957
modifications
Modifications
retours paragraphes, Ok
EFFETS TOXIQUES. — La belladone est un poison narcotico-âcre.
Avant de parler des effets de ce poison chez l'homme, nous devons faire connaître ceux qu'il produit chez les animaux. Si l'on en croit Giacomini, les chèvres paraissent pouvoir prendre impunément cette plante. Un lapin fut nourri de belladone pendant trente jours sans en éprouver le moindre effet, même sans dilatation des pupilles (1). (Cl. Bernard s'est élevé avec force contre cette idée d'immunité acceptée sans contrôle sérieux, et qui a cours depuis trop longtemps dans la science. Mon compatriote, ami et ancien collègue Lemattre, dans son mémoire sur les alcaloïdes des solanées, couronné par l’Institut, s'exprime s’exprime ainsi à ce sujet : « Les animaux dont il est question ont toujours l'estomac l’estomac rempli d'aliments Lorsqu'un d’aliments….. Lorsqu’un principe toxique vient au centre de ce bol alimentaire, l'absorption-l’absorption s'en fait lentement (la lenteur de l'élimination le prouve), et la quantité de principe actif qui se trouve à un moment donné dans le sang est trop minime pour empoisonner (2). » —Une — Une injection dans la jugulaire de 0.08 de sulfate d'atropine d’atropine tue un lapin en cinq minutes, et l'urine donne, avec l'iodure mercuro-potassique, un précipité blanc. Les lapins qui ont vécu un mois de belladone ont trouvé dans cette plante des matériaux nutritifs suffisants à l'entretien de leur vie.)
Suivant Flourens, la belladone rend les oiseaux aveugles. Orfila a fait avaler trente baies de belladone à un petit chien qui n'en éprouva rien. D'autres chiens, soumis par ce médecin à l'action de l'extrait aqueux de cette plante, périrent empoisonnés. L'action du poison fut plus intense et plus prompte lorsqu'il fut injecté dans les veines que lorsqu'il fut appliqué sur le tissu cellulaire ou introduit dans l'estomac. Dans le cas d'ingestion du poison dans l'estomac, cet organe ne présenta que peu ou point d'inflammation. Les autres altérations ne sont pas assez remarquables pour rendre compte du mode d'action du poison.
Le vin coloré par ce fruit a donné lieu à l'empoisonnement : Ferrein en cite des exemples. Boucher (3) a réuni les cas cités dans les anciens auteurs botaniques. Bulliard rapporte le fait de quatorze enfants de la Pitié qui s'empoisonnèrent au Jardin du Roi, en 1773, avec les baies de belladone. L'exemple le plus remarquable est celui de cent cinquante soldats français qui furent victimes d'une semblable méprise (4).
On lit dans le ''Bulletin des sciences médicales de Férussac '' (5) deux faits qui tendent à prouver que ces fruits ne sont toxiques qu'à une dose un peu élevée. Selon Gigault (6); de Pont-Croix, en Bretagne, les paysans mangent les fruits de la belladone, qu'ils qu’ils appellent guignes de côte, et depuis trente ans
_______________________
(1) ''Journal de pharmacie'', t. X, p*. 85.
(2) ''Archives générales de médecine'', juillet 1865.
(3) ''Ancien Journal de médecine'', t. XXIV, p. 310.
(4) Gaultier de Claubry, ''Journal général de médecine'', t. XLVIII.
(5) Tome I, p. 160.
(6) ''Journa de chimie médicale'', t. IV, p. 390.
[146]
Debreyne (1), qui regarde la belladone comme la plus précieuse de toutesles plantes indigènes de France, est le médecin qui, de nos jours, a obtenules résultats les plus nombreux et les plus certains de l'usage l’usage de cette plantedans les névroses, et notamment dans l'épilepsiel’épilepsie. Il a administré ce médi-cament médicament à plus de deux cents épileptiques, et pas une seule fois sans obtenirquelque effet avantageux. Des malades qui avaient des accès tous les joursont fini par ne plus en avoir, qu'à qu’à de longs intervalles ; d'autresd’autres, qui enavaient moins fréquemment, ont obtenu une amélioration notable ; enfin,plusieurs ont été guéris complètement. Suivant ce praticien, les effets dumédicament sont surtout marqués chez les épileptiques dont les accès sonttrès-fréquents et même journaliers. Il faut en continuer longtemps l'usage.
Blache et Trousseau (2) ont adopté le mode d'administration d’administration suivant delàbelladone contre l'épilepsie l’épilepsie : Extrait de belladone, poudre de belladone, dechaque 1 centigr. pour une pilule. Le premier mois, le malade prend unepilule ainsi composée, le soir en se couchant. Le deuxième mois, deuxpilules au lieu d'uned’une; le troisième mois, trois pilules; le quatrième, quatre,toujours à la fois, quel qu'en qu’en soit le nombre. Si la dose du médicamentparaît trop élevée, trouble la vision, produit un sentiment d'âcreté d’âcreté à lagorge, on rétrograde et on n'augmente n’augmente la dose que tous les deux mois. Onarrive ainsi au bout de l'année l’année au chiffre de sept ou huit pilules chaque soir,et on apprécie alors l'influence de la médication. Lorsqu'après Lorsqu’après un an detraitement vous constatez une diminution dans la force et le nombre desattaques, une modification heureuse dans la forme, vous insistez sur l'em-ploi l’emploi de la belladone pendant deux, trois ou quatre ans de suite, en augmen-tant augmentant tous les deux ou trois mois la quantité du médicament d'un centi-grammed’un centigramme, jusqu'à dose intolérable. Quand on a obtenu la cessation entièredes attaques, on suspend la médication et on la reprend pendant quinzejours; puis on laisse deux mois de repos, suivis de deux mois de traite-menttraitement ; et ainsi de suite, en augmentant progressivement ces intervalles,mais sans jamais abandonner l'usage l’usage de la belladone d'une d’une manière absolue,Sur cent cinquante malades traités de cette manière, Trousseau en a guérivingt.
On peut conclure de tous les faits que nous venons de rapporter, que la belladone diminue souvent la fréquence et l'intensité des attaques d'épilepsie, et que dans quelques cas, lorsqu'elle est essentielle, elle la guérit complètement. Il est des sujets chez lesquels elle est évidemment nulle ou nuisible : « Nous avons vu, dit Debreyne, sous l'influence de cette solanée, tout héroïque qu'elle est, les accès augmenter chez une femme qui était épileptique depuis près de vingt ans. Il a fallu absolument y renoncer. »
Suivant Hufeland l'usage l’usage à trop forte dose ou trop longtemps prolongé dela belladone, pourrait, dans certains cas, transformer l'épilepsie en imbé-cillitéimbécillité.
CONVULSIONS. — Bergius, Stoll, Lallemand (3) ont traité avec succès, à l*aidcde la belladone, des affections convulsives violentes et qui avaient résisteà tous les autres antispasmodiques. Le professeur Chaussier combattait teconvulsions qui arrivent pendant l'accouchement l’accouchement par des onctions de pom-made pommade de belladone sur le col utérin.
(1) Thérapeutique appliquée, p. 11.
BELLADONE. 147
les vingt-quatre heures chez les enfants atteints de convulsions; il donne enmême temps le sirop d'éther d’éther à celle de 15 à 20 gr. ; il fait aussi frictionnerles gencives avec une solution légère d'extrait d’extrait de belladone, quand la den-tition dentition est la cause des convulsions. Tout en combattant le phénomène con-vulsionconvulsion, on doit s'occuper s’occuper des causes. Aux convulsions vermineuses onoppose les anthelmintiques, à celles qui tiennent aune constipation opiniâtre,à une surcharge gastrique, l'administration l’administration des lavements, des purgatifs, etc.« Nous avons eu à nous louer, disent Trousseau et Pidoux, de la belladonedans le traitement des maladies convulsives, mais surtout dans celui del'éclampsiedes l’éclampsies enfants et des femmes en couches; nous ne comptons guèresur ce moyen au début des convulsions; mais lorsqu'elles lorsqu’elles se renouvellentplusieurs fois par jour et plusieurs jours de suite, la belladone, administréeà faible dose, amène quelquefois des résultats inespérés. C'est C’est surtout dansles convulsions épileptiformes, unilatérales ou partielles que nous avonseu à nous louer de l'administration l’administration de la belladone, bien entendu lors-que lorsque ces convulsions n'étaient n’étaient pas symptomatiques d'une d’une grave lésion orga-niqueorganique.
TÉTANOS, TBISMUS. — Suivant Debreyne, la belladone doit être considé-rée comme le meilleur remède à opposer aux affections tétaniques.—Vial (1)cite trois cas de guérison par ce médicament. Ce médecin prescrit la poudrefraîche à la dose de 10 à 20 centigr., suivant l'effet l’effet du remède et l'âge l’âge dumalade : il conseille en même temps les fomentations ou les frictions avecune solution belladonée. — Besse (2) a vu un cas de tétanos traumati-quetraumatique, rebelle à l'opium l’opium et au musc, céder rapidement aux frictions faites surles muscles contractés avec la teinture de belladone à la dose de 100 gr. parjour. — Sandras a guéri en trente jours, au moyen de l'extrait l’extrait de belladonedonné à la dose de 2 à 15 cent, par jour, concurremment avec les 'bains ‘bains devapeurs (deux par jour), un jeune homme de dix-neuf ans, qui, après avoireu le pied écrasé par une roue de voiture, présenta tous les symptômes dutrismus à un haut degré.
M™ Debette, de Calais, âgée de trente-trois ans, d'une d’une grande taille, d'uneconstitution grêle, d'un d’un tempérament nervoso-sanguin, enceinte de cinqmois, fut prise au mois d'août d’août 1811 d'un resserrement spasmodique desmâchoires, qui d'abord d’abord peu prononcé, augmenta dans l'espace de cinq àsix jours au point de tenir la bouche constamment fermée. Le contact surles lèvres et les gencives de boissons ayant une saveur quelconque, et sur-tout surtout acide, augmentait le spasme et la constriction jusqu'à jusqu’à faire saigner lesgencives. Il y avait absence complète de douleur. Une saignée de 7 à 800 gr.fut pratiquée et n'amena n’amena aucun soulagement. Je prescrivis des demi-lave-ments lavemente avec l'extrait l’extrait gommeux d'opium, un liniment camphré et opiacé, sansobtenir plus de succès. La malade était dans le même état depuis six jours,quand il me vint à l'idée d'employer l’idée d’employer des onctions de pommade de belladonesur les mâchoires. Cette pommade, dans la proportion de 4 gr. d'extrait d’extrait sur30 gr. d'axonged’axone, était appliquée à la dose de 4 gr. toutes les trois heures.Dès le second jour de l'emploi l’emploi de ce moyen, la malade commença à desser-rer desserrer les dents ; sa bouche s'ouvrit s’ouvrit peu à peu, et au bout de six à huit jours laguérison de ce trismus était complète. Il est à remarquer que, pendant plusde quinze jours, une tension spasmodique était toujours provoquée par laprésence des boissons acides dans la bouche.
jj) BuUelin de thérapeutique, mars 1843.
148 BELLADONE.
cancéreuse du sein, et chez laquelle, il est vrai, l'opium l’opium à grande dose, lechloroforme, etc., ont été aussi sans effet.
Voyez ATROPINE.
RAGE. — Mayerne (1) préconisa, au commencement du xvi" xvi » siècle, l'em-ploi empoli de la belladone contre la rage. — Théodore Turquet, dans un ouvragepublié en 1696, avait annoncé la décoction de baies de belladone commeun spécifique contre l'hydrophobiel’hydrophobe. — Schmidt, ministre protestant, publiace remède dans le Journal de Hanovre en 1763. — Les deux Mûnch (2) pu-blièrent publièrent plusieurs cas de guérison. Ils faisaient préalablement saigner lesmalades jusqu'à jusqu’à la syncope, et administraient ensuite l'extrait l’extrait de belladoneà la dose de 5 à 70 centigr. tous les deux jours. — Buchols, Jahn, Hufeland,Sauter, Schaller, Locher-Balber, Rau, Neimecke, ont aussi rapporté des faitsà l'appui l’appui de la vertu antilyssique de la belladone. Cette plante a été admi-nistrée administrée à cent quatre-vingt-deux malades, qui tous avaient été mordus pardes chiens enragés. Sur ce nombre, cent soixante-seize avaient été blessésdepuis peu de temps, et n'offraient n’offraient aucun symptôme de rage ; chez les sixautres l'hydrophobie l’hydrophobe était confirmée. Voici les résultats du traitement : lescent soixante-seize récemment mordus furent préservés; des six enragés,quatre furent guéris, et deux succombèrent (3). — Sauter donnait la bella-done belladone en extrait à la dose de 40, 50, 60 centigr., et répétait cette dose à cha-que chaque accès. — Ghérardini en a donné jusqu'à jusqu’à 4 gr. en douze heures. — Gia-comini Giacomini fait observer avec raison que ceux qui sont opposés à l'emploil’emploi antilyssique de la belladone, n'ont n’ont donné celte substance qu'à qu’à la dose ordi-naireordinaire, tandis que ceux qui en ont vanté les bons effets l'l’ ont administrée àdoses assez fortes.
« Cette médication, tout éminemment sédative et antispasmodique qu'ellequ’elle est, ne suffira pas, dit Debreyne, parce qu'elle qu’elle ne paraît pas de nature àpouvoir détruire le virus de la rage. Elle n'a qu'une vertu purement anti-spasmodiqueantispasmodique, anticonvulsive, et non une puissance destructive ou neutrali-sante neutralisante (4). »
« De nos jours, disent Trousseau et Pidoux, on a acquis la triste con-viction confiction de l'inutilité l’inutilité des moyens divers vantés jusqu'ici dans le traitementde la rage. »
Comment a-t-on acquis cette triste conviction? A-t-on répété les essais deMiinch, ou n'an’a-t-on opposé que des préventions, des idées systématiques,des raisonnements non justifiés par l'expériencel’expérience? Swilgué affirme quel'on n'a l’on n’a fait en France aucune recherche propre à déterminer le degré deconfiance que la belladone peut mériter sous le rapport de sa propriété anti-lyssiqueantilyssique. S'il S’il est permis d'élever des doutes sur cette propriété, il ne l'eslpas moins de se garantir de ce scepticisme qui nous fait trop souvent regar-der regarder comme faux tout ce qui contrarie notre manière de voir ou nos préven-tionspréventions. On ne peut rejeter tous les faits observés par Munch sans suspecterla bonne foi de ce ministre prolestantprotestant. La justice et la raison invoquent icil'expérience l’expérience clinique, qui seule peut juger en dernier ressort cette impor-tante importante question." »
HYSTÉRIE — On a cité des faits qui prouvent l'efficacité de la belladone
BELLADONE. 149
odeur, le moindre contact augmenter le paroxysme?—D'après —D’après Blackeft (1),la belladone ne saurait convenir dans l'hystérie l’hystérie qui dépend de causes débili-tantesdébilitantes. Sur six malades auxquels ce médecin administra la belladone, troisfurent guéris assez rapidement; les trois autres, qui, sans doute, n'étaientn’étaient pas dans des conditions convenables à l'action l’action de ce médicament, éprou-vèrent éprouvèrent divers accidents nerveux qui firent renoncer à son usage. Blackettadministrait la belladone sous forme de teinture.
Pages (2) a fait disparaître des accès hystériques accompagnés de douleursutérines analogues à celles de l'avortementl’avortement, en pratiquant plusieurs fois parjour, sur le col de l'utérusl’utérus, des onctions avec la pommade d'extrait d’extrait de bel-ladonebelladone.
Debreyne regarde ce médicament comme le meilleur modificateur dusystème nerveux chez les hystériques. Il rapporte, entre autres, deux casd'hystérie d’hystérie rebelle qui offraient les symptômes les plus insolites, et dont l'unl’un durait depuis six années, et l'autre depuis six mois.
CHORÉE. — La belladone s'est s’est montrée efficace dans la danse de Saint-Guyessentielle et sans complication. Hufeland (3) dit s'en s’en être bien trouvé danscette maladie.—Retterling (4) a guéri un individu affecté de chorée aumoyen de la poudre des feuilles de cette plante, donnée à la dose de 10 à15 centigr. par jour.—Seguy (5) rapporte deux observations de chorée guérieen peu de temps par l'extrait l’extrait de belladone, à la dose de 5 à 15 centigr. parjour. — Debreyne a vu l'extrait l’extrait de belladone produire les meilleurs effetsdans cette aberration nerveuse; il emploie ordinairement les pilules formu-lées formulées plus haut contre l'hystériel’hystérie. — Mault (6), dans un cas très-intense, chezun choréique de quatorze ans, et qui avait résisté à diverses médications,appliqua sur la colonne vertébrale un vésicatoire de huit pouces de long, etpansa douze heures après le derme dénudé avec un linge recouvert d'uned’une légère couche d'extrait d’extrait de belladone. Ce linge ne fut laissé qu'une qu’une heure enplace. Au bout d'une d’une demi-heure, il y avait déjà un mieux sensible, etquatre heures après il restait à peine quelques traces de convulsions. Qua-rante Quarante heures après, quelques convulsions s'annoncent à la face, on recom-mence recommense à panser avec l'extrait de belladone, et l'on obtient le même résultatque la première fois. Le cinquième jour, comme il était revenu quelquesmouvements convulsifs dans le bras gauche, on applique un nouveau vési-catoire vésicatoire et l'on l’on panse comme auparavant. Les convulsions s'arrêtent s’arrêtent encoreet ne reparaissent plus.
TREÏHBLEMENT NERVEUX. — Suivant Debreyne, le tremblement nerveuxcède ordinairement aux .pilules d'extrait d’extrait de belladone, mais souvent aussi ilreparaît dès qu'on qu’on cesse le remède.
DELIRIDM TREMENS. — Griève (7) a fait cesser comme par enchantementles accidents du delirium tremens portés à un haut degré (surexcitation ner-veusenerveuse, hallucinations optiques, pouls au-delà de 120 pulsations, transpira-tion transpiration froide et visqueuse, contraction considérable des pupilles 1) chez unhomme dé quarante-neuf ans, d'une d’une constitution robuste et qui s'était eni-vré enivré régulièrement depuis trois semaines, en faisant des frictions sur les pau-pières paupières avec la pommade de belladone. Aussitôt que l'effet l’effet physiologique dumédicament se manifesta par la dilatation des pupilles, les hallucinations
W L°nd. Med. repository, avril 1824.
150 BELLADONE.
de la vue perdirent de plus en plus leur caractère, les autres symptômes secalmèrent et le malade s'endormits’endormit. Il est probable que c'est bien plutôt àl'influence l’influence de la belladone sur les centres nerveux, qu'à la dilatation de lapupille, comme le pense Griève, qu'est dû cet heureux et prompt résultat.
FOLIE. — La belladone a été employée avec succès dans ce cas par Mùnchfils(l), Mùnch père (in Murray), Ludwig (2), Greding (3), Murray, EversSchmalz (4), J. Franck, Schmidtmann, David Scott (5).
On sait que la belladone administrée à une certaine dose produit une foliemomentanée. Son efficacité dans les maladies mentales semble justifier ceprincipe de Hahnemann : Similia similibus curantur. On puise quelquefoisdans les systèmes les plus absurdes des vérités utiles : les doctrines oppo-sées opposées et exclusives ne sont ni vraies ni fausses en tous points. « Car l'expé-rience expérience a prouvé qu'une multitude de maladies étaient guéries par des agcnlsthérapeutiques qui semblent agir dans le même sens que la cause du malauquel on les oppose (in Trousseau et Pidoux). »
PARALYSIE. — Jahn (6) a préconisé la belladone dans la paralysie. -Schmucker (7) l'a l’a conseillée contre l'hémiplégiel’hémiplégie. —Murray cite le cas d'unehémiplégie sérieuse qui a cédé à la poudre des feuilles de belladone, à ladose de 25 centigr. à 1 gr. par jour.—Les docteurs Forstern et Verschuir (inSzerleckiiSzerlecki) ont employé ce médicament avec succès dans un cas de paralysiespasmodique des muscles de la l'acel’ace. — Bretonneau a obtenu, à l'aide l’aide de labelladone, des guérisons aussi inespérées que peu explicables dans plusieurscas de paraplégie. «Mais lorsqu'il lorsqu’il s'agit d'une hémiplégie, disent Trousseauet Pidoux, à moins qu'il qu’il n'y ait en même temps spasmes convulsifs, il n'ob-tient obtient rien en général. »—Tessier (8) cite un cas d'hémiplégie d’hémiplégie qui céda àl'usage du suc éthéré de belladone, à la dose d'une goutte par jour.
HOQUET. — Le hoquet constitue quelquefois une névrose opiniâtre quin'est n’est pas sans gravité. Dans ce cas, Debreyne emploie les pilules suivantes,qui lui ont constamment réussi : Extrait de belladone, 2 gr. ; camphre,15 gr. ; sirop de gomme, Q. S. pour 60 pilules. Deux pilules le premier jour,matin et soir; le second jour trois, matin, midi et soir; on augmente chaquejour d'une d’une pilule, jusqu'à jusqu’à six en vingt-quatre heures en trois fois, un tiersmatin, midi et soir. <
GASTRALGIE. — La belladone réussit ordinairement dans la gastralgie.L'extrait de la racine, associé à l'eau de laurier-cerise, à la dose de 1 centi-gramme centigramme 1/2 à 2 centigr. 1/2, a été employé avec un succès remarquable parSchmidtmann dans un cas de gastralgie contre laquelle on avait en vainmis en usage les médicaments appropriés à ce genre de maladie.—-Hauff (9),Hufeland (10) se sont très-bien trouves de la belladone en pareil cas. Le der-nier dernier prescrit 30 gouttes trois fois par jour du mélange de 30 centigr. d'ex-trait d’extrait de belladone et de 15 gr. d'eau de laurier-cerise. — Caizergues (11)
(1) Loco cilalo.
BELLADONE. 151
employait une masse composée de 10 gr. de sous-nitrate de bismuth et de1 gr. d'extrait d’extrait de belladone, divisée en 40 pilules, dont il faisait prendredeux matin et soir. —Leblus (1) a guéri une gastralgie opiniâtre, accom-pagnée accompagnée de hoquet, au moyen des pilules suivantes : Extrait de belladone,1 décigr. ; sous-carbonate de fer, 5 décigr., pour douze pilulsspilules, à prendred'heure d’heure en heure. <( Là où le chlorhydrate de morphine manque son effet,dit Sandras, l'extrait l’extrait de belladone le remplace avec avantage et calme lagastralgie. » Ce médecin administre une pilule de 25 milligrmillier. toutes les demi-heures; le malade est soulagé après en avoir pris une, deux ou trois. — S'ilS’il y a constipation, Bretonneau (in Trousseau et Pidoux) fait prendre unetrès-petite quantité de belladone, soit en mangeant, soit le soir, au momentoù le malade se couche; s'il s’il y a, au contraire, tendance à la diarrhée, ilproscrit l'emploi l’emploi de ce médicament et a recours à l'opiuml’opium. C'est C’est là uneindication judicieusement formulée -pour le traitement de la gastralgie et del'entéralgiel’entéralgie.
ENTÉRALGIE. — Suivant Schmidtmann, la belladone serait un excellentremède contre l'entéralgiel’entéralgie, tandis que l'opium l’opium produirait de mauvais effetsdans cette affection, sans doute à cause de la constipation qui l'accompagnel’accompagne presque toujours. — Sandras obtient un soulagement immédiat dans l'enté-ralgieentérallie, au moyen de quelques centigrammes d'extrait de belladone étendudans un,lavement émollient peu abondant et répété au besoin.
M.B..., directeur des postes, âgé de quarante-sept ans, d'un tempéra-ment tempérament bilioso-sanguin, d'une d’une forte constitution, était atteint depuis plusieursmois d'une d’une douleur fixe et continue à la région hypogastrique, sans causeconnue, et n'apportant n’apportant aucun changement dans les fonctions intestinalesjii dans celles des organes urinaires. Cette douleur, plus incommode quevive, avait résisté à l'usage l’usage des bains, à l'application l’application des sangsues à l'anus,aux cataplasmes et aux liniments opiacés. Je prescrivis un suppositoire de-beurre de cacao avec 5 centigr. d'extrait d’extrait de belladone à introduire matin etsoir. Dès le second jour d'emploi de ce moyen, la douleur diminua. J'aug-mentai augmentai la dose d'extrait de belladone graduellement jusqu'à celle de 12 cen-tigrammescentigrammes, Dès lors la douleur disparut complètement. Après deux moisque le malade a cessé l'emploi l’emploi du suppositoire belladone, aucun symptômede récidive n'a n’a eu lieu. • ' '
ILÉUS. — Rosati (2) a employé avec succès, dans l'iléusl’iléus, des frictions faitessur l'abdomen avec la pommade de belladone. Plusieurs praticiens, au rap-port rapport de Szerlecki, tels que Pages, Magliari, Spencieri, Duponget, Albers,Marino, Méola, Froenkel, auraient aussi obtenu de bons effets de l'usage ex-térieur l’usage extérieur de ce médicament dans la même maladie.
Stannius et Becker (3) ont employé avec succès un lavement composéd'une d’une infusion de 4 gr. de racine de belladone dans 200 gr. d'eau. Ce re-mède remède a guéri le malade sans produire d'effet stupéfiant. Il faut néanmoinsse défier d'une d’une dose aussi élevée : je commence toujours par un lave-ment lavement de 60 centigr. à 1 gr. de feuilles infusées dans 150 gr. d'eau, et jen jn augmente cette dose, au besoin, que graduellement.
« Il est évident, dit Debreyne, après avoir rapporté plusieurs faits con-cluantsconculants, que la belladone est une excellente, une précieuse ressource contreune maladie si terrible, si féroce et si indomptable. »
VOMISSEMENT NERVEUX. — La belladone a été très-utile dans les vomisse-ments vomissement essentiellement spasmodiques, ou tenant à une irritation fugace, sym-
w )uaIm' Annuaire de médecine et de chirurgie pratiques, 1847, p. 92.
152 BELLADONE.
pathique, etc. — Hufeland et Siemerling (1) prescrivent contre les vomisse-sements semants chroniques, surtout chez les personnes adonnées aux boissonsalcooliques, 30 à 40 gouttes, trois ou quatre fois par jour, du mélange de10 centigr. d'extrait d’extrait de belladone et de 8 gr. d'eau d’eau de laurier-cerise. —Sandras s'est s’est bien trouvé, dans le vomissement nerveux, de frictions surtout l'abdomen l’abdomen avec une pommade contenant environ un vingtième de sonpoids d'extrait d’extrait de belladone.
Dans les vomissements nerveux qui surviennent pendant la grossesse,Bretonneau (in Trousseau et Pidoux) fait pratiquer des frictions sur le ventreavec la pommade de belladone ou une forte solution d'extrait d’extrait de cette plantedans l'eaul’eau, en consistance sirupeuse. Cette médication manque rarement deprocurer du soulagement au bout de quelques jours. Elle m'a m’a réussi, aidéede la position horizontale, chez une femme enceinte de sept mois, atteintedepuis trois mois de vomissements continuels qui l'avaient l’avaient jetée dans ungrand état de faiblesse. Mais, dans certains cas plus graves, disent Trousseauet Pidoux, et ces cas ne sont malheureusement pas rares, la belladone resteimpuissante comme tous les autres moyens, et il ne reste souvent que latriste et regrettable ressource de l'avortement l’avortement provoqué. »
« Dans une circonstance où cette opération allait être pratiquée pour sau-ver sauver la femme, Cazeaux, qui avait essayé vainement la belladone suivant laméthode de Bretonneau, pensa qu'il qu’il obtiendrait un effet plus sûr en appli-quant appliquant sur le col même et dans la cavité du col une grande quantité d'extraitd’extrait de belladone, et cette petite opération, qu'il qu’il répéta une fois plusieurs joursde suite, amena une guérison rapide et inespérée.
COLIQUES HÉPATIQUES ET NÉPHRÉTIQUES. — Dubla (2) a employé avec avan-tage avantage des frictions sur les lombes avec une pommade composée de 75 centigr.d'extrait d’extrait de belladone et de 15 gr. d'axonged’axone, dans deux cas de colique né-phrétiquenéphrétique. Ces coliques ont été suivies d'expulsion de calculs.
Mme Hanson, demeurant à Calais, âgée de vingt-six ans, d'un d’un tempéramentlymphatique, me fit appeler le 16 juin 1818. Elle était prise d'un d’un violentaccès de colique néphrétique. J'avais J’avais inutilement employé la saignée et lebain de longue durée, quand, attribuant les symptômes au spasme local, jefis frictionner de demi-heure en demi-heure, avec la pommade de belladone(4 gr. d'extrait d’extrait pour 30 gr. d'axonged’axone), la région correspondante au rein,siège de douleurs lancinantes très-vives. Dès la seconde friction la douleurs'apaisas’apaisa. La malade s'endormit après la troisième friction. Le lendemain lesdouleurs étaient entièrement dissipées, et cinq petits calculs avaient étérendus avec quelque difficulté pendant leur passage dans l'urètrel’urètre. Deux deces calculs étaient de la grosseur d'un d’un pois.
Rostan et Martin-Lauzer (3) font cesser promptement les douleurs dans lescoliques hépatiques et néphrétiques, en administrant toutes les quatre ousix heures une pilule contenant 5 centigr. d'extrait d'opium d’extrait d’opium et autant d'ex-trait extrait de belladone. L'amélioration L’amélioration a lieu dix minutes environ après la prisedu médicament, et souvent la crise cesse en moins d'une d’une demi-heure avecune seule pilule. — Pointe, de Lyon, s'est également bien trouvé, au rap-port rapport de Martin-Lauzer, de l'opium l’opium et de la belladone réunis contre les co-liques coliques hépatiques. — Sandras (4) emploie dans les névralgies des conduitsbiliaires les pilules suivantes : Extrait de belladone, 15 centigr. ; chlorhy-drate chlorhydrate de morphine, 5 centigr. ; mucilage de poudre inerte Q. S. pour faire10 pilules; en prendre une de demi-heure en demi-heure.
(1) Journal de Hufeland, juillet 1830.
BELLADONE. 153
COLIQUE DE PLOMB. — Malherbe (1) déclare avoir obtenu de la belladonedes résultats avantageux dans vingt-neuf cas de colique de plomb. Le plusgrand nombre des malades a éprouvé un soulagement du premier au troi-sième troisième jour. Chez la plupart d'entre d’entre eux les douleurs cessaient plus oumoins de temps avant l'apparition des selles. Dans la moitié des cas, la bella-done n'a belladone n’a été prise que pendant quatre ou cinq jours... « Nous pensons,conclut Malherbe, que la belladone est destinée à procurer des guérisonsplus rapides que les autres méthodes de traitement. Elle s'attaque s’attaque d'ailleursaux deux principaux symptômes de la maladie : la douleur et la constipa-lionconstipalion. La belladone peut, dans ce cas, être donnée à doses beaucoup plus éle-vées élevées que dans les maladies non douloureuses. On commence par 5 centigr.d'extrait mêlé à 10 centigr. de poudre de racine; on augmente ou l'on dimi-nue l’on diminue suivant qu'il y a ou non effets toxiques. On prescrit en même tempschaque jour un ou deux lavements avec 2 à 5 centigr. d'extraitd’extrait, et l'on l’on faitdes onctions sur le bas-ventre avec la pommade de belladone. — Le docteurBlanchet a aussi employé avec succès la belladone contre la colique deplomb, mais il l'a l’a unie à la thériaque. »
COLIQUE NERVEUSE DES PAYS CHAUDS. — Cette colique, si fréquente chez lesmarins qui naviguent entre les tropiques, a été traitée par Fonssagrives (2)à l'aide l’aide de la belladone avec le plus grand succès. Les purgatifs ne sontpoint exclus; mais ils ne doivent être administrés que lorsque les douleurssont calmées.
PALPITATIONS. — « Il est des palpitations nerveuses, dit Martin Lauzer (3),que j'ai j’ai pu arrêter au bout de quelques instants, en faisant appliquer sur larégion du coeur un emplâtre fait avec 4 gr. d'extrait d’extrait de belladone. »
Je suis parvenu à faire cesser des palpitations de coeur très-violentes chezune jeune fille de dix-huit ans, devenue chlorotique par suite de frayeur, enfaisant frictionner deux fois par jour la région précordiale avec un linimentcomposé d'un d’un jaune d'oeufd’oeuf, de 2 gr. de suc de belladone et de 4 gr. de sucde digitale. Ces palpitations étaient purement nerveuses. — J'ai J’ai obtenu unsoulagement prompt dans les palpitations et les douleurs causées par l'hyper-trophie l’hypertrophie du coeur, en employant le même liniment ou la pommade de bella-donebelladone. Il est à remarquer que, dans ces cas, l'usage de la belladone à l'inté-rieur intérieur ne produit aucun soulagement.
COQUELUCHE. — C'est C’est sans contredit dans la coqueluche que la belladonea peut-être été employée avec le plus d'avantages. Schoeffer, en Allemagne (4)etJMarteau et Marteau de Granvilliers, en France (5) en ont les premiers signalé lesbons effets dans cette maladie.—Vinrent ensuite Hufeland (6), qui considéracette solanée presque comme spécifique; Buchave (7), qui, dans une épidé-mie épidémie de coqueluche en 1784, eut de nombreuses occasions d'en d’en constaterl'efficacitél’efficacité ; Rraff(8), dans une épidémie observée à Runckel en 1806, et àlaquelle 41 opposa pour tout traitement l'infusion l’infusion de 1 gr. 20 centigr. deracines et de feuilles de belladone dans 30 gr. d'eau d’eau bouillante, qu'il admi-nistrait qu’il administrait trois fois par jour à la close de 3 à 30 gouttes, selon l'âgel’âge, jusqu'àl'effet jusqu’à l’effet physiologique manifesté par la rougeur du visage, la dilatation despupilles, etc.
(1) Journal de médecine et de chirurgie de Malgaigne, 1850.
15Zt BELLADONE.
Mais c'est c’est surtout Wetzler (1) qui, dans une épidémie de coqueluche quirégna en 1810 à Augsbourg, a vérifié les effets héroïques de la belladonedans cette affection convulsive des organes respiratoires. Trente enfants aux-quels auxquels ce médecin administra ce remède guérirent tous du huitième au quin-zième quinzième jour. Il donnait, matin et soir, 1 centigr. et demi de racine en poudreaux enfants au-dessous de deux ans; 5 centigr. à ceux de deux à trois ans;7 centigr. et demi aux enfants de quatre à six ans. On augmentait cette doseau bout de deux à trois jours, sans toutefois dépasser celle de 1 cenligr. eldemi en vingt-quatre heures chez les plus jeunes, et celle de 15 centigr.chez les plus âgés.
Depuis, un très-grand nombre de médecins se sont servis de la belladone,et s'en s’en servent journellement avec succès contre la coqueluche. Cette sola-néesolanée, suivant Laennec (2), diminue le besoin de respirer, et par conséquenlconséquent la dyspnée, plus constamment qu'aucune autre plante narcotique.
Blache (3) pense avec Hufeland que c'est c’est du quinzième au vingtième jourde la maladie qu'il qu’il faut employer la belladone, pourvu toutefois qu'il n'existeaucune inflammation thoracique, car alors il considère ce médicamentcomme plus nuisible qu'utilequ’utile. Au reste, il ne l'a l’a vu réussir que lorsque ladilatation de la pupille a eu lieu, et il n'a n’a pas été besoin, dit-il, de dépasserla dose de 20 à 25 centigr. — Suivant Duhamel (4) la coqueluche présentedeux nuances ou variétés distinctes : l'une l’une est apyrétique, et l'autre est ac-compagnée accompagnée de fièvre. La belladone réussit, dit-il, dans la première; elleéchoue dans la seconde. Il donne la racine en poudre à la dose de 6 centigr.par jour, en trois fois, matin, midi et soir, aux enfants au-dessous de troisou quatre ans; à un âge plus avancé, il porte quelquefois la dose à 20 centi-grammescentigrammes. Dans la plupart des cas, il a combattu la maladie dans l'espace l’espace detrois, quatre, cinq ou six jours. Duhamel ne s'ests’est-il pas trompé en comptanlles jours?... Je n'ai n’ai jamais pu obtenir un résultat aussi prompt dans le coursde ma longue pratique. — Debreyne, qui, pendant plus de trente ans, aemployé la belladone dans la coqueluche sur un nombre immense de ma-ladesmalades, dont la plupart ont été guéris en huit ou dix jours, n'a n’a recours h cemédicament que du dixième au douzième jour de la maladie, quand lessymptômes inflammatoires ou pléthoriques ont été combattus, et que la touxest devenue purement spasmodique. Il donne la racine en poudre à la dosed'autant d’autant de fois 5 centigr. que l'enfant l’enfant a de mois, à prendre en douze jours.Ainsi, un enfant de six mois en prend 30 centigr. en douze jours, et ainsi desuite. La dose se prend entrais fois dans la journée, matin, midi et soir. —Trousseau et Pidoux emploient avec avantage dans la période convulsive,afin de prévenir l'insomnie l’insomnie que la belladone produit quelquefois, le siropsuivant : Extrait de belladone, 20 centigr. ; faites dissoudre dans sirop d'o-pium d’opium et de fleurs d'orangerd’oranger, de chaque 30 gr. ; en prendre une à huit cuille-rées cuillerées dans les vingt-quatre heures. Il faut employer l'opium l’opium avec prudence,et ne pas insister longtemps sur son usage, à cause de la propriété qu'il qu’il a deconstiper et de favoriser les congestions sanguines au cerveau, déjà si fré-quentes fréqueutes dans la coqueluche. — Bretonneau administre toujours la poudrede belladone en une seule dose, soit le matin, soit le soir, à là dose de 1 cen-tigrammecentrigramme, en augmentant de 1 centigr. tous les deux jours, jusqu'à jusqu’à ce quela toux soit très-notablement calmée. Si après quelques jours le mal restestationnaire, il augmente encore, mais sans aller jusqu'à jusqu’à effet toxique. Quandla maladie rétrocède, il diminue graduellement et ne cesse que lorsqu'illorsqu’il n'existe plus que les symptômes d'un simple catarrhe.
(1) Journal de Hufeland, t. VI, p. 285.
BELLADONE. 155
La belladone ne guérit pas toujours la coqueluche. Joseph Frank l'al’a employée avec beaucoup de succès dans une épidémie, et infructueusementdans six autres.—Desruelles (l),imbu de la doctrine de Broussais, la regardecomme un médicament dangereux, même quand on l'administre l’administre à petitesdoses; selon lui elle ne mérite pas les éloges -qu'on qu’on lui a prodigués. — Ra-tier Ratier (2), à une époque où la doctrine de l'irritationl’irritation, arrivée à son point cul-minantculminant, n'admettait n’admettait plus comme agents thérapeutiques que les sangsues,l'éau l’éau de gomme, le lait et les pommes cuites, affirmait qu'il avait eu plu-sieurs plusieurs fois l'occasion l’occasion de voir employer et d'employer lui-même ce médica-ment médicament contre la coqueluche, et que jamais il ne l'avait vu réussir. C'est C’est ainsiqu'on observe quand on veut tout rattacher à l'idée mère d'un système.
Le tartre stibié, mêlé à la pommade de belladone dans l'intention l’intention deproduire à la fois une action révulsive et antispasmodique, a peu d'effet d’effet surla peau. Les frictions que j'ai j’ai faites à diverses reprises avec ce mélange n'ontproduit que peu où point de boutons.
Toux NERVEUSE. — La toux purement nerveuse ou convulsive, et celle qui,sans avoir spécialement ce caractère, n'est n’est pas déterminée par une inflamma-tion inflammafion des organes do la respiration, peuvent être avantageusement combattuesparla belladone. — Lenkossek (in Szerlecki), Delhaye (3) et Mouremans (4)
&! ï'aité de la coqueluche, p. 194.
156 BELLADONE.
en ont constaté les bons effets dans ces affections. — Sandras recommandel'extrait l’extrait de belladone administré à l'intérieur l’intérieur ou employé à l'extérieur d'a-près après la méthode endermiqueendémique, à la dose de 2 à 5 centigr. par jour,- dans latoux convulsive tenant purement à l'état nerveux. Ce traitement lui a réussimerveilleusement dans la toux hystérique. — Lebert (1), qui a eu plusieursfois l'occasion d'observer la' l’occasion d’observer la’ toux périodique nocturne des enfants, queBehrend, de Berlin, a fait connaître il y a quelques années, est toujoursparvenu à la guérir en peu de jours au moyen de la poudre de racinede belladone récemment préparée, et donnée le soir dans un peu d'eand’eau sucrée, à une dose proportionnée à l'âge l’âge et graduellement augmentée. Cemédicament lui a également réussi.dans les différentes espèces de toux ner-veuses nerveuses et convulsives ou avec suffocation chez les adultes. — Debreyne faithabituellement usage de la formule suivante dans toute espèce de toux, horscelle qui est déterminée par une phlegmasie des organes respiratoires : Infu-sion Infusion de coquelicot, 180 gr.; extrait de belladone, 20 centigr. ; sirop de gui-mauveguimauve, 60 gr. ; eau de fleurs d'orangerd’oranger, 15 gr. ; à prendre dans l'espace l’espace dequarante-huit heures, une cuillerée à bouche toutes les deux ou trois heures.— L'espèce L’espèce particulière de toux qu'on qu’on nomme tussis matutina vomitork(pituite) et qui attaque ordinairement les vieux ivrognes, surtout les buveursd'eaud’eau-de-vie, se guérit, suivant Hufeland, par l'usage l’usage de la belladone avecl'eau l’eau de laurier-cerise. — Cruveilhier (2) a plusieurs fois diminué l'inten-sité intensité de la toux des phthisiquesphtisiques, en leur faisant fumer des feuilles de bella-done qu'on belladone qu’on avait fait infuser dans une forte solution d'opiumd’opium. On fume dedeux à trois pipes par jour.
Dans la toux qui tourmente les phthisiques phtisiques et les malades atteints decatarrhes pulmonaires anciens, j'ai j’ai souvent obtenu, par l'administration del'extrait ou de la racine pulvérisée de belladone, un soulagement qu'au-cune aucune autre médication ne pouvait procurer. L'usage L’usage de la belladone n'a pas,comme celui de l'opium, l'inconvénient de supprimer l'expectoration.
ASTHME. — La belladone, administrée à l'intérieur contre l'asthme essen-tielessentiel, c'estc’est:à-dire sans altération organique autre que l'emphysème pulmo-nairepulmonaire, a presque toujours apporté du soulagement. Lenkossek (in Szerlecki),Barbier, d'Amiensd’Amiens, Sandras ont obtenu de bons effets de la racine en poudredans l'asthmel’asthme. Mais les résultats que produit la belladone ainsi administréecontre cette affection ne peuvent être comparés, suivant Trousseau etPidoux, à ceux qu'on qu’on obtient en faisant fumer la feuille sèche, soit seule,soit mêlée à du tabac. « Nous avons vu deux fois, disent ces médecins, desdyspnées intermittentes, durant depuis longtemps et revenant chaque nuitavec une opiniâtreté désespérante, se guérir complètement par l'usage l’usage de lafumée de belladone ou de datura stramonium. Souvent nous avons, sans gué-rir guérir parfaitement le malade, produit une amélioration qu'aucune qu’aucune médicationn'avait n’avait obtenue.» — Magistel (3) préconise, dans le traitement de l'asthme,l'emploi des fumigations de feuilles de belladone en décoction. Sur cinqmalades traités par ce moyen, quatre ont guéri, et le cinquième, vieillardâgé de soixante -quinze ans, a éprouvé de l'améliorationl’amélioration. De tels succès nes'observent s’observent guère que dans les hôpitaux, où l'on ignore, après la sortie m■ malade soi-disant guéri, s'il y a eu ou non récidive de la maladie. -- Breton-neau Bretonneau (in Trousseau et Pidoux) se trouve très-bien de l'administration de labelladone à l'intérieur contre l'asthme nerveux pour prévenir le retour «la maladie; mais il compte plutôt, pendant l'accèsl’accès, sur les cigarettes*belladone ou de stramoine. Le traitement dure plusieurs mois et même pi"'
(1) Abeille médicale, 1846, p. 251.
sieurs années. La belladone est donnée en une seule dose graduellement
augmentée comme pour la coqueluche. L'effet L’effet du médicament se constate'<- par un léger sentiment de sécheresse à la gorge, par la dilatation des pu-\. pillespupilles, et par des selles en général plus abondantes et plus faciles. (On fabri-* que fabrique plusieurs espèces de papiers antiasthmatiques, où la belladone, associée! aux autres solanées vir'euses vireuses et au nitre, joue le plus grand rôle.)
fc ANGINE DE POITRINE OU STERNALGIE. — « Depuis quelques années, ditDebreyne, nous avons prescrit plusieurs fois avec avantage des potion avec l’extrait de belladone contre cette rare, douloureuse et grave maladie ; et c’est désormais contre elle notre principal et peut-être seul remède (1). »
< iil é,nn1les de la Société médicale de Gand, mars et avril 1853, p. 87.
158 BELLADONE.
lement constipé, me fait appeler le 16 février 1851. Je le trouve dans l'étatl’état suivant : face pâle, traits altérés, découragement, anxiété, pouls peu déve-loppédéveloupé, irrégulier, point de fièvre ; langue humide, non chargée, éructationscontinuelles, efforts de vomissement et élancements douloureux très-vifs àl'épigastre l’épigastre par l'injection l’injection de la plus petite quantité de boisson; tuméfactionde l'abdomenl’abdomen, mais sans douleur à la pression; constipation complète de-puis depuis le 1er février (quinze jours), bien que l'alimentationl’alimentation, pendant les dixpremiers jours, ait été assez abondante pour produire l'accumulation d'unel’accumulation d’une grande quantité de matières fécales dans l'intestin.
Je prescris la décoction de feuilles de belladone (30 gr. pour 1 kilogr. d'eaud’eau)en fomentation tiède et fréquemment répétée sur le ventre. Je fais injec-ter injecter dans le rectum, matin et soir, la solution de 10 .centigr. d'extrait d’extrait aqueuxde la même plante dans 100 gr. d'eau de laitue. Cette injection n'est n’est pasrejetée.
Le lendemain 17, le malade a pris sa troisième injection et la fomentationa été continuée toute la nuit. Expulsion de vents par l'anus, diminution no-table notable de la tuméfaction du bas-ventre et des douleurs épigastriques ; maisdouleur profonde dans le bassin, strangurie, tenesme ténesme vésical et anal, agita-tion agitafion extrême, pouls concentré, intermittent, face pâle, sueur froide. Versmidi, bain tiède, dans lequel le malade expulse, au bout de vingt-cinq mi-nutesminutes, une énorme quantité d'excréments d’excréments en pelotes marronées, agglomé-rées agglomérées et durcies, ce qui amène un soulagement immédiat.
Quelques lavements émollients, en provoquant plusieurs autres sellesabondantes, remettent promptement le malade dans son état habituel.
CONSTRICTION DE L'ANUS, avec ou sans fissure. — La constriction spasmo-dique spasmodique du rectum peut exister sans fissure ou gerçure ; mais la fissure existerarement sans constriction : l'une l’une peut être la cause de l'autre. Dans l'un•comme l’un comme dans l'autre cas, la belladone est d'une efficacité devenue vulgaire,
Mme H***, de Boulogne, âgée de quarante-quatre ans, ayant eu des hémor-rhoïdes hémorrhoïdes à la suite de couches, était atteinte d'une d’une constriction douloureusedu sphincter de l'anus. Une constipation habituelle avait lieu; les excrémentsétaient comme arrêtés au fondement, et ne pouvaient être expulsés que peuà peu, à diverses reprises, et avec douleur et excoriation. Il n'y n’y avait pasdefissures. Cet état durait plus ou moins violemment depuis quinze ans, lorsqueje fis pratiquer des onctions à l'intérieur l’intérieur du rectum, matin et soir, avec lapommade belladonée (4 gr. sur 30 d'axonged’axone). Au bout de deux oii trois jouel'effet l’effet avantageux de ce simple moyen fut très-prononcé. Les selles devinrenl
(1) Revue médicale, mars 1829.
BELLADONE. 159
plus faciles et moins douloureuses ; la constipation fut ensuite combattueavec succès par les lavements d'eau d’eau froide. Il suffit, toutes les fois que laconstriction du sphincter donne la moindre crainte de retour, d'employer d’employer lamême pommade pour la dissiper aussitôt.
La belladone en topique convient également aux crevasses hémorrhoï-daleshémorrhoïdales.
HERNIES ÉTRANGLÉES. — L'emploi L’emploi de la belladone pour favoriser la rentréedes hernies étranglées remonte au commencement de ce siècle. On lit dansle Journal de Hufeland (1803) qu'un qu’un individu ayant une hernie étranglée, enfut guéri au moyen d'un d’un lavement préparé avec la belladone qu'on qu’on avaitprise par mégarde pour du tabac. — En 1804, van Looth (1) fit rentrer unehernie étranglée, dans l'espace l’espace d'une heure, au moyen d'un lavement pré-paré préparé avec 15 gr." » de feuilles de belladone en infusion dans 300 gr. d'eau, etque probablement le malade aura immédiatement rendu en grande partie,cette forte dose n'ayant n’ayant pas produit l'intoxicationl’intoxication. — En 1810, Koehler (2)traita avec un succès étonnant les étranglements herniaires à l'aide d'appli-cations applications abondantes de pommade de belladone et de lavements avec l'infu-sion infusion de la même plante. — Plus tard, Kruger (3) réduisait facilement leshernies étranglées en donnant de trois en trois heures des lavements pré-parés préparés avec 10 centigr. de tabac et 50 centigr. de belladone en décoction. Ilfaisait appliquer en même temps sur le ventre des cataplasmes composés defeuilles de belladone, de tabac et de ledum palustre, et, sur la tumeur her-niaireherniaire, une vessie remplie d'eau d’eau froide et de sel. De plus, il administrait, àl'intérieurl’intérieur, de deux en deux heures, une poudre composée de 5 centigr. debelladone, de 10 centigr. de calomel et de 50 centigr. de sucre. — Ma-giiariMagiiari(4), Giacomini, Dupougat (5), Meola (6), Gouvion et beaucoup d'autresd’autres médecins ont employé, avec le plus grand succès, les frictions de pommadede belladone sur la partie malade. — Poma (7), qui a fourni dix observa-tions observations qui attestent l'efficacité l’efficacité de la belladone contre l'étranglement l’étranglement des her-nies hernies abdominales, conseille l'emploi l’emploi de l'extrait non associé à l'axonge. J'aideux fois rendu facile la réduction d'une d’une hernie inguinale étranglée par l'ap-plication application du suc de belladone mêlé avec autant d'eau d’eau chaude, ou employépur en frictions. L'effet est plus prompt qu'en usant de la pommade compo-sée composée avec celte plante. L'extrait L’extrait simplement appliqué en emplâtre ou sur del'ouate.m'a suffi dans un cas pour faire rentrer une hernie en trois heures.
Schneider (8) a réussi au moyen de lavements préparés avec 2 gr. defeuilles de belladone dans 280 gr. d'eaud’eau, pour trois lavements à donnerd'heure d’heure en heure. — La Gazette médicale de Paris, 1838, n° 8, rapportequatre observations d'étranglements d’étranglements intestinaux guéris par l'emploi de lave-ments'composés lavements’composés avec une infusion de 4 gr. de racine de belladone (c'estune dosé trop forte)'et ’et 30 gr. de fleurs de camomille. — Surville (9) a obtenudes succès constants, même dans les cas les plus désespérés, en frictionnantd'âbordla d’âbordla partie malade avec l'extrait l’extrait de belladone, puis en administrantune potion dans laquelle on faisait entrer l'huile de croton et celle de ricin.
— Carré (10), avait inutilement employé la saignée et les bains sans pouvoirréduire une hernie étranglée et volumineuse qu'il qu’il était sur le point d'opérer.
iî\ ^"^skens, Annales de littérature médicale étrangère, t. III, p. 192.
160 BELLADONE.
Une bougie enduite de pommade de belladone fut introduite dans l'urètrel’urètre,et une demi-heure s'élait à peine écoulée que ce chirurgien put opérer faci-lement facilament la réduction.—De Lame, de Bergerac (1), a publié les observations detrois femmes présentant des hernies crurales et d'un d’un homme atteint de hernieinguinale, chez lesquels l'étranglement l’étranglement intestinal, produit à diverses reprises,s'était montré constamment réfractaire aux manoeuvres du taxis. La réduc-tion réduction devint très-facile cinq à six heures après l'administration l’administration par petitescuillerées, toutes les dix minutes, d'une d’une potion composée de 60 gr. d'eaudistillée, de 20 centigr. d'extrait d’extrait aqueux de belladone et de 30 gr. de siropde fleurs d'oranger. Je viens tout récemment de rendre facile la réductiond'une d’une hernie crurale étranglée chez une fermière âgée de cinquante-six ans,après l'emploi l’emploi par cuillerées, de quart d'heure d’heure en quart d'heure, d'un julepdans lequel j'avais fait entrer quinze gouttes de teinture alcoolique de bella-donebelladone.
L'observation suivante m'a paru mériter l'attention des praticiens :
Mrae Jennequin, cuisinière chez M. Porter, à Maquétra, près de Boulogne,âgée de soixante-cinq ans, constitution grêle, délicate, tempérament lyra-phaticolyraphatico-nerveux, taille moyenne, cheveux châtains, sentit, le 3 février 1836,après un violent exercice, une douleur à l'aine l’aine droite, où une petite tumeurtrès-sensible s'était s’était formée tout à- coup et avait donné lieu à des coliques quiforcèrent la malade à se mettre au lit.
Appelé le même jour, à midi, je constate l'état l’état suivant : douleurs atrocesdans l'abdomenl’abdomen, hoquet, vomissements, constipation; face altérée, agitationextrême ; pouls petit, fréquent, concentré ; tumeur dure, globuleuse, de lagrosseur d'une d’une noix, très-douloureuse, et dont le siège, joint aux autressymptômes, annonce évidemment l'existence l’existence d'une hernie crurale étranglée.
Le toucher augmentant à l'instant l’instant même les souffrances et surtout le vo-missementvomissement, le taxis, auquel, d'ailleursd’ailleurs, la malade se refuse opiniâtrement,m'est tout à fait impossible. Je fais appliquer en grande quantité sur la tu-meur tumeur la pommade de belladone (10 gr. sur 30 gr. d'axonged’axone), et je prescrisimmédiatement la potion suivante :
Eau distillée de laitue 150 gr.
Sirop de coquelicot 30 gr.
Six grandes cuillerées à bouche de cette potion sont prises dans l'espacel’espace d'une demi-heure. Les autres sont administrées de dix minutes en dix mi-nutesminutes, de quart d'heure d’heure en quart d'heure, de demi-heure en demi-heure elet enfin d'heure en heure, suivant l'effet produit (2).
Sous l'influence de cette médication, les douleurs se calment. Les vomis-sementsvomissemants, le hoquet, l'agitation, en un mot, tous les effets sympathiques del'étranglement l’étranglement intestinal cessent dans l'espace l’espace de deux,à trois heures; maisla tumeur herniaire persiste et est toujours douloureuse au toucher. — Lel(2e jour), même calme du côté du tube digestif ; seulement le bas-ventre,surtout vers la fosse iliaque droite, est douloureux au toucher et légèrementtuméfié; point de selles; pouls développé, à 80 pulsations; la même pofa,prise pendant la nuit, de deux en deux heures, est continuée; la pommadede belladone est appliquée comme la veille. — Le 5 (3e jour), mêmes symp-
(1) Revue thérapeutique du Midi, 1856.
(2) La manière d'administrer d’administrer les m.'dicaments, suivant les circonstances, est pour beaucoupet quelquefois même pour tout dans le succès. Il est de la plus haute importance, en médecinepratique, de proportionner l'action l’action à la résistance, de distinguer les moments où l'on l’on dons'abstenir ou attaquer avec ménagement son ennemi, de ceux ou il faut promptement et vigou-reusement vigoureusement le frapper. Une maladie étant donnée, il ne suffit pas d'en d’en trouver le remède. Men lui-même, et rationnellement indiqué, ce remède devient nul, insuffisant ou même nuisible,s'il n'est s’il n’est appliqué convenablement et en temps opportun*downloadModeText.vue.download 190 sur 1308
BELLADONE. 161
lômes; mêmes prescriptions, lavement purgatif qui provoque une selledemi-concrète'assez concrète’assez abondante, sans apporter le moindre changement dansla tumeur herniaire. — Le 6 (4e jour), malaise général, insomnie, soif, poulsà 88 ■ douleurs parfois assez vives dans la tumeur, qui est plus volumi-neusevolumineuse, rouge; quinze sangsues produisent une saignée locale assez abon-dante abondante et qui apporte du soulagement. —• Le 7 (5e jour), mêmes prescrip-tionsprescriptions ; manifestation de l'effet l’effet de la belladone sur les pupilles. Cataplasmede décoction de racine de guimauve et de mie de pain. Frissons vagues,suivis de chaleur et de soif; cessation de l'usage l’usage de la potion belladonée;limonade, sirop de groseille, eau de gruau, bouillon de veau. — Du 8 au H(6e au 9e jour), la tumeur herniaire, tout à fait phlegmoneuse, présente de lafluctuation; j'en j’en propose l'ouverture l’ouverture par ^instrument tranchant ou parlecaustique de Vienne : la malade s'y s’y refuse. Un lavement de décoction demauve produit une selle semi-liquide, assez abondante et suivie de soulage-mentsoulagement. — Le 13 (11e jour), une escarre putrilagineuse, d'un d’un blanc jaunâtre,recouvre presque toute la tumeur, qui s'ouvre s’ouvre spontanément le 14 au matinet donne issue à une grande- quantité de pus d'une d’une odeur infecte, mêlé en-suite ensuite à des matières intestinales digérées et semblables à de la levure debière. Lotions avec le chlorure d'oxyde de sodium étendu dans l'eau , appli-cation d'un application d’un digestif animé, pansements très-fréquents, soins de propreté. Lamalade est mieux et se sent de l'appétit. Bouillon avec l'arrow-root, vin ; in-fusion infusion de racines de gentiane et d'angélique d’angélique à prendre par petites tassesdans la journée.
Les jours suivants, les matières fécales passent par la plaie et par la voienaturelle. Une pilule de 25 centigr. d'aloës, chaque jour, en favorise l'éva-cuation évacaution par cette dernière voie : un linge fin couvert de cérat fait disparaîtreFérythème et les excoriations résultant du contact de ces matières. Alimen-tation Alimentation plus substantielle, digestion facile, rétablissement graduel des forces.Les parties gangrenées se détachent, la plaie se déterge, les chairs fon-gueuses fongueuses sont réprimées au moyen de l'azotate d'argent l’azotate d’argent fondu, avec lequelune ouverture fistuleuse subsistante est profondément cautérisée, ce quihâte la guérison, qui est complète vers le 1er avril (46° jour).
Les effets de la belladone furent ici très-remarquables. A peine quelquesdoses rapprochées de ce médicament avaient-elles été administrées, quel'irritation l’irritation spasmodique du tube digestif et les symptômes les plus gravesde l'étranglement l’étranglement intestinal se dissipèrent comme par enchantement, bienque la hernie ne fût point réduite. Au lieu d'une d’une inflammation très-aiguë,rapidement gangreneuse et avec épanchement abdominal possible, il y eutphlegmasie lente et désorganisatrice des parties engagées, abcès au dehors, péritonite circonscrite et avec adhérences qui borna la gangrène et préserva les parties internes d’une atteinte mortelle. La nature, grâce à l’action prompte et soutenue de la belladone, eut le temps de déployer ses ressources.
; fâ! i°urnal. des progrès des sciences médicales, t. I, p. 97.
162 BELLADONE.
tion spasmodique ou inflammatoire du canal de l'urètre au moyen de l'in-fusion infusion de feuilles de belladone en lavement et en fomentation sur le pé-rinéepérinée.
M. de B***, de Boulogne, âgé de soixante-six ans, d'un tempérament ner-veuxnerveux, d'une d’une constitution grêle, était atteint d'un engorgement chronique dela prostate, avec difficulté d'urinerd’uriner, flux muqueux, et surtout douleurs vivespendant l'émission fréquemment répétée des urines. Lorsque je vis le ma-lademalade, au printemps de 1846, ces douleurs existaient depuis six mois etavaient résisté à l'application l’application réitérée des sangsues, à l'usage l’usage journalier desbains et à un repos absolu dans une position horizontale. Je fis pratiquer,matin et soir, des frictions avec la pommade de belladone (4 gr. d'extraitd’extrait sur 30 gr. d'axonged’axone) au périnée et le long du canal de. l'urètrel’urètre, dans lequelje faisais introduire plusieurs fois par jour de cette- même pommade anmoyen d'une d’une bougie. Dès le premier jour il y eut soulagement; au bout dehuit jours les douleurs étaient complètement dissipées et l'émission l’émission desurines plus rare. Il a suffi d'enduire d’enduire la bougie dont le malade se sert habi-tuellementhabituellement, pour empêcher le retour des douleurs. L'embonpoint L’embonpoint et lesforces, que la continuité des souffrances avait fait perdre, se rétablirent peuà peu sous l'influence l’influence du calme moral, du repos et d'une d’une alimentation ana-leptiqueanaleptique.
On lit dans le London med. and phys. Journ. (1832) qu'un qu’un cas de dysurie,avec cessation complète des urines depuis vingt-quatre heures, céda, aubout de quelques secondes, à l'introduction l’introduction dans l'urètre d'une bougie en-duite enduite de pommade de belladone. —Dans plusieurs cas de ce genre, Gérard,d'Avignon d’Avignon (1), a employé avec succès des frictions sur les régions hypogas-trique hypogastrique et périnéale avec la pommade de belladone (8 gr. d'extrait d’extrait pour30 d'axonge).
Pour stupéfier les organes et faciliter le cathétérisme, il suffit d'enduire d’enduire lasonde d'extrait de belladone, de même que pour l'introduction des instru-ments instruments dans l'opération du broiement de la pierre.
(Cette action ne s'arrête s’arrête pas à un effet local; il résulte d'expériencefaites sur lui-même par Crawcoar, qu'à qu’à la suite de l'introduction d'unesonde enduite de pommade belladonée, il se produit très-rapidement surl'organisme l’organisme les phénomènes physiologiques propres à l'agent l’agent employé. Cepouvoir absorbant de l'urètre l’urètre est limité à sa région prostatique et au col dela vessie; car il est nul dans le reste du canal et dans le réservoir urinairelui-même. Voilà une nouvelle porte d'entrée d’entrée pour les substances activesqu'on ne pourrait employer par une autre voie.)
PHIMOSIS ET PARAPHIMOSIS. — Dans un cas de paraphimosis, Mazade, d'An-duse d’Anduse (2), fit recouvrir le gland et la partie étranglée avec 2 gr. d'extraitd(d’extraitd belladone. Le gland se réduisit avec facilité au bout de douze à quinzeheures. — Debreyne combat le paraphimosis au moyen d'onctions d’onctions faites plu-sieurs plusieurs fois le jour sur la partie aftèclée avec une pommade composée de4 gr. d'extrait d’extrait de belladone et de 15 gr. de cérat. — «Dans le paraphimosis,dit de Mignot (3), l'extrait l’extrait de belladone dilale peu à peu le cercle de con-striction constriction formé par le prépuce; il enlève l'inflammation et surtout la dou-leurdouleur, et, après l'emploi l’emploi suffisamment prolongé de ce topique, la réductionest généralement possible et l'incision presque toujours inutile. » De Migmlfait des onctions toutes les heures sur les parties affectées avec une pom-made pommade composée de 30 gr. de cérat simple, de 12 gr. d'extrait d’extrait de belladoneet d'une d’une suffisante quantité d'eau distillée.
(1) Journal des connaissances médico-chirurgicales, 1835.
BELLADONE'. 163
Je fis cesser en quelques jours l'inflammation l’inflammation et l'étroitesse du prépucechez un jeune homme de dix-huit ans, atteint d'une d’une gonorrhée, en faisantbaigner la verge pendant une demi-heure matin et soir dans une forte dé-coction décoction tiède de feuilles de belladone. Dans un cas de paraphimosis porté àun haut degré, avec inflammation et gonflement considérable du gland quiTendaient toute manoeuvre de réduction impossible, j'obtins j’obtins un soulagementpresque immédiat, la résolution et enfin la guérison en quelques jours, aumoyen de l'application l’application souvent répétée de suc frais de feuilles de belladonemêlé avec autant d'eau d’eau tiède.
CONSTRICTION SPASMODIQUE ET RIGIDITÉ DU COL UTÉRIN. — Lorsque le col utérinrésiste spasmodiquement aux violentes et longues contractions de la ma-tricematrice, on l'enduitl’enduit, pour le dilater, avec l'extrait de belladone. Chaussier,qui le premier eut recours à ce moyen, portait sur le col de l'utérusl’utérus, àl'aide l’aide d'une seringue ayant une large canule, 8 gr. d'une pommade compo-sée composée de 60 gr. de cérat ou d'axonge, de 60 gr. d'eau distillée et de 8 gr. d'ex-trait extrait de belladone. — Aux observations de Chaussier vinrent se joindre plu-sieurs plusieurs faits recueillis par Blackett (in Roques). Toutefois, ce dernier vit,dans un cas, ce médicament produire à la fois la dilatation et la paralysiede la matrice. Ce résultat est d'autant d’autant plus rare que les contractions ducorps de cet organe sont plus violentes, et la résistance de son col plusgrande. Si, en même temps que la belladone fait cesser la rigidité de cettedernière partie, les contractions du corps de l'utérus l’utérus diminuent et devien-nent devienment insuffisantes ou nulles, on leur rend toute leur énergie en administrantle seigle ergoté. Tout médecin ami de la science et de l'humanité doit s'in-cliner incloner devant le triomphe du concours, vers un même but, de ces deux sub-stances substances de nature opposée, et aussi merveilleuses qu'inexplicables qu’inexplicables dans leuraction. — Beaucoup d'accoucheurs d’accoucheurs ont dû l'avantage de voir le col utérin sedilater dans des cas de constriction contre lesquels on n'employait n’employait autrefoisque la saignée, les bains, les injections mucilagineuses, etc., moyens d'uned’une action lente et incertaine. —Mandt (1), Conquest (2), Carré (3) ont retiréles plus grands avantages de ce moyen dans les cas dont il s'agits’agit. — Gou-viôn Gouviôn (4) est parvenu, à l'aide l’aide de frictions faites avec l'extrait de belladonesur un col utérin squirreux en plusieurs points, à le dilater assez pour livrerpassage à un foetus. Si l'on l’on n'obtient pas toujours des résultats avantageuxde ce médicament, cela tient, selon Delmas (5), à la manière de l'appliquerl’appliquer,qui consiste à le porter sur le col de l'utérus l’utérus au moyen de l'extrémité dudoigt; il faut pratiquer des injections au fond du vagin avec la solutionaqueuse chaude de cet extrait. •— Mandt faisait simultanément des frictionssur le col utérin avec une pommade analogue à celle de Chaussier, mais ilpratiquait aussi des injections avec l'infusion l’infusion des feuilles de belladone, etappliquait sur le ventre des cataplasmes préparés avec la même plante.
J ai eu plusieurs fois occasion d'employer d’employer la pommade de belladone danslecas levas de rigidité spasmodique du col utérin pendant l'accouchement. L'effetL’effet en,a été prompt et satisfaisant. Une fois j'ai j’ai introduit de cette pommadedans l'utérus pour faire cesser le resserrement partiel de cet organe, pro-duisant produisant l'ènchatonnement du placenta; mais je ne puis assurer que la dilata-tion dilatation n'eût pas eu lieu sans cela, ainsi qu'on l'observe fréquemment quandfln attend quelques minutes, et que l'onl’on'sollicite les contractions généralesfle la matrice par des frictions sur l'hypogastre. Dans un cas de procidenceprovidence du cordon pmbilical chez une jeune femme primipare, dont le col utérin
1 RuslsMagazin; t. XIX, p. 350
164 BELLADONE.
effacé, mais résistant, épais, douloureux, avait trois à quatre centimètresd'ouvertured’ouverture, j'ai j’ai pu obtenir en très-peu de temps, au moyen d'onctionsfaites avec le doigt, entre la matrice et la tête de l'enfantl’enfant, une dilatation quime permit d'employer le forceps et de sauver l'enfant.
(L'emplâtre L’emplâtre de belladone, étant plus solide que l'extrait, est plus facilemenlmis et maintenu en contact avec l'orifice utérin. On doit l'employer l’employer de pré-férencepréférence. Dans le même but, je mets souvent en usage le beurre de cacao,dans lequel on enrobe de l'extrait l’extrait de belladone. Beck (1) s'en s’en est servi pourdilater le col, dans un cas de polype intra-ulérin, dont il voulait ainsi favo-riser favoriser l'arrachement.)
EXTRAIT AQUEUX DE BELLADONE COMME SUCCÉDANÉ DU SEIGLE ERGOTÉ DANS 11PRATIQUE OBSTÉTRICALE. — Soma, de Magliano (2), a obtenu d'heureux résul-tats d’heureux résultats de l'extrait de belladone employé dans le but de ranimer les contrac-tions contractions utérines trop languissantes, et d'amenerd’amener, par conséquent, une plusprompte dilatation du col de cet organe. Dans les trois cas rapportés parl'auteurl’auteur, le col était peu dilaté, malgré les contractions utérines faibles ouralenties. La dose du médicament était très-élevée;— (50 centigr. dans125 gr. d'émulsion d’émulsion dégomme arabique et 30 gr. de sirop simple : deux cuil-lerées cuillevées de dix minutes en dix minutes) ; — après l'administration de la moi-tié moitié de cette potion, les contractions utérines devinrent énergiques, à la suitedesquelles l'accouchement l’accouchement eu lieu. Soma fut quelquefois obligé de porter ladose jusqu'aux jusqu’aux trois quarts de la potion, et pourtant sans aucun inconvénientinconvénient, la tolérance en pareil cas était très-grande. — 11 semble résulter desfaits observés par Soma, que dans beaucoup de cas on pourrait substituerl'extrait l’extrait de belladone au seigle ergoté : 1° parce qu'il qu’il est plus agréable àprendre que le seigle ergoté ; 2° parce que les cas de vomissements spasmo-spasme diques, qui ne sont pas rares, empêchent l'absorption l’absorption des médicaments, tandisque la belladone calme en même temps ces vomissements par ses propriétésantiémétiques; 3° parce que ce médicament paraît agir avec plus d'énergied’énergie et de promptitude que le seigle ergoté, dont l'action l’action est toutefois plus pro-longée; 4° parce que les accouchées ne conservent pas, à la suite de l'extraitl’extrait,ces contractions utérines qui se prolongent quelquefois plusieurs heureseheures!même plusieurs jours après l'accouchementl’accouchement, dans les cas où le seigle ergoléa été administré, bien que-, à vrai dire, on puisse observer quelquefois cescontractions dans des accouchements où la malade n'a n’a pris aucun médica-mentmédicament.
AFFECTIONS UTÉRINES. — Dans certaines douleurs utérines qui dépcndcnlde la rétention des menstrues, Trousseau et Pidoux obtiennent des eBavantageux de l'application l’application extérieure de la belladone. — Bretonneau, q» attribue ces douleurs à la rigidité du col utérin s'opposant s’opposant à l'écoulemenll’écoulement menstruel, emploie avec succès l'extrait l’extrait de la même plante porté sur cellecette partie. — Rousseau (3) se sert, dans les douleurs névralgiques de l'utérusl’utérus,les métrites douloureuses, etc., d'un d’un topique composé de 0,10 d'exlraiUlcoolique de belladone, de 0,05 d'opium. Ce mélange est placé au mil»d'un mil d’un plumasseau de charpie; on noue celui-ci d'un d’un fil, et on l'introduit dan;dans le vagin jusqu'au col de l'utérus. On le laisse en place pendant vingt-qu*heures. Dans les métrites douloureuses accompagnées de leucorrhée, oufou ajoute 30 centigr. de tannin. — Bérard (4) cite un cas de constriction doa-loureuse douloureuse de la vulve, analogue à celle du sphincter de l'anus dans la &sure, et qui s'opposait à l'acte du mariage. Il prescrivit d'introduire dans»
(1) Bulletin de thérapeutique, 1858.
BELLADONE. 165
vagin des mèches de plus en plus grosses, enduites de pommade de bella-donebelladone. On faisait, en outre, des injections à l'entrée l’entrée du vagin avec la solutionderatanhia. Il ne fallut que trois semaines pour dissiper cette constrictiondouloureuse. — Mestler, de Schelestadt (1), considérant le rétrécissementdu col utérin comme une cause fréquente de stérilité, propose, pour y re-médierremédier, la dilatation au moyen d'une d’une éponge enduite de pommade de bella-donebelladone. Cette opinion n'est pas dénuée de fondement. J'ai J’ai eu l'occasion demettre ce moyen en pratique, non pour remédier à l'étroilesse l’étroitesse de l'orificeutérin, mais pour combattre l'extrême l’extrême irritabilité de cette partie, que jeconsidérais comme la cause de la stérilité chez une jeune femme mariéedepuis quatre ans. Comme chaque mois il y avait pléthore locale et dysmé-norrhéedysménorrhée, je prescrivis, en outre, deux ou trois jours avant l'époque men-struellementruelle, une saignée du bras de 500 gr., l'usage des bains tièdes généraux,etnnegrande modération dans le coït. Cette jeune femme devint enceinteaprès un mois de ce traitement. — J'J’ ai fait cesser des douleurs utérinestrès-intenses, suite d'un d’un effort et annonçant un avortement presque inévi-tableinévitable, au moyen de la pommade de belladone appliquée à plusieurs reprisessur le col utérin. " ■ -
SCARLATINE. — C'est C’est à Hahnemann (2) que l'on doit la découverte de lapropriété prophylactique de la belladone contre la scarlatine. Ce médecinayant remarqué, après l'administration l’administration à l'intérieur l’intérieur de petites doses de bel-ladonebellapone, l'apparition sur la peau de plaques rouges analogues à celles de lascarlatine, en a conclu, d'après d’après la loi homoeopathique des semblables,qu'elle devait être un préservatif de cette maladie. Il faisait prendre deuxou trois cuillerées par jour du mélange de 10 centigr. d'extrait d’extrait de belladonedans 500 gr. d'eaud’eau. — En 1808, une épidémie de scarlatine exerçait ses ra-vages ravages dans le bailliage deHilschenbach; déjà un grand nombre de personneseii dii étaient mortes; Schenck (3) fit prendre le préservatif de Hahnemann àcinq cent vingt-cinq personnes. Sur ce nombre cinq cent vingt-deux furentpréservées.—- Hufeland dit que dans une épidémie des plus violentes, tousceux qui ont fait usage de la belladone en furent préservés.
(Nous pourrions multiplier les citations sans grand profit pour le lecteur;il trouvera dans la monographie de la belladone de Cazin père, la listepresque complète des observateurs qui ont publié des faits d'immunité con-cluantsd’immunité concluants.)
Mais nous devons mentionner Stiévenart comme le médecin qui a fournien faveur de cette propriété les preuves les. plus incontestables (4). Dans unecommune des-.environs de Valenciennes, où l'épidémie l’épidémie avait déjà faitquatre-vingt-seize victimes , il fit prendre ce préservatif à quatre cents indi-vidusindividus, et tous, sans exception, furent à l'abri l’abri de la contagion. D'autres per-sonnespersonnes, qui habitaient la même localité et qui étaient soumises aux mêmesinfluences, n'eurent n’eurent point recours au préservatif et contractèrent la maladie,stiévenart emploie la teinture de belladone à la dose de deux gouttes pare°Url+ tis UQe Potion, pour les enfants d'un d’un à trois ans, à celle de troisgouttes pour ceux de trois à six ans ; passé cet âge, il augmente d'une d’une gouttem chaque année. ■
ena6^ànt Uûe ^mdémie de scarlatine qui régna à Calais en 1823, j'étaisj’étais farhl ' ‘ c.om.rae médccin du bureau de bienfaisance, de soigner vingt-cinqmoi I indigentes agglomérées dans une ancienne caserne. J'administrai J’administrai oi-meme la teinture de belladone à soixante enfants : tous furent préser-
(21 ïwfe médicle de Strasbourg, 1852.
166 BELLADONE.
vés, à l'exception d'un seul qui fut faiblement atteint. Il est à remarquerque ces enfants couchaient pêle-mêle avec les malades atteints de scarlatine,
Malgré tous les faits que nous venons de citer, on a contesté à la belladonesa vertu préservatrice. Joseph Franck lui refuse cette propriété par la seuleraison qu'elle qu’elle émane de l'homoeopathie. « Je n'ai n’ai point employé la bella-donebelladone, dit-il, comme moyen prophylactique contre la scarlatine, parce quele sens commun s'opposait s’opposait à ce que je me servisse de ce remède aux closesminimes et ridicules de Hahnemann. » — Giacomini regarde comme dou-teuse douyeuse la propriété préservatrice de cette plante;'il se fonde sur ce qu'on nepourrait pas s'assurers’assurer, selon lui, que les enfants qui ne furent pas atteintsde la scarlatine en prenant le médicament, l'auraient l’auraient été en ne le prenanlpas. D'après D’après ce raisonnement, toute expérimentation devient inutile, et lavacecine même eût été rejetée par Jenner. — Souvenons-nous que Dupuy-Iren DupuyIren ne voulut jamais, malgré l'évidence, admettre les propriétés obstétri-cales obstétricales du seigle ergoté, et que Magendie se prononça à priori et irrévocable-ment irrévocablement contre l'emploi l’emploi du chloroforme. — « Quelque imposantes que soientles autorités qui vantent la vertu prophylactique de la belladone dans le casqui nous occupe, disent Trousseau et Pidoux, nous avouerons que nous nepouvons que rester dans le doute, attendu que nous ne savons jusqu'à jusqu’à quelpoint les praticiens, dont nous récusons ici presque entièrement les con-clusionsconclusions, avaient justement apprécié tous les effets des influences épidé-miquesépidémiques. »
Eh quoi! il s'agit s’agit d'un moyen simple qui peut rendre les plus éminenlsservices, el, avant de récuser presque entièrement les conclusions de prati-ciens praticiens éclairés et de bonne foi qui ont vu, Trousseau et Pidoux ne veulentpas voir, ne cherchent pas à s'éclairers’éclairer, à se convaincre par l'observationl’observation? clpourtant, thérapeutistes consommés, est-ce là la marche qu'ils suivent ha-bituellement harituellement clans la recherche des vérités pratiques qui distinguent leurstravaux? Non, bien certainement. Ils réfutent eux-mêmes, par l'expériencel’expérience qu'ils invoquent tous les jours contre des raisonnements que rien ne jus-tifiejustifie, l'opinion l’opinion qu'ils ont si légèrement émise sur la vertu prophylactiquede la belladone. In medicina majorem vim habet experientia quàm ratio,(Baglivi.)
Mais voici des objections plus sérieuses. Raminski (1) affirme avoir eu detrop fréquentes occasions d'observer d’observer les mauvaises effets de la belladonepour croire à sa vertu préservatrice. — Lehmann (2), dans une épidémie, descarlatine qui régna à Torgau en 1825, ne put obtenir le moindre avantagede l'emploi l’emploi de ce médicament. — Les observations de Teuffel (3) viennentàl'appui l’appui de celles de Lehmann. Ce sont là des faits exceptionnels qui ne peu-vent peuvent en rien détruire les faits bien plus nombreux qu'on qu’on leur oppose. Onpeut encore se demander si le médicament était bien préparé, s'il s’il n'availpas perdu sa vertu par la vétusté, si les enfants l'ont régulièrement pris...
La belladone a été aussi employée comme moyen curatif clans la scarla-tinescarlatine. Barthez (4) a eu recours à la fumée des feuilles de celte plante dansune épidémie de scarlatine accompagnée de bronchite. Ce moyen, qu'il fai-sait faisait toujours précéder d'émissions d’émissions sanguines abondantes, lui a été très-avantageux. — (Socquet (5) «profite de l'action l’action astringente de la belladone(Wharton Jones) sur les vaisseaux capillaires, qui amène la siccité et la pâ-leur pâleur des muqueuses, pour combattre l'angine scarlatineusel’angine scarlatines.)
ERYSIPÈLE. — Bock (Tragus), qui, à l'époque de la renaissance des lettres,
BELLADONE. 167
eut le mérite de donner à la botanique une impulsion nouvelle, parle del'utilité l’utilité des feuilles de belladone employées à l'extérieur l’extérieur pour combattrel'érysipèlel’érysipèle. — Gauneau et Mériot (1) ont employé avec succès, dans cettephlegmasie, des frictions sur.la partie malade, trois ou quatre fois parjour, avec une pommade composée de 3,00 d'extrait d’extrait de belladone et de20,00 d'axonged’axone. Ils considèrent ce traitement comme supérieur à tous ceuxemployés jusqu'à jusqu’à ce jour. — Chevalier (2) dit avoir obtenu de bons effets dela pommade de belladone dans la même affection.
La propriété que possède la belladone de produire, dans certains cas, uneéruption analogue à l'érysipèlel’érysipèle, a suggéré l'idée l’idée à Yvaren de l'employerdans cette maladie. 11 cite le cas d'un d’un érysipèle des nouveau-nés, guéri aumoyen de la teinture de belladone administrée à la dose d'une d’une à deuxgouttes dans la journée, en solution dans 100 gr. d'eaud’eau, dont le maladeprenait une cuillerée chaque heure (3).
PHLEGMASIE DES MEMBRANES SÉREUSES. — Dans un cas d'ascite d’ascite aiguë survenuechez une jeune fille de treize ans, à la suite d'une d’une diarrhée brusquementsupprimée, Trousseau (4), se plaçant au point de vue d'une d’une phlegmasie très-superficielle, sécrétoire et douloureuse de la membrane séreuse abdomi-naleabdominale, s'adressa s’adressa à l'élément douleur pour abattre l'inflammation et l'hypersé-crétionhypersécrétion. Le ventre fut couvert de cataplasmes arrosés avec une mixturecomposée de parties égales d'extrait d’extrait de belladone, d'extrait d’extrait d'opium etd'une d’une suffisante quantité q"eau pour donner à ce mélange la consistance desirop, En même temps, on administra le calomel à doses fractionnées. Bien-tôt Bientôt les douleurs s'apaisèrent, et, au bout de dix jours, l'épanchement sé-reux séreux avait entièrement disparu ; mais l'absorption de la belladone avait pro-duit produit une paralysie temporaire de la vessie, avec rétention d'urine.
9 îïeille medicale, 1850.
168 BELLADONE.
combattraient à la fois l'élément l’élément douleur et l'élément inflammatoire. -Barbier pense que cette plante est contre-indiquée quand il y a de l'irrita-tion irritafion ou de la phlogose sur quelque point de l'encéphale, et qu'elle -augmenteles accidents quand on l'administre dans l'arachnoïdite, la célébrité par-tiellepartielle, etc. Nous ne partageons pas celte opinion, qui, d'ailleurs, n'est ap-puyée appuyée sur aucun fait.
MALADIES DES VOIES RESPIRATOIRES. — Rilliet et Barthez pensent que la bel-ladone belladone pourrait être très-utilement employée dans le traitement de la laryn-gite laryngite spasmodique, et qu'on qu’on pourrait la substituer au musc et à l'assa-foetidadans les cas graves ou lorsque les accès sont fréquemment répétés. — Pop-per Popper (1), se fondant sur plus de cinq cents observations, affirme qu'il qu’il n'eslpas de meilleur remède contre l'angine tonsillaire que la teinture de bella-done belladone administrée en potion. Ce médicament, qui, du reste, ne convient nidans l'angine l’angine diphthérique ni dans celle qui est de nature syphilitique, pro-duit produit si rapidement l'effet l’effet désiré, que, le plus souvent, la guérison ne se faitpas attendre au delà de vingt-quatre heures!...
DeLarue, de Bergerac (2), rapporte une observation de pneumonie autroisième degré et annonçant une fin prochaine, dans laquelle 15 centigr.d'extrait d’extrait de belladone en solution dans 10 gr. de sirop, administrés en uneseule fois, a produit des effets prodigieux. «Variable selon l'exigence l’exigence descas, dit de Larue, notre nouvelle méthode de traitement est, comme toutes lesmédications héroïques, décisive, d'une d’une pratique généralement difficile, par-fois parfois périlleuse. » Cette observation a pour épigraphe : La hardiesse est quel-quefois quelquefois une sage prudence. — Delchiappa (3) cite l'observation d'une pneu-monie pneumonie chez un berger robuste, âgé de seize ans, où la poudre de racines debelladone, donnée à haute dose jusqu'à jusqu’à intoxication légère, avait amené laguérison.
DYSENTERIE. — Le sirop préparé avec les baies de belladone, à la dosed'une d’une petite cuillerée, a offert à Gesner un moyen rapide de guérison dansune épidémie de dysenterie. « Ut vel liguloe, aut cochlearis parvi mensunsomnum inférât, fluxiones sistat, dolores tollat, dysenteriam curet; gratus estplane, sed cavendum ne ampliùs detur (4). »
Leclercq (5) fait appliquer au-dessus du pubis un large emplâtre quadrila-tère quadrilatère d'extrait de belladone. Chaque emplâtre doit être renouvelé toutes lesvingt-quatre heures chez les malades gravement atteints, ou chez les dysen-tériques dysentériques qui n'ont été soumis au traitement qu'après le huitième jour delàmaladie. Chaque emplâtre de belladone doit être composé d'au d’au moins 30 gr.d'extrait préparé au bain-marie. L'emplâtre L’emplâtre de datura produit le mêmeeffet. Dans les cas graves, il est bon d'allerner l'emplâtre d'extrait de da-turadatura, et vice versa. Les résultats obtenus de l'emploi de la belladone à l'in-térieur intérieur dans la dysenterie n'ont n’ont pas été assez décisifs pour que Leclercqpuisse conseiller ce mode de traitement. Toutefois, il est persuadé que cetteaffection, combattue dès le début par les solanées vireuses convenablementadministrées à l'intérieurl’intérieur, céderait à leur action.
(J'ai J’ai combattu avec le plus grand succès le ténesme si pénible de la dys-enterie dysenterie par des lavements répétés de belladone. Toutes les deux heures, j«je faisais pratiquer une injection anale avec 150 gr. d'eau d’eau et 2 à 5 centigr.d'extraitd’extrait. Malgré l'élévation relative de la dose, je n'ai jamais constate de
(1) Annales médicales de la Flandre occidentale, 1856.
[169]
sécheresse à la gorge, etc. J'associe J’associe souvent la belladone au ratanhia dansces cas.)
BLENNORRHAGIE. — Blackett (1) conseille, surtout dans la blennorrhagieblennorragie cordée, les frictions sur le canal de l'urètre l’urètre avec l'extrait de belladone. J'aiplusieurs fois employé ce moyen avec succès. On peut administrer concur-remment concurremment à l'intérieur l’intérieur la lupuline, dont les effets anaphrodisiaques ont étérécemment constatés. (Voy. l'art. HOUBLON.)
PANARIS, ORCHITE, BRÛLURE, ENGELURE, CONTUSIONS. — Debreyne ditavoir guéri, en deux ou trois jours, des panaris très-graves, par l'appli-cation d'une l’application d’une pommade composée de deux parties d'onguent napolitain,d'une partie d'opium et d'extrait de belladone. La partie malade est recou-verte recouverte avec cette pommade, et toutes les heures ont fait des frictions pourfavoriser l'absorptionl’absorption. J'ai J’ai souvent employé le mélange d'onguent d’onguent mercurielet de pommade de belladone pour arrêter le panaris à son début, et j'aij’ai presque toujours réussi. Le cataplasme de feuilles fraîches de belladonecalme très-promptement la douleur et produit le même effet. — Groenen-dals Groenencals a,ordonné avec succès, dans les mêmes cas, les cataplasmes de mie depain et d'extrait d’extrait de belladone.
(Dans l'orchite, ce traitement réussit souvent. La teinlure teinture d'iode, associéeaux préparations de la plante qui nous occupe, constitue un excellent réso-lutifrésolutif. lien est de même de l'iodure de potassium.)
La décoction, le suc étendu dans l'eaul’eau, l'extrait délayé, appliqués sur unebrûlure du premier degré, calment promptement la douleur et préviennentl'inflammationl’inflammation. Mais ces applications ne sont pas sans danger sur les sur-faces surfaces dénudées, à cause de l'absorption du médicament. Dans les engeluresnon ulcérées ces topiques sont très-efficaces.
Gaglia a vu des contusions très-fortes, avec douleurs intenses, céder àdes onctions de pommade de belladone. En pareil cas, j'ai j’ai souvent prévenul'inflammation elle gonflement par l'application des feuilles fraîches de bel-ladonebellapone, ou, à défaut de celles-ci, de cataplasmes faits avec la décoction desmêmes feuilles sèches et la mie de pain.
HEMORRHAGÏES. — HÉMOPTYSIE. — Dans sept cas d'hémoptysie d’hémoptysie queSchroeder (2) a eu occasion de traiter, l'hémorrhagie l’hémorragie s'est presque toujoursarrêtée immédiatement après l'emploi de fumigations de feuilles de bella-done belladone incisées finement (4 gr. jetés sur des charbons ardents) et que l'on l’on faitrespirer au malade. — De Cigalla, médecin du roi de Grèce (3), a arrêtéplusieurs fois l'hémoptysie l’hémoptysie en faisant fumer à ses malades le mélange defeuilles de belladone, de feuilles de digitale et de fleurs de pavot. Ce méde-cin médecin prétend aussi avoir guéri des phthisiques phtisiques par le même moyen ! —Dubois, de Tournay (4), a fait promptement cesser un crachement de sangJrès-abondant chez un sujet d'une d’une constitution grêle, à poitrine étroite, enlui faisant fumer trois ou quatre pipes par jour de feuilles de belladone.
HÉMATÉMÈSE. — Camerer (5) a recommandé l'usage l’usage de la belladone danscette espèce d'hémorrhagie. Dans le but de diminuer la grande irritabilitéde l'estomacl’estomac, Scboehlin, de Berlin 16), en conseille aussi l'emploi l’emploi dansce cas..
Sîl îîe London med. reposilory, 1823.
[170]
MÉTfiORRHAGiE. — Dubois, de Tournay (1), rapporte l'observation l’observation d'unemétrorrhagie abondante, ayant quinze jours de durée, avec douleurs grava-tives gravatives dans les lombes, pâleur, affaiblissement, contre laquelle on avait inuti-lement inutilament employé le ratanhia, et qui diminua au moins des trois quarts dès lesecond jour de la médication suivante : Frictions sur la région utérine avecla pommade de belladone (15 gr. pour 30 d'axonged’axone); potion composée de10 centigr. de belladone et de 120 gr. d'eau d’eau distillée.de laitue, à prendrepar cuillerée. L'infusion L’infusion de sauge (30 gr. pour 1 kilog. d'eau) fit disparaîtreentièrement cette hémorrhagiehémorragie, restée stationnaire à un faible degré, malgrél'usage de la belladone. «Une autre femme, de quarante-cinq ans, dit Du-boisDubois, était réduite à un état de faiblesse extrême, par suite d'une métror-rhagie d’une métrorrhagie abondante qui durait depuis trois semaines. Soumise au même trai-tement traitement que la malade de l'observation l’observation précédente, l'hémorrhagie s'arrêtacomplètement dès le second jour de son emploi.
FIÈVRES. — FIÈVRES INTERMITTENTES SIMPLES. — Quand la fièvre intermit-tente intermittente renaît sans cesse après l'usage l’usage devenu inutile des préparations dequinquina, ce qui arrive particulièrement aux quartes, Hufeland recom-mande recommande la belladone à la dose de 15 à 20 centigr.. par jour. — Stosch (2) areconnu son efficacité dans ces circonstances. — Nepple (3) vante l'extraitl’extrait de belladone, à la dose de 20 à 50 centigr., contre les fièvres intermittentesnévralgiques. —lsensée —sensée etRomberg(4) se servent avec avantage de la for-mule formule suivante dans le traitement de la fièvre intermittente : Sulfate de qui-ninequinine, 2 gr. 50 centigr.; extrait aqueux de belladone, 10 centigr.; extrait deménianthe, q. s. pour vingt pilules, dont on prend une toutes les trois heures.Ces pilules, suivant lsenséesensée, réussissent neuf fois sur dix dans toute espècede fièvre intermittente. — Perrin (5) a employé ces pilules avec le mêmeavantage, mais en doublant la dose d'extrait d’extrait de belladone. La première pi-lule pilule est prise immédiatement après le premier accès, et les suivantes dequatre heures en quatre heures, jusqu'à jusqu’à concurrence de trois pilules envingt-quatre heures seulement. Les malades restent ainsi placés pendantprès de sept jours sous l'influence l’influence de la médication; et comme l'ingestionl’ingestion des six premières pilules est suivie presque toujours de la disparition desaccès, il en résulte que les quatorze pilules restantes, qui sont prises lesjours suivants, toujours au nombre de trois, matin, midi et soir, prévien-nent préviennent le retour de la fièvre. Le sulfate de quinine, comme on le voit, n'inter-vient intervient ici que dans des proportions vraiment économiques.
FIÈVRES INTERMITTENTES PERNICIEUSES. — Dans un cas de fièvre intermit-tente intermittente pernicieuse avec délire et douleur atroce à la région frontale, dontles trois premiers accès avaient été exaspérés par le sulfate de quinine,Ducros, de Marseille (6), fit cesser le quatrième par l'administration l’administration de60 centigr. d'extrait d’extrait de belladone dans l'intermissionl’intermission. Le malade, exposé denouveau aux effluves marécageux des bords du Rhône, fut repris de la mêmemaladie, et guérit par le même moyen.
Dans la fièvre pernicieuse cholérique que j'ai j’ai eu souvent l'occasion d'ob-server observer pendant les chaleurs de l'été l’été dans les marais du Calaisis, l'opiuniàl'intérieur l’intérieur et la belladone appliquée à l'épigastre faisaient presque toujourscesser les vomissements et les évacuations alvines qui avaient lieu pendantl'accèsl’accès.
(1) Journal de la Société de médecine de Gand, 1852, p. 40.
[171]
FIÈVRES CONTINUES. —Graves (l) considère la belladone comme un remèdeefficace dans certaines fièvres ataxiques accompagnées de rétrécissement dela pupille. L'action de la belladone semble justifier cette opinion.
AFFECTIONS OCULAIRES. — (La belladone, agent mydriatique par ex-cellenceexcellence, est fréquemment employée dans les affections oculaires. L'intro-duction introdiction d'une solution atropinée dans L'oeil amène la dilatation pupillairedans un espace de temps qui varie entre dix et vingt minutes, et qui, danstous les cas, est en rapport avec l'intensité l’intensité de la dose. En même temps, lavue se trouble, pour deux raisons; d'abordd’abord, une plus grande surface de lalentille venant à être mise à découvert, un certain nombre de rayons diver-gents divergents pénètrent dans l'oeill’oeil, et, comme le foyer de tous ces rayons ne seforme'pas formeras au même point, il en résulte que le contour des objets paraîtmoins net. En second lieu, la belladone paralyse l'appareil l’appareil accommodateurde l'oeil, qui ne peut plus s'accommoder aux petites distances (2). Sous cerapport, on observe des différences notables entre les divers individus; il y ades yeux qui sont disposés de telle façon qu'ils qu’ils peuvent encore voiries objetsplacés à une certaine distance, tandis que d'autres d’autres ne voient pas les objets àquelque distance qu'ils qu’ils soient placés.
Cette particularité, observée depuis par Warlomont, Cornaz, de Neuf-châtel, Sichel, van Roosbroeck, paraît, vu sa rareté, n'être n’être liée qu'à qu’à uneidiosyncrasie du sujet.
La belladone ou l'atropine l’atropine maintiennent la pupille dilatée pendant quatre,cinq et quelquefois huit jours. — Nous avons vu que l'opium l’opium et la solutiond'extrait de calabar pouvaient abréger cet espace de temps.)
pi résulte des recherches de Lemattre que l'atropine a un pouvoir my-driatique mydriatique supérieur à celui de la daturine saturnie et l'hyosciamine, sous le rapportde la rapidité et de la durée d'action.)
PHLEGMASIES. -r- L'emploi L’emploi de la belladone dans Yophthalmie n'est pasnouveau. — Tragus eh parle ainsi : « Succus albumine ovi tempérants oculisimpositus, inflammationes inflammations eorum tollit. » — Vicat dit que, depuis longtemps,Welsh avait recommandé cette plante contre les phlegmasies de l'oeill’oeil. — Dans certaines ophthalmies dont le symptôme le plus saillant est la pho-tophobiè photophobiè avec larmoiement abondant, Lisfranc faisait pratiquer des fric-tions frictions sur les tempes et derrière les oreilles avec 4 gr. d'extrait d’extrait de bel-ladone belladone délayé dans un peu d'eau. Quelquefois il faisait instiller dans l'oeill’oeil une solution de 5 à 10 centigr. de cet extrait dans 120 gr. d'eau d’eau distilléede rose pu de plantain. Ce traitement, que Dupuytren employait déjàdepuis longtemps, a réussi dans beaucoup d'ophthalmiesqui d’ophthalmiesqui avaient ré-sisté résisté .aux moyens ordinairement mis en usage. — Les lotions faites avec unelaiD'e laiD’e infusion de jusquiame ou de belladone sont préconisées par JungkenTde Berlin (4), contre l'ophthalmie l’ophtalmie militaire avec irritabilité extrême desyeux. -— Sichel (5) considère les antiphlogistiques et les frictions faites avec1 extrait de belladone, quatre à huit fois par jour, sur le front, la région sussous-orbitaire, les pommettes, les tempes, comme les moyens les plus efficacescontre la photophobie. Quand le mal résiste, il y joint l'emploi de la bella-
1 Dûblm Journal, juillet 1838.
[172]
done à l'intérieur. — Uneophthalmie violente, avec rétrécissement considé-rable considérable de la pupille, avait résisté pendant trois mois à tous les moyens em-ployésemployés. Mandeville la voit céder en quinze jours à l'usage l’usage de l'extrait debelladone administré à l'intérieur l’intérieur à la dose d'un sixième de grain par jour,et à l'instillation dans l'oeil, en même temps, de quelques gouttes de là dé-coction décoction de la plante.—Quand l'ophthalmie l’ophtalmie est accompagnée de pkotoplwbk,Desmarres fait pratiquer cinq ou six frictions par jour, sur le front et sur lestempes, avec gros comme une noisette d'une d’une pommade composée de'de’: Mielblanc, 10 gr.; d'extrait d’extrait de belladone, 5 gr.; de mercure, 5'gr. — Ammon,deBerlin (1), emploie le collyre suivant dans l'ophthalmie des nouveaux-nés : Ex-trait Extrait de belladone, 30 centigr., eau chlorurée, 10 gouttes; eau distillée, 120gr.On applique sur les paupières, tous les quarts d'heure ou toutes les demi-heuresdemiheures, une éponge imbibée de cette solution tiède. — «Dans les ophthalmiesophtalmies des enfants, qui s'accompagnent si souvent d'iritis, l'emploi simultané du ca-lomel calomel à doses fractionnées, et de la belladone, appliquée en frictions autour del'orbitel’orbite, rend les plus utiles services. La belladone, toutefois, doit être con-tinuée continuée aussi longtemps que l'oeil reste sensible à la lumière. »
Cade (2) remédie à la .photophobie qui a lieu dans la sclérotitesclérotique, et qui,selon lui, est due au tiraillement du ligament ciliaire congestionné et irrité,en instillant entre les paupières quelques gouttes d'une d’une solution d'extrait d’extrait debelladone.
Dans tous les cas où la sensibilité de l'oeil l’oeil est exaltée, soit par l'iritis onla rétinite, soit par une irritation nerveuse ou une excessive sensibilité dumalade, soit enfin par un vice scrofuleux déterminant une véritable pho-tophobiephotophobie, Debreyne fait laver les yeux quatre ou cinq fois par jour avec unesolution de 2 gr. d'extrait d’extrait de belladone dans 125 gr. d'eau d’eau de roses. — Sui-vant Suivant Velpeau (3), l'extrait l’extrait de belladone en frictions sur l'orbite l’orbite produit peud'effet dans le traitement de la kératite. Il préconise, au contraire, le collyresuivant : Extrait de belladone, 2 gr. ; laudanum liquide, 10 à 30 gouttes; eaude rose, de mélilot, de bluet ou de plantain, 120 gr. On instille entre lespaupières une certaine quantité de ce collyre trois ou quatre fois par jour.Velpeau regarde ce collyre comme plus nuisible qu'utile qu’utile dans la kératite su-perficielle superficielle et dans la kératite ulcéreuse.
Dans la photophobie scrofuleuse, j'obtiens j’obtiens en quelques jours les plusheureux résultats par l'emploi l’emploi de la décoction de la belladone ou de jus-quiame jusuiame en collyre, et l'usagel’usage, en même temps, de l'hydrochlorate de baryteà l'intérieur.
Saunders a, le premier, fait connaître les bons effets de la belladone dansl'iritisl’iritis. « Cette substance, dit-il, appliquée convenablement sur l'oeil pen-dant pendent le procédé adhésif de l'inflammation, force la marge interne de l'irisde s'étendre s’étendre et dé s'éloigner de l'axe de la pupille, de surmonter l'obstacleprovenant de l'agglutination l’agglutination de la lymphe, et d'allonger la bande organiséequi unit l'iris à la capsule, si le mal n'est pas ancien. Ainsi les adhérencessont réduites à une extrême ténuité, et il en résulte une transparence quilaisse passer les rayons lumineux. Si l'effet l’effet de l'inflammation a été léger,les adhérences seront peu de chose, et la pupille ne sera que légèrementirrégulière. L'iris L’iris conservera une certaine puissance d'action et la visionnesera que peu lésée. En général, la pupille est déformée, et 1 iris parfaite-ment parfaitement fixe; mais si l'ouverture l’ouverture est assez grande et que la capsule ne soit pasdevenue trop opaque, le. malade, pourra encore voir. (4).
Lorsque l'iritis se termine par exsudation, le professeur Sloeber (b) con-
scille l'usage de la belladone pour dilater la pupille et empêcher, autant que
possible, cette exsudation de nuire à la vision. Quand elle a établi des adhé-rences adhérendes entre la cornée et l'irisl’iris, ou entre celle-ci et la capsule cristalline, ouforme des filaments qui vont d'un d’un côté de la pupille à l'autre, cet habileophthalmologisle ophtalmologiste considère encore l'application de la belladone comme étantd'un d’un grand secours. — Sichel a vu plus d'une fois les phlegmasies anciennesde l'irisl’iris, avec obstruction complète de la pupille, céder à l'emploi de cemédicament. — Suivant Caron du Yillards, la belladone doit être employéedès le début de la maladie. « Car elle a, dit-il, le double effet de calmer lesdouleurs et la photophobie, et d'obtenir d’obtenir la dilatation de la pupille. Une foisque l'inflammalion l’inflammation est intense, elle a peu d'action sur l'iris, et il faut secon-der seconder sa puissance par de nombreuses évacuations sanguines. » Il fait desfrictions sur l'orbite l’orbite le soir, parce qu'alors qu’alors les douleurs sont plus violentes,et que pendant la nuit et le sommeil la pupille se contracte. — Dans l'iritisl’iritis traumatique, Ammon (1) a employé avec avantage des embrocations faitessur l'oeil l’oeil avec l'extrait de belladone délayé dans l'eau froide. Velpeau (2)combat préalablement, surtout au moyen du calomel, les principaux sym-ptômes symptômes de la maladie. Une fois l'action mercurielle manifestée sur la bou-chebouche, il a recours aux frictions avec la pommade de belladone sur les pau-pières paupiètes ou autour de l'orbite, à l'instillation de la solution aqueuse de l'extrait,afin de détruire, autant que possible, les adhérences, les angles, la forme irré-gulière irrégulière de la pupille. Selon Gerhard (3) et Debreyne (4), il ne faut recourir àce médicament que lorsque la période aiguë de l'affection l’affection est passée; avant,elle a, dit-il, des inconvénients réels, et ne peut combattre les contractionsmorbides de l'irisl’iris. — D'après D’après Tonnelle, de Tours, quand on ne parvientpas à détruire, au moyen des préparations de belladone, les membranes quise sont formées à la suite, de l'iritisl’iritis, on a encore l'immense l’immense avantage d'em-pêcher l'oblitération d’empêcher l’oblitération de la pupille. Tonnelle emploie aussi ce médicamentdans toutes les lésions traumatiques de l'irisl’iris, afin de prévenir l'oblitérationl’oblitération de la pupille et les adhérences membraneuses, suite de l'iritis. Quand il nepeut parvenir à empêcher ces dernières, ce qui est rare, il maintient lapupille dans un état de dilatation tel, qu'on qu’on peut détruire les membranes àl'aide l’aide de l'aiguille l’aiguille avec la plus grande facilité. La meilleure préparation àemployer, suivant le chirurgien de l'hôpital l’hôpital de Tours, est l'extrait l’extrait aqueuxdans l'eau l’eau distillée de la même plante, dans la proportion de 1 à 2, qu'on. applique sur l'oeil l’oeil malade, ayant soin de la renouveler de deux heures endeux heures.
Dans quelques cas d'iritisd’iritis, Miquel a obtenu la dilatation de la pupillepar le mélange du calomel et de la belladone, administré à l'intérieurl’intérieur, sansl'emploi des préparations de cette plante à l'extérieur.
Buïley emploie les lotions de belladone avec un peu de sulfate de cuivre,contre les iritis et les ophthalmies ophtalmies atoniques au début.—Escolar — Escolar cite uneobservation d'iritisd’iritis, qu'il qu’il appelle rhumatismale, guérie par la belladone àhaute dose à l'intérieur l’intérieur et à l'extérieur.
rRoguetta (5) regarde la belladone comme le remède spécifique de la réti-niterétinite. Il suffit de prendre matin et soir une pilule de 2 cent. 1/2 d'extrait d’extrait decette plante. Dans l'inflammation l’inflammation de la capsule, du cristallin (capsulitis), leprofesseur Stoeber prévient l'adhérence l’adhérence de l'iris avec la capsule au moyende la belladone.
RÉTRÉCISSEMENT SPASMODIQUE DE LA PUPILLE. — Dans le resserrement spas-
ADHÉRENCES DE L'IRIS. — Pour s'assurer si l'iris est adhérent, et pour prévenir cette adhérence, Himly (in Merat et Delens) conseille l'emploi de la belladone. Il suspend de temps en temps l'usage de cette plante, afin de produire alternativement des resserrements et des dilatations. —Velpeau emploie contre les adhérences qui ne sont pas trop anciennes une solution de quelques grains d'extrait de belladone dans une cuillerée à café d'eau, qu'il fait instiller matin et soir entre les paupières. Il laisse reposer l'oeil pendant deux ou trois jours. Lorsque la pupille a repris son état primitif, il fait recommencer la même opération, et ainsi de suite jusqu'à ce que ces adhérences aient été détruites par les tiraillements modérés et répétés que produit le médicament sur cette membrane. — Cunier (2) a remporté le plus grand succès, dans des adhérences irido-cristalloïdiennes qui duraient depuis des mois, des années, quelquefois avec abolition de la vue, en faisant introduire matin et soir, entre les paupières, gros comme une tête d'épingle d'une pommade composée de 30 centigr. d'atropine et de 4 gr. d'axonge.
HERNIE DE L'IRISL’IRIS. — Beaucoup de praticiens ont employé la belladonedans le traitement des hernies ou des procidences providences de l'iris. — Quand onn'a pu réduire, au moyen d'un stylet mousse, la hernie récente et pro-duite produite par une lésion traumatique, Caron du Villars recommande l'usagel’usage de la belladone à l'intérieur et à l'extérieur. «Par ce moyen, dit-il, onobtient une dilatation grande et énergique qui, dans la plupart des cas,fait disparaître la hernie commençante ; cet état de l'iris l’iris devra être pro-voqué provoqué et maintenu pendant plusieurs jours. Pendant ce temps, on cher-chera cherchera à obtenir par tous les moyens possibles la cicatrisation de la cor-néecornée. » — Quand le prolapsus s'est s’est fait par un ulcère ou par une ouverturetrès-petite, et qu'il qu’il ne peut être réduit mécaniquement, le professeur Stoeberconseille la position sur le dos, l'occlusion l’occlusion des paupières, l'obscurcissementde la chambre, et l'instillation de la belladone. « Ces moyens, dit-il, déga-gent dégagent quelquefois l'iris l’iris et donnent le temps à la cornée de se cicatriser,»Dans les cas où la cornée, ramollie ou ulcérée, menace de se perforer, -.Sichel conseille, pour prévenir la hernie de l'irisl’iris, l'extrait l’extrait de belladone enfrictions autour de l'orbite l’orbite et en instillation entre les paupières ; mais si leramollissement ou l'ulcération l’ulcération occupent la circonférence delà cornée, cettemédication, selon lui, peut être nuisible ; car alors la dilatation, en rappro-chant rapprochant davantage la partie libre de l'iris l’iris du point ramolli ou perforé, tend àfavoriser l'accident qu'on l’accident qu’on cherche à éviter.—Velpeau (3) pense aussi que cen'est n’est que pour les procidences qui ont lieu assez loin de la sclérotique, qu'onpeut recourir à l'emploi de la belladone. Dans ces cas seulement il y aurait,suivant lui, quelque chance de retirer l'iris l’iris en arrière en dilatant forcémentla pupille. —Lorsque, dans la procidence providence de l'irisl’iris, la pupille prend uneforme oblique et allongée qui met obstacle au passage des rayons lumineux,on doit, suivant Bérard (4), tenter la réduction delà procidenceprovidence, soit enexposant brusquement l'oeil l’oeil à la lumière, soit en repoussant l'iris l’iris hernieavec un stylet mousse, soit enfin en provoquant une dilatation permanentede la pupille, et par conséquent la rétraction de l'irisl’iris, en instillant de la
(1) Bayle, Bibliothèque de thérapeutique, t. II, p. 454.
[175]
belladone, — Dans un cas de vaste procidence de l'iris à travers une ulcc- }:. ration ulccération perforante de la cornée, Florent Cunier (1) a obtenu les résultats les c. plus satisfaisants d'une d’une solution de 30 centigr. de sulfate d'atropine clans - d’atropine dans 4 gr. d'eau distillée, en instillation dans l'oeil, matin, midi et soir. NYCT&LOPLB. — Debreyne cite un cas de nyctalopie qui avait été traité en ? vain par les sangsues et les vésicatoires, et qui fut guéri en huit jours par l- l'usage à l'intérieur de l'extrait de belladone porté graduellement à la dose l élevée de 30 centigr. par jour. Leprestre (2) a traité une femme de trente ans,\ , dont l'oeil, qui ne présentait d'ailleurs aucune apparence de lésion, était • tellement impressionné par le contact de la lumière, qu'il devenait impos-sible à la malade de supporter le jour. Elle ne voyait que des lames de feu ■;.'• et était condamnée à rester clans une obscurité profonde. Des frictions faites î sur l'orbite avec un mélange d'extrait de belladone et d'onguent mercuriel ;t. double ont été suivies d'une prompte guérison. < CATARACTE.— L'emploi de la belladone pour dilater la pupille et préparerl'oeil à l'opération de la cataracte est aujourd'hui généralement connu et ; adopté. On évite ainsi plus facilement les lésions de l'iris, on observe mieux L les mouvements de l'aiguille, et, si on le juge utile, on peut faire passer plus ■' facilement des parcelles du cristallin dans la chambre antérieure. Continuée .' à un certain degré après l'opération, la dilatation de la pupille prévient le ) développement de l'iritis et l'oblitération pupillaire. Reimarus, de Ham- V bourg (in Wilmet), fit le premier usage de la belladone dans ce cas, après | la remarque faite d'abord par Ray que les applications de cette plante sur | les paupières déterminent la dilatation des pupilles. Il faisait instiller quel- I ques gouttes de l'infusion aqueuse peu d'heures avant l'opération. — Himly l (in Bibliothèque Bayle), qui en constata ensuite les avantages, instillait entre ,; les paupières, une ou deux heures avant, quelques gouttes de la solution de « 1 gr. 20 centigr. d'extrait de belladone dans 30 gr. d'eau. — Demours, An- -._.- toine Dubois, Travers, Stoeber, Caron du Villars, Sichel, Bérard, ont em- l ployé ce moyen avec le plus grand avantage. « J'emploie ordinairement, dit l' Caron du Villars, 8 grains de belladone et 4 grains de jusquiame dans un J; gros et demi d'eau; l'association de ces deux médicaments produit une dila- g tation plus grande que quand on les emploie isolément : il faut chercher à r obtenir le plus grand degré de dilatation possible. » D'après cet ophthalmo- ï logiste, les blessures de l'iris seraient bien moins fréquentes depuis qu'on ; dilate la pupille au moyen de la belladone avant l'opération. « Si, dit-il, .'. cet accident arrive très-souvent à Roux, ainsi qu'on peut s'en convaincre I en lisant le travail de Maunoir jeune et les observations de Furnari, c'est que |- Roux n'emploie jamais la dilatation préalable de la pupille. » Ce dernier, j en cela en désaccord avec tous les praticiens, prétendait que l'usage de la ; belladone communiquait à l'oeil une disposition plus grande à s'enflammer !; par suite de l'opération. '/ Tonnelle (m Trousseau et Pidoux) réserve l'emploi de la belladone pour j- 'opération de la cataracte par abaissement; il le rejette d'une manière abso- | lue dans le procédé par extraction, parce que la dilatation artificielle de la , Pupille, inutile pour favoriser la sortie du cristallin, expose l'iris, pendant ■s.-, 'opération, au tranchant de l'instrument, et, après l'opération, à des adhé-
J fl ^°,u*ardat, Annuaire de thérapeutique, 1848. •
[176]
que sur l'oeil l’oeil malade, ayant soin, comme il est indiqué à l'article fouis,p. 159, de la renouveler de deux heures en deux heures. Comme c'est ordi-nairement ordinairement vers le quatrième jour de l'opération l’opération que se" forment'les produitsmembraneux, c'est alors, suivant Tonnelle, qu'il faut recourir à cette pré-paration préparation : plus tard, il est plus difficile de réussir. Cependant le chirurgien deTours y est parvenu au huitième, quelquefois au douzième jour. Au reste,lorsque la belladone ne détruit pas les fausses membranes, elle a au moinsl'avantage l’avantage de s'opposer s’opposer à l'occlusion de la pupille.
Cunier (1) recommande l'atropine l’atropine après l'opération de la cataracte parbroiement, afin de maintenir une dilatation pupillaire qui favorise l'absor-ption l’absorpiton et diminue les chances de voir survenir des adhérences. — SuivantBrookes (2), l'atropine l’atropine produit la dilatation de la pupille plus rapidementet plus complètement que la belladone. Dans un cas où Gette dernière avaitproduit peu d'effetd’effet, il obtint une large dilatation au moyen d'une d’une pommadepréparée avec 15 décigr. d'atropine et 8 gr. d'axonge.
Dieulafoy (3), avant l'opération de la cataracte par abaissement, fait in-stiller instiller pendant huit jours, matin et soir, entre les paupières, quelquesgouttes d'un d’un collyre composé de 4 gr. d'extrait d’extrait de belladone, de 20 centigr.de sulfate d'atropine, et de 30 gr. d'eau distillée de belladone. En outre,plusieurs fois dans la journée, on introduit dans les narines, pendant quel-ques quelques minutes, un tampon de charpie imbibé de cette même liqueur. «Parcet emploi prolongé de la belladone, dit Cadéac (4), on obtient d'abord d’abord unedilatation très-grande de la pupille, ce qui permet au chirurgien de voirbeaucoup mieux le jeu de son aiguille, et l'expose l’expose moins à la blessure, tou-jours toujours grave, de l'irisl’iris. En outre, on produit une véritable anesthésie de l'oeill’oeil,qui est doublement avantageuse : 1° en prévenant cette contraction spasmo-dique qu'éprouve spasmodique qu’éprouve toujours l'iris sous l'influence de la douleur provoquée parla piqûre de l'aiguille qui pénètre dans la coque de l'oeil, lorsque l'anestné-sie anestnésie dont nous parlons n'existe pas (on conçoit que cette contraction fait quel'emploi trop peu prolongé de la belladone est tout à fait inutile); 2° en dimi-nuant diminuant momentanément la sensibilité de la rétine, et, par suite, en rendantbeaucoup moins douloureuse la première impression de la lumière sur l'or-gane l’organe essentiel de la vision, qui en a été privé, et qui peut déterminer uneirritation inflammatoire et compromettre ainsi le succès de l'opérationl’opération.
Lorsque le cristallin est opaque dans son centre, ou qu'il qu’il existe des taiesau centre de la cornée (cataracte centrale, taies centrales), on peut donnerpassage aux rayons lumineux à côté de la partie opaque qui les,intercepte,et rendre au malade la faculté de voir les gros objets. « A cet effet, dit De-breyneDebreyne, nous faisons instiller tous les jours, ou de deux jours l'unl’un, unegoutte de solution saturée d'extrait d’extrait de belladone dans les yeux, afin demaintenir la pupille suffisamment large pour dépasser la circonférence dela tache ou le noyau opaque du cristallin cataracte. C'est C’est ainsi que nousavons fait voir plusieurs aveugles qui ne pouvaient plus se conduire, et quiaujourd'huiaujourd’hui, munis d'une solution d'extrait de belladone, se promènent li-brement librament depuis plusieurs années; et un entre autres qui était complètementaveugle depuis cinq ans par une large taie centrale qui occupe son seul elunique oeil. Depuis qu'il instille dans l'oeil de la solution de belladone, c'est-à-dire depuis sept ans, il voit suffisamment pour se conduire, et même, dit-il , pour travailler. C'est C’est aussi à l'aide de ces instillations de belladone qnenous avons, il y a trente-six à trente-sept ans, fait voir au bout d'une d’une demi-heure une personne atteinte de cataracte centrale depuis vingt ans, avec
(1) Bouçhardat, Annuaire, 1848, p. 12.
[177}
constriction habituelle des pupilles. Le fait fut regardé par le public commeprodigieux. Aujourd'hui, vu l'immense vulgarisation de l'emploi de la bella-donebelladone, le prestige ne ferait plus fortune nulle part. »
Tavignot (1) se sert avec succès, dans les mêmes cas, d'une d’une solution de4gr. d'extrait d’extrait de belladone dans 125 gr. d'eau, dont on instille chaque jourquelques gouttes entre les paupières. On en continue l'usage indéfiniment,
Pour distinguer la cataracte noire de l'amaurosel’amaurose, il suffit d'instiller dansl'oeil l’oeil une solution concentrée d'extrait de belladone : si la pupille se dilateconsidérablement, il est presque certain qu'il y a cataracte et nonamaurose.
On emploie la solution aqueuse de belladone en instillation dans l’œil pour s'assurer si la cataracte est adhérente ou non.
BLEPRAROSPASME. — Bérard combat la contraction spasmodique du muscle orbiculaire des paupières, qui accompagne fréquemment la blépharite, par des frictions avec l'onguent mercuriel belladone, et en instillant dans l’œil quelques gouttes de solution concentrée d'extrait de belladone.
LÉSIONS TRAUMATIQUES DE L'OEILL’OEIL. — La belladone est efficace dans toutesles lésions traumatiques de l'oeil. La formule suivante est recommandée dansks Annales-de la médecine belge et étrangère (1839)-: Extrait de belladonepréparé à la vapeur, 8 gr. ; camphre, 1 gr. 20 centigr. Dissolvez dans huiled'amandes d’amandes douces, quantité suffisante; onguent napolitain, 8 gr. On fric-tionne frictionne les paupières, le sourcil et la tempe avec un peu de cette pommade,une, deux ou plusieurs fois dans la journée.
Pour d'autres détails au sujet des affections oculaires, voyez ATROPINE.
AFFECTIONS CONSTITUTIONNELLES. — CANCER ; SQUIRRES ; TUMEURSSQUIMOÏDES, etc. — L'emploi L’emploi de la belladone dans les affections cancéreusesremonte à une époque très-reculée. Galien, Avicenne, Paul d'Égincd’Éginc, etc.,en ont fait mention. Les charlatans, les guérisseurs de campagne, les bonneslemmes se servaient de la belladone dans les cancers avant que les vertus decelte cette solanée fussent connues des médecins. — Miinch rapporte qu'unelemme qu’une emme de l'électoral l’électoral de Hanovre l'employait l’employait contre le cancer et les tumeursen général dès l'année l’année .1683, et que plus de cent ans auparavant, dans leKiême même pays, on mettait-en usage contre ces maux un onguent de belladone.
Jean Ray indique les feuilles appliquées extérieurement comme propres
[178]
à combattre le cancer el l'induration des mamelles. « Hujus folia recemiamammis imposila, earum arum durilias et tumores ctiam cancrosos emolliunt, discu-tiunl discutiunl et sanant, ut soepius cxpcrtus est qenerosus vir D. Percivallus Willughhj,M. D. quodà nomine nominé antehac qitod sciant prodilum. publicoe ulilitatis causa, sineinvidia commuuicamits- » — Au rapport de Murray, Brummen, médecin deGotha, employa la belladone au commencement du xvmc siècle contre lestumeurs réputées squirreuses ou cancéreuses. Brummen transmit son secrelsecret à Spaet, médecin de Wisbade. (Voyez dans la monographie de la belladonede Cazin pèrel'énumération pèrel’énumération des divers travaux à ce sujet.)
« Dans tous les recueils, disent Trousseau et Pidoux, publiés pendant ladernière moitié du xvni° siècle, l'efficacité l’efficacité de la belladone, dans le traite-ment traitement du cancer, est constatée par un grand nombre de faits authentiques.Cette même période a vu publier aussi un grand nombre de faits contra-dictoirescontradictoires. »
Ces dissidences s'expliquent par le peu de précision du diagnostic résul-tant résultant de la difficulté de distinguer les tumeurs cancéreuses des autres tu-meurs tumeurs dont la guérison s'obtient s’obtient plus ou moins facilement, telles que certainsengorgements lymphatiques ou scrofuleux, la mammite terminée par indu-ration induration et que l'on a souvent prise pour le squirre à une époque où l'anale-mie analemie pathologique en général et celle du cancer en particulier n'étaient n’étaient pasaussi avancées qu'elles qu’elles le sont aujourd'hui, bien qu'il y ait encore de nosjours une grande obscurité dans le diagnostic des diverses tumeurs du sein.La discussion soulevée en 1844, au sein de l'Académie l’Académie (l)x à l'occasion d'unmémoire du professeur Cruveilhier sur les Corps fibreux de la mamelle,prouve l'insuffisance l’insuffisance de nos recherches sur ce point important de patholo-giepathologie. Les professeurs Gerdy, Roux et Velpeau, ainsi que Lisfranc et Amussal,avouèrent que le diagnostic des tumeurs du sein est fort difficile. AuguslcBérard alla même jusqu'à jusqu’à le dire impossible. Blandin expliqua que c'est c’est àl'amphithéâtrel’amphithéâtre, le scalpel à la main, que l'anatomiste peut distinguer lestumeurs fibreuses de la mamelle des autres tumeurs dures de cette région,Enfin, le professeur Cruveilhier, invoquant l'autorité l’autorité de Boyer, dit aussi lui-même que le diagnostic entre les tumeurs d'apparence d’apparence cancéreuse, maisqui ne sont pas cancéreuses, et les tumeurs d'apparence d’apparence et de nature cancé-reusescancéreuses, est impossible dans l'état l’état actuel de la science, parce que l'analomiepathologique de la mamelle n'est n’est pas mieux faite aujourd'hui que du tempsde Boyer.
Au reste, si les faits rapportés en faveur de la belladone ne prouvent pastoujours l'efficacité l’efficacité de cette plante contre le véritable cancer, ils démon-trent démontrent au moins qu'elle a guéri des affections très-rebelles ayant avec ce der-nier dernier la plus grande analogie. Il est incontestable aussi qu'elle qu’elle a presqueconstamment calmé les douleurs et ralenti les progrès de quelques maladiesvraiment cancéreuses. Peut-être la récidive du cancer serait-elle moins fré-quente fréqueute si l'on l’on avait le soin, avant de l'enlever par l'instrument tranchant oupar le caustique, d'administrer pendant longtemps la belladone.
SCROFULES. — La belladone a été employée pour combattre certains sym-ptômes symptômes scrofuleux. Hufeland la recommande principalement clans les fu-meurs fumeurs glanduleuses qui menacent de s'indurer s’indurer dans les ulcères chroniqueset calleux. — Chevalier (2) a employé avec avantage la pommade de bella-done belladone dans les engorgements scrofuleux, dans les affections scrofuleuses desos et des surfaces articulaires, et dans plusieurs cas d'ulcérations scrout-leuses d’ulcérations scrofuleuses très-rebelles.
Baumes regarde l'oxymel de belladone comme très-avantageux conlrf
[179]
les tumeurs scrofuleuses, surtout lorsqu'elles lorsqu’elles tendent à s'enflammer et às'ulcérer.
INCONTINENCE NOCTURNE DES URINES. — Morand, l'un l’un des fondateurs de la•colonie colonie agricole de Mettray, combat l'incontinence l’incontinence nocturne d'urine, chezles enfants, par l'administration de la belladone. Sans se montrer toujoursinfaillible, ce médicament obtient entre ses mains des succès fort nom-breuxnombreux. Voici, du reste, comment ce praticien l'emploie : Il fait ordinaire-ment ordinairement confectionner des pilules de 1 centigr. d'extrait d’extrait de belladone; il en•administre d'abord administre d’abord une le malin et une autre le soir aux enfants de quatreà six ans. Si, au bout de huit jours, il n'y n’y a aucun effet produit, il endonne une troisième à midi, au bout de quinze jours une quatrième. Pourles enfants de 12 à 15 ans, on peut commencer par trois pilules, et augmen-ter augmenter en conséquence. Chez les adultes, on peut aller jusqu'à jusqu’à dix, douze et•quinze quinze par jour.
«Si la vue vient à se troubler, s'il s’il survient quelques symptômes toxiques,on suspend, pour reprendre plus tard.
«Deux, trois ou quatre mois de l'usage de la belladone suffisent ordinai-rement ordinairement pour amener la cure radicale de l'incontinence l’incontinence d'urine. Toutefois,on comprend qu'une qu’une des conditions de succès est que cette maladie ne serattache à aucune lésion des organes génito-urinaires, en un mot, qu'ellequ’elle soit essentielle (1). Alors la belladone étend ses bienfaits jusque sur les vieil-lardsvieillards, du moins pendant quelque temps (2). »
Blache (3) a obtenu les mêmes succès de l'emploi l’emploi de la belladone chezdes individus atteints d'incontinence d’incontinence nocturne d'urine, qui avaient inutile-ment inutilement fait usage de tous les remèdes conseillés contre cette infirmité. Il ad-ministre l'extrait administre l’extrait à la dose de 1/2 à 1 centigr., et la poudre des feuilles à■celle celle de 1 à 2 centigr. par jour, en une seule fois, le matin à jeun, ou aumoins une demi-heure avant le premier repas, ou le soir trois heures aprèsle souper. — Bretonneau ( in Trousseau et Pidoux) a traité cette affectionavec un succès extraordinaire. Il fait prendre le soir, une heure avant queles enfants se couchent, 1 à 4 centigr: de poudre et d'extrait d’extrait de belladone.Après une semaine de traitement, il y a ordinairement une améliorationnotable. Le remède est continué jusqu'à cessation de l'incontinence : sus-: pendu suspendu alors pendant huit jours, et repris ensuite pendant quinze jours ; inter-j rompu interrompu de nouveau, et recommencé chaque mois pendant huit jours, quel-;■ ques quelques mois de suite. Cette longue durée du traitement n'est n’est pas toujourstoujour :- nécessaire; mais, suivant la remarque judicieuse de Trousseau et Pidoux, ilïautmieux autmieux pécher par excès que par défaut de précaution. «Dans certains• cas rebelles, disent ces médecins, il faut porter la dose d'extrait d’extrait et de pou-i dre poudre à 15 et 20 centigr. en une seule fois, au moment de se mettre .au lit; enJ; 5î !emPs> on fait sur l'hypogastre l’hypogastre des frictions avec une mixture aqueuse; «extrait de belladone. » Suivant Trousseau (4), on obtient neuf guérisonsf.?r^i quand on a le soin surtout d'employer d’employer la poudre de belladone,f °PP^t I action"action », dit-il, est plus énergique et plus sûre que celle de l'extraitl’extrait.■ Mais il faut pour cela s'assurer que la poudre, qui est moins employée que
< traitil a.°')tenu dans l'incontinence nocturne d'urine des sucés'constatés de l'emploi de l'ex-*=' clttre A m* y°.miclue' dont l'action est opposée à celle de la belladone. Ne pourrait on pas con-1 con1 sjbjH.i j ces , s 1ue l'affection dépend tantôt d'un défaut, tantôt d'une augmentation de sen-
ul i i ^e 'à vess'e? Naluram morborum curaliones tmlendunt.