Trichilia prieureana (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Fruit Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Sécurité alimentaire Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


port de l'arbre
écorce et tranche
feuilles, fruits et graines

Trichilia prieureana A.Juss.


Protologue: Bull. Sci. Nat. Géol. 23: 238 (1830).
Famille: Meliaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 50

Noms vernaculaires

  • Monkey apple (En).
  • Mtimaji (Sw).

Origine et répartition géographique

Trichilia prieureana est répandu depuis le Sénégal jusqu’au sud-ouest de l’Ethiopie, à l’Ouganda et à l’ouest de la Tanzanie, et vers le sud jusqu’au nord de l’Angola (Cabinda) et à la Zambie.

Usages

Le bois est utilisé en Ethiopie pour la construction d’habitations locales. En Tanzanie, il sert pour les manches d’outils et les cuillères. Le bois convient pour la construction lourde et légère, les traverses de chemin de fer, la parqueterie lourde et légère, la menuiserie, les boiseries intérieures, le mobilier, l’ébénisterie, les articles de sport, les jouets, les articles de fantaisie, le placage, le contreplaqué, les panneaux de fibres et les panneaux de particules. Il est utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois ; il brûle lentement en dégageant une forte chaleur.

En Afrique de l’Ouest, l’écorce sert à soigner les maladies vénériennes, la fièvre, la toux, la constipation, l’empoisonnement et les ascites, et d’aphrodisiaque. En Centrafrique, la décoction d’écorce est appliquée pour soulager les douleurs en cas de lumbago et de rhumatisme. L’écorce brûlée et réduite en poudre est appliquée sur les plaies de scarification. Les feuilles, l’écorce et les racines servent à soigner l’arthrite. On boit une décoction de feuilles en cas d’anémie et on l’emploie en bain contre la syphilis, tandis que les feuilles réduites en poudre permettent de traiter les spasmes à l’estomac. La décoction de plusieurs parties de la plante est appliquée en lotion contre la lèpre et les plaies. La décoction de rameaux feuillés est administrée en cas de bronchite et d’œdème. Les ramilles servent de bâtons à mâcher. Les racines et les feuilles pilées entrent dans des préparations destinées à traiter la gonorrhée, les racines et l’écorce sont employées en lavement contre les hémorroïdes, les racines réduites en poudre s’emploient contre l’ascaridiase et comme purgatif. La graine est l’un des ingrédients d’une préparation destinée à soigner le goitre. Le tégument charnu est comestible. Au Gabon, Trichilia prieureana est employé comme essence d’ombrage et comme support pour les plants de vanille.

Propriétés

Le bois de cœur est brun rosé pâle à brun rougeâtre et il est nettement distinct de l’aubier blanc crème à jaune pâle. Le fil est ondulé ou droit, le grain fin.

Le bois est moyennement lourd, avec une densité d’environ 750 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air moyennement bien à difficilement ; les taux de retrait sont moyennement élevés. Le bois est difficile à scier à cause de la présence de silice qui émousse les dents de scie et les lames de coupe. Il se rabote de manière satisfaisante, donnant de belles surfaces sciées sur quartier. Il se polit bien. Les caractéristiques de clouage sont bonnes. Le bois est moyennement durable ; il est sujet aux attaques de Lyctus. Le bois de cœur est rebelle à l’imprégnation avec des produits de préservation, mais l’aubier est moyennement perméable. La sciure peut provoquer l’irritation des voies respiratoires chez les professionnels du bois.

Description

  • Arbuste ou arbre sempervirent de taille petite à moyenne atteignant 30(–40) m de haut ; fût dépourvu de branches jusqu’à 21 m mais généralement bien avant, souvent tortueux ou sinueux, habituellement nettement cannelé, atteignant 100 cm de diamètre ; surface de l’écorce superficiellement fissurée, brun grisâtre, se détachant en écailles minces ou en bandes rectangulaires, écorce interne jaune pâle ou rose ; cime hémisphérique, dense ; jeunes branches glabres.
  • Feuilles alternes, composées imparipennées à (1–)2–4(–5) paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de (1,5–)3–10 cm de long, rachis de (1–)4–15(–20) cm de long ; pétiolules de 2–10(–20) mm de long ; folioles opposées, elliptiques à ovales ou obovales, de 5–25 cm × 2–10 cm, base cunéiforme, apex acuminé, glabres, pennatinervées. Inflorescence : panicule axillaire atteignant 10(–13) cm de long, courtement poilue ; bractées ovales à triangulaires, atteignant 2,5 mm de long, caduques.
  • Fleurs unisexuées, fleurs mâles et femelles ayant une apparence très similaire, régulières, 5-mères, d’un blanc verdâtre, odorantes ; pédicelle atteignant 2 mm de long ; réceptacle cylindrique, jusqu’à 1,5 mm de long ; calice en coupe, de 1–2,5 mm de long, lobes de 0,5–2 mm de long ; pétales libres, étroitement obovales à étroitement oblongs, de 4,5–8 mm de long ; étamines de 3–6 mm de long, soudées complètement en tube, poilues à l’intérieur ; ovaire supère, ovoïde à globuleux, de 1–2 mm de diamètre, glabre ou légèrement poilu, 2–3-loculaire, style de 1–4 mm de long, glabre ou légèrement poilu, stigmate capité ou distinctement lobé ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères indéhiscentes.
  • Fruit : capsule ovoïde à globuleuse de 1,5–2,5 cm de diamètre, souvent rose à maturité, déhiscente, contenant jusqu’à 6 graines.
  • Graines de 10–17 mm × 7–12 mm, au bout d’un long funicule, tégument partiellement charnu et rouge-orangé, partiellement brun foncé brillant.
  • Plantule à germination épigée ; hypocotyle d’environ 4 cm de long, épicotyle de 2,5–3 cm de long ; cotylédons sessiles, épais et charnus, verts.

Autres données botaniques

En Sierra Leone, Trichilia prieureana fleurit en janvier–mars, la fructification débutant dès le mois de mars. Les fleurs sont pollinisées par des insectes tels que les abeilles. Au Gabon, on a constaté que le tégument charnu constituait une importante source de nourriture pour les singes et les oiseaux, comme les calaos et les touracos au début de la saison sèche.

Le genre Trichilia comprend quelque 90 espèces, dont la plupart en Amérique tropicale. L’Afrique continentale en compte 18, Madagascar 6.

Trichilia prieureana occupe une place isolée à l’intérieur du genre en Afrique et a été classé dans la section Moschoxylum. Il est variable et 3 sous-espèces ont été distinguées :

  • subsp. prieureana (synonyme : Trichilia senegalensis C.DC.) présente du Sénégal au Nigeria, qui se caractérise par un ovaire généralement 3-loculaire, un style glabre et un stigmate lobé ;
  • subsp. vermoesenii J.J.de Wilde, que l’on rencontre de la Côte d’Ivoire à l’Ouganda et à l’Angola, et dont les caractéristiques sont un ovaire en général incomplètement 2-loculaire, un style légèrement poilu mais un ovaire glabre, et un stigmate capité ;
  • subsp. orientalis J.J.de Wilde, présente dans le sud de la R.D. du Congo, en Ouganda, dans l’ouest de la Tanzanie et dans le nord de la Zambie, et qui se caractérise par un ovaire en général incomplètement 2-loculaire, un style et un ovaire légèrement poilus, et un stigmate capité.

Ecologie

On trouve Trichilia prieureana dans les forêts de basse altitude et les ripisylves jusqu’à 1300 m d’altitude, jusqu’à 1500 m en Zambie, souvent comme essence de sous-étage. En Afrique de l’Ouest, il préfère les types de forêt sèche, la subsp. prieureana se rencontrant habituellement en savane boisée et dans la mosaïque forêt-savane, et la subsp. vermoesenii dans la région de la forêt pluviale. En Ouganda, la subsp. vermoesenii se rencontre dans la forêt pluviale dans des zones où la pluviométrie est élevée dans l’ouest du pays, la subsp. orientalis en savane boisée et dans la mosaïque forêt-savane du nord et de l’est du pays.

Gestion

Le poids de 1000 graines est d’environ 330 g. Les graines germent 8–15 jours après le semis. Les grumes se fendant facilement, le plus grand soin doit être apporté lors de la coupe.

Ressources génétiques

Trichilia prieureana ne souffre pas d’érosion génétique puisqu’il est répandu et localement commun, en forêt secondaire également.

Perspectives

Les fûts de Trichilia prieureana, souvent sinueux et cannelés, limitent leurs possibilités d’utilisation dans l’industrie du déroulage, les autres inconvénients du bois étant la présence de silice, qui rend le sciage difficile, et sa tendance au fendage. Ainsi donc, ses perspectives en tant qu’essence commerciale semblent limitées, Trichilia prieureana risquant de rester un arbre indésirable de la forêt exploitée, comme il a souvent été perçu, à l’instar d’autres espèces de Trichilia.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Trichilia prieureana A.Juss. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 23 décembre 2024.


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