Tetrapleura tetraptera (Fruitiers du Cameroun)
Tetrapleura tetraptera (Schum. & Thonn.) Taub.
Bot. Centralbl. 47 : 395 (1891)
Synonymes
- Adenanthera tetraptera Schum & Thonn.
- Tetrapleura thonningii Benth.
Nom commun
- Anglais : aidon tree.
Noms locaux
- Bassa : sassas
- Ewondo : djetk, essissa
Origine, distribution géographique et écologie
Espèce d’Afrique tropicale, du Sénégal au Cameroun, du Gabon au Zimbabwe et en Tanzanie. Elle pousse en forêt semi-décidue où elle est caractérisée par ses feuilles caduques en saison sèche, fournissant ainsi au sol une litière abondante.
Description
- Arbre atteignant 25 m de hauteur ; base munie de contreforts ; cime assez ouverte ; fût court ; écorce gris argenté, lisse, plus ou moins écailleuse chez les vieux sujets, se desquamant en petites plaques, tranche d’environ 4 mm d’épaisseur, rougeâtre marbrée de blanc, granuleuse, à forte odeur.
- Feuilles alternes bipennées, atteignant 30 cm de longueur ; 6-8 paires de pinnules opposées, longues de 6- 10 cm, ayant chacune jusqu’à 9 paires de folioles ; pétiole atteignant 10 cm de longueur ; folioles alternes, oblongues, atteignant 15 x 9 mm, sommet et base arrondis ; pétiolules très fins d’à peine 1 mm de longueur.
- Inflorescences en épis axillaires atteignant 10 cm de longueur.
- Fleurs très petites atteignant 2 mm de longueur ; blanches ou roses à oranges ; hermaphrodites.
- Fruits : gousses indéhiscentes à quatre côtes épaisses et saillantes, atteignant 20 cm de long et 5 cm de large.
- Graines ovales, plates, noires.
Floraison de janvier à avril, juin à juillet. Fructification en saison sèche, de novembre à mars.
Variabilité et conservation de la ressource
La plante est protégée lors des déboisements et défrichements culturaux, ainsi que dans les jachères. La régénération est assurée par la germination des graines après pourrissement du péricarpe des fruits. La croissance est assez rapide.
Les fruits sont généralement ramassés à terre pendant la saison sèche. Cette collecte est, malheureusement, parfois totale, de sorte que la régénération des arbres est menacée. L’exploitation des fruits reste traditionnelle, artisanale et non réglementée.
Agronomie
Les fleurs sont hermaphrodites. Les fruits sont des gousses surmontées de 2 ailes charnues, brunes luisantes, allongées, un peu incurvées, à section étoilée à 4 branches, contenant 4 à 36 graines chacune.
La germination de la graine est rapide et abondante ; la croissance du jeune plant est également très rapide. C’est une essence de pleine lumière dont les premières fructifications ont lieu environ 4 ans et demi après la germination de la graine.
Utilisations
Il sert de condiment pour différentes sortes de sauces : jaunes chez les Bamiléké ou noire chez les Bassa.
L’espèce a fait l’objet d’une large valorisation sous différentes formes au Ghana : thé, ingrédient dans la fabrication des bonbons, etc.
C’est aussi une plante médicinale bien connue au Cameroun et dans d’autres pays africains (Adjanohoun et al., 1996).
Niveaux de production
On rencontre Tetrapleura tetraptera dans les marchés camerounais. La quantification du volume des ventes est difficile, du fait qu’il est vendu en petits tas. L’écoulement des stocks est très lent. En Guinée Equatoriale, en tant que condiment, il fait partie des PFNL les plus importants au niveau socio-économique (Sunderland, 2000).
Flux et circuits de commercialisation
Tetrapleura tetraptera est l’un des PFNL les plus vendus dans les marchés de Rio Muni et de Bioko en Guinée Equatoriale. Il est également commercialisé dans les marchés du Congo Brazzaville. Tetrapleura tetraptera est exporté et vendu dans les marchés européens (Sunderland, 2000). En 2000, le Royaume Uni en a importé 20 tonnes en provenance du Nigeria, du Ghana et du Cameroun (Tabuna, 2000a).
Mécanismes de fixation des prix
Le résultat d’une étude menée par le programme Tropenbos Cameroun en 1997 dans le Sud Cameroun révèle qu’un tas de fruits découpés de Tetrapleura tetraptera coûtait entre 10 et 25 F CFA. Tetrapleura tetraptera est également vendu en gousse, entre 50 et 200 F CFA l’unité (Walter, 2001).