Behmen (Ibn al-Baytar) : Différence entre versions
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*Ishak ibn Âmrân. Il y en a deux, un rouge et un blanc. Tous deux sont des racines de la grosseur d’une petite carotte, généralement contournées et tordues. Quant au rouge, il est à l’extérieur d’un rouge noirâtre et moins rouge à l’intérieur. Le blanc est blanc en dedans et en dehors. Tous deux ont une saveur douce, visqueuse, et quelque chose d’aromatique. Ils viennent de l’Arménie et du Khorassan. Ce sont des spécifiques de la goutte. | *Ishak ibn Âmrân. Il y en a deux, un rouge et un blanc. Tous deux sont des racines de la grosseur d’une petite carotte, généralement contournées et tordues. Quant au rouge, il est à l’extérieur d’un rouge noirâtre et moins rouge à l’intérieur. Le blanc est blanc en dedans et en dehors. Tous deux ont une saveur douce, visqueuse, et quelque chose d’aromatique. Ils viennent de l’Arménie et du Khorassan. Ce sont des spécifiques de la goutte. | ||
− | *Avicenne. Ce sont des fragments ligneux (on lit généralement | + | *Avicenne. Ce sont des fragments ligneux (on lit généralement خشبية - ẖašbīa au lieu de خشينة - ẖašīna) qui ne sont autres que des racines desséchées, ridées et chagrinées. Il en est deux espèces, un noir et un blanc. Ils sont chauds et secs au second degré. Ils sont échauffants et fortifient le cœur. On les emploie contre les palpitations. Ils activent d’une manière bien prononcée la sécrétion du sperme. |
− | *Le même, au Livre des Médicaments cordiaux. Le rouge est le plus chaud. Tous deux sont astringents, subtilisants et excitants. Ils ont la propriété spéciale de fortifier le cœur, et, en cela, ils sont aidés par leur astringence et leur subtilité, propriétés dont nous avons parlé. | + | *Le même, au ''Livre des Médicaments cordiaux''. Le rouge est le plus chaud. Tous deux sont astringents, subtilisants et excitants. Ils ont la propriété spéciale de fortifier le cœur, et, en cela, ils sont aidés par leur astringence et leur subtilité, propriétés dont nous avons parlé. |
*Massîh. Tous deux sont chauds au second degré et humides. Ils augmentent le sperme et portent au coït. | *Massîh. Tous deux sont chauds au second degré et humides. Ils augmentent le sperme et portent au coït. | ||
*Razès. Le rouge est chaud et aphrodisiaque. | *Razès. Le rouge est chaud et aphrodisiaque. | ||
− | *Il ajoute dans le Livre des Succédanés : à défaut de bahman, on le remplace par son poids | + | *Il ajoute dans le ''Livre des Succédanés'' : à défaut de ''bahman'', on le remplace par son poids d’''erysimum'' et moitié son poids (du fruit nommé) ''langues de passereaux''. |
− | La synonymie des behmen soulève de grandes difficultés. Disons d’abord que Saumaise s’est trompé (''De Homonymis hyles iatricæ'', p. 209) quand il a voulu voir dans ce mot un duel dont le radical serait | + | ____________________ |
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+ | La synonymie des ''behmen'' soulève de grandes difficultés. Disons d’abord que Saumaise s’est trompé (''De Homonymis hyles iatricæ'', p. 209) quand il a voulu voir dans ce mot un duel dont le radical serait ''behem'' بهم - baham. Nous trouvons dans Massîli et dans le cheikh Dawoud ce mot au duel, sous la forme ''behmenân'' بهمنان - bahmanān. Le mot ''behmen'' est donc un singulier. Il est dans les textes un terme de comparaison qui se lit diversement, chez les uns جزرة - ǧazara « carotte », et chez les autres جوزة - ǧūza « noix. » Nous avons adopté la première leçon, mais dubitativement. On a fait du ''behmen'' blanc, vulgairement ''behen'', la ''Centaurea behen'', et de l’espèce rouge le ''Statice limonium''. D’autre part, on lit dans Ainslie, comme synonyme de ''behman'', ''Physalis flexuosa''. | ||
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Version du 29 novembre 2021 à 17:52
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Nom accepté : [[]]
[1-280]
- Ishak ibn Âmrân. Il y en a deux, un rouge et un blanc. Tous deux sont des racines de la grosseur d’une petite carotte, généralement contournées et tordues. Quant au rouge, il est à l’extérieur d’un rouge noirâtre et moins rouge à l’intérieur. Le blanc est blanc en dedans et en dehors. Tous deux ont une saveur douce, visqueuse, et quelque chose d’aromatique. Ils viennent de l’Arménie et du Khorassan. Ce sont des spécifiques de la goutte.
- Avicenne. Ce sont des fragments ligneux (on lit généralement خشبية - ẖašbīa au lieu de خشينة - ẖašīna) qui ne sont autres que des racines desséchées, ridées et chagrinées. Il en est deux espèces, un noir et un blanc. Ils sont chauds et secs au second degré. Ils sont échauffants et fortifient le cœur. On les emploie contre les palpitations. Ils activent d’une manière bien prononcée la sécrétion du sperme.
- Le même, au Livre des Médicaments cordiaux. Le rouge est le plus chaud. Tous deux sont astringents, subtilisants et excitants. Ils ont la propriété spéciale de fortifier le cœur, et, en cela, ils sont aidés par leur astringence et leur subtilité, propriétés dont nous avons parlé.
- Massîh. Tous deux sont chauds au second degré et humides. Ils augmentent le sperme et portent au coït.
- Razès. Le rouge est chaud et aphrodisiaque.
- Il ajoute dans le Livre des Succédanés : à défaut de bahman, on le remplace par son poids d’erysimum et moitié son poids (du fruit nommé) langues de passereaux.
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La synonymie des behmen soulève de grandes difficultés. Disons d’abord que Saumaise s’est trompé (De Homonymis hyles iatricæ, p. 209) quand il a voulu voir dans ce mot un duel dont le radical serait behem بهم - baham. Nous trouvons dans Massîli et dans le cheikh Dawoud ce mot au duel, sous la forme behmenân بهمنان - bahmanān. Le mot behmen est donc un singulier. Il est dans les textes un terme de comparaison qui se lit diversement, chez les uns جزرة - ǧazara « carotte », et chez les autres جوزة - ǧūza « noix. » Nous avons adopté la première leçon, mais dubitativement. On a fait du behmen blanc, vulgairement behen, la Centaurea behen, et de l’espèce rouge le Statice limonium. D’autre part, on lit dans Ainslie, comme synonyme de behman, Physalis flexuosa.