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Modifications
→INTRODUCTION
La dénomination des plantes a toujours été pratiquée avec une assez grande précision par les populations indigènes du Nord de l'Afrique. Quand on interroge un pasteur ou un fellah on est étonné du grand nombre de plantes qu'il peut nommer et aussi de ses connaissances pratiques sur ce que l'on nomme les propriétés des plantes. Les plantes alimentaires, fourragères, médicinales, industrielles, toxiques ont généralement une nomenclature Berbère ou Arabe qui est usitée dans toutes les régions occupées par les indigènes.<br \>
Beaucoup d'autres végétaux plus cantonnés ont reçu des noms qui sont souvent propres à ces plantes ; mais aussi parfois et par confusion ceux d'autres plantes plus vulgaires. Les indigènes improvisent du reste très facilement une nomcnclaturenomenclature ; aussi, les oreilles d'animaux, les queues, les raisins de chacal désignent des plantes différentes suivant les régions. En général, l'indigène ne tient compte que d'un caractère dominant, c'est ainsi qu'il nomme ''Zatter'' les thyms odorants, les origans et toute Labiée à thymol.<br \>Les indigènes qui reonnaissent reconnaissent une plante à son aspect général, son odeur, son usage, se méprennent parfois quand on leur présente une plante qui ne leur est pas familière, en général ils donnent toujours un nom. De là une assez grande difficulté à établir le relevé des noms pratiqués.<br \>
Depuis longtemps les explorateurs, les botanistes nombreux qui ont visité le Nord de l'Afrique ont fait mention des noms indigènes de beaucoup de plantes et certains de ces noms sont devenus d'un usage courant, préférés à la nomenclature latine des botanistes. Dans le répertoire que nous publions en dehors des noms que nous avons relevés pendant plus de cinquante années d'exploration, nous avons utilisé de nombreux documents.<br \>
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Le colonel ''Laperrine'' attachait une grande importance à l'étude de la flore des pays nouvellement occupés; nous avons reçu aussi d'imporlants documents du lieutenant ''Nicloux'', du capitaine ''Charlet'', du lieutenant ''Saint-Léger''.<br \>
M. ''Joly'' nous a communiqué les plantes et les noms indigènes de la Mission Flamand à Insalah.<br \>
M. le Professeur ''R. Maire'' qui poursuit, avec de si beaux résultats, l'exploration botanique du Maroc, nous a conununiqné communiqué un relevé de noms berbères de plantes du Maroc.<br \>La nomenclature berbère des plantes présente un très grand intérêt historique. Cette nomenclature remonte à une période très ancienne de l'histoire du Nord de l'Afrique; elle démontre par son extension, l'existence d'une langue unique conservée dans les parties du pays non pénétrées par les colonies de peuples d'origines différentes qui se sont fixées dans les vastes territoires du littoral aux confins du Sahara. Certains noms berbères se retrouvent à la fois dans l'Aurès ct et dans l'Atlas Marocain. Le relevé complet des noms berbères ne manquera pas d'apporter de nouveaux matériaux utiles pour l'étude du Berbère.<br \>
Les noms berbères prédominent souvent même chez les populations arabophones qui ont emprunté aux autochtones conquis les noms des plantes qu'elles ne connaissaient pas.<br \>
Ces dénominations berbères sont souvent traduites en arabe ou
soumises à la syntaxe arabe. Nous avons ainsi des noms berbères arabisés et aussi des noms arabes berbérisés.<br \>
Les Arabes ont une très grande aptitude à créer une nomenclature des plantes. Les fleurs étant regardées comme les yeux de la plante, une fleur bien jaune comme le souci devient l'œil jaune, une autre fleur sera l'œil bleu.<br \>
Toutes les plantes qui produisent le délire ou ivresse (''Sekra'') prendront cette dénomination comme les Datura, Jusquiame, Heliotropium - Withania - l'Ivraie. Des dénoininations dénominations tirées de ''riché'', plumage, sont données aux plantes les plus diverses ayant des parties plumeuses. Le nom ''Harra'', de ''Harr'' chaleur, s'applique à des plantes différentes sinapisantes ou urticantes. Les dénominations sont le plus souvent données d'après l'apparence, l'usage, les particularités saillantes. Ainsi les Frankenia sont nommées ''Melifa'', tapis, ce qui vient de l'aspect d'un tapis formé par un gazonnement dense étendu et fleuri, ou ''Rebian'', copieux, peuplement dense ou ''Guenouna'', pulvérulent, dépôt de cristaux à la surface des feuilles, ou ''Ramal'', des sables, ou ''Mellih'', salé, ou ''Oum chouecha'', intriqué. Ces noms indiquent parfois une observation attentive des plantes. Les Orchis se nomment ''El maiya ou el miyta'', la vivante et la morte, allusion aux deux tubercules dont l'un se vide pendant que l'autre se forme pour l'année suivante. ''Hasreka'' qui signifie graine ou fruit épineux est appliqué aux genres les plus différents - ''Daucus'', ''Medicago'', ''Centaurea'', ''Tribulus'', etc...<br \>
Quand ces fruits ont des épines crochues et se fixent aux vêtements, ils reçoivent le nom original de ''Khodna m'hak'', ce qui signifie ''prends-nous avec toi''.<br \>
Les indigènes ont improvisé des noms pour les plantes d'introduction relativement récente.<br \>