Urera hypselodendron (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Légume | |
Médicinal | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Urera hypselodendron (Hochst. ex A.Rich.) Wedd.
- Protologue: Ann. Sci. Nat., Bot., sér. 3, 18: 203 (1852).
- Famille: Urticaceae
Origine et répartition géographique
L’aire de répartition d’Urera hypselodendron va du Soudan et de l’Ethiopie en passant par l’est de la R.D. du Congo, le Rwanda, le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie jusqu’au Malawi, à la Zambie, au Zimbabwe et au Mozambique. Il a été répertorié en Guinée-Bissau, mais nulle part ailleurs en Afrique de l’Ouest.
Usages
L’écorce de tige produit une fibre utilisée pour la ficelle et comme fil de couture destiné aux sutures des gourdes à lait. Il sert également à confectionner des filets et des lignes de pêche. La tige est utilisée en vannerie en Ouganda. La feuille est consommée comme légume. L’écorce de tige est utilisée en médecine traditionnelle pour le traitement de l’impétigo. Le liquide de la tige s’emploie comme tonifiant pour les femmes enceintes, et la décoction de tige mélangée à du lait est bue par les femmes enceintes souffrant de douleurs abdominales. La décoction de feuilles se prend comme purgatif. En R.D. du Congo, les feuilles se mastiquent comme antivenin contre les morsures de serpent, ou bien on frictionne la morsure avec une macération de la plante entière. Une concoction de feuilles s’administre aux volailles malades.
Propriétés
La fibre obtenue de l’écorce est noire et résistante. L’analyse de feuilles provenant d’Ouganda a donné une teneur en protéines brutes de 20,9 g par 100 g de matière sèche.
Description
Liane dioïque atteignant 25 m de long ou plus ; tige à nombreuses racines adventives, jus abondant ; écorce brun rougeâtre, glabrescente, sans poils urticants. Feuilles alternes, simples ; stipules soudées sur au moins ? de leur longueur, triangulaires à lancéolées, atteignant 14 mm de long, glabres ou poilues à l’extérieur, brun foncé, caduques ; pétiole atteignant 11 cm de long, glabre à poilu, avec ou sans poils urticants ; limbe ovale à obovale, de 5–20 cm × 2,5–16 cm, base arrondie à cordée, apex courtement acuminé, rarement aigu, bord denté de plus de 35 dents sur chaque côté, face supérieure glabre ou parfois légèrement poilue, face inférieure poilue à glabrescente, vert foncé, à 3 nervures partant de la base, avec 3–7 paires de nervures latérales. Inflorescence : cyme axillaire lâche atteignant 15 cm de diamètre, avec ou sans poils urticants ; inflorescence mâle généralement plus grande que l’inflorescence femelle, sessile ou sur un pédoncule atteignant 1 cm de long ; inflorescence femelle sessile ou sur un pédoncule atteignant 2 cm de long. Fleurs unisexuées, 4-mères ; fleurs mâles en glomérules atteignant 0,5 cm de diamètre, pédicelle de 1–2,5 mm de long, articulé, poilu, périanthe d’environ 2 mm de diamètre ; fleurs femelles en glomérules denses, sessiles, segments du périanthe soudés à la base, inégaux, ovaire supère. Fruit : akène de 1–1,5 mm de long, comprimé, légèrement oblique, finement granuleux, brun, entouré par le périanthe charnu rouge orangé. Graines de 1 mm × 0,5 mm.
Au Kenya, Urera hypselodendron fleurit en octobre–mai et en août.
Le genre Urera comprend environ 35 espèces et est présent en Afrique tropicale dont Madagascar, ainsi qu’en Amérique tropicale et à Hawaï.
Ecologie
En Afrique de l’Est, Urera hypselodendron est présent à 1000–3100 m d’altitude, en forêt pluviale et dans les bambouseraies, en particulier dans les clairières et en lisière, parfois grimpant sur des arbres isolés laissés sur les terres agricoles.
Gestion
Urera hypselodendron est habituellement récolté dans la nature, mais en Tanzanie, des initiatives locales tentent de le domestiquer comme légume. Il aurait aussi été planté en R.D. du Congo, près du lac Tanganyika. Le poids de 1000 graines est de 0,13 g. La température optimale de germination est de 25°C. Pour obtenir les fibres en R.D. du Congo, l’écorce est séchée et bien froissée, puis on prélève la fibre.
Ressources génétiques
Urera hypselodendron est largement réparti et ne semble pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Urera hypselodendron est une utile source locale de fibres pour les cordages et les équipements de pêche, et les tiges sont utilisées pour la vannerie. La plante offre également d’autres produits utiles, tels que des feuilles comestibles et des remèdes traditionnels. On manque de données détaillées sur les propriétés des fibres ainsi que sur les propriétés nutritionnelles et pharmacologiques, ce qui rend difficile une évaluation des perspectives de cette espèce.
Références principales
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Autres références
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Auteur(s)
- M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Consulté le 31 mars 2025.
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