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__TOC__
[526]
== Iris ==
Voir la page ''[[]]''
IRIS COMMUN ou IRIS GERMANIQUE. Iris gennanica. L.
Iris vulgaris germanica, sive sylvestris. C BAUH., TOURN. — Iris sylvesW
major. LAM. — Iris nostras. PHARM.
Iris flambe, — flambe, — iris des jardins, — glayeul bleu, — iris commun, — courra,
lirguo, — flamme.
IRIDACÉES. Fam. nat. — ÏRiArjDRiE MONOGYMIE. L.
Cette belle espèce d'iris vient spontanément dans les lieux incultes et
arides, sur les vieux murs, les toits de chaume. Elle est cultivée dans no-
jardins pour ses fleurs. Elle est vivace.
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IRIS COMMUN OU IRIS GERMANIQUE. 527
Description. — Racine : souche (rhizome) oblique, noueuse, épaisse, charnue,
blanchâtre, fournissant à sa partie inférieure beaucoup de pelites racines creuses. —
Tiges de 50 à 70 centimètres, presque simples, droites, cylindriques, glabres, nues dans
leur partie supérieure, entourées de feuilles à leur partie inférieure. — Feuilles ensi-
formes, aiguës, planes, engainantes à la base, succulentes, un peu épaisses, plus
courtes que les tiges. — Fleurs d'un bleu violet, veinées, très-grandes, deux à six au
soinmèt de la tige, la supérieure terminale, les inférieures pédonculées (avril-mai), mu-
nies à la base de bractées persistantes en forme de spathe. — Périanthe à six divisions,
dont trois extérieures renversées, munies vers leur onglet d'une raie de poils blancs ou
jaunâtres,, pétaloïdes; trois intérieures dressées, plus petites. — Trois étamines libres,
ayant leurs anthères adhérentes au bord des filets. — Style court, portant trois lanières
pétaloïdes, écliancrées, d'un violet mêlé de blanc, qui tiennent lieu de stigmate et re-
couvrent les étamines cachées entre elles et l'onglet barbu de chaque division réfléchie
iupérianthe.— Ovaire"infère, devenant plus tard un fruit ou capsule triloculaire, à
trois valves et à trois loges polyspermes.
Parties usitées.— La souche ou rhizome, improprement appelée racine.
Récolte. — On doit récolter la souche d'iris pendant l'été, en enlever l'épidémie
avec un couteau, et la faire sécher promplement et complètement en l'exposant à l'ar-
deur du soleil, à l'action du vent, et à défaut de ces moyens, à la chaleur du four.
Avec'ces précautions, on l'obtient blanche et non moisie. Elle perd une grande partie
de son activité par la dessiccation. On peut alors la réduire en poudre et s'en servir
pourrémplacer celle d'iris de Florence dans les préparations où l'odeur trop forte dé
celle-ci répugne.
[Culture.—On le propage par division des rhizomes.]
Propriétés physiques et chimiques- — Le rhizome d'iris exhale, lors-
, qu'il est frais, une odeur forte et désagréable qui se change, par la dessiccation, en une
agréable odeur de violette. Sa saveur est acre, amère, nauséeuse, légèrement styptique.
Ses principes constituants paraissent être à peu près les mêmes que ceux de l'iris jaune
et de l'officinal.
Le suc exprimé des corolles de l'iris germanique, mêlé avec de la poudre d'alun et
ttnpeu de chaux, donne une couleur verte qui sert pour peindre en miniature.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Suc frais, de 15 à 60 gr.
Viii, 120 gr. de racines pour 1/2 kilogramme
de vin, en macération pendant vingt-quatre
heures. ■ ; '
Poudre, de 1 à 2 gr., en pilules, électuaire, etc.
A L'EXTÉRIEUR. — En poudre, comme sterriuta-
toire, dentifrice, sialagogue, aromatique.
La racine d'iris germanique, à l'état frais, est purgative et émétique. A
petite dose, elle est excitante, expectorante, diurétique, anthelminthique.
.Les observations de Plater, de Rivière, de Rufl'us, de Lester et de Werl-
lioffj attestent que lé suc de la racine d'iris nostras a été employé avec
succès dans l'ascite, l'anasarque et autres hydropisies, soit primitives ou
essentielles, qu'elle peut guérir, soit symptomatiques ou liées à des lésions
organiques, où elle n'apporte qu'un soulagement résultant de l'évacuation
des sérosités. Ses succès, dans ces cas, tiennent évidemment à son action
purgative. Èttmuller employait son suc comme hydragogue, à la dose de
«4 30 gr., mêlé dans de l'eau de fenouil, du sirop de violette ou tout
autre véhicule propre à tempérer son âcreté. Rivière a guéri un individu
aueetêd'ahasarque, en lui administrant ce suc à la dose de 90 gr., associé
*4|.Sr- de manne. Brassavole et Amatus Lusitanus le prescrivaient aux
nydropiques à la dose de 120 gr., dose trop forte. Mesué le mêlait avec le
nard indien. Ghomel dit.avoir vu de bons effets de l'emploi de la racine
nrl' rrépété fréquemment, en lui associant la crème de tartre ou le cristal
Minéral; Venél le recommande étendu dans un véhicule aqueux, comme un
remède héroïque contre les infiltrations passives du tissu cellulaire. Garidel
wserve que cette racine, donnée seule, excite de violentes tranchées, mais
M va rien à craindre lorsqu'on l'associe avec le sel fixe (carbonate de
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528 IMS OFFICINAL.
Voici ce que je disais dans la première édition de cet ouvrage sur l'em-
ploi de l'iris comme drastique : « J'ai administré deux fois le suc frais de la
racine d'iris germanique dans l'hydropisie, comme drastique. Les vives
douleurs intestinales qu'elle a produites, à la dose de 40 gr., accompagnées
de vomissements et de selles abondantes, me l'ont fait, sinon abandonner
du moins-réserver pour les tempéraments lymphatiques, difficiles à émou-
voir. Nous possédons assez de purgatifs indigènes sans recourir à ceux dont
les effets sont ou incertains, ou dangereux. L'iris agit d'une manière telle-
ment directe sur la muqueuse gastro-intestinale, qu'elle y détermine un sen-
timent de chaleur acre et brûlante qui persiste encore longtemps après la
cessation des contractions de la membrane musculaire du tube digestif,
Toutefois, dans l'un des deux cas où je l'ai mis en usage, cet effet a été bien
moins prononcé, parce que j'ai eu la précaution d'étendre 40 gr. de suc
dans 150 gr. d'infusion de guimauve. De nouveaux essais me mettront peut-
être à même d'apprécier plus sûrement les avantages et les inconvénients de
ce purgatif drastique, n
Depuis, j'ai donné plusieurs fois la racine d'iris étendue dans la décoction
de guimauve, dans le bouillon de veau ou de poulet. J'administre la dose
indiquée en deux ou trois fois à une heure d'intervalle. Moyennant ces pré-
cautions et l'usage d'une boisson mucilagineuse pendant l'effet purgatif, ce
médicament irrite beaucoup moins le tube intestinal, et produit néanmoins
d'abondantes évacuations alvines.
A dose altérante, le rhizome d'iris germanique en poudre (en cet état
moins énergique) produit de bons effets dans l'asthme humide, dans la
phthisie, la coqueluche, et en général dans tous les cas où l'ipécacuank
donné à petites doses est indiqué.
Zapata (.1) a donné à manger, pendant cinquante à soixante jours, à des
scrofuleux, la racine d'iris, qu'il regarde comme un excellent remède dans
cette maladie. On a aussi préconisé cette racine dans les maladies invétérées
de la peau.
L'iris germanique forme la base d'un remède contre la rage, dont l'ab-
baye de Grand-Selve, près de Toulouse, était en possession depuis un temps
immémorial.
Montet (2) et Wauters ont proposé de substituer la racine d'iris germa-
nique à celle d'iris de Florence, qu'elle a plus d'une fois remplacée fraudu-
leusement dans le commerce.
(IRIS OFFICINAL.—IRIS DE FLORENCE (Iris Florentina, L.; Iris albaFlo-
rentina, Bauh..
On le faisait venir d'Italie; mais le mauvais état dans lequel sa racine
nous arrivait a engagé plusieurs pharmaciens à cultiver, en France, cette
plante, qui, du reste, croît spontanément en Provence, où elle est assez
rare. Dans le seul département de l'Ain, on en récolte annuellement de
1,300 à 1,600 kilogr.
Description. — Rhizome épais, noueux, blanchâtre. — Tige : hampe droite,
cylindrique, glabre. — Feuilles rares, droites, ensiformes, d'un vert glauque, plus pe-
tites que la tige. — Fleurs au nombre de une à deux, terminales, blanches, d'une odeur
suave; les subdivisions antérieures du périanlhe sont obovales, obtuses, les grau»
lames pétaloïdes du style sont légèrement crénelées.
Pai-ties usitées. — Le rhizome.
Récolte.— La même que celle de l'espèce précédente; pour qu'ils jouissent de
ses propriétés, ne recueillir que les rhizomes âgés de trois ans au moins.
(1) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. I, p. 325.
(2) Historique de l'Académie des sciences, 1772, p. 1 et 657.
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IRIS FÉTIDE. 529
Culture. — Se propage par division des rhizomes ; il aune les lieux bas et
humides.
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques.
_ Le rhizome, à l'état frais, exhale une odeur pénétrante peu agréable, qui, après
dessiccation, devient suave et rappelle celle de la violette. La saveur, d'abord amère,
acre et persistante, s'adoucit par la conservation.
La culture en France n'a pas fait perdre à l'iris de Florence sa constitution chimique
propre. — Stan. Martin (1) a constaté dans le nôtre, comme Vogel l'avait fait pour
teotique, de la gomme, un extrait brun, de la fécule amylacée, de l'huile grasse amère,
acre; de l'huile volatile, ayant la forme de paillettes blanches (pouvant être représentée
parÇ8HsO); des fibres végétales. — Stan. Martin a rencontré en plus une matière rési-
neuse qui a beaucoup de l'aspect physique de la glu du houx.
La parfumerie utilise le parfum des rhizomes et extrait de deux manières le résinoïde
.ai'omatlque: la distillation aqueuse et la distillation alcoolique.
Les fumeurs, afin de faire perdre à leur haleine l'odeur du tabac, mâchent quelques
fragments de rhizome d'iris.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
4 L'INTÉRIEUR.— En substance, 15 à 30 centigr.
pour les enfants, 13 décigr. à 4 gr. pour les
adultes.
Suc frais, comme purgatif, 32 à 64 gr.
A L'EXTÉRIEUR. —En poudre; sous forme de
pois (pois d'iris), pour entretenir la suppu-
ration des cautères. — Il existe des diamè-
tres différents gradués du n° 0 au n° 24.
On falsifie quelquefois les pois d'iris avec les marrons d'Inde ; le sulfate de fer colore
en rose les pois d'iris, ce qui n'arrive pas pour les autres substances.
Les rhizomes du commerce se présentent sous la forme de morceaux cylindriques
aplatis, tuberculeux, d'un blanc rosé.
Le rhizome d'iris officinal partage les propriétés de celui de l'iris germa-
nique. Il serait nécessaire d'étudier l'action de ses principes actifs, dont
l'un, l'huile volatile, a été considéré comme toxique (Caventou et Che-
vallier).
La réputation que cette espèce s'est acquise est basée sur l'emploi de son
rhizome, tourné en petite boule, sous le nom de pois à cautère, pour-entre-
tenir ces exutoires. Ses effets avantageux sont dus, en partie, aune action
excitante, qui détermine et favorise la suppuration, et en partie à son gon-
flement, qui va jusqu'à doubler presque son volume.)
IRIS FÉTIDE. — IRIS GIGOT , GLAYETJL PUANT , SPATULE , PETIT GLAYETJL ,
6UYEDL SAUVAGE (Iris foetidissima, L.; Gladiolus foetidus, C. Bauh.; Spatula
fxtida, Diosc).
Cet iris croît dans les bois, au bord des chemins. Il diffère peu de l'iris
germanique.
Description. — Racine médiocrement tubéreuse, chargée de fibres longues et
nombreuses. — Tige de 40 à 60 centimètres, anguleuse d'un côté, pluriflore.— Feuilles
Wsrçoriaces, les radicales nombreuses, lancéolées, assez larges, plus longues que la
tige, exhalant par le frottement une odeur fétide. — Fleurs bleuâtres, veinées, plus pe-
tites que dans l'iris germanique ; périanthe externe ne présentant pas non plus de poils
Parties usitées. — La racine, les semences.
Kécoltë,— La même que celle de l'iris germanique.
[Culture. — Gomme le précédent.]
.Propriétés physiques et chimiques. — Toute la plante répand une
wiir très-fétide. Les semences et les racines sont très-âcres et nauséeuses. Ces der-
nières contiennent: une huile volatile excessivement acre, de la résine, une matière
™re, une matière colorante, une matière sucrée, de la gomme, un acide libre, de la
™e, des sels, du ligneux. (Lecanu.)— L'huile volatile paraît être le principe le plus
act'i; viennent ensuite les matières résineuse et amère.
W Bulleiin de thérapeutique, 1863, t. LXV, p. 361.
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530 IRIS JAUNE.
Les anciens employaient les capsules de cet iris pour teindre en pourpre et en cra-
moisi, on se servait du lait, suivant Yitruve, pour retirer cette teinture.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
Le suc se prescrit à la dose de 2 à 4 gr. On
peut, d'après Roques, aller jusqu'à 30 gr.
.Ce suc se prend dans l'eau miellée ou l'in-
fusion de racine de guimauve.
La' décoction de la racine ou de la semence
se donne à la dose de 15 à 30 gr. par kilo-
gramme d'eau; la racine sèche pulvérisée i
celle de 4 à 8 gr. pour 1 kilogr, devin
blanc, comme altérant.
La racine d'iris fétide est stimulante et purgative, ainsi que les semences.
On les a considérées comme hydragogues, diurétiques, sédatives, anti-
spasmodiques, apéritives. Tout ce que nous ayons dit des propriétés de la
racine de l'iris germanique est applicable à celle de l'iris fétide. Ce qu'il y
a de mieux constaté, ce sont ses propriétés hydragogues. J'ai vu des '
paysans prendre le suc de cette racine (12 gr.) contre l'hydropisie, qu'elle a
souvent réussi à dissiper. On l'a conseillée dans les scrofules. L'impression
manifeste que cette racine exerce sur le système nerveux par sa fétidité a
pu, comme la plupart des substances fétides, la faire employer avec avan-
tage dans l'hystérie. Bourgeois (l).en administrait souvent la décoction en
bain chaud dans l'atrophie des membres. La racine sèche, ayant perdu une
grande partie de ses propriétés, peut être donnée comme diurétique, fon-
dante, emménagogue, etc.
IRIS JAUNE.—IRIS DES MARAIS, IRIS FAUX ACORE, IRIS GLAÏEUL, ACOHE
ADULTÉRIN, FLAMME BATARDE, GLAÏEUL DES MARAIS, FLAMME D'EAU (Irispmith
acorus, L.; acorus adulterinus, C. Bauh.; Iris paluslris lutea, Tourn.).
Cette espèce d'iris croît dans les lieux aquatiques, sur le bord des étangs,
des rivières et des fossés, où ses fleurs jaunes la font aisément remarquer,
Description.— Racine: souche charnue, tubéreuse, horizontale, garnie de
grosses fibres cylindriques. — Tige de 50 à 90 centimètres, rameuse, pluriflore, un peu
fléchie en zig-zag aux noeuds, où les feuilles s'engaînent. — Feuilles radicales égalant
environ la longueur de la tige, toutes ensiformes. — Fleurs jaunes au sommet de la
tige ou des rameaux; spathes et bractées lancéolées-aiguës (juin-juillet). Divisions du
périanthe ne présentant pas de poils au milieu comme dans l'iris germanique. -
Stigmates oblongs, élargis au sommet, à lobes incisés, denticulés.
Propriétés physiques et chimiques. — La racine, seule partie usitée,
exhale dans l'état frais une odeur de marais qui se dissipe par la dessiccation; alors elle
est inodore, styptique : son astringence est même accompagnée d'une certaine âcreté,
Elle contient une matière extractive brune, une huile grasse, acre et amère, et une
huile volatile qui se concrète en lames brillantes. Elle contient une plus grande propor-
tion de principe astringent que les autres iris; sa décoction lui doit la propriété de se
colorer en noir par le sulfate de fer. Cette racine, bouillie avec de la limaille de fer, sert
aux montagnards de l'Ecosse pour faire de l'encre. —William Skrimsliire a présenté les
graines de cette plante comme pouvant remplacer le café. Ces graines acquièrent par la
torréfaction un parfum qui a, dit-on, plus d'analogie avec ce dernier que toûles les
graines qu'on a jusqu'à présent tenté de lui substituer (2).
La racine d'iris des marais, lorsqu'elle est récente, est au moins aussi ac-
tive que celle des espèces précédentes. Ramsay, Plater, et d'autres auteurs,
ont eu à se louer de son emploi contre l'anasarque et l'ascite. Etmullerla
mise en usage comme vermifuge, et Blair, au rapport de Murray, attribuait
au suc qu'elle fournit de bons effets contre les scrofules. Cette racine, a la
fois tonique, astringente et purgative, selon la dose à laquelle on l'admi-
nistre et l'état des organes soumis à son action, peut, en effet, être unie
dans les diverses maladies que nous venons de citer; mais peut-on admett
(1) In Flore médicale, vol. IV, art. IRIS. ,,. •.,„».
(2) Voyez, dans les Annales de chimie, t. LXXVIII, p. 95, l'Examen de la graine « *«s t0
parée au café; par Bouillon-Lagrange.
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IVRAIE. 531.
son efficacité (quand elle est sèche) dans la diarrhée et la dysenterie, contre '
lesquelles on l'a préconisée, sans préciser les circonstances où elle convient
etcellesoù elle pourrait être nuisible? Si son usage est contre-indiqué dans
l'état aigu de ces affections, il ne l'est peut-être pas moins parfois dans l'état
chronique. Dans ce dernier cas, en effet, il est plus difficile de juger de
l'opportunité d'une médication astringente que ne le pensent ces praticiens
routiniers qui, prenant leur aveugle empirisme pour de l'expérience,
trouventtoujours avec facilité dans la matière médicale un remède, contre
chape maladie, et dans chaque remède un spécifique.
Le 'suc de la racine d'iris jaune, introduit dans les narines, irrite vive-
ment'là membrane pituitaire, produit de l'ardeur dans les fosses nasales,
léptïarynx, et détermine un écoulement abondant de mucosités par le nez.
Armstrorig dit que cet effet a dissipé des céphalalgies opiniâtres et des
odontalgies qui avaient résisté à tous les autres moyens. J'en ai retiré de
grands avantages dans un cas d'amaurose commençante, chez un sujet
d'une constitution délicate et d'un tempérament nerveux. C'est un moyen à
employer en pareil cas, mais après s'être assuré qu'il n'existe point de con-
gestion sanguine au cerveau, et lorsque les moyens généraux indiqués ont
été mis en usage. Vicat dit que ce suc est si actif que, si on l'applique sur
une dent malade, il en détruit sur-le-champ la sensibilité.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Impératoire (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Impératoire
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|nomcourtsuivant=Ivraie
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__TOC__
[526]
== Iris ==
Voir la page ''[[]]''
IRIS COMMUN ou IRIS GERMANIQUE. Iris gennanica. L.
Iris vulgaris germanica, sive sylvestris. C BAUH., TOURN. — Iris sylvesW
major. LAM. — Iris nostras. PHARM.
Iris flambe, — flambe, — iris des jardins, — glayeul bleu, — iris commun, — courra,
lirguo, — flamme.
IRIDACÉES. Fam. nat. — ÏRiArjDRiE MONOGYMIE. L.
Cette belle espèce d'iris vient spontanément dans les lieux incultes et
arides, sur les vieux murs, les toits de chaume. Elle est cultivée dans no-
jardins pour ses fleurs. Elle est vivace.
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IRIS COMMUN OU IRIS GERMANIQUE. 527
Description. — Racine : souche (rhizome) oblique, noueuse, épaisse, charnue,
blanchâtre, fournissant à sa partie inférieure beaucoup de pelites racines creuses. —
Tiges de 50 à 70 centimètres, presque simples, droites, cylindriques, glabres, nues dans
leur partie supérieure, entourées de feuilles à leur partie inférieure. — Feuilles ensi-
formes, aiguës, planes, engainantes à la base, succulentes, un peu épaisses, plus
courtes que les tiges. — Fleurs d'un bleu violet, veinées, très-grandes, deux à six au
soinmèt de la tige, la supérieure terminale, les inférieures pédonculées (avril-mai), mu-
nies à la base de bractées persistantes en forme de spathe. — Périanthe à six divisions,
dont trois extérieures renversées, munies vers leur onglet d'une raie de poils blancs ou
jaunâtres,, pétaloïdes; trois intérieures dressées, plus petites. — Trois étamines libres,
ayant leurs anthères adhérentes au bord des filets. — Style court, portant trois lanières
pétaloïdes, écliancrées, d'un violet mêlé de blanc, qui tiennent lieu de stigmate et re-
couvrent les étamines cachées entre elles et l'onglet barbu de chaque division réfléchie
iupérianthe.— Ovaire"infère, devenant plus tard un fruit ou capsule triloculaire, à
trois valves et à trois loges polyspermes.
Parties usitées.— La souche ou rhizome, improprement appelée racine.
Récolte. — On doit récolter la souche d'iris pendant l'été, en enlever l'épidémie
avec un couteau, et la faire sécher promplement et complètement en l'exposant à l'ar-
deur du soleil, à l'action du vent, et à défaut de ces moyens, à la chaleur du four.
Avec'ces précautions, on l'obtient blanche et non moisie. Elle perd une grande partie
de son activité par la dessiccation. On peut alors la réduire en poudre et s'en servir
pourrémplacer celle d'iris de Florence dans les préparations où l'odeur trop forte dé
celle-ci répugne.
[Culture.—On le propage par division des rhizomes.]
Propriétés physiques et chimiques- — Le rhizome d'iris exhale, lors-
, qu'il est frais, une odeur forte et désagréable qui se change, par la dessiccation, en une
agréable odeur de violette. Sa saveur est acre, amère, nauséeuse, légèrement styptique.
Ses principes constituants paraissent être à peu près les mêmes que ceux de l'iris jaune
et de l'officinal.
Le suc exprimé des corolles de l'iris germanique, mêlé avec de la poudre d'alun et
ttnpeu de chaux, donne une couleur verte qui sert pour peindre en miniature.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Suc frais, de 15 à 60 gr.
Viii, 120 gr. de racines pour 1/2 kilogramme
de vin, en macération pendant vingt-quatre
heures. ■ ; '
Poudre, de 1 à 2 gr., en pilules, électuaire, etc.
A L'EXTÉRIEUR. — En poudre, comme sterriuta-
toire, dentifrice, sialagogue, aromatique.
La racine d'iris germanique, à l'état frais, est purgative et émétique. A
petite dose, elle est excitante, expectorante, diurétique, anthelminthique.
.Les observations de Plater, de Rivière, de Rufl'us, de Lester et de Werl-
lioffj attestent que lé suc de la racine d'iris nostras a été employé avec
succès dans l'ascite, l'anasarque et autres hydropisies, soit primitives ou
essentielles, qu'elle peut guérir, soit symptomatiques ou liées à des lésions
organiques, où elle n'apporte qu'un soulagement résultant de l'évacuation
des sérosités. Ses succès, dans ces cas, tiennent évidemment à son action
purgative. Èttmuller employait son suc comme hydragogue, à la dose de
«4 30 gr., mêlé dans de l'eau de fenouil, du sirop de violette ou tout
autre véhicule propre à tempérer son âcreté. Rivière a guéri un individu
aueetêd'ahasarque, en lui administrant ce suc à la dose de 90 gr., associé
*4|.Sr- de manne. Brassavole et Amatus Lusitanus le prescrivaient aux
nydropiques à la dose de 120 gr., dose trop forte. Mesué le mêlait avec le
nard indien. Ghomel dit.avoir vu de bons effets de l'emploi de la racine
nrl' rrépété fréquemment, en lui associant la crème de tartre ou le cristal
Minéral; Venél le recommande étendu dans un véhicule aqueux, comme un
remède héroïque contre les infiltrations passives du tissu cellulaire. Garidel
wserve que cette racine, donnée seule, excite de violentes tranchées, mais
M va rien à craindre lorsqu'on l'associe avec le sel fixe (carbonate de
downloadModeText.vue.download 557 sur 1308
528 IMS OFFICINAL.
Voici ce que je disais dans la première édition de cet ouvrage sur l'em-
ploi de l'iris comme drastique : « J'ai administré deux fois le suc frais de la
racine d'iris germanique dans l'hydropisie, comme drastique. Les vives
douleurs intestinales qu'elle a produites, à la dose de 40 gr., accompagnées
de vomissements et de selles abondantes, me l'ont fait, sinon abandonner
du moins-réserver pour les tempéraments lymphatiques, difficiles à émou-
voir. Nous possédons assez de purgatifs indigènes sans recourir à ceux dont
les effets sont ou incertains, ou dangereux. L'iris agit d'une manière telle-
ment directe sur la muqueuse gastro-intestinale, qu'elle y détermine un sen-
timent de chaleur acre et brûlante qui persiste encore longtemps après la
cessation des contractions de la membrane musculaire du tube digestif,
Toutefois, dans l'un des deux cas où je l'ai mis en usage, cet effet a été bien
moins prononcé, parce que j'ai eu la précaution d'étendre 40 gr. de suc
dans 150 gr. d'infusion de guimauve. De nouveaux essais me mettront peut-
être à même d'apprécier plus sûrement les avantages et les inconvénients de
ce purgatif drastique, n
Depuis, j'ai donné plusieurs fois la racine d'iris étendue dans la décoction
de guimauve, dans le bouillon de veau ou de poulet. J'administre la dose
indiquée en deux ou trois fois à une heure d'intervalle. Moyennant ces pré-
cautions et l'usage d'une boisson mucilagineuse pendant l'effet purgatif, ce
médicament irrite beaucoup moins le tube intestinal, et produit néanmoins
d'abondantes évacuations alvines.
A dose altérante, le rhizome d'iris germanique en poudre (en cet état
moins énergique) produit de bons effets dans l'asthme humide, dans la
phthisie, la coqueluche, et en général dans tous les cas où l'ipécacuank
donné à petites doses est indiqué.
Zapata (.1) a donné à manger, pendant cinquante à soixante jours, à des
scrofuleux, la racine d'iris, qu'il regarde comme un excellent remède dans
cette maladie. On a aussi préconisé cette racine dans les maladies invétérées
de la peau.
L'iris germanique forme la base d'un remède contre la rage, dont l'ab-
baye de Grand-Selve, près de Toulouse, était en possession depuis un temps
immémorial.
Montet (2) et Wauters ont proposé de substituer la racine d'iris germa-
nique à celle d'iris de Florence, qu'elle a plus d'une fois remplacée fraudu-
leusement dans le commerce.
(IRIS OFFICINAL.—IRIS DE FLORENCE (Iris Florentina, L.; Iris albaFlo-
rentina, Bauh..
On le faisait venir d'Italie; mais le mauvais état dans lequel sa racine
nous arrivait a engagé plusieurs pharmaciens à cultiver, en France, cette
plante, qui, du reste, croît spontanément en Provence, où elle est assez
rare. Dans le seul département de l'Ain, on en récolte annuellement de
1,300 à 1,600 kilogr.
Description. — Rhizome épais, noueux, blanchâtre. — Tige : hampe droite,
cylindrique, glabre. — Feuilles rares, droites, ensiformes, d'un vert glauque, plus pe-
tites que la tige. — Fleurs au nombre de une à deux, terminales, blanches, d'une odeur
suave; les subdivisions antérieures du périanlhe sont obovales, obtuses, les grau»
lames pétaloïdes du style sont légèrement crénelées.
Pai-ties usitées. — Le rhizome.
Récolte.— La même que celle de l'espèce précédente; pour qu'ils jouissent de
ses propriétés, ne recueillir que les rhizomes âgés de trois ans au moins.
(1) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. I, p. 325.
(2) Historique de l'Académie des sciences, 1772, p. 1 et 657.
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IRIS FÉTIDE. 529
Culture. — Se propage par division des rhizomes ; il aune les lieux bas et
humides.
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques.
_ Le rhizome, à l'état frais, exhale une odeur pénétrante peu agréable, qui, après
dessiccation, devient suave et rappelle celle de la violette. La saveur, d'abord amère,
acre et persistante, s'adoucit par la conservation.
La culture en France n'a pas fait perdre à l'iris de Florence sa constitution chimique
propre. — Stan. Martin (1) a constaté dans le nôtre, comme Vogel l'avait fait pour
teotique, de la gomme, un extrait brun, de la fécule amylacée, de l'huile grasse amère,
acre; de l'huile volatile, ayant la forme de paillettes blanches (pouvant être représentée
parÇ8HsO); des fibres végétales. — Stan. Martin a rencontré en plus une matière rési-
neuse qui a beaucoup de l'aspect physique de la glu du houx.
La parfumerie utilise le parfum des rhizomes et extrait de deux manières le résinoïde
.ai'omatlque: la distillation aqueuse et la distillation alcoolique.
Les fumeurs, afin de faire perdre à leur haleine l'odeur du tabac, mâchent quelques
fragments de rhizome d'iris.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
4 L'INTÉRIEUR.— En substance, 15 à 30 centigr.
pour les enfants, 13 décigr. à 4 gr. pour les
adultes.
Suc frais, comme purgatif, 32 à 64 gr.
A L'EXTÉRIEUR. —En poudre; sous forme de
pois (pois d'iris), pour entretenir la suppu-
ration des cautères. — Il existe des diamè-
tres différents gradués du n° 0 au n° 24.
On falsifie quelquefois les pois d'iris avec les marrons d'Inde ; le sulfate de fer colore
en rose les pois d'iris, ce qui n'arrive pas pour les autres substances.
Les rhizomes du commerce se présentent sous la forme de morceaux cylindriques
aplatis, tuberculeux, d'un blanc rosé.
Le rhizome d'iris officinal partage les propriétés de celui de l'iris germa-
nique. Il serait nécessaire d'étudier l'action de ses principes actifs, dont
l'un, l'huile volatile, a été considéré comme toxique (Caventou et Che-
vallier).
La réputation que cette espèce s'est acquise est basée sur l'emploi de son
rhizome, tourné en petite boule, sous le nom de pois à cautère, pour-entre-
tenir ces exutoires. Ses effets avantageux sont dus, en partie, aune action
excitante, qui détermine et favorise la suppuration, et en partie à son gon-
flement, qui va jusqu'à doubler presque son volume.)
IRIS FÉTIDE. — IRIS GIGOT , GLAYETJL PUANT , SPATULE , PETIT GLAYETJL ,
6UYEDL SAUVAGE (Iris foetidissima, L.; Gladiolus foetidus, C. Bauh.; Spatula
fxtida, Diosc).
Cet iris croît dans les bois, au bord des chemins. Il diffère peu de l'iris
germanique.
Description. — Racine médiocrement tubéreuse, chargée de fibres longues et
nombreuses. — Tige de 40 à 60 centimètres, anguleuse d'un côté, pluriflore.— Feuilles
Wsrçoriaces, les radicales nombreuses, lancéolées, assez larges, plus longues que la
tige, exhalant par le frottement une odeur fétide. — Fleurs bleuâtres, veinées, plus pe-
tites que dans l'iris germanique ; périanthe externe ne présentant pas non plus de poils
Parties usitées. — La racine, les semences.
Kécoltë,— La même que celle de l'iris germanique.
[Culture. — Gomme le précédent.]
.Propriétés physiques et chimiques. — Toute la plante répand une
wiir très-fétide. Les semences et les racines sont très-âcres et nauséeuses. Ces der-
nières contiennent: une huile volatile excessivement acre, de la résine, une matière
™re, une matière colorante, une matière sucrée, de la gomme, un acide libre, de la
™e, des sels, du ligneux. (Lecanu.)— L'huile volatile paraît être le principe le plus
act'i; viennent ensuite les matières résineuse et amère.
W Bulleiin de thérapeutique, 1863, t. LXV, p. 361.
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530 IRIS JAUNE.
Les anciens employaient les capsules de cet iris pour teindre en pourpre et en cra-
moisi, on se servait du lait, suivant Yitruve, pour retirer cette teinture.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
Le suc se prescrit à la dose de 2 à 4 gr. On
peut, d'après Roques, aller jusqu'à 30 gr.
.Ce suc se prend dans l'eau miellée ou l'in-
fusion de racine de guimauve.
La' décoction de la racine ou de la semence
se donne à la dose de 15 à 30 gr. par kilo-
gramme d'eau; la racine sèche pulvérisée i
celle de 4 à 8 gr. pour 1 kilogr, devin
blanc, comme altérant.
La racine d'iris fétide est stimulante et purgative, ainsi que les semences.
On les a considérées comme hydragogues, diurétiques, sédatives, anti-
spasmodiques, apéritives. Tout ce que nous ayons dit des propriétés de la
racine de l'iris germanique est applicable à celle de l'iris fétide. Ce qu'il y
a de mieux constaté, ce sont ses propriétés hydragogues. J'ai vu des '
paysans prendre le suc de cette racine (12 gr.) contre l'hydropisie, qu'elle a
souvent réussi à dissiper. On l'a conseillée dans les scrofules. L'impression
manifeste que cette racine exerce sur le système nerveux par sa fétidité a
pu, comme la plupart des substances fétides, la faire employer avec avan-
tage dans l'hystérie. Bourgeois (l).en administrait souvent la décoction en
bain chaud dans l'atrophie des membres. La racine sèche, ayant perdu une
grande partie de ses propriétés, peut être donnée comme diurétique, fon-
dante, emménagogue, etc.
IRIS JAUNE.—IRIS DES MARAIS, IRIS FAUX ACORE, IRIS GLAÏEUL, ACOHE
ADULTÉRIN, FLAMME BATARDE, GLAÏEUL DES MARAIS, FLAMME D'EAU (Irispmith
acorus, L.; acorus adulterinus, C. Bauh.; Iris paluslris lutea, Tourn.).
Cette espèce d'iris croît dans les lieux aquatiques, sur le bord des étangs,
des rivières et des fossés, où ses fleurs jaunes la font aisément remarquer,
Description.— Racine: souche charnue, tubéreuse, horizontale, garnie de
grosses fibres cylindriques. — Tige de 50 à 90 centimètres, rameuse, pluriflore, un peu
fléchie en zig-zag aux noeuds, où les feuilles s'engaînent. — Feuilles radicales égalant
environ la longueur de la tige, toutes ensiformes. — Fleurs jaunes au sommet de la
tige ou des rameaux; spathes et bractées lancéolées-aiguës (juin-juillet). Divisions du
périanthe ne présentant pas de poils au milieu comme dans l'iris germanique. -
Stigmates oblongs, élargis au sommet, à lobes incisés, denticulés.
Propriétés physiques et chimiques. — La racine, seule partie usitée,
exhale dans l'état frais une odeur de marais qui se dissipe par la dessiccation; alors elle
est inodore, styptique : son astringence est même accompagnée d'une certaine âcreté,
Elle contient une matière extractive brune, une huile grasse, acre et amère, et une
huile volatile qui se concrète en lames brillantes. Elle contient une plus grande propor-
tion de principe astringent que les autres iris; sa décoction lui doit la propriété de se
colorer en noir par le sulfate de fer. Cette racine, bouillie avec de la limaille de fer, sert
aux montagnards de l'Ecosse pour faire de l'encre. —William Skrimsliire a présenté les
graines de cette plante comme pouvant remplacer le café. Ces graines acquièrent par la
torréfaction un parfum qui a, dit-on, plus d'analogie avec ce dernier que toûles les
graines qu'on a jusqu'à présent tenté de lui substituer (2).
La racine d'iris des marais, lorsqu'elle est récente, est au moins aussi ac-
tive que celle des espèces précédentes. Ramsay, Plater, et d'autres auteurs,
ont eu à se louer de son emploi contre l'anasarque et l'ascite. Etmullerla
mise en usage comme vermifuge, et Blair, au rapport de Murray, attribuait
au suc qu'elle fournit de bons effets contre les scrofules. Cette racine, a la
fois tonique, astringente et purgative, selon la dose à laquelle on l'admi-
nistre et l'état des organes soumis à son action, peut, en effet, être unie
dans les diverses maladies que nous venons de citer; mais peut-on admett
(1) In Flore médicale, vol. IV, art. IRIS. ,,. •.,„».
(2) Voyez, dans les Annales de chimie, t. LXXVIII, p. 95, l'Examen de la graine « *«s t0
parée au café; par Bouillon-Lagrange.
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IVRAIE. 531.
son efficacité (quand elle est sèche) dans la diarrhée et la dysenterie, contre '
lesquelles on l'a préconisée, sans préciser les circonstances où elle convient
etcellesoù elle pourrait être nuisible? Si son usage est contre-indiqué dans
l'état aigu de ces affections, il ne l'est peut-être pas moins parfois dans l'état
chronique. Dans ce dernier cas, en effet, il est plus difficile de juger de
l'opportunité d'une médication astringente que ne le pensent ces praticiens
routiniers qui, prenant leur aveugle empirisme pour de l'expérience,
trouventtoujours avec facilité dans la matière médicale un remède, contre
chape maladie, et dans chaque remède un spécifique.
Le 'suc de la racine d'iris jaune, introduit dans les narines, irrite vive-
ment'là membrane pituitaire, produit de l'ardeur dans les fosses nasales,
léptïarynx, et détermine un écoulement abondant de mucosités par le nez.
Armstrorig dit que cet effet a dissipé des céphalalgies opiniâtres et des
odontalgies qui avaient résisté à tous les autres moyens. J'en ai retiré de
grands avantages dans un cas d'amaurose commençante, chez un sujet
d'une constitution délicate et d'un tempérament nerveux. C'est un moyen à
employer en pareil cas, mais après s'être assuré qu'il n'existe point de con-
gestion sanguine au cerveau, et lorsque les moyens généraux indiqués ont
été mis en usage. Vicat dit que ce suc est si actif que, si on l'applique sur
une dent malade, il en détruit sur-le-champ la sensibilité.
[[Catégorie:Cazin 1868]]