Vitex grandifolia (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Vitex grandifolia Gürke


Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 18: 169 (1894).
Famille: Verbenaceae (APG: Lamiaceae)
Nombre de chromosomes: 2n = 32

Origine et répartition géographique

L’aire de répartition de Vitex grandifolia s’étend de la Sierra Leone jusqu’au Cameroun et au Gabon.

Usages

Le bois est utilisé à l’échelle locale pour la construction légère, les tambours et les sièges de pirogues. Il convient pour la parqueterie légère, la menuiserie, les boiseries intérieures, les meubles, l’ébénisterie, les jouets, les articles de fantaisie, la construction nautique, la charronnerie, les instruments agricoles, la caisserie, le placage, le contreplaqué et la pâte à papier. Les fruits sont comestibles et servent à préparer une boisson alcoolisée. En médecine traditionnelle, l’écorce est employée comme stomachique et anti-diarrhéique, pour soigner les affections bronchiques, le rachitisme, les lésions et la fièvre. Les feuilles entrent dans la fabrication de médicaments contre la colique, les infections du cordon ombilical, les maux de dents, les rhumatismes et l’orchite. On consomme une infusion faite à base de fruits comme tonique. Une fois chauffé au-dessus d’un feu, le jus noir qui exsude des feuilles est utilisé comme encre.

Production et commerce international

Le bois de Vitex grandifolia est employé localement, bien que des exportations à partir du Cameroun et du Gabon vers l’Europe aient été également signalées.

Propriétés

Le bois de cœur est blanchâtre à brun pâle, fonçant lorsqu’il est exposé à l’air ; il est indistinctement délimité de l’aubier. Le fil est généralement droit, le grain moyen. La densité du bois est d’environ 490 kg/m³ à 12% d’humidité. Le bois sèche à l’air assez facilement, mais avec une tendance au tuilage ; il peut être reconditionné par traitement à la vapeur. Les taux de retrait sont modérément élevés : de l’état vert à anhydre, le retrait radial est de 4,0% et le retrait tangentiel de 6,4%. Une fois sec, le bois est modérément stable en service.

A 12% d’humidité, le module de rupture est d’environ 88 N/mm², le module d’élasticité de 7700 N/mm², la compression axiale de 35 N/mm², le cisaillement de 8 N/mm², le fendage de 15 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 2,5.

Le bois est facile à scier et à travailler à la machine ou avec des outils manuels. Il se rabote en général en donnant une surface lisse et se finit bien. Il tient bien les clous sans se fendre. On peut obtenir des placages de bonne qualité. Il est modérément durable et passe pour résister aux attaques de termites. L’aubier est sensible aux attaques de Lyctus. Le bois de cœur est modérément rebelle aux produits de préservation, l’aubier étant quant à lui relativement perméable.

Description

  • Arbuste ou arbre sempervirent, de taille petite à moyenne, atteignant 20 m de haut ; fût dépourvu de branches jusqu’à 15 m mais généralement bien avant, atteignant 60(–120) cm de diamètre, souvent sinueux et légèrement cannelé à la base ; surface de l’écorce grise à brun rougeâtre ou jaune verdâtre, finement écailleuse, écorce interne jaunâtre, fonçant rapidement à l’air ; jeunes branches obtusément quadrangulaires, recouvertes de poils courts ou glabres.
  • Feuilles opposées, composées digitées à 5(–7) folioles ; stipules absentes ; pétiole de 9–20 cm de long, trapu ; pétiolules atteignant 5(–10) mm de long ; folioles obovales, de 13–40 cm × 6–20 cm, acuminées à l’apex, entières, finement coriaces, glabres.
  • Inflorescence : cyme axillaire, compacte, atteignant 7 cm de long, portant de nombreuses fleurs ; pédoncule jusqu’à 5 cm de long.
  • Fleurs bisexuées, zygomorphes, 5-mères ; calice de 3–6 mm de long, s’élargissant chez le fruit, à dents obscures, finement poilu ; corolle violet pâle à limbe jaunâtre, de 15–20 mm de long, à poils fins ; étamines 4, insérées dans le tube de la corolle, 2 longues et 2 courtes ; ovaire supère, globuleux, 4-loculaire, glabre mais poilu à l’apex, style mince, recourbé.
  • Fruit : drupe ellipsoïde à globuleuse de 1,5–2 cm de long, jaunâtre à maturité mais devenant ensuite noire, charnue, à noyau ligneux, 4-loculaire, contenant jusqu’à 4 graines.
  • Graines sans albumen.
  • Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 3–4 cm de long, épicotyle de 10–14 mm de long ; cotylédons finement coriaces, courtement pétiolés ; premières paires de feuilles simples.

Autres données botaniques

En Côte d’Ivoire, on peut trouver des individus de Vitex grandifolia en fleurs presque toute l’année, les fruits mûrissant de mars jusqu’en mai et octobre.

Le genre Vitex comprend environ 150 espèces ; il est pantropical, avec quelques espèces présentes dans les régions tempérées. En Afrique tropicale, on en compte une soixantaine.

Ecologie

Vitex grandifolia est souvent un arbre de sous-étage de la forêt sempervirente des basses terres. Dans de nombreuses régions il est plutôt rare, comme au Ghana et au Gabon, alors qu’ailleurs il peut être localement commun, en particulier dans la forêt secondaire, par ex. en Côte d’Ivoire et au Cameroun.

Gestion

Les graines commencent à germer 2–3 mois après le semis. Le taux de germination peut atteindre 90%. Dans la forêt proche d’Edéa (Cameroun), le volume moyen de bois d’œuvre a été évalué à 0,65 m³/ha. Les grumes étant sensibles au bleuissement, elles doivent être traitées avec des produits de conservation ou bien retirées de la forêt dès l’abattage.

Ressources génétiques

Rien ne permet de dire que Vitex grandifolia soit menacé d’érosion génétique puisqu’il est relativement répandu, au moins localement commun et également présent dans les forêts perturbées.

Perspectives

On sait trop peu de choses sur l’écologie, les taux de croissance et la régénération naturelle de Vitex grandifolia pour évaluer de ses perspectives en tant qu’essence de bois d’œuvre dans des forêts gérées durablement. Toutefois, la forme souvent médiocre et la petite taille de son fût semblent limiter ses possibilités en vue d’une exploitation commerciale.

Références principales

  • Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
  • Burkill, H.M., 2000. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 5, Families S–Z, Addenda. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 686 pp.
  • Sallenave, P., 1964. Propriétés physiques et mécaniques des bois tropicaux. Premier supplément. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 79 pp.
  • Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.
  • Vivien, J. & Faure, J.J., 1985. Arbres des forêts denses d’Afrique Centrale. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, France. 565 pp.

Autres références

  • Adjanohoun, E.J. & Aké Assi, L., 1979. Contribution au recensement des plantes médicinales de Côte d’Ivoire. Centre National de Floristique, Abidjan, Côte d’Ivoire. 358 pp.
  • Akoègninou, A., van der Burg, W.J. & van der Maesen, L.J.G. (Editors), 2006. Flore analytique du Bénin. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. 1034 pp.
  • Aubréville, A., 1959. La flore forestière de la Côte d’Ivoire. Deuxième édition révisée. Tome troisième. Publication No 15. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 334 pp.
  • de Koning, J., 1983. La forêt de Banco. Part 2: La Flore. Mededelingen Landbouwhogeschool Wageningen 83–1. Wageningen, Netherlands. 921 pp.
  • Hawthorne, W.D., 1995. Ecological profiles of Ghanaian forest trees. Tropical Forestry Papers 29. Oxford Forestry Institute, Department of Plant Sciences, University of Oxford, United Kingdom. 345 pp.
  • Hawthorne, W. & Jongkind, C., 2006. Woody plants of western African forests: a guide to the forest trees, shrubs and lianes from Senegal to Ghana. Kew Publishing, Royal Botanic Gardens, Kew, United Kingdom. 1023 pp.
  • Huber, H., Hepper, F.N. & Meikle, R.D., 1963. Verbenaceae. In: Hepper, F.N. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 2. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 432–448.
  • Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Vitex grandifolia Gürke. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 15 décembre 2024.


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