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Patience (Cazin 1868)

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<center>'''PATIENCE'''. ''Rumex''. L.
''Rumex patientia''. L. — ''Lapathum hortense, folio oblongo, secundum Dioscoridem''. C. Bauh. — ''Lapathum sativum''. Dod.
'''PATIENCE SAUVAGE'''. — LAMPÉE. — PATIENCE A FEUILLES AIGUES, - ''Rumex acutus'', L. — ''Lapathum acutum sive oxilapathum'', J. Bauh. — ''Lapathum folio acutopleno'', C. Bauh., Tourn. — Cette plante vivace croît dans toute la France, dans les bois, les pâturages, les haies, les fossés, etc. Elle diffère de la précédente principalement par de plus petites dimensions (et cependant dans le commerce elle est souvent substituée à celle de la patience proprement dite).
'''Description'''. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes.
'''PATIENCE A FEUILLES OBTUSES'''. — ''Rumex obtusifolius'', L. - ''Lapathum folio subrotundo'', C. Bauh. — Elle a beaucoup de ressemblance avec la patience sauvage, dont elle n'est, suivant plusieurs auteurs, qu'une simple variété. Elle n'en diffère que par les feuilles, qui sont un peu moins aiguës au sommet et un peu plus échancrées à la base.
On trouve encore dans les officines et chez les herboristes, sous le nom de ''patience'', le ''rumex divaricatus'', dont le ''pucher'' n'est qu'une variété, et plusieurs autres espèces. A Paris c'est la patience à feuilles obtuses que l'on emploie ordinairement ; dans les départements, surtout dans le Nord, on met vulgairement en usage la patience sauvage. La vraie patience (''rumex patientia'') est partout la plus rarement usitée, parce qu'elle est bien moins commune que les autres espèces. Au reste, on peut les substituer toutes les unes aux autres, puisque toutes ont des propriétés analogues. Cependant on regarde généralement la patience sauvage comme la plus active.
La racine de patience est tonique, diaphorétique, dépurative et même purgative à haute dose. On l'emploie dans les affections chroniques de la peau, l'ictère, le rhumatisme chronique, la syphilis, les affections atoniques du tube digestif, etc.
Les racines de presque toutes les espèces de patience ont une action tonique et légèrement laxative qui les rapproche de la rhubarbe. La patience sauvage, en décoction concentrée (60 à 100 gr. pour 500 gr. d'eau), édulcorée avec un peu de miel, est laxative. Les gens de la campagne font un remède universel de cette racine, qu'ils emploient, comme on dit, à ''toutes sauces'' ; ils ne font point de tisane sans y faire entrer la racine de dogue àlongues feuilles ou lampée (''rumex acutus''), qu'ils considèrent comme propre à purifier le sang. Dès la plus haute antiquité, la patience sauvage a été mise en usage contre les maladies de la peau. Arétée la recommande contre l'éléphantiasis. Les modernes l'ont vantée contre les dartres, la teigne, la lèpre, la gale, etc. Cullen lui refuse toute espèce de vertu contre ces affections. Alibert lui reconnaît une action sur le système dermoïde. Tissot prescrit la racine de patience sauvage, espèce à laquelle il donne la préférence, pour rétablir les digestions. Coxe<ref>''Americ. disp.'', p. 530.</ref> dit que les racines de la patience sauvage et celle de la patience crépue sont un peu purgatives, et qu'on donne avec avantage leurs semences dans la dysenterie. Suivant Bodart, la racine de patience sauvage excite les fonctions de l'organe cutané et du système urinaire. Il l'a reconnue utile dans le traitement de la gale, des dartres, de l'hydropisie. Le suc des feuilles, à raison de sa saveur acide et légèrement astringente, dit ce médecin, s'emploie utilement avec celui de cochléaria dans la cachexie scorbutique. « Les ulcères aux jambes, le scorbut, les éruptions cutanées et les fièvres intermittentes, sont, dit Wauters, quatre maladies auxquelles les habitants peu aisés des pays marécageux sont sujets ; ils trouvent sous la main un remède très-approprié à ces maux dans la patience sauvage, qu'on trouve en abondance dans les fossés, le long des ruisseaux et dans les eaux stagnantes<ref>Wauters semble désigner ici indifféremment la patience sauvage et la patience aquatique.</ref>. Cet auteur ayant souvent prescrit la racine de patience comme dépurative, le hasard lui fit découvrir qu'elle était vomitive à la dose de 4 gr. en poudre. Afin de rendre son effet plus certain, il faisait prendre par-dessus et peu à peu une décoction d'une poignée de feuilles de ''vincetoxicum'' ou dompte-venin. Plus tard, Wauters vit dans un manuscrit laissé par Michaux, professeur de botanique à Louvain, que ce dernier avait depuis longtemps découvert et constaté par de nombreux faits la propriété vomitive de la racine de patience pulvérisée.
J'ai vu des paysans se débarrasser promptement de la fièvre intermittente en prenant une ou deux fois, dans l'intervalle apyrétique, la décoction de deux poignées de racine fraîche de patience sauvage dans un litre d'eau-de-vie réduit au tiers par l'ébullition. Après l'administration de ce remède, le malade se couche enveloppé dans une couverte de laine, excite la sueur, s'assoupit et tombe dans un état d'ivresse qui, seul, suffit pour expliquerl'interruption de la périodicité morbide. Cependant, De Beunie<ref>''Mémoire couronné par la Société des sciences et lettres de Bruxelles'', 1782, p. 38.</ref> dit avoirsouvent guéri des fièvres quartes par l'usage de la simple décoction de racine de patience, lors même qu'elles avaient résisté au quinquina. Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier les propriétés fébrifuges de cette racine ainsi
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'''PATIENCE AQUATIQUE'''. — PARELLE DES MARAIS. — PAEELLE D'EAU. - HERBE BRITANNIQUE. — OSEILLE AQUATIQUE. (''Rumex aquaticus'', L. — ''Lapathum aquaticum folio cubitale'', C. Bauh., Tourn. — ''Lapathum maximum sive hydrolapathum''. — ''Hydrolapathum magnum'', Ger. — ''Herba britannica'', Off.) — Cette espèce vivace se trouve dans les lieux humides, aux bords des étangs et des rivières, au milieu des roseaux, à côté de la salicaire ou de l'eupatoire, où elle se fait remarquer par sa vigueur et sa taille élevée.
'''Description'''. — Racine très-grosse, jaunâtre à l'intérieur. — Feuilles radicalestrès-grandes, longues (de 30 à 60 centimètres), lisses, ovales-lancéolées, pétiolées etplanes ou un peu ondulées, non échancrées en cœur à la base. — Fleurs herbacées, assez grandes, nombreuses, semi-verticillées et disposées en épis longs et rameux (juin-juillet).
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — La racine de patience aquatique est d'une saveur amère et fortement styptique. Sa décoction, très-concentrée, noircit fortement par le sulfate de fer et fournit une encre de bonne qualité. En versant dans cette décoction, préalablement aiguisée avec un peu d'acide nitrique, quelques gouttes de solution aqueuse de cyanure de potassium, Dubois, de Tournai, a obtenu un précipité vert-bleuâtre.
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siasme l'herbe britannique seule ou associée aux autres antiscorbutiques, comme plus précieuse que l'or. Il assure avoir guéri, avec la décoction concentrée de cette plante, le scorbut et les maladies qui en dépendent ; la paralysie, l'hydropisie commençante, l'esquinancie, la pleurésie, la dysenterie, la diarrhée, les hémorrhoïdes, etc. Ce médecin donnait en été la décoction faite avec une poignée de feuilles et 125 gr. de racines ; en hiver, l'infusion, le vin composé suivant : 180 gr. de racines pilées grossièrement,8 gr. de réglisse effilée, 4 gr. de gingembre concassé, 123 gr. de sucre et 2 kilogr. de bon vin ; faites infuser pendant une nuit dans le vin à vase clos ; faites bouillir au bain-marie, à petit feu, jusqu'à consomption du tiers, ou pendant une heure et demie ; passez par un linge et conservez la colature dans une bouteille bien bouchée. Dose : 100 gr. le matin à jeun pendant quinze jours. Le même auteur faisait appliquer sur les ulcères, une fois chaque jour, les feuilles vertes pilées, ou bien le suc exprimé de toute la plante, épaissi à petit feu en consistance de miel.
Les propriétés chimiques et l'expérimentation thérapeutique placent la racine de patience aquatique à côté des astringents les plus énergiques. Dubois, de Tournai, l'a administrée dans plusieurs cas où ces derniers étaient indiqués, et en a obtenu des résultats avantageux. J'ai employé avec un succès bien constaté la racine de patience aquatique dans plusieurs cas de menstruations trop abondantes, mais à une dose plus élevée que celleindiquée par Dubois (1/2 once pour 2 pintes d'eau). Dans un cas, j'ai été obligé d'augmenter progressivement jusqu'à la dose de 80 gr. par litre d'eau. Ce remède n'est pas nouveau. Flamant<ref>''Le Véritable médecin''. Paris, 1699, p. 266.</ref> le mettait en usage contre les flueurs blanches et les pertes. Il faisait bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau, jusqu'à réduction de 1 litre, 300 gr. de rouelle de veau, avec sept ou huit racines de patience ratissée et coupée par morceaux. Le malade prenait la moitié de ce bouillon chaque matin pendant huit jours.
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'''PATIENCE SANGUINE''', — OSEILLE ROUGE, — SANDRAGON, — HERBE AUX CHARRETIERS. (''Rumex sanguineus'', L. — ''Lapathum folio acuto rubente'', C. Bauh.) — Cette espèce, que l'on croit originaire de Virginie, est acclimatée en France. On la cultive dans les jardins plutôt pour la couleur de ses feuilles que pour l'ussage médical.
'''Description'''. — Feuilles rougeâtres, pétiolées et nervures d'un rouge de sang.
'''PATIENCE DES ALPES''', — FAUX RHAPONTIC, — RHAPONTIC COMMUN. (''Rumex alpinus'', L. - ''Lapathum rotundifolium'', Clus.) — Cette plante bisannuelle, qui croît sur les bords des ruisseaux, dans les hautes montagnes, dans la vallée du Mont-d'Or, dans les pâturages élevés de la vallée d'Eynes, de la vallée d'Ossau, et le long de la Dordogne, a été prise pour le rhapontic (''rheum rhaponticum'', L.) par le plus grand nombre des botanistes jusqu'à la fin du siècle dernier.
'''Description'''. — Racine grosse, charnue, brune en dehors, d'un jaune tendre en dedans. - Tige de 1 mètre à 1 mètre 30 centimètres de haut. — Feuilles larges, ovales-cordées, obtuses, souvent ondulées ; les caulinaires plus étroites, plus aiguës. - Fleurs nombreuses, verdâtres, formant une grosse panicule serrée. — Valves du périgone entières, deux d'entre elles au moins tuberculeuses à leur base.
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