Tanaisie (Cazin 1868) : Différence entre versions

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== Tanaisie ==
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TANAISIE. Tanacetum vulgare. L.
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Tanacetum vulgare luteum. C. BAUH., TOURN. — Tanacetum flore luteo.
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''Tanacetum vulgare luteum''. C. Bauh., Tourn. — ''Tanacetum flore luteo''. J. Bauh.
  
J. BAUH.
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Tanaiaie commune, — herbe aux vers, — herbe Saint-Marc, — barbotine indigène, — herbe amère.
  
Tanaiaie commune, herbe aux vers, — herbe Saint-Marc, barbotine indigène,
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COMPOSÉES. SÉNÉCIONIDÉES. Fam. nat. SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE SUPERFLUE, L.</center>
  
herbe amère.
 
  
COMPOSÉES. — SÉNÉCIONÏDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE supEnFME, L.
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Cette plante vivace (Pl. XXXLX) croît spontanément en France dans les prairies, le long des chemins, dans les terrains incultes et un peu humides. On la cultive dans les jardins comme plante d'ornement et pour l'usage pharmaceutique. Elle produit une belle variété à feuilles presque frisées.
  
Cette plante vivace (PL XXXLX) croît spontanément en France dans les
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'''Description'''. — Racines ligneuses, rameuses, longues. — Tiges dressées, fortes, glabres, assez nombreuses, striées, cylindriques, rameuses, à rameaux paniculés. - Feuilles alternes, amples, pétiolées, planes, glabres, incisées et dentées à folioles décurrentes et pinnatifides. — Fleurs d'un beau jaune, nombreuses, hémisphériques, disposées en corymbes terminaux très-compactes (juillet-septembre). — Calice imbriqué, hémisphérique, d'un vert un peu jaunâtre. — Corolle à peine plus longue que le calice. — Fleurons du disque hermaphrodites, tubuleux, quinquéfides, à cinq étamines synanthères ; fleurons de la circonférence femelles, à trois lobes. — Fruits : akènes couronnés par un rebord membraneux.
prairies, le long des chemins, dans les terrains incultes et un peu humides.
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On la cultive dans les jardins comme plante d'ornement et pour l'usage
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pharmaceutique. Elle produit une bellejvariété à feuilles presque frisées.
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Description. — Racines ligneuses, rameuses, longues. — Tiges dressées, fortes,
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'''Parties usitées'''. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.
glabres, assez nombreuses, striées, cylindriques, rameuses, à rameaux panicules. -
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Feuilles alternes, amples, pétiolées, planes, glabres, incisées et dentées à folioles décur-
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Fleurons du disque hermaphrodites, tubuleux, quinquéfides, à cinq étamines synan-
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'''Récolte'''. Les fleurs se récoltent au mois d'août ; les graines en septembre et octobre. On fait ordinairement sécher les fleurs, sans les racines ni même les tiges, la dessiccation ne lui fait rien perdre de ses qualités.
thères; fleurons de la circonférence femelles, à trois lobes. — Fruits : akènes couronnes
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par un rebord membraneux.
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Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.
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['''Culture'''. — La tanaisie demande une exposition chaude, une terre franche, sablonneuse et fraîche. On la sème en place au printemps, ou en pépinière à l'automne. Le plus souvent on la multiplie d'éclats de pied faits vers la fin de l'hiver. Elle se propage seule et très-rapidement.]
  
Récolte. — Les fleurs se récoltent au mois d'août; les graines en septembre et
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Toutes les parties de la tanaisie exhalent une odeur forte, pénétrante ; leur saveur est aromatique, très-amère, nauséeuse. L'infusion des feuilles noircit le sulfate de fer. L'analyse des fleurs et des feuilles réunies, faite par Peschier<ref>''Journal analytique de médecine'', t. II, p. 132.</ref>, y a démontré : une huile volatile, une huile grasse, une résine, une matière tenant le milieu entre la cire et la stéarine, de la chlorophylle.
octobre. On fait ordinairement sécher les fleurs, sans les racines ni même les tiges,
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dessiccation ne lui fait rien perdre de ses qualités.
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blonneuse et fraîche. On la sème en place au printemps, ou en pépinière à 1 autom .
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Le plus souvent on la multiplie d'éclats de pied faits vers la fin de l'hiver. Elle se pin
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(1) Journal analytique de médecine, t. II, p. 132.
 
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de la gomme, un principe colorant jaune, et de l'extractif. Les feuilles isolées offrent en outre de l'acide gallique et du tannin ; les fleurs (une substance non azotée, cristallisable d'une amertume intense, que Leroy a nommée ''tanacétine''), un acide particulier, cristallisable (acide tanacétique) et du phosphate de chaux. L'eau, le vin et l'alcool s'emparent des principes actifs de cette plante. En Allemagne et dans quelques autres contrées de l'Europe, on substitue quelquefois la tanaisie au houblon dans la préparation de la bière. Les habitants du Nord emploient ses semences comme condiment, en aromatisent leurs gâteaux, et en tirent, dit-on, une couleur verte.
  
je la gomme, un principe colorant jaune, et de l'extractif. Les feuilles isolées offrent en
 
outre de l'acide gallique et du tannin; les fleurs (une substance non azotée, cristalli-
 
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s'emparent des principes actifs de cette plante. En Allemagne et dans quelques autres
 
contrées de l'Europe, on substitue quelquefois la tanaisie au houblon dans la préparation
 
de la bière. Les habitants du Nord emploient ses semences comme condiment, en aro-
 
matisent leurs gâteaux, et en tirent, dit-on, une couleur verte.
 
  
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
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A L'INIÉRIEBII.— Infusion, de 15 à. 30 gr. par
 
  
kilogramme d'eau bouillante.
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Eau distillée (1 sur h d'eau), de 30 à 100 gr- 1
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A L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 15 à. 30 gr. par kilogramme d'eau bouillante.<br \>
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Eau distillée (1 sur 4 d'eau), de 30 à 100 gr. en potion.<br \>
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Vin (1 sur 16 de vin blanc), 60 à 100 gr.<br \>
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Sirop, de 15 à 60 gr., en potion.<br \>
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Poudre, de 2 à 8 gr., en bols, pilules, ou en suspension dans un liquide.<br \>
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Extrait aqueux (1 sur 6 d'eau), de 30 centigr. à 1 gr., en bols, pilules, etc.
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Extrait alcoolique (1 sur 4 d'alcool et 1 d'eau), de 30 centigr. à 1 gr., en bols, pilules, etc.<br \>
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Huile essentielle, de 20 à 50 centigr., en potion, oléo-saccharum, etc.<br \>
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A L'EXTÉRIEUR. — Décoction en lavement (50 centigr. à 1 gr. par kilogramme d'eau), fomentations , lotions, etc. ; infusée dans l'huile, en liniment, embrocation, etc.<br \>
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Teinture, en frictions.
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Sirop, de 15 à 60 gr., en potion.
 
Poudre, de 2 à 8 gr., en bols, pilules, ou en
 
  
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La tanaisie est tonique, excitante, anthelminthique, emménagogue. Elle convient dans l'atonie des voies digestives, les fièvres intermittentes, la chlorose, l'aménorrhée avec asthénie, la leucorrhée, l'hystérie, les affections vermineuses.
Estait aqueux (1 sur 6 d'eau), de 30 centigr.
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à 1 gr., en bols, pilules, etc.
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Congénère en vertus à l'absinthe, la tanaisie peut être employée dans tous les cas où cette dernière est indiquée. Elle convient, par conséquent, dans toutes les maladies caractérisées par l'atonie des organes ; mais c'est surtout comme vermifuge que la tanaisie a été plus particulièrement signalée et répandue traditionnellement dans la médecine populaire. Je l'ai souvent employée à l'intérieur et en lavement contre les lombrics et les ascarides vermiculaires. Les semences sont pour moi aussi précieuses que le semen-contrà ; elles produisent tout autant d'effet que ce dernier, soit en décoction, soit en poudre, mêlées avec le sirop simple, avec du miel, ou délayées dans un peu de vin. Un vieillard, au rapport de Dubois, de Tournai, s'est débarrassé d'un ténia long de plusieurs mètres, en mangeant une espèce de salade préparée avec de l'huile d'œillette et les feuilles encore tendres de tanaisie, cueillies au commencement du printemps. Ce remède lui avait été conseillé par une femme de la campagne, qui prétendait l'avoir employé avec succès sur elle-même et sur d'autres personnes.
  
Extrait alcoolique (1 sur 4 d'alcool et 1
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Coste et Wilmet affirment que la semence de tanaisie, dont ils vantent les propriétés anthelminthiques, se vend, dans les pharmacies de la Lorraine, pour le semen-contrà. Wauters la préfère à ce dernier, qui, le plus souvent, contient diverses substances avec lesquelles on le falsifie.
d'eau), de 30 centigr. à 1 gr., en bols; pi-
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lules, etc.
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Huile essentielle, de 20 à 50 centigr., en po-
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tion, oléo-saccliarum, etc.
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A L'EXTÉRIEUR.— Décoction en lavement (50
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centigr. à 1 gr. par kilogramme d'eau), fo-
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mentations , lotions, etc. ; infusée dans
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l'huile, en liniment, embrocation, etc.
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Teinture, en frictions.
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La tanaisie est tonique, excitante, anthelminthique, emménagogue. Elle
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Dans les campagnes, on emploie fréquemment la tanaisie infusée dans le vin, la bière ou le cidre, pour combattre les fièvres intermittentes, contre lesquelles elle a la même efficacité que l'absinthe, la camomille, la petite centaurée, etc. Césalpin préconise le vin de tanaisie comme fébrifuge et surtout comme emménagogue. Je le donne par cuillerées aux enfants lymphatiques, à ceux qui sont tourmentés par les vers, aux chlorotiques, et dans les cas de dysménorrhée atonique ou nerveuse, de menstruation irrégulières.
convient dans l'atonie des voies digestives, les fièvres intermittentes, la
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chlorose, l'aménorrhée avec asthénie, la leucorrhée, l'hystérie, les affections
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vermineuses.
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Congénère en. vertus à l'absinthe, la tanaisie peut être employée dans tous
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L'odeur repoussante de cette plante l'a fait employer dans les affections nerveuses, l'hystérie, les vertiges, la gastrodynie, les coliques spasmodiques, l'épilepsie, la chorée, etc. Suivant Simon-Pauli, les fleurs sont très-utiles dans l'hystérie. Clerk et Bradley ont attribué à la tanaisie une vertu antigoutteuse qu'on ne peut rationnellement rapporter qu'à ses propriétés toniques, lorsque ces affections sont accompagnées de débilité. On en a fait
les cas où cette dernière est indiquée. Elle convient, par conséquent, dans
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toutes lès maladies caractérisées par l'atonie des organes ; mais c'est sur-
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tout comme vermifuge que la tanaisie a été plus particulièrement signalée
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et répandue traditionnellement dans la médecine populaire. Je l'ai souvent
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employée à l'intérieur et en lavement contre les lombrics et les ascarides
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vermiculaires. Les semences sont pour moi aussi précieuses que le semen-
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contrà; elles produisent tout autant d'effet que ce dernier, soit en décoction,
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soit en poudre, mêlées avec le sirop simple, avec du miel, ou délayées dans
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un peu de vin. Un vieillard, au rapport de Dubois, de Tournai, s'est dé-
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barrassé d'un ténia long de plusieurs mètres, en mangeant une espèce de
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salade préparée avec de l'huile d'oeillette et les feuilles encore tendres de
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tanaisie, cueillies au commencement du printemps. Ce remède lui avait été
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conseillé par une femme de la campagne, qui prétendait l'avoir employé
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avec succès sur elle-même et sur d'autres personnes.
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Goste etWilmet affirment que la semence de tanaisie, dont ils vantent les
 
propriétés anthelminIniques, se vend, dans les pharmacies de la Lorraine,
 
pour le semen-contrà. Wauters la préfère à ce dernier, qui, le plus souvent,
 
contient diverses substances avec lesquelles on le falsifie.
 
  
,Dans les campagnes, on emploie fréquemment la tanaisie infusée dans le
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™, la bière ou le cidre, pour combattre les fièvres intermittentes, contre
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lesquelles elle a la même efficacité que l'absinthe, la camomille, la petite
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centaurée, etc. Gésalpin préconise le vin de tanaisie comme fébrifuge et
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surtout comme emménagogue. Je le donne par cuillerées aux enfants lym-
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phatiques, à ceux qui sont tourmentés par les vers, aux chlorotiques, et
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™s les cas de dysménorrhée atonique ou nerveuse, de menstruation irré-
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L'odeur repoussante de cette plante l'a fait employer dans les affections
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aussi usage dans l'hydropisie. Payer<ref>''Ephémérides d'Allemagne'', dec. 2, an. II.</ref> rapporte qu'un soldat atteint de cette maladie, ayant pris de la décoction de tanaisie au lieu de celle d'absinthe, rendit une si grande quantité d'urine que son anasarque se dissipa promptement.
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À l'extérieur, la tanaisie est employée en cataplasme sur le bas-ventre comme vermifuge. Geoffroy, médecin de l'Hôtel-Dieu<ref>Mérat et Delens, ''Dictionnaire de thérapeutique et de matière médicale''.</ref>, rapporte qu'ayant fait appliquer de la tanaisie sur le ventre d'un sujet affecté de maladie grave, il évacua trente-deux vers lombrics. Ce cataplasme m'a souvent réussi chez les enfants ; j'y ajoute quelquefois de l'ail, des feuilles de pêcher, d'absinthe, d'hièble, de gratiole, etc.
  
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En fomentations ou en cataplasmes préparés avec l'eau ou le vin, la tanaisie est résolutive, détersive et antiseptique. Elle s'est montrée utile dans les entorses, les contusions, le rhumatisme chronique, les engorgements lymphatiques, les ulcères atoniques, sordides, vermineux ou gangreneux. Elle a, comme antiseptique, la même énergie que l'absinthe. Tournefort dit qu'on emploie en lotions, contre le rhumatisme, un esprit préparé avec la tanaisie et l'alcool. Hercule Saxonia se servait du suc de cette plante pour guérir les gerçures des mains. « Je connais une dame, dit Dubois, de Tournai, qui prétend s'être guérie d'une carie très-ancienne au cubitus, en prenant des bains locaux préparés avec la décoction de tanaisie. »
  
aussi usage dans l'hydropisie. Payer (1) rapporte qu'un soldat atteint de
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cette maladie, ayant pris de la décoction de tanaisie au lieu de celle d'ab
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comme vermifuge. Geoffroy, médecin de l'Hôtel-Dieu (2), rapporte qu'avant
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fait appliquer de la tanaisie sur le ventre d'un sujet affecté de maladie
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grave, il évacua trente-deux vers lombrics. Ce cataplasme m'a souvent
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réussi chez les enfants ; j'y ajoute quelquefois de l'ail, des feuilles de pêcher
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d'absinthe, d'tiièble, de gratiole, etc. ' '
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En fomentations ou en cataplasmes préparés avec l'eau ou le vin, la ta-
 
naisie est résolutive, détersive et antiseptique. Elle s'est montrée utile dans
 
les entorses, les contusions, le rhumatisme chronique, les engorgements
 
lymphatiques, les ulcères atoniques, sordides, vermineux ou gangreneux,
 
Elle a, comme antiseptique, la même énergie que l'absinthe. ïournefort
 
dit qu'on emploie en'lotions, contre le rhumatisme, un esprit préparé avec
 
la tanaisie et l'alcool. Hercule Saxonia se servait du suc de cette plante pour
 
guérir les gerçures des mains. « Je connais une dame, dit Dubois, de Tour-
 
nai, qui prétend s'être guérie d'une carie très-ancienne au cubitus, en pre-
 
nant des bains locaux préparés avec la décoction de tanaisie, »
 
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 21:33

Tamaris
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Térébinthe
PLANCHE XXXIX : 1. Sumac vénéneux. 2. Tabac. 3. Tanaisie. 4. Tormentille. 5. Tussilage.


[1062]

Nom accepté : Tanacetum vulgare


TANAISIE. Tanacetum vulgare. L.

Tanacetum vulgare luteum. C. Bauh., Tourn. — Tanacetum flore luteo. J. Bauh.

Tanaiaie commune, — herbe aux vers, — herbe Saint-Marc, — barbotine indigène, — herbe amère.

COMPOSÉES. — SÉNÉCIONIDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE SUPERFLUE, L.


Cette plante vivace (Pl. XXXLX) croît spontanément en France dans les prairies, le long des chemins, dans les terrains incultes et un peu humides. On la cultive dans les jardins comme plante d'ornement et pour l'usage pharmaceutique. Elle produit une belle variété à feuilles presque frisées.

Description. — Racines ligneuses, rameuses, longues. — Tiges dressées, fortes, glabres, assez nombreuses, striées, cylindriques, rameuses, à rameaux paniculés. - Feuilles alternes, amples, pétiolées, planes, glabres, incisées et dentées à folioles décurrentes et pinnatifides. — Fleurs d'un beau jaune, nombreuses, hémisphériques, disposées en corymbes terminaux très-compactes (juillet-septembre). — Calice imbriqué, hémisphérique, d'un vert un peu jaunâtre. — Corolle à peine plus longue que le calice. — Fleurons du disque hermaphrodites, tubuleux, quinquéfides, à cinq étamines synanthères ; fleurons de la circonférence femelles, à trois lobes. — Fruits : akènes couronnés par un rebord membraneux.

Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.

Récolte. — Les fleurs se récoltent au mois d'août ; les graines en septembre et octobre. On fait ordinairement sécher les fleurs, sans les racines ni même les tiges, la dessiccation ne lui fait rien perdre de ses qualités.

[Culture. — La tanaisie demande une exposition chaude, une terre franche, sablonneuse et fraîche. On la sème en place au printemps, ou en pépinière à l'automne. Le plus souvent on la multiplie d'éclats de pied faits vers la fin de l'hiver. Elle se propage seule et très-rapidement.]

Propriétés physiques et chimiques. — Toutes les parties de la tanaisie exhalent une odeur forte, pénétrante ; leur saveur est aromatique, très-amère, nauséeuse. L'infusion des feuilles noircit le sulfate de fer. L'analyse des fleurs et des feuilles réunies, faite par Peschier[1], y a démontré : une huile volatile, une huile grasse, une résine, une matière tenant le milieu entre la cire et la stéarine, de la chlorophylle.

____________________

  1. Journal analytique de médecine, t. II, p. 132.


[1063]

de la gomme, un principe colorant jaune, et de l'extractif. Les feuilles isolées offrent en outre de l'acide gallique et du tannin ; les fleurs (une substance non azotée, cristallisable d'une amertume intense, que Leroy a nommée tanacétine), un acide particulier, cristallisable (acide tanacétique) et du phosphate de chaux. L'eau, le vin et l'alcool s'emparent des principes actifs de cette plante. En Allemagne et dans quelques autres contrées de l'Europe, on substitue quelquefois la tanaisie au houblon dans la préparation de la bière. Les habitants du Nord emploient ses semences comme condiment, en aromatisent leurs gâteaux, et en tirent, dit-on, une couleur verte.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 15 à. 30 gr. par kilogramme d'eau bouillante.
Eau distillée (1 sur 4 d'eau), de 30 à 100 gr. en potion.
Vin (1 sur 16 de vin blanc), 60 à 100 gr.
Sirop, de 15 à 60 gr., en potion.
Poudre, de 2 à 8 gr., en bols, pilules, ou en suspension dans un liquide.
Extrait aqueux (1 sur 6 d'eau), de 30 centigr. à 1 gr., en bols, pilules, etc.

Extrait alcoolique (1 sur 4 d'alcool et 1 d'eau), de 30 centigr. à 1 gr., en bols, pilules, etc.
Huile essentielle, de 20 à 50 centigr., en potion, oléo-saccharum, etc.
A L'EXTÉRIEUR. — Décoction en lavement (50 centigr. à 1 gr. par kilogramme d'eau), fomentations , lotions, etc. ; infusée dans l'huile, en liniment, embrocation, etc.
Teinture, en frictions.


La tanaisie est tonique, excitante, anthelminthique, emménagogue. Elle convient dans l'atonie des voies digestives, les fièvres intermittentes, la chlorose, l'aménorrhée avec asthénie, la leucorrhée, l'hystérie, les affections vermineuses.

Congénère en vertus à l'absinthe, la tanaisie peut être employée dans tous les cas où cette dernière est indiquée. Elle convient, par conséquent, dans toutes les maladies caractérisées par l'atonie des organes ; mais c'est surtout comme vermifuge que la tanaisie a été plus particulièrement signalée et répandue traditionnellement dans la médecine populaire. Je l'ai souvent employée à l'intérieur et en lavement contre les lombrics et les ascarides vermiculaires. Les semences sont pour moi aussi précieuses que le semen-contrà ; elles produisent tout autant d'effet que ce dernier, soit en décoction, soit en poudre, mêlées avec le sirop simple, avec du miel, ou délayées dans un peu de vin. Un vieillard, au rapport de Dubois, de Tournai, s'est débarrassé d'un ténia long de plusieurs mètres, en mangeant une espèce de salade préparée avec de l'huile d'œillette et les feuilles encore tendres de tanaisie, cueillies au commencement du printemps. Ce remède lui avait été conseillé par une femme de la campagne, qui prétendait l'avoir employé avec succès sur elle-même et sur d'autres personnes.

Coste et Wilmet affirment que la semence de tanaisie, dont ils vantent les propriétés anthelminthiques, se vend, dans les pharmacies de la Lorraine, pour le semen-contrà. Wauters la préfère à ce dernier, qui, le plus souvent, contient diverses substances avec lesquelles on le falsifie.

Dans les campagnes, on emploie fréquemment la tanaisie infusée dans le vin, la bière ou le cidre, pour combattre les fièvres intermittentes, contre lesquelles elle a la même efficacité que l'absinthe, la camomille, la petite centaurée, etc. Césalpin préconise le vin de tanaisie comme fébrifuge et surtout comme emménagogue. Je le donne par cuillerées aux enfants lymphatiques, à ceux qui sont tourmentés par les vers, aux chlorotiques, et dans les cas de dysménorrhée atonique ou nerveuse, de menstruation irrégulières.

L'odeur repoussante de cette plante l'a fait employer dans les affections nerveuses, l'hystérie, les vertiges, la gastrodynie, les coliques spasmodiques, l'épilepsie, la chorée, etc. Suivant Simon-Pauli, les fleurs sont très-utiles dans l'hystérie. Clerk et Bradley ont attribué à la tanaisie une vertu antigoutteuse qu'on ne peut rationnellement rapporter qu'à ses propriétés toniques, lorsque ces affections sont accompagnées de débilité. On en a fait


[1064]

aussi usage dans l'hydropisie. Payer[1] rapporte qu'un soldat atteint de cette maladie, ayant pris de la décoction de tanaisie au lieu de celle d'absinthe, rendit une si grande quantité d'urine que son anasarque se dissipa promptement.

À l'extérieur, la tanaisie est employée en cataplasme sur le bas-ventre comme vermifuge. Geoffroy, médecin de l'Hôtel-Dieu[2], rapporte qu'ayant fait appliquer de la tanaisie sur le ventre d'un sujet affecté de maladie grave, il évacua trente-deux vers lombrics. Ce cataplasme m'a souvent réussi chez les enfants ; j'y ajoute quelquefois de l'ail, des feuilles de pêcher, d'absinthe, d'hièble, de gratiole, etc.

En fomentations ou en cataplasmes préparés avec l'eau ou le vin, la tanaisie est résolutive, détersive et antiseptique. Elle s'est montrée utile dans les entorses, les contusions, le rhumatisme chronique, les engorgements lymphatiques, les ulcères atoniques, sordides, vermineux ou gangreneux. Elle a, comme antiseptique, la même énergie que l'absinthe. Tournefort dit qu'on emploie en lotions, contre le rhumatisme, un esprit préparé avec la tanaisie et l'alcool. Hercule Saxonia se servait du suc de cette plante pour guérir les gerçures des mains. « Je connais une dame, dit Dubois, de Tournai, qui prétend s'être guérie d'une carie très-ancienne au cubitus, en prenant des bains locaux préparés avec la décoction de tanaisie. »

____________________

  1. Ephémérides d'Allemagne, dec. 2, an. II.
  2. Mérat et Delens, Dictionnaire de thérapeutique et de matière médicale.