Vismia cayennensis (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions
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− | amazonien et les Guyanes pour leur utilisation médicinale (affections de la peau) et comme laque ou cire à cacheter (latex jaune orangé ou rougeâtre) <ref></ref>. | + | soigner diverses dermatoses.</ref>. |
− | *Les habitants créoles des communes côtières et de l’intérieur appellent ''bois dartres'', diverses espèces du genre ''Vismia'', dont les plus fréquentes et les plus communément employées sont mentionnées à la suite de la présente espèce <ref></ref>. Le latex qui exsude de la face interne de l’écorce est appliqué directement sur les ''dartres'' par les Créoles et les Palikur. Le latex du fruit est par ailleurs utilisé pour traiter le ''pian bois'', nom local de la leishmaniose. | + | *Les habitants créoles des communes côtières et de l’intérieur appellent ''bois dartres'', diverses espèces du genre ''Vismia'', dont les plus fréquentes et les plus communément employées sont mentionnées à la suite de la présente espèce <ref>Les autres espèces utilisées selon leur abondance par les trois populations étudiées sont : |
− | *Les Palikur associent la sève extraite à chaud de l’écorce de Cecropia obtusa (Cécropiacées) au latex de ''Vismia'' pour soigner, en application locale, une mycose en taches nommée ''kiberemvie''. | + | *''[[Vismia gracilis]]'' Hieron, (Grenand 1666, 2855 ; Oldeman et Burgot 4120 ; Prévost 1604) ; |
+ | *''[[Vismia guianensis]]'' (Aubl.) Choisy, (Fleury 358 ; Moretti 1069) ; | ||
+ | *''[[Vismia latifolia]]'' (Aubl.) Choisy, (Moretti 310 ; Prévost et Grenand 1972) ; | ||
+ | *''Vismia macrophylla'' Kunth <font color=#901040>[Nom accepté : ''[[Vismia reticulata]]'']</font>, (Grenand et Prévost 1971 ; Kodjoed 93) ; | ||
+ | *''[[Vismia sandwithii]]'' Ewan, (Grenand 1746 ; Jacquemin 1787 ; Moretti 323 ; Oldeman 2857) ; | ||
+ | *''[[Vismia sessilifolia]]'' (Aubl.) Choisy, (Grenand 1685 ; Moretti 1068). | ||
+ | Le port, l’écorce et le latex de ces espèces sont très similaires, mais leurs feuillages sont assez dissemblables.</ref>. Le latex qui exsude de la face interne de l’écorce est appliqué directement sur les ''dartres'' par les Créoles et les Palikur. Le latex du fruit est par ailleurs utilisé pour traiter le ''pian bois'', nom local de la leishmaniose. | ||
+ | *Les Palikur associent la sève extraite à chaud de l’écorce de [[Cecropia obtusa (Pharmacopées en Guyane)|''Cecropia obtusa'']] (Cécropiacées) au latex de ''Vismia'' pour soigner, en application locale, une mycose en taches nommée ''kiberemvie''. | ||
*Chez les Wayãpi, l’écorce interne gorgée de latex est grattée finement et préparée en décoction. Elle est utilisée soit en rinçage de la bouche, soit en badigeonnage local pour soigner les dermatoses que les petits enfants ont autour de la bouche et sur les gencives ; le latex est aussi utilisé en application locale pour soigner diverses éruptions cutanées. | *Chez les Wayãpi, l’écorce interne gorgée de latex est grattée finement et préparée en décoction. Elle est utilisée soit en rinçage de la bouche, soit en badigeonnage local pour soigner les dermatoses que les petits enfants ont autour de la bouche et sur les gencives ; le latex est aussi utilisé en application locale pour soigner diverses éruptions cutanées. | ||
Version actuelle en date du 4 janvier 2021 à 10:14
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Sommaire
Vismia cayennensis (Jacq.) Pers.
Synonymies
- Caopia cayennensis (Jacq.) Kuntze ;
- Hypericum cayennense Jacq.
Noms vernaculaires
- Créole : bois dartre [bwa-dart, bwa-dat] [1].
- Wayãpi : suwilanɨ.
- Palikur : suwimba.
- Aluku : pindia udu.
- Wayana : ösiepit.
- Français : gomme-gutte de la Guyane.
- Portugais : pau-lacre, lacre, [lacre-vermelho-do-mato pour V. sandwithii].
Écologie, morphologie
Arbre des recrus forestiers, également fréquent en lisière des chemins.
Collections de référence
Grenand 537 ; Jacquemin 2253 ; Moretti 174, 1078 ; Prévost et Grenand 953.
Emplois
- Les différentes espèces du genre Vismia sont de longue date connues dans le bassin amazonien et les Guyanes pour leur utilisation médicinale (affections de la peau) et comme laque ou cire à cacheter (latex jaune orangé ou rougeâtre) [2].
- Les habitants créoles des communes côtières et de l’intérieur appellent bois dartres, diverses espèces du genre Vismia, dont les plus fréquentes et les plus communément employées sont mentionnées à la suite de la présente espèce [3]. Le latex qui exsude de la face interne de l’écorce est appliqué directement sur les dartres par les Créoles et les Palikur. Le latex du fruit est par ailleurs utilisé pour traiter le pian bois, nom local de la leishmaniose.
- Les Palikur associent la sève extraite à chaud de l’écorce de Cecropia obtusa (Cécropiacées) au latex de Vismia pour soigner, en application locale, une mycose en taches nommée kiberemvie.
- Chez les Wayãpi, l’écorce interne gorgée de latex est grattée finement et préparée en décoction. Elle est utilisée soit en rinçage de la bouche, soit en badigeonnage local pour soigner les dermatoses que les petits enfants ont autour de la bouche et sur les gencives ; le latex est aussi utilisé en application locale pour soigner diverses éruptions cutanées.
Étymologie
- Créole : bois dartre, « arbre [pour soigner] les dartres ». Rappelons que ce terme de médecine populaire désigne de façon peu précise diverses dermatoses.
- Les noms aluku (pindia udu) et wayana (ösi epit) signifient la même chose.
- Wayãpi et Palikur : suwilanɨ et suwimba, mots apparentés, n’ont pu être décomposés.
Chimie et pharmacologie
La famille des Clusiacées s’avère être une source de composés actifs sur le virus HIV. Le calanolide, un composé du groupe des benzophénones prénylées désigné sous le nom de camboginol, est un puissant inhibiteur de la Transcriptase inverse, spécifique du virus HIV, ayant atteint le stade des essais cliniques aux États-Unis. Des composés de ce type ont été trouvés dans les genres Garcinia, Clusia, Symphonia et Vismia, en particulier dans les feuilles de Vismia cayennensis, à côté d’autres composés du type anthrone, xanthone, anthraquinone et lignane (GUSTAFSON et al., 1992 ; FULLER et al., 1999). DELLE MONACHE et al. (1980) avaient déjà isolé et décrit les quinones extraites de plusieurs espèces amazoniennes de Vismia, du type vismiaquinone et physcion. Des benzoquinones (vismiaguianones) et des benzocounamines (vismiaguianines) ont été isolés des factions chloroformiques de Vismia guianensis (SEO, 2000). Les baies de Vismia cayennensis renferment du physcion, de l’acide chrysophanique, des isocaryophyllènes, des α et α-selinènes, un trans-a-farnesène (MOURA PINHEIRO et al., 1984), des vismiones et six ferrugines (BOTTA, 1983). Différents composés de type guttiférones ont été isolés à partir des feuilles : l’isovismiaphénone et des vismiaphénones (FULLER et al., ibid). Ce type de composés agit sur diverses dermatoses (cf. supra à Senna alata, Caesalpiniacées).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
____________________
- ↑ Les Cayennais réservent ce nom au Senna alata (Caesalpiniacées). Au XVIIIe siècle, le terme bois dartre était appliqué aussi bien aux Vismia qu’à Vatairea guianensis (Papilionacées). Les autres noms donnés alors aux Vismia, bois baptiste, bois de sang ou bois d’accossois, ont totalement disparu (AUBLET, 1775).
- ↑ Le latex des Vismia fut exporté au siècle dernier sous le nom de American gum-gute, pour soigner diverses dermatoses.
- ↑ Les autres espèces utilisées selon leur abondance par les trois populations étudiées sont :
- Vismia gracilis Hieron, (Grenand 1666, 2855 ; Oldeman et Burgot 4120 ; Prévost 1604) ;
- Vismia guianensis (Aubl.) Choisy, (Fleury 358 ; Moretti 1069) ;
- Vismia latifolia (Aubl.) Choisy, (Moretti 310 ; Prévost et Grenand 1972) ;
- Vismia macrophylla Kunth [Nom accepté : Vismia reticulata], (Grenand et Prévost 1971 ; Kodjoed 93) ;
- Vismia sandwithii Ewan, (Grenand 1746 ; Jacquemin 1787 ; Moretti 323 ; Oldeman 2857) ;
- Vismia sessilifolia (Aubl.) Choisy, (Grenand 1685 ; Moretti 1068).