuse et l'accuse de produire une sorte de paralysie. Dow, dans son ''Dictionnaire du Jardinier'', dit que, mêlée par moitié avec celle de blé, la farine de cette légumineuse détermine la rigidité des membres. Vilmorin a publié le cas d'une femme jeune et bien portante chez laquelle l'usage du ''L. cicer'', continué pendant plusieurs semaines,
  
—'Le pois de la gesse est amer quand il est cru; il fournit une farine dont on s'est
+
____________________
nourri dans les temps de disette. En Espagne, elle entre dans l'alimentation du peuple.
+
Alarmé (1) y a constaté la présence de l'inosite.)
+
  
(Lagesse n'est pas et n'a pas été, que nous sachions, usitée en médecine,
+
<references/>
•^ous ne l'avons admise qu'à cause des qualités nuisibles qu'on lui attribue,
+
^uvernoy (2) la regarde comme vénéneuse et l'accuse de produire une sorte
+
de paralysie. Dow, dans son Dictionnaire du Jardinier, dit que, mêlée par
+
moitié avec celle de blé, la farine de cette légumineuse détermine la rigidité
+
uês membres. Vilmorin a publié le cas d'une femme jeune et bien portante
+
çnez laquelle l'usage du L. cicer, continué pendant plusieurs semaines,
+
  
hi fôfrtiïre de pharmacie, août 1865, p. 60.
 
  
W ne Lath, Quadam venenata specie in comitalu Monsbelgardensi culla. Bas., 1770, in-ti°.
+
[486]
downloadModeText.vue.download 515 sur 1308
+
  
 +
amena la paralysie des extrémités inférieures. Le tribunal de Niort a condamné un fermier à l'amende et à faire 50 francs de pension à un ouvrier auquel il avait donné du pain où entrait de la farine de jarosse, et qui présentait entre autres symptômes une claudication marquée. Aux Indes, on fait de cette farine un usage alimentaire dans les classes inférieures ; on connaît cependant son action délétère. K. Kirch<ref>Cité par la ''Gazette des hôpitaux'', février 1861, à laquelle nous empruntons les détails qui suivent.</ref> en donne des exemples dans sa topographie de l’''upper midh''. Thomas Thompson a observé au Thibet des paralysies causées par cette plante. James Irving a relaté une véritable épidémie de paraplégie douloureuse dont il trouve la cause dans l'alimentation par la gesse cultivée. Il est bon d'ajouter que le pays où cet observateur se trouvait est humide et marécageux, et que les conditions hygiéniques des malades étaient presque toujours mauvaises. Evidemment, cette plante, dont les semences plutôt que les feuilles paraissent nuisibles, porte son action sur la moelle et spécialement sur son extrémité inférieure, Mais, au dire de Dupuy<ref>''Académie de médecine'', 2 juillet 1839.</ref>, les chevaux morts à la suite d'expériences par lui instituées avec la jarosse succombent par asphyxie. Le poison aurait, selon cet observateur, une propriété coagulante, qui interromprait la circulation en général, et particulièrement celle du poumon).
  
Zf86 GIROFLÉE ilADNE.
+
____________________
  
amena la paralysie des extrémités inférieures. Le tribunal de Niort a con-
+
<references/>
damné un fermier à l'amende et à faire 50 francs dé pension à un ouvrier
+
auquel il avait donné du pain où entrait de la farine de jarosse, et qui pré-
+
sentait entre autres symptômes une claudication marquée. Aux Indes, on
+
fait de cette farine un usage alimentaire dans les classes inférieures; on
+
connaît cependant son action délétère. K. Kirch (1) en donne des exemples
+
dans sa topographie de Yupper midh. Thomas Thompson a observé au Thi-
+
bet des paralysies causées par cette plante. James Irvi-ng a relaté une véri-
+
table épidémie de paraplégie douloureuse dont il trouve la cause dans
+
l'alimentation par la gesse cultivée. Il est bon d'ajouter que le pays où cet
+
observateur se trouvait est humide et marécageux, et que les conditions
+
hygiéniques des malades étaient presque toujours mauvaises. Evidemment,
+
cette plante, dont les semences plutôt que les feuilles paraissent nuisibles,
+
porte son action sur la moelle et spécialement sur son extrémité inférieure,
+
Mais, au dire deDupuy (2),les chevaux morts à la suite d'expériences par lui
+
instituées avec la jarosse succombent par asphyxie. Le poison aurait, selon
+
cet observateur, une propriété coagulante, qui interromprait la circulât»
+
en général, et particulièrement celle du poumon).
+
  
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 3 décembre 2016 à 18:44

Germandrée
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Giroflée


[485]

Nom accepté : Lathyrus cicera, ou plutôt Lathyrus sativus


GESSE. Lathyrus Cicer. L.

Jarosse.

LÉGUMINEUSES. Fam. nat. — DIADELPHIE DÉCANDRIE. L.


(Cette plante est cultivée comme fourrage dans certaines parties de la France. — Elle croît spontanément dans les blés. Le genre lathyrus comprend plusieurs variétés. Nous nous contenterons de mentionner : le L. sativus, pois carré ; le L. odoratus, pois de senteur ; le L. tuberosus, gland de terre, très-abondant en fécule.

(Description. — Tige ailée et grimpante ; pétiole terminé en vrille, portant de deux à six folioles; stipules semi-sagittées. — Fleurs d'un blanc rosé, portées sur des pédoncules axillaires. — Calice à cinq divisions, les deux supérieures plus courtes. — Style plan, élargi au sommet et un peu velu. — Gousse oblongue, portant un sillon sur le dos, polysperme ; semences anguleuses, petites, d'un jaune fauve.

Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — Le pois de la gesse est amer quand il est cru ; il fournit une farine dont on s'est nourri dans les temps de disette. En Espagne, elle entre dans l'alimentation du peuple. Marmé[1] y a constaté la présence de l'inosite.)

(La gesse n'est pas et n'a pas été, que nous sachions, usitée en médecine. Nous ne l'avons admise qu'à cause des qualités nuisibles qu'on lui attribue. Duvernoy[2] la regarde comme vénéneuse et l'accuse de produire une sorte de paralysie. Dow, dans son Dictionnaire du Jardinier, dit que, mêlée par moitié avec celle de blé, la farine de cette légumineuse détermine la rigidité des membres. Vilmorin a publié le cas d'une femme jeune et bien portante chez laquelle l'usage du L. cicer, continué pendant plusieurs semaines,

____________________

  1. Répertoire de pharmacie, août 1865, p. 60.
  2. De Lath, Quadam venenata specie in comitatu Monsbelgardensi culta. Bas., 1770, in-4°.


[486]

amena la paralysie des extrémités inférieures. Le tribunal de Niort a condamné un fermier à l'amende et à faire 50 francs de pension à un ouvrier auquel il avait donné du pain où entrait de la farine de jarosse, et qui présentait entre autres symptômes une claudication marquée. Aux Indes, on fait de cette farine un usage alimentaire dans les classes inférieures ; on connaît cependant son action délétère. K. Kirch[1] en donne des exemples dans sa topographie de l’upper midh. Thomas Thompson a observé au Thibet des paralysies causées par cette plante. James Irving a relaté une véritable épidémie de paraplégie douloureuse dont il trouve la cause dans l'alimentation par la gesse cultivée. Il est bon d'ajouter que le pays où cet observateur se trouvait est humide et marécageux, et que les conditions hygiéniques des malades étaient presque toujours mauvaises. Evidemment, cette plante, dont les semences plutôt que les feuilles paraissent nuisibles, porte son action sur la moelle et spécialement sur son extrémité inférieure, Mais, au dire de Dupuy[2], les chevaux morts à la suite d'expériences par lui instituées avec la jarosse succombent par asphyxie. Le poison aurait, selon cet observateur, une propriété coagulante, qui interromprait la circulation en général, et particulièrement celle du poumon).

____________________

  1. Cité par la Gazette des hôpitaux, février 1861, à laquelle nous empruntons les détails qui suivent.
  2. Académie de médecine, 2 juillet 1839.