Asphodelus : Différence entre versions
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Version du 9 juin 2018 à 17:01
Biologie
Classification
Espèces
Usages
La plante a de nombreux usages alimentaires : la hampe se mange frite, la graines grillée et surtout la racine coupée en morceaux avec des figues ; elle est, selon Hésiode, d'une très grande utilité. (Théophraste, Recherches sur les plantes, trad. Suzanne Amigues, VII, 13, 3, p. 34) |
On l'apelle en Provençal, Pourraquo... Dioscoride attribuë beaucoup de vertus à l'Asfodèle, comme d'être diurétique, & Emménagogue, mais elles ne sont point confirmées par l'expérience ; sa racine, j'entends celle de la première & troisiéme espece ici marquée, est d'un goût âcre, & non point doux, comme dit Jean Bauhin, & fort desagréable. Fallope se servoit de la poudre de racine pour consnmer [?] les chairs baveuses. (Garidel, p. 46) |
La racine d'asphodèle, toutefois, n'est qu'un triste mets de disette ; sa pulpe est visqueuse, plutôt amère, bien peu tentante. Une cuisson prolongée dans l'eau, dans plusieurs eaux si possible, l'améliore mais n'en fait pas une chralotte... Aux XVIIe et XVIIIe siècles, en France, "au temp de la cherté du pain", après avoir "fait tremper et bouillir [les tubercules] dans de l'eau pour en enlever l'âcreté, on en tire la pulpe par un crible, on mêle cette pulpe avec de la farine de blé ou d'orge, et un peu de sel marin, et on en forme de petits pains qu'on met cuire au four : c'est le pain d'asphodèle, qui est bon à manger et nourissant" - écrit un auteur qui n'y avait probablement pas goûté (N. Lémery, 1727, p. 57). (Lieutaghi, 2006) |
Erbucciu, luminellu, candelu, talavellu, talabucciu, tous ces noms pour désigner les Asphodèles : à petits fruits, Asphodelus microcarpus Viv. et porte-cerise, Asphodelus cerasifer Gay.
Les "Mazzeri" se sont battus au cours d'étranges combats nocturnes (à Soccia), comme nous l'ont conté Dorothy Carrington et Pierre Lamotte (Etudes corses n° 15-16) avec des tiges d'Asphodèles, pratiques occultes qui sont très anciennes. Les hampes sèches des Asphodèles porte-cerise étaient les luminelli : elles donnaient en brûlant une vive lumière dont on s'éclarait au cours des processions nocturnes et pour se rendre d'un piint du village à l'autre, la nuit ; On en allumait des fragments autour des tombes au crépuscule de la Toussaint. Les tubercules furent consommés cuits en période de disette, le goût du tubercule de l'année se rapprochant de celui du topinambour, les autres sont trop fibreux pour être consommés. (Marcelle Conrad, Bulletin de la Société des Sciences de la Corse) |
Références
- Amigues, Suzanne, 2003. Théophraste. Recherches sur les plantes. Traduit par Suzanne Amigues. Paris, Les Belles Lettres. Tome 4 : Livres VII-VIII. XII-237 p. (pp. 149 et 155).
- Biraud, M., 1993. Usages de l'asphodèle et étymologies de ἀσφόδελος. in Les phytonymes grecs et latins. Nice, pp. 35-46.
- Garidel, Pierre Joseph, 1715. Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, et dans plusieurs autres endroits de la Provence. Aix en provence, chez J. David.
- Lieutaghi, Pierre, 2006. Petite ethnobotanique méditerranéenne. Arles, Actes Sud, 335 p.
- Pinondel de La Bertoche, H., 1855. L'Asphodèle, ses applications industrielles : alcool, papier, carton. Paris, Carillan-Goeury. sur Gallica
- Verpoorten, J.-M., 1962. Les noms grecs et latins de l'asphodèle. Ant. Class., 31 : 111-129.