Pois (Vilmorin-Andrieux, 1904) : Différence entre versions

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POIS
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NOMS 6TRANGERS : ANGL. Pea. — ALL. Erbse. — FLAM. et HOLL. Erwi. — DAN. Havecert.SGED. Arter. — ITAL. Pise11o. — ESP. Guisante, Arvejas, Alverjas (116p.-Argent.).PORT. Ervilha. — RUSSES Gorokh, Garochina. — POL. Groch, Groszek.
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Annuel. — D'origine incertaine, mais vraisemblablement spontané dansl'Europe moyenne ou dans la partie montagneuse de l'Asie occidentale, puis-qu'il est assez rustique pour résister habituellement aux hivers du climat deParis. Le Pois cultivé est une plante à tiges grêles, creuses, ayant besoin, dansles variétés élevées, de l'appui d'un soutien étranger. Les feuilles sont com-posées, ailées sans impaire; le pétiole se termine par plusieurs vrilles quitiennent la place des dernières folioles et qui servent à la plante pour s'atta-cher et prendre un point d'appui sur tous les objets à sa portée. L'insertionde la feuille sur la tige est enveloppée d'une très large stipule embrassante,plus ample que ne sont les folioles elles-mêmes. Les fleurs naissent aux aissellesdes feuilles, à partir d'un certain niveau à peu près constant dans chaquevariété, au nombre de deux, très rarement de trois, et souvent solitaires, àchaque noeud de la tige. Les cultivateurs des environs de Paris appellenta mailles » chacun des noeuds fertiles de la tige des pois, et de là vient quepour exprimer qu'une variété est uniflore ou biflore, ils disent « qu'elle prendune ou deux fleurs à la maille ». Ces fleurs sont tantôt blanches, tantôt viola-cées, avec les ailes et la caréne d'une couleur plus foncée que l'étendard. Lesvariétés à fleurs colorées se reconnaissent, bien avant la floraison, à un petitcercle rougeâtre qui entoure la tige à l'endroit où elle est embrassée par lesstipules.
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Le grain des variétés de pois à fleur violette est toujours plus ou moinscoloré ou moucheté de brun ; il prend en cuisant une couleur grisâtre peuagréable, il a en outre un goût assez fort et âpre : aussi ne cultive-t-on pas cessortes de pois pour les écosser; seules, les variétés sans parchemin ou mange-tout sont cultivées comme plantes potagères. Les variétés de pois gris, àcosses parcheminées, ne sont cultivées que comme fourrage.
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La plupart des variétés de pois usitées comme légume ont la fleur blanche,et le grain blanc ou vert quand il est mûr. Le volume et le poids du grainprésentent une trop grande différence d'une variété à l'autre, pour que nouspuissions donner ici des indications générales à ce sujet; nous les réserveronspour l'article particulier consacré à chaque variété. Nous dirons seulementque la faculté germinative des pois se conserve bonne pendant trois ans; ellefaiblit ensuite assez rapidement, quoiqu'il ne soit pas rare d'en voir germerencore fort bien au bout de sept ou huit ans. Les pois à grain ridé germentd'ordinaire moins bien et moins longtemps que ceux à grain rond.
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On distingue, parmi les très nombreuses variétés de pois, celles dont on nemange que le grain, soit vert, soit sec, et qu'on appelle Pois ia écosser, et cellesdont on consomme, au contraire, la cosse charnue tout entière lorsque legrain est à peine formé ; on appelle ces dernières : Pois sans parchemin, Poismangetout, ou Pois gourmands.
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Parmi les pois à écosser, on distingue les races ti. grain rond, qui sont lesplus nombreuses, et celles é grain ridé.
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Enfin, aussi bien dans les pois sans parchemin que dans les pois à écosser,on doit faire, en outre, la distinction des variétés ti rames, des variétés demi-naines et des variétés naines; ce qui donne pour les pois cultivés et si l'on tientcompte de la couleur blanche ou verte des grains, un assez grand nombre declasses ou subdivisions dont nous allons passer en revue successivement lesdifférentes variétés. Nous les classerons dans l'ordre suivant :
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POIS A ¿COSSER
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I. — POIS A ÉCOSSER A GRAIN RONDII. — l'OIS A ÉCOSSER A GRAIN RIDÉ
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e) Variétés d rames.A grain blanc.
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2° —verf.
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b) Variétés demi-naines.
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1° A grain blanc.2^ —vert.
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c) Variétés naines.
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1° A grain blanc.2° —vert.
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a) Variétés d rames.1° A grain blanc.
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2° —vert.
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b) Variétés demi-naines.1° A grain blanc.
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2° —vert.
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c) Variétés naines.
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1° A grain blanc.2° —vert.
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POIS SANS PARCHEMIN ou MANGETOUT
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a Variétés d raines.b) Variétés demi-naines.
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c) Variétés naines.
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CULTURE. — La culture des pois ne présente pas de grandes difficultés, et elle se pratiqueen grand et en plein champ dans les environs de Paris et des grandes villes, avec des résultatsgénéralement rémunérateurs. On choisit autant que possible pour cette culture des terressaines, fertiles et de consistance moyenne.
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Les semis se font depuis la seconde moitié de Novembre jusqu'en juin Juillet.
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Dans la grande culture comme dans les jardins, le Pois Michaux ordinaire est celui qu'onemploie de préférence, aux environs de Paris, pour les semis d'automne, ce qui lui a valu lenom de Pois de la Sainte-Catherine; c'est même, jusqu'à présent, la seule variété cultivéed'automne. On y consacre d'ordinaire une plate-bande bien exposée et abritée par un mur.
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Semis d'automne. — On sème le Pois de Sainte-Catherine en rayons ou en poquets espacésde 0'' 5o, profonds de o°' ro à o°' 15, suivant la nature du sol; on rabat seulement la terre ducôté Sud pour faciliter l'accès îles rayons solaires, celle du côté Nord servant d'abri. On peutaussi semer ce pois, de même que toutes les variétés à rames, en doubles lignes espacéesde o'n35, entre lesquelles on laisse un sentier d'environ o1° 75 à om80. Ainsi distancées, lesplantes sont aussi bien aérées que dans le semis en poquets, et en outre, l'emplacementexistant entre les doubles lignes permet de circuler aisément sans crainte de froisser les pois.On place les rames lorsque les plantes ont de om 15 à om ao de hauteur, après avoir donné unpremier binage, puis un peu plus tard un buttage, et on les incline les unes vers les autresen les entrecroisant sur les deux rangs. Dans les jardins et par les tortes gelées, on couvre lesemis de litière qu'on enlève dès que le temps se radoucit. La récolte a lieu de Mai en Juin.
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Culture ordinaire. — Nous venons de donner, aussi brièvement que possible, les indica-tions de culture appropriées au semis d'automne. Ces mêmes indications devant servir debase pour les semis à faire au printemps et en été, nous n'y reviendrons pas en ce quiconcerne les Pois à rames, qui tous, sans exception, doivent être semés, distancés et traitéssuivant la méthode que nous venons d'exposer.
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Quant aux Pois demi-nains et nains, qui n'ont pas besoin de rames, ils seront semés enrayons ou poquets espacés de om35 à o'°45, et profonds de 0m ro à om 15. II va sans dire quecet espacement sera subordonné à la hauteur et à la vigueur des variétés, comme aussi à larichesse du sol. Dans le cours de la végétation, ils recevront, comme dans la culture desPois à rames, mi binage suivi un peu plus tard d'un buttage sérieux, destiné à entretenirla fraîcheur et à donner de la vigueur aux plantes.
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Les semis se font à partir du mois de Février et se prolongent pendant toute la durée duprintemps, pour assurer la continuité de la production durant toute la belle saison.
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Pour les semis faits en Juin et jusqu'au commencement de Juillet, le Pois de Clamart, lesPois ridés de Knight, Duc d'Albany, etc., sont ceux qui réussissent le mieux ; ils sont trèsrustiques et moins sujets que les autres races à souffrir de la sécheresse et de l'oïdiumvulgairement appelé «blanc».
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Au moyen de semis tardifs faits fin-Juillet avec des variétés hàtives, on prolongera laproduction jusqu'à fin-Octobre.
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La récolte des cosses vertes commence d'ordinaire trois mois et demi à quatre mois aprèsle semis; la cueillette se fait tous les deux ou trois jours, d'abord à la base, puis au sommet.
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Culture en plein champ. — Elle ne diffère pas sensiblement de la culture de jardin. Onemploie de préférence les variétés naines, ainsi que celles de taille moyenne comme PrinceAlbert, Caraclacus, Michaux, Express, d'Auvergne ou serpette, Téléphone, etc., qui peuventse passer de-rames, surtout si l'on a la précaution de les pincer au-dessus de la cinquièmeou de la sixième fleur : cette opération a pour but, non seulement d'arrêter le développementdes tiges en hauteur et d'éviter les rames, mais surtout de hàter la maturité des cosses etde permettre de ne faire qu'une seule cueillette.
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Les semis se font depuis Mars jusqu'en Juin-Juillet, lorsqu'il s'agit de la récolte des cossesvertes, et ordinairement en rayons espacés de om40 à o" 6o suivant les variétés.
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Le semoir est usité dans les grandes exploitations qui emploient la herse à cheval pourcouvrir le semis, ainsi que la sarcleuse ou la houe à cheval pour exécuter les deux façonsque l'on a l'habitude de faire pendant la durée de la végétation, alors que les tiges sontencore assez courtes pour ne pas être endommagées.
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La récolte des cosses vertes a lieu trois mois et demi à quatre mois après le semis.
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Pour la récolte du grain sec, qui se vend ordinairement cassé, ce sont presque exclusive-ment les variétés suivantes que l'on emploie : P. nain ver! gros, P. vert de Noyon, P. groscarré vert normand. — On sème de bonne heure au printemps sur labour d'automne et onarrache les pieds quand les dernières cosses sont mures.
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Culture méridionale. — Cette culture se fait en pleine terre sans aucun abri artificiel. Lessemis commencent en Septembre-Octobre et s'effectuent en lignes espacées de 01r,25 à om60suivant les variétés. Les soins à donner sont exactement les mêmes que ceux indiqués pourla culture en plein champ.
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On cultive surtout :P. nain Mill, P. très nain Couturier, P. nain très beitifd'Annonay,P. serpette nain vert, P. Prince Albert, P. Caraclacus, P. Daniel O'Rourke, P. Léopold ll.Ces pois sont apportés en quantité sur le marché de Paris depuis Février jusqu'en Avril.
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On sème aussi au printemps et hème en Juillet-Août pour produire à l'automne, mais lerésultat de ces cultures n'est satisfaisant qu'autant qu'elles sont faites en terres irrigables.
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Culture forcée. — Cette culture a perdu maintenant de son importance, depuis que lespois d'Algérie et du Midi sont amenés en grande quantité sur nos marchés, mais elle se pra-tique encore dans les potagers d'amateurs.
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Les semis se font de Novembre à Février sur couche tiède chargée de 0'020 à o" a;, et parparties égales, de terre ordinaire et de terreau, le tout intimement mélangé par un labour.On trace des rayons espacés de o"';o et profonds d'environ om ro, dans lesquels on disposeles grains à omor ou om oz les uns des autres; puis on les recouvre en comblant les sillons.— Durant les fortes gelées, on couvre de paillassons pendant la nuit ; le jour, et particuliè-rement à l'époque de la floraison, on aère pour éviter la coulure des fleurs. On maintient lachaleur de la couche en entourant les coffres de fumier. — Lorsque les pois ont atteint unehauteur de om25, on les butte ou on les couche au besoin en recouvrant fermement de terreune bonne partie des tiges que l'on pincera plus tard au-dessus de la troisième ou quatrièmefleur. De légers bassinages à l'eau douce seront donnés dans le cours de la végétation, maisde préférence le matin. Lorsque les tiges toucheront le verre des châssis, et afin de leurdonner plus d'aisance, on surélèvera les coffres en assujettissant les pieds au moyen detampons de fumier. — On récolte les premiers pois vers le milieu de Mars.
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Certains jardiniers se bornent à semer en pleine terre, en cotière, dès le commencement deNovembre et à placer des châssis sur les semis. Pendant les froids les coffres sont entourés
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d'accots de fumier. Cette culture est moins rapide que la précédente et ne commence guèreA donner que dans le courant d'Avril.
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On sème aussi les pois en pépinière pour repiquer sur couche ou en pleine terre souschâssis. Cette façon de procéder augmente, parait-il, la précocité des pois.
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On force d'ordinaire les variétés suivantes : P. nain cbc"rssis très bhrii f P. nain iris bcîtifd'Annonay, P. tris nai,, Couturier, P. serpette Train vert, P. Merveille d'Amérique, P. sansparchemin très nain bdlif cb<issis, qui n'ont généralement pas besoin, en raison de leurpetite taille, d'être couchées vers le haut du coffre, comme c'était le cas lorsqu'on employaitles variétés de taille moyenne.
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ENGRAIS ET EXIGENCES. — Le Pois exige des terres meubles, saines et fertiles ayant du fond.Les terrains humides et ceux trop calcaires ne lui conviennent pas. Le sol doit être parfaite-ment ameubli et bien exposé, de façon que l'air et la lumière ne manquent pas à la plante.
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Comme les autres légumineuses, le Pois emprunte à l'atmosphère une partie de l'azotenécessaire à l'élaboration de ses tissus ; par suite, il devient inutile de lui fournir de fortesdoses d'engrais azoté ; toutefois on a reconnu les bons effets de l'apport d'une centaine dekilog. à l'hectare de nitrate de soude, surtout sur les semis effectués de bonne heure. Lesbesoins de la plante en acide phosphorique et en potasse sont importants : la fumure devradonc comporter ces deux éléments à dose élevée, surtout le premier.
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A titre de renseignement, nous donnons ci-après un type de formule s'appliquant à uneterre de moyenne fertilité, en bon état de culture et ayant reçu l'année précédente zo30,000 kil. de fumier de ferme (les pois, de même que les haricots ne s'accommodant pasd'une fumure trop récente) :
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Nitrate de soude Poo kil. »
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Superphosphate de chaux . . . boo — » par hectare.
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Chlorure de potassium zoo — »
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Ces deux derniers produits pourront être enterrés en même temps, une quinzaine de joursenviron avant le semis ; le nitrate sera répandu en couverture quinze jours après la levée.
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Il convient d'ajouter que, malgré l'apport d'engrais appropriés, il n'est pas possible decultiver le Pois dans de bonnes conditions plusieurs années de suite sur le même terrain.Dans les exploitations où la culture de 'cette légumineuse entre pour une bonne part dansl'assolement, on ne la fait ordinairement revenir que tous les trois ans au même endroit.
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INSECTES NUISIBLES LT MALADIES. -- Un des plus grands ennemis du Pois est la Bruche(Bruchus pisi) qui pond ses veufs sur les cosses en voie de formation. De petites larvesblanches éclosent et pénètrent dans les grailles où elles accomplissent leurs diverses trans-formations, tout en rongeant une partie de l'albumen, sans toucher cependant au germesi ce n'est qu'accidentellement ; au printemps, les insectes sortent des grains en perçant unpetit trou rond à leur surface.
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Il n'est pas possible de détruire les larves renfermées dans les cosses. On se contentegénéralement de soumettre à l'action des vapeurs de sulfure de carbone les grains destinésà servir de semence, de façon à tuer les insectes qu'ils peuvent contenir.
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Les cultures de pois sont quelquefois attaquées par plusieurs maladies de nature crypto-gamique dont les ravages sont heureusement assez restreints. Nous citerons, parmi les plusimportantes, la «rouille », due à l'Uromyces pisi, et le « mildiou », causé parle Peronospora-cuir', qui se montrent sur les feuilles ; l'Anthracnose (Ascochyta pisi) attaque à la foisfeuilles et fruits. — Ces maladies sont efficacement combattues par les bouillies au sulfate decuivre. L'envahissement du blanc ou oid¿unr (Er'ysiphe conhlnuois) est facilement arrêté parl'emploi de la fleur de soufre.
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Une cryptogame voisine de la précédente, le Thielavia hasicola, attaque parfois les racinesetla base de la tige des pois; les plantes atteintes ont un aspect maladif, leur tige est grêle, lesfeuilles petites et jaunâtres ; elles fleurissent peu et mûrissent mal leurs graines. Lorsque lamaladie est constatée, le mieux est d'arracher, pour les brûler, les sujets contaminés etd'attendre au moins trois ou quatre ans avant de faire revenir une légumineuse dans leterrain infesté.
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USAGE. — Le grain des Pois à écosser se mange cuit, assaisonné de différentes façons, soitvert, soit sec ; on emploie de même, et tout entières, les cosses jeunes des Pois sans parche-min ou Mangetout.
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POIS A ÉCOSSER
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NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Shelling peas. — ALL. Schal-Erbsen, Pahl-E., Kneifel-E.FLAM. et HOLL. DOp erwten. — DAN. Skaloerte• — ITAL. Piselli da sgranare,P. da sgusciare. — ESP. Guisantes para desgranar. — PORT. Ervilhas de grao.RUSSE Gorokhy dlia louchtchenia. — POL. Groch luskowy.
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I. — POIS A CHAIN ROND.
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A. — Variétés à rames.
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Noels ÉTRANGERS : ANGL. Pole or tall peas. — ALL. Stahel-Erbsen, Pfahl-E., Ausläufer:E.ITAL. Piselli da frasca. — ESP. Guisantes enredaderos. — RUSSE Gorokhy vysokié.POL. Groch tyczny.
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POIS A GRAIN ROND BLANC (1 rames).
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Pois Prince Albert.Pois Prince Albert.
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Plante réd. an dixième.Cosses de grandeur naturelle.
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POIS PRINCE ALBERT.
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SYNONYMES : Pois hâtif de Plainpalais, P. de Régneville, P. brésilien, P. hâtif uniflorede Gendbrugge, P. chaud, P. lever de soleil.
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Noms ÉTRANGERS : ANGL. First and best pea, Extra early P., Extra early pioneer P. ;(AM.) Extra early summit P.
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Tige grêle, de 0mG0 à 0.80 de hauteur, simple, commençant à fleurir aucinquième ou au sixième noeud et portant de six à huit étages de cosses; fleursgénéralement solitaires, blanches, moyennes. — Cosses droites, longues de Om O4à 011'05, larges de 0.012 et presque aussi épaisses, un peu carrées du bout,
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contenant de cinq à sept grains très ronds, restant assez souvent un peu ver-dâtres, ou prenant une teinte saumonée à la maturité. En moyenne, le litrepèse 780 grammes, et 10 grammes contiennent environ 50 grains.
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Une particularité remarquable de ce pois, c'est que la fleur qui paraît aunoeud fertile le plus bas sur la tige se dessèche souvent sans s'ouvrir, ouparfois, quand elle s'ouvre bien, ne le fait qu'après la fleur qui a paru ausecond noeud.
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Le P. Prince Albert est le plus précoce de tous les pois qui se cultiventusuellement en France. Les Anglais en possèdent une sous-variété appeléeDillistone's early, qui est plus hâtive de trois ou quatre jours, mais qui estencore plus grêle et moins productive. — Le P. Prince Albert est celui quiconvient le mieux pour la culture de primeur en pleine terre.
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La variété américaine Rural New-Yorker pea nous a paru se rapprocher telle-ment du P. Prince Albert, qu'elle ne peut en être bien utilement distinguée. Ellefleurit en moyenne un jour ou deux plus tard, mais donne tout aussi tôt des cossesbonnes à cueillir.
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Le Pois de Pecquencourt pourrait être considéré comme identique au P. PrinceAlbert, s'il n'avait fréquemment deus cosses à la maille.
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POIS ÉCLAIR.
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NOM ÉTRANGER : ANGL. Lightning pea.
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Variété très précoce, de Om 80 à O'n90 de hauteur, à tige simple, plutôt grêle,chargée en bas comme les pois les plus hâtifs, par exemple le P. Prince Albert,qu'elle rappelle beaucoup, même comme précocité;
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elle porte ordinairement sept ou huit étages defleurs solitaires, longuement pédonculées.
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Cosses longues de 0.05 à Om06, droites, obtuses,bien pleines, renfermant d'ordinaire six à huitgrains ronds, d'une teinte saumonée. Le litre pèseen moyenne 840 grammes, et 10 grammes contien-nent environ 60 grains.
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POIS CARACTACUS.
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SYNONYME : Pois Pierre.
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Noms ÉTRANGERS : ANGL. Taber's perfection pea, Carter'slirst crop P., Improved early champion P.,Washington P., Sangster No 1 P.
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Variété probablement sortie du P. Prince Albert,un peu plus grande et plus productive que lui,mais aussi un peu moins précoce.
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Le P. Caractacus fleurit deux jours plus tard enmoyenne que le Prince Albert; il prend assez sou-vent deux cosses à la maille, et ses cosses sont aussiun peu plus longues et plus larges que celles de cedernier. Les grains, qui sont blancs et ronds, pèsenten moyenne 780 grammes par litre, et 10 grammesen contiennent environ 45.
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C'est une variété un peu sujette à dégénérer et qu'il faut épurer avec soinsi on veut la conserver bien franche. On l'emploie très souvent pour suppléerle P. Prince Albert.
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[[Catégorie:Vilmorin-Andrieux, Potagères 1904]]
 
[[Catégorie:Vilmorin-Andrieux, Potagères 1904]]

Version du 22 février 2013 à 16:15

Poirée
Vilmorin-Andrieux, Les plantes potagères, 1904
Pois chiche

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POIS

Pisum sativum L.

Fam. des Légumineuses.

NOMS 6TRANGERS : ANGL. Pea. — ALL. Erbse. — FLAM. et HOLL. Erwi. — DAN. Havecert.SGED. Arter. — ITAL. Pise11o. — ESP. Guisante, Arvejas, Alverjas (116p.-Argent.).PORT. Ervilha. — RUSSES Gorokh, Garochina. — POL. Groch, Groszek.


Annuel. — D'origine incertaine, mais vraisemblablement spontané dansl'Europe moyenne ou dans la partie montagneuse de l'Asie occidentale, puis-qu'il est assez rustique pour résister habituellement aux hivers du climat deParis. Le Pois cultivé est une plante à tiges grêles, creuses, ayant besoin, dansles variétés élevées, de l'appui d'un soutien étranger. Les feuilles sont com-posées, ailées sans impaire; le pétiole se termine par plusieurs vrilles quitiennent la place des dernières folioles et qui servent à la plante pour s'atta-cher et prendre un point d'appui sur tous les objets à sa portée. L'insertionde la feuille sur la tige est enveloppée d'une très large stipule embrassante,plus ample que ne sont les folioles elles-mêmes. Les fleurs naissent aux aissellesdes feuilles, à partir d'un certain niveau à peu près constant dans chaquevariété, au nombre de deux, très rarement de trois, et souvent solitaires, àchaque noeud de la tige. Les cultivateurs des environs de Paris appellenta mailles » chacun des noeuds fertiles de la tige des pois, et de là vient quepour exprimer qu'une variété est uniflore ou biflore, ils disent « qu'elle prendune ou deux fleurs à la maille ». Ces fleurs sont tantôt blanches, tantôt viola-cées, avec les ailes et la caréne d'une couleur plus foncée que l'étendard. Lesvariétés à fleurs colorées se reconnaissent, bien avant la floraison, à un petitcercle rougeâtre qui entoure la tige à l'endroit où elle est embrassée par lesstipules.

Le grain des variétés de pois à fleur violette est toujours plus ou moinscoloré ou moucheté de brun ; il prend en cuisant une couleur grisâtre peuagréable, il a en outre un goût assez fort et âpre : aussi ne cultive-t-on pas cessortes de pois pour les écosser; seules, les variétés sans parchemin ou mange-tout sont cultivées comme plantes potagères. Les variétés de pois gris, àcosses parcheminées, ne sont cultivées que comme fourrage.

La plupart des variétés de pois usitées comme légume ont la fleur blanche,et le grain blanc ou vert quand il est mûr. Le volume et le poids du grainprésentent une trop grande différence d'une variété à l'autre, pour que nouspuissions donner ici des indications générales à ce sujet; nous les réserveronspour l'article particulier consacré à chaque variété. Nous dirons seulementque la faculté germinative des pois se conserve bonne pendant trois ans; ellefaiblit ensuite assez rapidement, quoiqu'il ne soit pas rare d'en voir germerencore fort bien au bout de sept ou huit ans. Les pois à grain ridé germentd'ordinaire moins bien et moins longtemps que ceux à grain rond.

On distingue, parmi les très nombreuses variétés de pois, celles dont on nemange que le grain, soit vert, soit sec, et qu'on appelle Pois ia écosser, et cellesdont on consomme, au contraire, la cosse charnue tout entière lorsque legrain est à peine formé ; on appelle ces dernières : Pois sans parchemin, Poismangetout, ou Pois gourmands.

Parmi les pois à écosser, on distingue les races ti. grain rond, qui sont lesplus nombreuses, et celles é grain ridé.


[517]

Enfin, aussi bien dans les pois sans parchemin que dans les pois à écosser,on doit faire, en outre, la distinction des variétés ti rames, des variétés demi-naines et des variétés naines; ce qui donne pour les pois cultivés et si l'on tientcompte de la couleur blanche ou verte des grains, un assez grand nombre declasses ou subdivisions dont nous allons passer en revue successivement lesdifférentes variétés. Nous les classerons dans l'ordre suivant :

POIS A ¿COSSER

I. — POIS A ÉCOSSER A GRAIN RONDII. — l'OIS A ÉCOSSER A GRAIN RIDÉ

e) Variétés d rames.A grain blanc. 2° —verf. b) Variétés demi-naines. 1° A grain blanc.2^ —vert. c) Variétés naines. 1° A grain blanc.2° —vert. a) Variétés d rames.1° A grain blanc. 2° —vert. b) Variétés demi-naines.1° A grain blanc. 2° —vert. c) Variétés naines. 1° A grain blanc.2° —vert.

POIS SANS PARCHEMIN ou MANGETOUT

a Variétés d raines.b) Variétés demi-naines. c) Variétés naines.

CULTURE. — La culture des pois ne présente pas de grandes difficultés, et elle se pratiqueen grand et en plein champ dans les environs de Paris et des grandes villes, avec des résultatsgénéralement rémunérateurs. On choisit autant que possible pour cette culture des terressaines, fertiles et de consistance moyenne. Les semis se font depuis la seconde moitié de Novembre jusqu'en juin Juillet. Dans la grande culture comme dans les jardins, le Pois Michaux ordinaire est celui qu'onemploie de préférence, aux environs de Paris, pour les semis d'automne, ce qui lui a valu lenom de Pois de la Sainte-Catherine; c'est même, jusqu'à présent, la seule variété cultivéed'automne. On y consacre d'ordinaire une plate-bande bien exposée et abritée par un mur.

Semis d'automne. — On sème le Pois de Sainte-Catherine en rayons ou en poquets espacésde 0 5o, profonds de o°' ro à o°' 15, suivant la nature du sol; on rabat seulement la terre ducôté Sud pour faciliter l'accès îles rayons solaires, celle du côté Nord servant d'abri. On peutaussi semer ce pois, de même que toutes les variétés à rames, en doubles lignes espacéesde o'n35, entre lesquelles on laisse un sentier d'environ o1° 75 à om80. Ainsi distancées, lesplantes sont aussi bien aérées que dans le semis en poquets, et en outre, l'emplacementexistant entre les doubles lignes permet de circuler aisément sans crainte de froisser les pois.On place les rames lorsque les plantes ont de om 15 à om ao de hauteur, après avoir donné unpremier binage, puis un peu plus tard un buttage, et on les incline les unes vers les autresen les entrecroisant sur les deux rangs. Dans les jardins et par les tortes gelées, on couvre lesemis de litière qu'on enlève dès que le temps se radoucit. La récolte a lieu de Mai en Juin.

Culture ordinaire. — Nous venons de donner, aussi brièvement que possible, les indica-tions de culture appropriées au semis d'automne. Ces mêmes indications devant servir debase pour les semis à faire au printemps et en été, nous n'y reviendrons pas en ce quiconcerne les Pois à rames, qui tous, sans exception, doivent être semés, distancés et traitéssuivant la méthode que nous venons d'exposer.

Quant aux Pois demi-nains et nains, qui n'ont pas besoin de rames, ils seront semés enrayons ou poquets espacés de om35 à o'°45, et profonds de 0m ro à om 15. II va sans dire quecet espacement sera subordonné à la hauteur et à la vigueur des variétés, comme aussi à larichesse du sol. Dans le cours de la végétation, ils recevront, comme dans la culture desPois à rames, mi binage suivi un peu plus tard d'un buttage sérieux, destiné à entretenirla fraîcheur et à donner de la vigueur aux plantes.


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Les semis se font à partir du mois de Février et se prolongent pendant toute la durée duprintemps, pour assurer la continuité de la production durant toute la belle saison.

Pour les semis faits en Juin et jusqu'au commencement de Juillet, le Pois de Clamart, lesPois ridés de Knight, Duc d'Albany, etc., sont ceux qui réussissent le mieux ; ils sont trèsrustiques et moins sujets que les autres races à souffrir de la sécheresse et de l'oïdiumvulgairement appelé «blanc».

Au moyen de semis tardifs faits fin-Juillet avec des variétés hàtives, on prolongera laproduction jusqu'à fin-Octobre.

La récolte des cosses vertes commence d'ordinaire trois mois et demi à quatre mois aprèsle semis; la cueillette se fait tous les deux ou trois jours, d'abord à la base, puis au sommet.

Culture en plein champ. — Elle ne diffère pas sensiblement de la culture de jardin. Onemploie de préférence les variétés naines, ainsi que celles de taille moyenne comme PrinceAlbert, Caraclacus, Michaux, Express, d'Auvergne ou serpette, Téléphone, etc., qui peuventse passer de-rames, surtout si l'on a la précaution de les pincer au-dessus de la cinquièmeou de la sixième fleur : cette opération a pour but, non seulement d'arrêter le développementdes tiges en hauteur et d'éviter les rames, mais surtout de hàter la maturité des cosses etde permettre de ne faire qu'une seule cueillette.

Les semis se font depuis Mars jusqu'en Juin-Juillet, lorsqu'il s'agit de la récolte des cossesvertes, et ordinairement en rayons espacés de om40 à o" 6o suivant les variétés.

Le semoir est usité dans les grandes exploitations qui emploient la herse à cheval pourcouvrir le semis, ainsi que la sarcleuse ou la houe à cheval pour exécuter les deux façonsque l'on a l'habitude de faire pendant la durée de la végétation, alors que les tiges sontencore assez courtes pour ne pas être endommagées.

La récolte des cosses vertes a lieu trois mois et demi à quatre mois après le semis.

Pour la récolte du grain sec, qui se vend ordinairement cassé, ce sont presque exclusive-ment les variétés suivantes que l'on emploie : P. nain ver! gros, P. vert de Noyon, P. groscarré vert normand. — On sème de bonne heure au printemps sur labour d'automne et onarrache les pieds quand les dernières cosses sont mures. Culture méridionale. — Cette culture se fait en pleine terre sans aucun abri artificiel. Lessemis commencent en Septembre-Octobre et s'effectuent en lignes espacées de 01r,25 à om60suivant les variétés. Les soins à donner sont exactement les mêmes que ceux indiqués pourla culture en plein champ.

On cultive surtout :P. nain Mill, P. très nain Couturier, P. nain très beitifd'Annonay,P. serpette nain vert, P. Prince Albert, P. Caraclacus, P. Daniel O'Rourke, P. Léopold ll.Ces pois sont apportés en quantité sur le marché de Paris depuis Février jusqu'en Avril.

On sème aussi au printemps et hème en Juillet-Août pour produire à l'automne, mais lerésultat de ces cultures n'est satisfaisant qu'autant qu'elles sont faites en terres irrigables.

Culture forcée. — Cette culture a perdu maintenant de son importance, depuis que lespois d'Algérie et du Midi sont amenés en grande quantité sur nos marchés, mais elle se pra-tique encore dans les potagers d'amateurs.

Les semis se font de Novembre à Février sur couche tiède chargée de 0'020 à o" a;, et parparties égales, de terre ordinaire et de terreau, le tout intimement mélangé par un labour.On trace des rayons espacés de o"';o et profonds d'environ om ro, dans lesquels on disposeles grains à omor ou om oz les uns des autres; puis on les recouvre en comblant les sillons.— Durant les fortes gelées, on couvre de paillassons pendant la nuit ; le jour, et particuliè-rement à l'époque de la floraison, on aère pour éviter la coulure des fleurs. On maintient lachaleur de la couche en entourant les coffres de fumier. — Lorsque les pois ont atteint unehauteur de om25, on les butte ou on les couche au besoin en recouvrant fermement de terreune bonne partie des tiges que l'on pincera plus tard au-dessus de la troisième ou quatrièmefleur. De légers bassinages à l'eau douce seront donnés dans le cours de la végétation, maisde préférence le matin. Lorsque les tiges toucheront le verre des châssis, et afin de leurdonner plus d'aisance, on surélèvera les coffres en assujettissant les pieds au moyen detampons de fumier. — On récolte les premiers pois vers le milieu de Mars.

Certains jardiniers se bornent à semer en pleine terre, en cotière, dès le commencement deNovembre et à placer des châssis sur les semis. Pendant les froids les coffres sont entourés


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d'accots de fumier. Cette culture est moins rapide que la précédente et ne commence guèreA donner que dans le courant d'Avril.

On sème aussi les pois en pépinière pour repiquer sur couche ou en pleine terre souschâssis. Cette façon de procéder augmente, parait-il, la précocité des pois. On force d'ordinaire les variétés suivantes : P. nain cbc"rssis très bhrii f P. nain iris bcîtifd'Annonay, P. tris nai,, Couturier, P. serpette Train vert, P. Merveille d'Amérique, P. sansparchemin très nain bdlif cb<issis, qui n'ont généralement pas besoin, en raison de leurpetite taille, d'être couchées vers le haut du coffre, comme c'était le cas lorsqu'on employaitles variétés de taille moyenne.

ENGRAIS ET EXIGENCES. — Le Pois exige des terres meubles, saines et fertiles ayant du fond.Les terrains humides et ceux trop calcaires ne lui conviennent pas. Le sol doit être parfaite-ment ameubli et bien exposé, de façon que l'air et la lumière ne manquent pas à la plante.

Comme les autres légumineuses, le Pois emprunte à l'atmosphère une partie de l'azotenécessaire à l'élaboration de ses tissus ; par suite, il devient inutile de lui fournir de fortesdoses d'engrais azoté ; toutefois on a reconnu les bons effets de l'apport d'une centaine dekilog. à l'hectare de nitrate de soude, surtout sur les semis effectués de bonne heure. Lesbesoins de la plante en acide phosphorique et en potasse sont importants : la fumure devradonc comporter ces deux éléments à dose élevée, surtout le premier.

A titre de renseignement, nous donnons ci-après un type de formule s'appliquant à uneterre de moyenne fertilité, en bon état de culture et ayant reçu l'année précédente zo30,000 kil. de fumier de ferme (les pois, de même que les haricots ne s'accommodant pasd'une fumure trop récente) :

Nitrate de soude Poo kil. » Superphosphate de chaux . . . boo — » par hectare. Chlorure de potassium zoo — »

Ces deux derniers produits pourront être enterrés en même temps, une quinzaine de joursenviron avant le semis ; le nitrate sera répandu en couverture quinze jours après la levée.

Il convient d'ajouter que, malgré l'apport d'engrais appropriés, il n'est pas possible decultiver le Pois dans de bonnes conditions plusieurs années de suite sur le même terrain.Dans les exploitations où la culture de 'cette légumineuse entre pour une bonne part dansl'assolement, on ne la fait ordinairement revenir que tous les trois ans au même endroit.

INSECTES NUISIBLES LT MALADIES. -- Un des plus grands ennemis du Pois est la Bruche(Bruchus pisi) qui pond ses veufs sur les cosses en voie de formation. De petites larvesblanches éclosent et pénètrent dans les grailles où elles accomplissent leurs diverses trans-formations, tout en rongeant une partie de l'albumen, sans toucher cependant au germesi ce n'est qu'accidentellement ; au printemps, les insectes sortent des grains en perçant unpetit trou rond à leur surface.

Il n'est pas possible de détruire les larves renfermées dans les cosses. On se contentegénéralement de soumettre à l'action des vapeurs de sulfure de carbone les grains destinésà servir de semence, de façon à tuer les insectes qu'ils peuvent contenir.

Les cultures de pois sont quelquefois attaquées par plusieurs maladies de nature crypto-gamique dont les ravages sont heureusement assez restreints. Nous citerons, parmi les plusimportantes, la «rouille », due à l'Uromyces pisi, et le « mildiou », causé parle Peronospora-cuir', qui se montrent sur les feuilles ; l'Anthracnose (Ascochyta pisi) attaque à la foisfeuilles et fruits. — Ces maladies sont efficacement combattues par les bouillies au sulfate decuivre. L'envahissement du blanc ou oid¿unr (Er'ysiphe conhlnuois) est facilement arrêté parl'emploi de la fleur de soufre.

Une cryptogame voisine de la précédente, le Thielavia hasicola, attaque parfois les racinesetla base de la tige des pois; les plantes atteintes ont un aspect maladif, leur tige est grêle, lesfeuilles petites et jaunâtres ; elles fleurissent peu et mûrissent mal leurs graines. Lorsque lamaladie est constatée, le mieux est d'arracher, pour les brûler, les sujets contaminés etd'attendre au moins trois ou quatre ans avant de faire revenir une légumineuse dans leterrain infesté.

USAGE. — Le grain des Pois à écosser se mange cuit, assaisonné de différentes façons, soitvert, soit sec ; on emploie de même, et tout entières, les cosses jeunes des Pois sans parche-min ou Mangetout.


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POIS A ÉCOSSER

NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Shelling peas. — ALL. Schal-Erbsen, Pahl-E., Kneifel-E.FLAM. et HOLL. DOp erwten. — DAN. Skaloerte• — ITAL. Piselli da sgranare,P. da sgusciare. — ESP. Guisantes para desgranar. — PORT. Ervilhas de grao.RUSSE Gorokhy dlia louchtchenia. — POL. Groch luskowy.


I. — POIS A CHAIN ROND.

A. — Variétés à rames.

Noels ÉTRANGERS : ANGL. Pole or tall peas. — ALL. Stahel-Erbsen, Pfahl-E., Ausläufer:E.ITAL. Piselli da frasca. — ESP. Guisantes enredaderos. — RUSSE Gorokhy vysokié.POL. Groch tyczny.


POIS A GRAIN ROND BLANC (1 rames). Pois Prince Albert.Pois Prince Albert. Plante réd. an dixième.Cosses de grandeur naturelle.

POIS PRINCE ALBERT.

SYNONYMES : Pois hâtif de Plainpalais, P. de Régneville, P. brésilien, P. hâtif uniflorede Gendbrugge, P. chaud, P. lever de soleil.

Noms ÉTRANGERS : ANGL. First and best pea, Extra early P., Extra early pioneer P. ;(AM.) Extra early summit P.


Tige grêle, de 0mG0 à 0.80 de hauteur, simple, commençant à fleurir aucinquième ou au sixième noeud et portant de six à huit étages de cosses; fleursgénéralement solitaires, blanches, moyennes. — Cosses droites, longues de Om O4à 011'05, larges de 0.012 et presque aussi épaisses, un peu carrées du bout,


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contenant de cinq à sept grains très ronds, restant assez souvent un peu ver-dâtres, ou prenant une teinte saumonée à la maturité. En moyenne, le litrepèse 780 grammes, et 10 grammes contiennent environ 50 grains.

Une particularité remarquable de ce pois, c'est que la fleur qui paraît aunoeud fertile le plus bas sur la tige se dessèche souvent sans s'ouvrir, ouparfois, quand elle s'ouvre bien, ne le fait qu'après la fleur qui a paru ausecond noeud. Le P. Prince Albert est le plus précoce de tous les pois qui se cultiventusuellement en France. Les Anglais en possèdent une sous-variété appeléeDillistone's early, qui est plus hâtive de trois ou quatre jours, mais qui estencore plus grêle et moins productive. — Le P. Prince Albert est celui quiconvient le mieux pour la culture de primeur en pleine terre.

La variété américaine Rural New-Yorker pea nous a paru se rapprocher telle-ment du P. Prince Albert, qu'elle ne peut en être bien utilement distinguée. Ellefleurit en moyenne un jour ou deux plus tard, mais donne tout aussi tôt des cossesbonnes à cueillir.

Le Pois de Pecquencourt pourrait être considéré comme identique au P. PrinceAlbert, s'il n'avait fréquemment deus cosses à la maille.


POIS ÉCLAIR.

NOM ÉTRANGER : ANGL. Lightning pea.


Variété très précoce, de Om 80 à O'n90 de hauteur, à tige simple, plutôt grêle,chargée en bas comme les pois les plus hâtifs, par exemple le P. Prince Albert,qu'elle rappelle beaucoup, même comme précocité; elle porte ordinairement sept ou huit étages defleurs solitaires, longuement pédonculées.

Cosses longues de 0.05 à Om06, droites, obtuses,bien pleines, renfermant d'ordinaire six à huitgrains ronds, d'une teinte saumonée. Le litre pèseen moyenne 840 grammes, et 10 grammes contien-nent environ 60 grains.


POIS CARACTACUS.

SYNONYME : Pois Pierre.

Noms ÉTRANGERS : ANGL. Taber's perfection pea, Carter'slirst crop P., Improved early champion P.,Washington P., Sangster No 1 P.


Variété probablement sortie du P. Prince Albert,un peu plus grande et plus productive que lui,mais aussi un peu moins précoce.

Le P. Caractacus fleurit deux jours plus tard enmoyenne que le Prince Albert; il prend assez sou-vent deux cosses à la maille, et ses cosses sont aussiun peu plus longues et plus larges que celles de cedernier. Les grains, qui sont blancs et ronds, pèsenten moyenne 780 grammes par litre, et 10 grammesen contiennent environ 45.

C'est une variété un peu sujette à dégénérer et qu'il faut épurer avec soinsi on veut la conserver bien franche. On l'emploie très souvent pour suppléerle P. Prince Albert.


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