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morphine dans les vingt-quatre heures. Néanmoins, losqu'un sel de mor-phine, morphine cesse de.produire l'effet ordinaire, il vaut mieux avoir recours à uneautre espèce de sel de la même base, qui agit alors, sans qu'il soit néces-saire nécessaire d'élever la dose, que d'augmenter beaucoup la quantité de celui qu'ona primitivement employé.
Le sulfate, l'acétate, le chlorhydrate de morphine s'emploient en piluleseh , en potion, en sirop (contenant 12 milligr. par chaque 30 gr. de sirop), . (Lesulfate mérite la préférence à cause de sa solubilité plus grande-; il estpourtant d'un usage moins répandu que le chlorhydrate; l'acétate doit êtrepeu recherché à cause de son peu de stabilité. Nous renverrons à l'ar-ticle article OPIUM pour tout ce qui concerne l'emploi intérieur de la morphine etde ses sels.)
On fait usage à l'intérieur d'une pommade avec un des sels de morphine(de 10 à 30 centigr. pour 8 gr. d'axonge ou de glycérolé d'amidon), en fric-tions frictions contre les douleurs, les névralgies, le lombago, la goutte, le rhuma-tismerhumatisme, les douleurs qui succèdent au zona, le ténesme, etc., etc.
Le ''chlorhydrate double de morphine et de codéine '' (sel de Grégory), plus enusage en Angleterre qu'en France, et qu'on administre comme les précé-dentsprécédents, jouit, dit-on, de propriétés plus sédatives que les sels de morphinesimples. (Nous avons déjà eu l'occasion de citer son emploi fréquent en An-gleterre Angleterre pour diminuer l'intensité des cris hydrencéphaliques de la ménin-gite méningite tuberculeuse.
Nous signalerons pour mémoire le ''biméconate de morphine'', employé parScanzoni en injections sous-cutanées dans un cas d'éclampsie puerpérale;le ''citrate de morphine '' préconisé par plusieurs médecins anglais, et le «a-phorate ''camphorate de morphine'', un des plus puissants antispasmodiques, malheureuse-ment malheureusement encore peu étudié. J'ai expérimenté l'action de ce sel, et j'ai euàmeeu à me louer de son emploi en injections sous-cutanées dans le traitement d'uneaffection nerveuse du larynx et du pharynx, véritable chorée partielle, seprésentant avec des phénomènes des plus bizarres, d'aboiements, décrisde cris,d'inspirations à timbre musical, etc., chez la jeune M., âgée de onze ans,non réglée. Il n'y avait pas eu de sommeil depuis huit jours; les accèsd'aboiement se renouvelaient toutes les dix ou douze minutes. Dès la pre-mière première injection qui fut faite, au niveau de la mâchoire inférieure, avec1 centigr. de camphorate de morphine, il y eut une modification mar-quéemarquée. D'abord, cinq à six minutes après l'injection, sensation pénible d'é-touffementétouffement, commencement d'accès suivi d'oppression simple; au bout dedix minutes, lourdeurs de tête, un peu de délire, mouvements convulsifsdes extrémités, un ou deux sifflements trachéaux, tendance au sommeil,puis assoupissement accompagné de rêves pénibles, qui dura trois heureset amena une légère diminution de la fatigue; les accès ne reprirent qu'une,demi-heure après le réveil et se reproduisirent tous les trois quarts d'heureenviron; la nuit il y eut un peu de sommeil. Les injections répétées chaquejour amenèrent graduellement un sommeil de plus en plus calme;»les accès s'éloignèrent, et au moment où j'écris ces lignes ils se réduisent aà deux ou trois par jour : au début on pouvait à peine apprécier leur nombre.)
''Emploi des sels de morphine par la méthode endermique''. — Cette méthoaeméthode consiste à appliquer.le sel de morphine sur le derme dénudé au moyen d unvésicatoire, de la pommade de Gondret ou de tout autre vésicant. Le con-tact , contact du sel cause d'abord sur la partie dénudée une douleur assez vive.; mais, après cette première impression, l'absorption s'opère de suiteet l'effet; narcotique ne.tarde pas à se faire sentir.
Cet effet s'aflaiblit à mesure que l'on répète les applications sur la mêmepartie; , à cause des modifications vitales apportées par l'inflammationet la suppuration qui s'établissent à la surface du derme. Quand on n'a besoin u.downloadModeText.vue.download 818 sur 1308que
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d'un effet lent et modéré, on peut continuer longtemps l'application dessels de morphine-sur là la surface bien nettoyée et vive d'un vésicatoire; maislorsque l'intensité de la douleur réclame une action énergique du médica-ment; médicament, on estobligé est obligé de soulever chaque fois l'épiderme au moyen d'un vési-catoire-nouveâu vésicatoire nouveau ou de la pommade ammoniacale. II Il faut, du reste, placer levésicatoire le plus près possible du siège de la douleur, puis répandre di-rectement directement et sans mélange le sel pulvérisé sur la plaie; car si on le mêle àun-corps gras ouquou qu'on en soupoudre un emplâtre ou un cataplasme, l'effetdevient incertain.
la La morphine, vu son insolubilité, ne peut être convenablement employéeparla par la méthode endermique.
''Emploi de la morphine par l'inoculation''. — Lafargue, de Saint-Emilion,expérimente, depuis plus de dix ans, une nouvelle méthode d'introductiondes médicaments, dans l'économie : celle qui consiste à les insinuer dansl'épaisseur de la peau à l'aide d'une lancette. Ses recherches ont tour à tourporté sûr sur nos agents les plus actifs. « Si, après avoir délayé un peu de mor-phine morphine avec de l'eau pour en faire une pâte, on charge de ce mélange l'extré-mité extrémité d'une lancette à vacciner, et qu'on l'introduise presque horizontale-ment sbusTépidermehorizontalement sous l'épiderme, à 3 millimètres de profondeur, on observe aussitôtun peu de gonflement et une teinte rosée autour de la piqûre. Un légerpruriiet prurit et de la chaleur se développent en même temps. Si on pratique plu-sieurs plusieurs piqûres à peu de distance les unes des autres, la peau rougit partoutet la chaleur est plus vive. L'absorption de la morphine s'annonce bientôtpar de la céphalalgie, des bâillements, de la sécheresse de la bouche.
, par.de la.céphalalgie, des bâillements, de la sécheresse de la bouche.r,Cette nouvelle méthode remplace avec avantage celle des frictions, sisbuvènf souvent inefficaces, et surtout celle des vésicatoires volants, à l'aide des-quels desquels on favorise l'absorption cutanée, mais au risque de produire des ulcé-rations ulcérations et des cicatrices. Cette dernière considération est très-importantepouf pour les •névralgies névralgies de la face, particulièrement chez les femmes. Avecl'inoculation, pas de cicatrice, pas de douleur, possibilité d'application surtous les points de l'économie.
« Afin ide de rendre l'absorption de la morphine plus complète, M. Lafarguehumecte à plusieurs reprises les surfaces inoculées avec une solution narco-narcotique.
• hqùe« Dans le traitement de la sciatique aiguë, M. Lafargue combine très-heureusement l'action des ventouses scarifiées et celle des narcotiques. Dès qu'il ne sort plus de sang par les incisions, on introduit au fond des plaies de la pâte de morphine. La guérison s'obtient ainsi avec une promptitude remarquable.
ii?-;5?P?« L'^inoculation procure un soulagement immédiat dans les cas de démangeaisons rebelles des parties génitales, de douleurs vives succédant au zona. traitement Pratiquée sur les gencives ou sur les joues pour conjurer l'odontalgie, elle calme comme par enchantement les douleurs les plus aiguës. De nombreuses piqûres pratiquées sur une surface cutanée endolorie, qu'on va couvrir d'un cataplasme laudanisé, favorisent singulièrement l'action de la sciatique aiguë, Mliqueur narcotique. Lafargue combine très-
heurëusement « Il est des personnes, enfin, qui ne peuvent supporter les préparations d'opium introduites sous l'action épiderme ou déposées dans l'estomac. On pourra essayer chez elles l'inoculation de la morphine, à dose infiniment petite d'abord. M. Lafargue est parvenu, par ce moyen, à obtenir la tolérance<ref>''Journal des ventouses scarifiées connaissances médico-chirurgicales'', 1848, t. XXXI, p. 30 et celle des narcotiques31.</ref>. Dès»
Jau(''Injections sous-ne sort plus de sang par les incisionscutanées, on introduit au fond méthode hypodermique''. — C'est à Cassargues qu'il faut attribuer l'honneur d'avoir inventé ce mode d'introduction des plaiesmédica-
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:ments actifs dans l'économie<ref>Mémoire présenté à l'Académie de médecine en 1836.</ref> ; mais, en fait, Al. Wood, d'Edimbourg<ref>''Edimb. med. Journal'', april 1855.</ref>, employa pratiquement le premier les sels de morphine par la méthode hypodermique. Il serait de peu d'utilité de citer tous les auteurs qui ont suivi son exemple ; nous mentionnerons Bertrand, de Schlangenbad<ref>''Feuille de correspondance pour la psychentrie'', 1857, p. 12.</ref> ; Courty, de Montpellier<ref>''Edimb. med. Journal'', july 1058.</ref> ; Bell<ref>''Montpellier médical'', 1859, p. 289.</ref> ; Erlenmeyer<ref>''Die subcutanen Injectionen der Armeimittel''. Neuwied et Leipsick, 1864, in-ji*n[e^ des personnes8° de 23 pages.</ref>, de Neuwied ; Bois<ref>''Des injections narcotiques'', Paris, 1864.</ref> ; et enfinparticulièrement pour les narcotiques, qui ne peuvent supporter la thèse de mon ancien collègue et ami d'internat Piedvache<ref>''Etude sur les préparationsinjections narcotiques sous-cutanées'', thèse inaugurale. Paris, 1865.</ref>, à laquelle nous avons fait plus d'un emprunt,
mm "KodIl convient,uites sous len outre, de dire que c'épiderme ou déposées est le professeur Behier qui, dans l'estomacces derniers temps, a le plus contribué à la vulgarisation de cette méthode. On pourra' dNous n'ahnrd ÎWT * ' inoculation de la morphineinsistons pas sur ce point, à dose infiniment petitei ■m- La»argue parce que c'est parvenu, par surtout avec l'atropine qu'opérait ce moyen, à obtenir la tolérance (1)savant clinicien. •»
hl[tnTSS°vtcutanées> mét^ode hypodermique. — CA propos des injections sous-cutanées des sels de morphine, nous croyons devoir entrer dans quelques détails sur le manuel opératoire des injections sous-cutanées en général, qui s'est appliqueront à Cassargues qud'il:autres substances, aitnlaconitine, atropine, colchicine, digitaline, conicine, hyosciamine, vératrine, daturine, nicotine, ergotine, acide acétique, acide cyanhydrique, etc. (voyez ces mots)iier 1 honneur d, ainsi qu'avoir inventé ce mode daux autres alcaloïdes de l'introduction des médica-opium.
L'instrument mis en usage est la petite seringue de Pravaz, améliorée par Charrière. Elle consiste en un corps de pompe en verre, uniformément calibré, dans lequel se meut un piston à vis ; 1 ournat des connaissances médicoun tour de vis pousse au dehors une goutte de liquide ; un demi-tour laisse échapper une demi-chirurgicalesgoutte, 181etc.; de sorte qu'avec une solution parfaitement titrée,8à tant par goutte, tonconnaît exactement la dose de substance active injectée; un petit trocart a pour but de ponctionner la peau ; le trocart retiré, la canule, restée en place, reçoit une seconde canule très-fine, fixée à la seringue qui porte ainsi la solution médicamenteuse au contact même du tissu cellulaire. XXXIPar suite de la manoeuvre de la vis, ple liquide ne s'épanche dans le tissu que successivement et pour ainsi dire goutte à goutte. 30 Luer, pour simplifier le procédé, remplace le trocart par une aiguilie effilée et 31creuse que l'on introduit sous la peau ; on y ajuste la seringue par juxta-position ; la tige du piston porte des degrés qui répondent chacun à la capacité d'une goutte de liquide ; une virole mobile sur cette tige permet de s'arrêter au chiffre des gouttes que l'on veut injecter.downloadModeText.vueCe liquide est ainsi projecté d'un seul mouvement, et non goutte à goutte, comme par l'appareil précédent.download 819 sur 1308
Le manuel opératoire est des plus simples : on forme un léger pli à la peau de l'endroit choisi ; on y enfonce la pointe du trocart ou de l'aiguille creuse, suivant l'instrument qu'on emploie, en ayant soin de bien pénétrer dans le tissu cellulaire sous-cutané. Quand le pli est effacé, on applique exactement la peau autour de la canule, de manière à prévenir le retour du
liquide, on introduit la seringue remplie dans la canule ou l'aiguille, et l'on fait agir le piston suivant la quantité que l'on veut injecter. Il est certain qu'il faut éviter les gros et petits vaisseaux, même, si faire se peut, les veines sous-cutanées et les ramifications nerveuses. Si on peut choisir le point où l'injection doit être pratiquée, il vaut mieux la faire à une place où un os est situé peu profondément sous la peau. Cette précaution a pour but d'éviter l'hémorrhagie légère qui se produit quelquefois, et de faciliter par la pression des doigts sur un plan résistant la diffusion de la solution médicamenteuse dans le tissu cellulaire.
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ments actifs dans l'économie (1); mais, en fait, Al. Wood, d'Edimbourg<references/»employa pratiquement le premier les sels de morphine par la méthode kpodermique. Il serait de peu d'utilité de citer tous les auteurs qui ont suivison exemple; nous mentionnerons Bertrand, de Schlangenbad (3); Courtvde Montpellier (4) ; Bell (5); Erlenmeyer (6), de Neuwied; Bois (7); et enfin-particulièrement pour les narcotiques, la thèse de mon ancien collègue etami d'internat Piedvache (8), à laquelle nous, avons fait plus d'un emprunt,>
Il convient, en outre, de dire que c'est le professeur Behier qui, dans ces
derniers temps, a le plus contribué à la vulgarisation de cette méthode,
Nous n'insistons pas sur ce point, parce que c'est surtout avec l'atropine
qu'opérait ce savant clinicien.
A propos des injections sous-cutanées des sels de morphine, nous croyonsdevoir entrer dans quelques détails sur le manuel opératoire des injectionssous-cutanées en général, qui s'appliqueront à d'autres substances, aconi-tine, atropine, colchicine, digitaline, conicine, hyosciamine, vératrine,daturine, nicotine, ergotine, acide acétique, acide cyanhydrique, etc. (voyezces motsj, ainsî"qu'aux autres alcaloïdes de l'opium. L'instrument mis en usage est la petite seringue de Pravaz, améliorée parCharrière. Elle consiste en un corps de pompe en verre, uniformément ca-libré, dans lequel se meut un piston à vis ; un tour de vis pousse au dehorsune goutte de liquide ; un demi-tour laisse échapper une demi-goutte, etc.; -de sorte qu'avec une solution parfaitement titrée, a tant par goutte, onconnaît exactement la dose de substance active injectée; unpetittrocartapour but de ponctionner la peau; le trocart retiré, la canule, restée enplace, reçoit une seconde canule très - fine, fixée à la seringue (piporte ainsi la solution médicamenteuse au contact même du tissu cellu-laire. Par suite de la manoeuvre de la vis, le liquide ne s'épanche dansletissu que successivement et pour ainsi dire goutte à goutte. Luer, poursimplifier le procédé, remplace le trocart par une aiguilie effilée et creuseque l'on introduit sous la peau; on y ajuste la seringue par juxta-position;la tige du piston porte des degrés qui répondent chacun à la capacité d'une ■goutte de liquide; une virole mobile sur cette tige permet de s'arrêter aichiffre des gouttes que l'on veut injecter. Ce liquide est ainsi projecté d'un,seul mouvement, et non goutte à goutte, comme par l'appareil précédent. Le manuel opératoire est des plus simples : on forme un léger plia»peau de l'endroit choisi; on y enfonce la pointe du trocart ou de l'aiguillecreuse, suivant l'instrument qu'on emploie, en ayant soin de bien pénétrerdans le tissu cellulaire sous-cutané. Quand le pli est effacé, on appliqueexactement la peau autour de la canule, de manière à prévenir le retour «uliquide, on introduit la seringue remplie dans la canule ou l'aiguille, et lo?fait agir le piston suivant la quantité que l'on veut injecter. Il est. certain mi'faut éviter les gros et petits vaisseaux, même, si faire se peut, les veinessous-cutanées et les ramifications nerveuses. Si on peut choisir le point onl'injection doit être pratiquée, il vaut mieux la faire à une place où un ose»situé peu profondément sous la peau. Cette précaution a pour butde™.l'hémorrhagie légère qui se produit quelquefois, et de faciliter par la Fsion des doigts sur un plan résistant la diffusion de la solution médicau»teuse dans le tissu cellulaire. _ (1) Mémoire présenté à l'Académie de médecine en 1836. (2) Edimb. med. Journal, april 1855. (3) Feuille de correspondance pour la psychentrie, 1857, p. 12.IÂ) Edimb. med. Journal, july 1058. (5) Montpellier médical, 1859, p. 289. . .. ,m W ^ (6) Die subcutanen Injectionen der Armeimitiel. Neuwied et LeipsicK, i° «i23 pages. —■" (7) Des injections narcotiques, Paris, 1864. p is ^55, (8) Etude sur les injections narcotiques sous-cutanées, thèse inaugurale. J a™,downloadModeText.vue.download 820 sur 1308 PAVOT. [791]
Le professeur Nusbaum, pour obvier à l'accident dont il a failli être vic-