Typha latifolia (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Céréale / légume sec | |
Légume | |
Glucides / amidon | |
Médicinal | |
Ornemental | |
Fourrage | |
Auxiliaire | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Changement climatique |
- Protologue: Sp. pl. 2: 971 (1753).
- Famille: Typhaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 30
Noms vernaculaires
- Massette à larges feuilles, quenouille à larges feuilles, roseau des étangs (Fr).
- Bulrush, cattail, broad-leaved cattail, common cattail, reedmace, great reedmace (En).
- Espadanha, murrão dos fogueteiros (Po).
Origine et répartition géographique
Typha latifolia est largement réparti dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, et en altitude au Japon, en Afrique du Nord et en Afrique tropicale. L’espèce est souvent confondue avec d’autres espèces de Typha et peu de spécimens destinés aux herbiers ont été collectés. D’où la difficulté que l’on rencontre à délimiter l’aire de répartition exacte de Typha latifolia en Afrique tropicale.
Usages
Les feuilles servent à la confection de nattes et de paniers. En Afrique australe, on utilise les fleurs femelles arrivées à maturité et soyeuses pour le rembourrage des coussins et des oreillers. Les rhizomes sont consommés en cas de famine. Les Indiens d’Amérique se servaient des feuilles pour confectionner des toits de chaume, des cloisons, des linceuls et en vannerie ; ils préparaient une boisson chaude à partir des racines et des bases des feuilles réduites en poudre, qu’ils buvaient contre les maux d’estomac.
En Tanzanie et dans de nombreux pays en dehors de l’Afrique tropicale, Typha latifolia est planté dans les bassins d’épuration des eaux usées. Tant l’usage qui en est fait que les recherches visant l’amélioration de ces systèmes sont bien documentés, notamment pour ce qui est de l’Europe orientale. Le matériel végétal qui est récolté dans ces bassins sert de combustible, de compost, d’aliment pour le bétail et de chaume, il est utilisé pour la confection de nattes, de chapeaux, de sièges, de papier et comme matériel d’isolation. En Estonie, il est haché menu, mélangé à de l’argile et transformé en briques de construction, tandis que le matériau fibreux issu de l’axe des inflorescences sert à consolider les plâtres d’argile et à éviter qu’ils ne se fissurent.
Les Typha spp. sont également cultivés en Europe comme plante ornementale de plans d’eau, et utilisés coupés dans des bouquets.
Propriétés
Aux Etats-Unis, les études ont permis de découvrir que la teneur en fibres brutes des feuilles était de l’ordre de 66–77%, et la teneur en protéines de 9%. Une fois sec, le matériel végétal a un pouvoir calorifique élevé ce qui lui confère un intérêt comme combustible. Des flavonoïdes et autres composés phénoliques ont été isolés de la plante, de même que plusieurs triterpénoïdes avec un squelette stéroïdique, tel que le typhastérol. La graine contient environ 16% d’huile ayant une teneur en acide linoléique élevée.
Botanique
Plante herbacée vivace, monoïque, glabre, à longs rhizomes rampants ; tige érigée, atteignant 3,5 m de haut, non ramifiée, solide. Feuilles sur deux rangées, principalement basales et sub-basales ; gaine à épaules brusquement arrondies à auriculées, parfois tachetée de violet à l’intérieur ; limbe linéaire, plat, atteignant 200 cm × 1 cm, étroit à la base, obtus à l’apex. Inflorescence : épi cylindrique, la partie mâle superposée à la partie femelle, les deux parties contiguës, fleurs nombreuses et en groupes serrés ; bractée foliacée à la base de chaque partie, caduque ; partie mâle de 5–12 cm × 1,5–2,5 cm, fleurissant avant la partie femelle ; partie femelle de 13–25 cm × 2,5–3,5(–4) cm, jaune-vert, devenant sépia-brun ou presque noire, rachis densément recouvert de nombreuses fleurs fertiles et stériles sans bractéole, quelquefois comprimé ou interrompu, chaque interruption ou compression pourvue d’une bractée, interruption atteignant 3,5 cm de long. Fleurs unisexuées ; fleurs mâles réduites à des étamines, avec des bractées linéaires entourant les étamines, filets blancs, anthères basifixes ; fleurs femelles à ovaire fusiforme porté par un axe fin entouré d’un verticille de poils à la base, style plus long que les poils qui l’entourent, stigmate largement lancéolé ; fleurs femelles stériles aussi longues que les poils, pâles mouchetées de rouge. Fruit : follicule elliptique de très petite taille, caduc avant la déhiscence en même temps que son axe, renfermant 1 seule graine. Graines striées.
Le genre Typha comprend (8–)15(–20) espèces, dont la plupart sont largement réparties dans les zones tempérées, subtropicales et tropicales des deux hémisphères. La taxinomie est encore vague et il est souvent difficile d’identifier les unités taxinomiques. L’Afrique tropicale compte 4 espèces de Typha. L’aire de répartition de Typha capensis (Rohrb.) N.E.Br. (synonyme : Typha latifolia subsp. capensis Rohrb.) s’étend du Rwanda, du Kenya et de l’Ouganda jusqu’en Afrique du Sud, en passant par toute l’Afrique australe. Les feuilles, dont on fait des balais, servent au tissage et à la confection de toits. La décoction de rhizome se prend en cas de maladies vénériennes ou pendant la grossesse pour faciliter l’accouchement et pour favoriser l’expulsion du placenta. Elle est également prescrite contre les menstruations douloureuses, la diarrhée, la dysenterie, pour ses vertus aphrodisiaques et pour stimuler la circulation sanguine. Le rhizome broyé se consomme comme source d’amidon. Le pollen, riche en protéines, se mange en crêpes.
Ecologie
Typha latifolia pousse dans les endroits marécageux et au bord des cours d’eau douce. Il est réputé tolérer jusqu’à 1 m de hauteur d’eau. Au Kenya et en Ouganda, on le trouve au-dessus de 1300 m d’altitude, en Ethiopie au-dessus de 1600 m. Dans la partie inférieure de son aire altitudinale, il est normalement associé à Typha domingensis (Pers.) Steud. Typha latifolia tolère un pH compris entre 4–10 et une salinité allant jusqu’à 0,5 ppm (parts pour mille). En outre, il tolère des taux élevés de métaux lourds, notamment le plomb, le zinc et le cuivre.
Gestion
Typha latifolia se multiplie par division de rhizome ou par graines. Les graines ne germent pas dans l’obscurité. La plante est l’hôte de la pyrale de la canne à sucre africaine (Eldana saccharina), qui est un ravageur du maïs et de la canne à sucre. Lorsqu’on la considère comme une adventice, on peut l’éliminer de manière efficace en la coupant ou en l’écrasant sous le niveau de l’eau, ou en pulvérisant du glyphosate. La production annuelle de biomasse de Typha latifolia est de 5–90 t de matière sèche par ha, en fonction de l’apport en éléments nutritifs, de la station et du climat.
Ressources génétiques
Etant donné son aire de répartition étendue, Typha latifolia ne semble guère menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Il est probable que la fibre de Typha latifolia ne conservera qu’une importance locale. Pour les régions tropicales d’altitude et pour les pays au climat froid et tempéré, il pourrait être promis à un bel avenir s’il est intégré aux systèmes de plantes aquatiques destinés à l’épuration des eaux usées.
Références principales
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Autres références
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Auteur(s)
- C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Bosch, C.H., 2011. Typha latifolia L. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 22 décembre 2024.
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