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Ail (Cazin 1868)

6 octets ajoutés, 23 janvier 2013 à 05:50
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Quelle est l'action physiologique de l'ail? De tout temps, ce bulbe a été considéré comme stimulant; mais aujourd'hui on révoque en doute cette propriété. « On le regarde comme un excitant, parce qu'il pique sur la langue et sur la muqueuse en général. N'est-ce pas là un effet chimique dépendant du contact immédiat de l'huile alliacée, et qui ne décide rien sur la véritable action dynamique de ce végétal? Cette action dépend de l'impression du principe en question sur l'organisme entier, après qu'il a passé dans le torrent de la circulation. Or, qu'observons-nous chez les campagnards, par exemple, qui font habituellement usage de l'ail dans leurs ali-
 
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L'emploi de l'ail comme préservatif du mauvais air est tout à fait populaire. Son odeur forte, extrêmement volatile et très-pénétrante, semble justifier son usage pendant le règne des épidémies. Je ne pense pas qu'il agisse ici seulement comme tonique stimulant. Son arôme imprégnant l'atmosphère et pénétrant dans nos humeurs, peut les modifier et s'opposer à l'intoxication qui produit les fièvres de mauvais caractère, le typhus et la peste. J'ai connu des paysans qui ont pu se préserver de fièvres intermittentes sévissant dans les marais du Calaisis, en mangeant de l'ail matin et soir. II. serait à désirer qu'on en fît un usage habituel dans les lieux aquatiques. La vertu fébrifuge de l'ail, reconnue par Celse et constatée par Bergius et par Boerhaave, ne m'a laissé aucun doute depuis que je l'ai moi-même employé dans des cas de fièvres invétérées et accompagnées d'un état cachectique voisin de l'hydropisie. Comme les célèbres médecins que je viens de citer, je fais prendre matin et soir une gousse d'ail, que le malade mangé ; j'augmente jusqu'au nombre de six. Quand la fièvre est passée, je fais diminuer jusqu'au nombre de deux, et le malade continue ce nombre pendant plusieurs semaines. J'emploie souvent comme fébrifuge et vermifuge, chez les sujets pauvres, lymphatiques, détériorés par la misère, un vin d'ail et d'absinthe, que j'administre par cuillerées plus ou moins rapprochées, suivant l'âge et le but que je me propose. Klokow (1) a recommandé la teinture de bulbes d'ail, contre les fièvres intermittentes, à la dose de 15 gr. à prendre à l'approche du stade de froid, et autant à sa cessation. Il fait continuer ce remède à la même dose, matin et soir, pendant quinze jours après la cessation de la fièvre.
 
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(1) ''Gazette médicale de Paris'', 1830, p. 84.
 
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Les anciens employaient l'ail comme atténuant et discussif contre « la pituite accumulée et épaissie dans l'organe de la respiration ». Dans ces cas son action est analogue à celle de la scille. Dioscoride en préconise l'usage « quand la toux est vieille ». Mead a confirmé cette opinion. Rosenstein administrait l'ail cuit dans du lait comme expectorant. Miller l'employait dans le catarrhe pulmonaire, l'asthme, la dyspnée. J'ai souvent retiré de grands avantages, dans ma pratique rurale, de l'oxymel et du sirop alliacés contre ces affections, surtout chez les sujets lymphatiques, lorsque l'expectoration était abondante et qu'il n'y avait ni irritation vive des bronches, ni fièvre. Dans un cas d’abcès du poumon, suite d'une pneumonie négligée, chez un cultivateur âgé de 26 ans, arrivé au dernier degré d'épuisement, expectorant un pus fétide en abondance et comme par régurgitation, ayant des sueurs nocturnes, etc., l'emploi simultané du sirop d'ail (six à dix cuillerées à bouche par jour), de la poudre de charbon à grande dose (quatre à
 
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« Dans la période algide du choléra, alors que tout l'organisme est stupéfié, et que la vie anéantie va s'éteindre, maintes fois, à notre grand étonnement, nous avons vu la réaction s'opérer, et le malade marcher sans entrave vers la guérison. Malgré la figure décomposée et livide, le pouls insensible, les ongles violets, les extrémités froides, le hoquet, les crampes, la stupeur et l'asphyxie cholérique, présages d'une mort certaine, nous avons vu, sous l'influence de l'ail, les ressorts de la vie se mettre en mouvement sur des cholériques pour ainsi dire agonisants.
 
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Célérier, de Brannes (1); a traité six cas de scarlatine angineuse exclusivement par le vinaigre antiseptique. Il a cru remarquer qu'à mesure qu'il agissait sur l'angine et la modifiait par l'action de cet agent thérapeutique, la fièvre diminuait, ainsi que la rougeur de la peau. J'ai appliqué avec avantage, dans les mêmes cas, et dans l'angine couenneuse, sur les fausses membranes, le mélange, à parties égales, des sucs d'ail et de citron. (Voyez l'art. CITRON.)
 
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