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Violette (Cazin 1868)

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== Violette ==
Voir la page Nom accepté : ''[[Viola odorata]]''
<center>'''VIOLETTE ODORANTE'''. ''Viola odorata''. L.
''Viola martia purpurea, flore simplici odoro''. C. BAUH., TOURN. — VxokViola martia. BRUMFBRUNF. — ''Viola martia purpurea''. GER. — ''Viola simplasimplex martia''. PARK. — ''Viola purpurea''. PLIN.
Violette de mars, — violette de carême, — fleur de carême, — violier commun.
VIOLACÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE MONOGAMIE. L.
La violette croît dans les bois, le long des haies et dans les lieux un
peu couverts. La culture rend la violette double aux dépens des étamines
qui deviennent des pétales. On trouve dans les bois une variété à fleurs
blanches.
DescriptionVIOLACÉES. — Racines composées de fibres touffues, nombreusesFam. — Tiges tra-çantes, sortant du collet de la racinenat. — Feuilles toutes radicales, cordiformes, longue-ment pétiolées, crénelées, vertes, glabres, légèrement pubescentesSYNGÉNÉSIE MONOGAMIE. — Fleurs radicalesportées sur de longs pédoncules très-simples, glabres, uniflores, munies de quelquesbractées lancéolées (avril-mai). — Calice persistant à cinq divisions. — Corolle à cinqpétales inégaux, le supérieur plus grand, terminé en éperon à la base. — Cinq étaminesadhérentes par leurs anthères. —Un .ovaire supérieur. — Un style. —Un stigmate aigu.— Fruit : capsule trigone, uniloculaire, s'ouvrant en trois valves concaves, ovales, con-tenant des semences nombreuses, petites, arrondies et blanchâtresL.</center>
Parties usitées. — La racine, les feuilles, les fleurs et les fruits.
Récolte. — On cueille les fleurs de violette au mois de mars, lorsque le tempsest sec. La violette simple et odorante des croît dans les bois doit être préférée à celle des jardins pourl'usage médical. Suivant Guibourt, on remplace presque toujours dans le commerce lafleur de la violette odorante par celle de pensée sauvage (viola tricolor) récoltée long des haies et dans leMidi. Celle-ci est, dans l'état sec, jaune, bleue et blanche ; la première est d'les lieux un bienuniformepeu couverts. Selon Soubeiran, La culture rend la violette du commerce proviendrait de deux espèces deviolettes de montagne, les viola suditica et calcarata. Dorvault se. range plutôt à celtedernière opiniondouble aux dépens des étamines qui deviennent des pétales. On mélange quelquefois, par fraude, aux fleurs de violettes, celles demauve, de vipérine, etc. ; mais cette falsification est fort innocente, tandis que celle partrouve dans les bois une variété à fleurs d'ancolie aromatisées avec l'iris, dont parle Bergius, peut présenter du danger,ainsi que le sirop de violette qu'on en prépareblanches.
Pour sécher les violettes'''Description'''. — Racines composées de fibres touffues, on sépare les pétales du calicenombreuses. — Tiges traçantes, on les monde sortant du collet de leurs on-glets, et on les fait sécher rapidement dans un grenier ou à l'étuvela racine. On peut aussi lesexposer au soleil— Feuilles toutes radicales, sur des tamiscordiformes, couvertes d'un papier. Afin qu'elles conservent leurcouleurlonguement pétiolées, il fautcrénelées, suivant le conseil vertes, glabres, légèrement pubescentes. — Fleurs radicales portées sur de Savelongs pédoncules très-simples, les enfermerglabres, pendant qu'elles sont encorechaudes et friablesuniflores, dans des flacons que l'on a laissés munies de quelques bractées lancéolées (avril-mai). — Calice persistant à l'étuve pour être certain qui ssoient bien secs; on les bouchecinq divisions. — Corolle à cinq pétales inégaux, on les goudronne de suitele supérieur plus grand, et on les place terminé en éperon à 1 abri nela lumière et de l'humiditébase.■ Les racines de violette doivent être récoltées — Cinq étamines adhérentes par leurs anthères. — Un ovaire supérieur. — Un style. — Un stigmate aigu. — Fruit : capsule trigone, uniloculaire, s'ouvrant en automnetrois valves concaves, ovales, contenant des semences nombreuses, petites, arrondies et blanchâtres.
[Culture. — La violette odorante est cultivée dans les jardins en bordures. On lapropage par éclats de pieds. Elle aime une bonne terre et l'ombre.]; Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur des fleurs de violetteest douce, suave, mais fragrante et se répandant au loin, surtout le soir et la nU1;-feuilles sont inodores, fades, un peu mucilagineuses. Les racines ont uneosav(jM'.(|U[Csséeuse qui les rapproche de celle de lParties usitées'ipécacuanha. Boulay a retiré, en 1823, ?e ...les parties de cette plante, un alcaloïde analogue à l'éméline, et qu'il a nomme e »w_indigène ou violine. La violine pure est une. poudre blancheracine, d'une saveur acie e^ •séeuse, à peine soluble dans l'alcool, soluble dans l'eau, insoluble dans l'étherles feuilles, lesfixes fleurs et volatiles; elle se combine aux acides, mais sans donner de sels bien cdownloadModeText.vueles fruits.download 1164 sur 1308
'''Récolte'''. — On cueille les fleurs de violette au mois de mars, lorsque le temps est sec. La violette simple et odorante des bois doit être préférée à celle des jardins pour l'usage médical. Suivant Guibourt, on remplace presque toujours dans le commerce la fleur de la violette odorante par celle de pensée sauvage (''viola tricolor'') récoltée dans le Midi. Celle-ci est, dans l'état sec, jaune, bleue et blanche ; la première est d'un bleu uniforme. Selon Soubeiran, la violette du commerce proviendrait de deux espèces de violettes de montagne, les ''viola suditica'' et ''calcarata''. Dorvault se range plutôt à cette dernière opinion. On mélange quelquefois, par fraude, aux fleurs de violettes, celles de mauve, de vipérine, etc. ; mais cette falsification est fort innocente, tandis que celle par les fleurs d'ancolie aromatisées avec l'iris, dont parle Bergius, peut présenter du danger, ainsi que le sirop de violette qu'on en prépare.
VIOLETTE ODORANTEPour sécher les violettes, on sépare les pétales du calice, on les monde de leurs onglets, et on les fait sécher rapidement dans un grenier ou à l'étuve. On peut aussi les exposer au soleil, sur des tamis, couvertes d'un papier. Afin qu'elles conservent leur couleur, il faut, suivant le conseil de Save, les enfermer, pendant qu'elles sont encore chaudes et friables, dans des flacons que l'on a laissés à l'étuve pour être certain qu'ils soient bien secs ; on les bouche, on les goudronne de suite, et on les place à l'abri de la lumière et de l'humidité.
1135Les racines de violette doivent être récoltées en automne.
risés Ce principe, déjà entrevu par Pelletier et Caventou, se rencontre plus abondam-ment dans les racines; il est uni à l['acide malique ''Culture'''. — La violette odorante est cultivée dans les jardins en bordures. On la violette, au lieu propage par éclats de pieds. Elle aime une bonne terre et l'être àvacide gallique comme dans l'ipécacuanhaombre.]
: Paretti (1) a analysé les '''Propriétés physiques et chimiques'''. — L'odeur des fleurs de violette dans un autre but; il y a trouvé deux sortesd'acide un rouge est douce, suave, mais fragrante et un blancse répandant au loin, cristallisablessurtout le soir et la nuit. Les feuilles sont inodores, qu'il croit aussi exister dans fades, un peu mucilagineuses. Les racines ont une saveur nauséeuse qui les rapproche de celle de l'indigoipécacuanha. Il yBoulay a constaté la présence du sucreretiré, en 1823, de la ciretoutes les parties de cette plante, un alcaloïde analogue à l’''émétine'', et qu'il a nommé ''émétine indigène'' ou ''violine''. La violine pure est une poudre blanche, d'une résinesaveur âcre et nauséeuse, de à peine soluble dans l'acide chlorhydriquealcool, dela chaux, du fer: Les pétales renferment un principe colorant, très-soluble à dans l'eau, dinsoluble dans l'unreflet très-richeéther, les huiles fixes et volatiles ; elle se combine aux acides, mais fugace.sans donner de sels bien caracté-
• On connaît l'usage du sirop de violette comme réactif pour découvrir la présence des
alcalis et des acides.
PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.[1135]
A I'MTÉMEORrisés. — Décoction de la racinecomme émétiqueCe principe, 8 à 12 gr. déjà entrevu par 300 gr.d'eauPelletier et Caventou, réduits se rencontre plus abondamment dans les racines ; il est uni à 100 gr. (l'acide malique dans la racine doit violette, au lieu de l'êtrecoupée menu, cuite légèrement et long-temps), édulcorée avec du sucre blanc, àprendre en une dosel'acide gallique comme dans l'ipécacuanha.
Pondre Paretti (1) a analysé les fleurs de la racineviolette dans un autre but ; il y a trouvé deux sortes d'acide, 1 à 4 gr. comme émé-tiqueun rouge et un blanc, cristallisables, qu'il croit aussi exister dans l'eau sucrée ou indigo. Il y a constaté la décoction lé-gère présence du sucre, de feuilles la cire, d'une résine, de l'acide chlorhydrique, de la môme plantechaux, du fer. Les pétales renferment un principe colorant, très-soluble à l'eau, d'un reflet très-riche, mais fugace.
Infusion théiforme On connaît l'usage du sirop de violette comme réactif pour découvrir la présence des fleurs, 2 à 10 gralcalis et des acides. \
<center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>{|align="center"| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'INTÉRIEUR. — Décoction de la racine comme émétique, 8 à 12 gr. par 300 gr. d'eau, réduits à 100 gr. (la racine doit être coupée menu, cuite légèrement et longtemps), édulcorée avec du sucre blanc, à prendre en une dose.<br \>Poudre de la racine, 1 à 4 gr. comme émétique, dans l'eau sucrée ou la décoction légère de feuilles de la même plante.| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" | Comme béchique :<br \>Infusion théiforme des fleurs, 2 à 10 gr. par kilogramme d'eau. I g<br \>Eau distillée, 60 à 100 gr., en potion, seule ou comme véhicule.<br \>Sirop (1 sur 3 d'eau, 5 de sucre), 15 à 60 gr.<br \>Conserve (1 sur 3 de sucre), 15 à 30 gr.<br \>Fleurs candies, comme bonbon pectoral.<br \>Miel violat (1 sur 2 de miel), 15 à 60 gr.<br \>A L'INTÉRIEUR. — Décoction des feuilles en lavement, fomentation, cataplasme, etc.|}
Eau distillée, 60 à 100 gr., en potion, / .5*
seule ou comme véhicule. ( [g
Sirop (1 sur 3 dL'eau, 5 arôme de sucre)la violette odorante, 15 à 60 gr. [ ^Conserve (1 sur 3 de sucre)concentré dans un appartement fermé, 15 peut donner lieu à 30 gr. ilFleurs candiesdivers accidents, comme bonbon pectoral. | 1Miel violât (1 sur 2 de miel)tels que la céphalalgie, 15 à 00 gr. / °A Lla syncope et même l'INTÉRIEURasphyxie. —Décoction des feuilles en Triller rapporte l'histoire d'une dame qui mourut apoplectique pour avoir conservé la-vementnuit un pot de violettes près de son lit. Cependant Dioscoride, fomentationet d'autres anciens médecins, cataplasme, etcont dit que ces émanations odorantes avaient été utiles dans l'épilepsie des enfants. Baglivi affirme qu'elles sont efficaces dans les affections nerveuses ou convulsives.
L'arôme de la violette odoranteLes PLEURS sont émollientes, concentré anodines, béchiques et légèrement diaphorétiques. On les prescrit en infusion dans un appartement ferméles bronchites aiguës,peut donner lieu à divers accidentsles catarrhes chroniques, tels que la céphalalgieles angines, les fièvres éruptives, les phlegmasies des organes digestifs, des reins, de la syncope etmême l'asphyxievessie. Triller rapporte l'histoire d'une dame cpui mourut apo-plectique pour avoir conservé la nuit On édulcore cette infusion avec le sucre ou le miel. Les fleurs fraîches donnent un pot de violettes près de son litsuc qui est laxatif comme la manne. Ce-pendant Dioscoride, et d'autres anciens médecins, ont dit que ces émana-tions odorantes avaient été utiles dans l'épilepsie des enfants. Baglivi affirmequ'elles sont efficaces Le sirop de violette est généralement employé dans les rhumes, les affections nerveuses ou convulsivesaiguës de la poitrine, la coqueluche.
Les PLEURS FEUILLES fraîches sont mucilagineuses, émollientes, anodines, béchiques et légèrement diapho-réticjueslaxatives. Le suc qu'on en exprime purge légèrement à la dose de 60 gr. On les prescrit s'en sert en infusion dans les bronchites aiguëscataplasmes, en fomentation sur les catarrheschroniquesparties irritées, les anginesenflammées, les fièvres éruptives, les phlegmasies des organesdigestifs, des reins, de la vessie. On édulcore cette infusion avec le sucre oule miel. Les fleurs fraîches donnent un suc qui est laxatif comme la manne.Le sirop de violette est généralement employé et en lavement dans les rhumes, les affec-tions aiguës de la poitrine, la coquelucheirritations intestinales.
Les FEUILLES fraîches sont mucilagineuses, émollientes, légèrement laxa-tives. Lé suc qu'on en exprime purge légèrement à la dose de 60 gr. Ons'en sert en cataplasmes, en fomentation sur les parties irritées, enflammées,et en lavement dans les irritations intestinales. Linné et Hoffmann considéraient la SEMENCE de violette comme vomitive.D 'après Bichat (2), l'émulsion de cette semence (12 à 15 gr. pour 150 gr.o.d'eau édulcorée) serait un purgatif doux et agréable. Il est surtout conve-nable convenable pour les enfants. Schroeder (3) avait indiqué cette émulsion purgative.1ai J'ai fait prendre plusieurs fois la semence de violette pilée avec du miel aux
enfants constipés : elle a constamment lâché le ventre à la dose de 6 à
jOgr10 gr., suivant l'âge. On la regardait autrefois comme diurétique et lithon-tnptiquelithontriptique. Schulz rapporte que son emploi fît fit expulser une grande quantité<te de calculs rénaux ou de graviers à l'empereur Maximilien, et Laurem-™rgLauremberg (4) dit avoir retiré du péril, par l'administration de cette semence, unelemme femme qui n'avait pas uriné depuis sept jours.
■La La RACINE jouit d'une propriété vomitive. Boerhaave (5) l'a signalée
(2) Mlelin des sciences médicales de Férussac, t. XVIII, p. 127.u oours manuscrit de matière médicale.^^M,Catal.pl.,p.3o5.-J\Dmert. de calcula, p. 31.W But. phmt. etc.downloadModeText.vue.download 1165 sur 1308____________________
(1) ''Bulletin des sciences médicales de Férussac'', t. XVIII, p. 127.
(2) ''Cours manuscrit de matière médicale''.
(3) ''In'' Ray, ''Catal.pl.'', p.305.
(4) ''Dissert. de calculo'', p. 31.
(5) ''Hist. plant.''; etc.
1136 VIOLETTE ODORANTE.
[1136] comme possédant cette propriété, et Linné l'a indiquée comme succédanéede l'ipécacuanha. Les expériences de Bretonneau (1) ont démontré que lapoudre de racine de violette, appliquée sur la peau dénudée et sur lesmembranes muqueuses, donnait lieu exactement aux mêmes accidents que
celle d'ipécacuanha.
Coste et Wilmet ont administré la racine de violette odorante, séchée, alcoolisée et pulvérisée, comme éméto-cathartique. Mêlée à la dose de 2 gr!dans une tasse de décoction légère de feuilles de la même plante, édulcoréeavec une cuillerée de sirop violâtviolat, elle a provoqué un vomissement et troispetites selles. A la dose de 2 gr. 50 centigr. à 4 gr., cette racine a produittrois ou quatre vomissements et cinq selles copieuses. Quand on répugne àune aussi grande dose, on en donne 8 à 12 gr. en décoction (Voyez Prépa-rations ''Préparations et doses''). La racine sèche et alcoolisée peut être portée à 5 gr., et endécoction jusqu'à celle de 12 gr. Gilibert a obtenu les mêmes effets que Coste et Wilmet. « Nous avons donné nous-même ce remède à la campagne, dit Roques, et chaque fois il a provoqué des évacuations plus ou moins abondantes. Une forte pincée de racine fraîche (deux ou trois gros) bouillie pendant un quart d'heure dans un verre d'eau, a fait vomir quatre fois un jardinier atteint d'une affection bilieuse, et l'a ensuite purgé trois fois copieusement. La même décoction, donnée trois jours après, a produit les mêmes résultats ; après ces évacuations, la maladie a pris un cours régulier, et elle s'est terminée vers ledixième jour. Dans la même campagne (au château d'Hellenvilliers, département de Loir-et-Cher), un jeune ouvrier éprouvait depuis environ huit jours un fort dévoiement accompagné de fièvre, de nausées fréquentes et de la perte totale de l'appétit. Une décoction préparée avec les feuilles et les racines de la même plante excita des vomissements et des évacuations intestinales. La diarrhée, l'inappétence, la fièvre disparurent, et, dix jours après, ce jeune homme avait déjà repris son travail. Ces observations prouvent l'efficacité de nos violettes indigènes, et leur analogie d'action avec les violettes exotiques, avec l'ipécacuanha blanc et autres racines vomitives (2). » Dans la plupart des maladies qui réclament l'emploi des vomitifs, je mets en usage le tartrate de potasse antimonié (émétique), que l'on manie avec précision, et dont le prix est tellement bas qu'il n'y aurait aucun avantage à lui substituer d'autres substances moins certaines, d'ailleurs, dans leurs effets. Cependant, il est des cas où l'ipécacuanha est spécialement indiqué, et dans lesquels la racine de violette peut être administrée avec avantage comme succédanée de la racine exotique. C'est surtout chez les enfants et les sujets délicats, dont l'estomac est très-irritable, dans les fièvres muqueuses et la dysenterie sporadique ou épidémique sévissant sur la classe indigente de nos campagnes, que notre racine indigène trouve sa place pour cette substitution. Je l'ai souvent employée en poudre et en infusion dans ces circonstances, et je puis affirmer qu'elle m'a toujours aussi bien réussi que la racine du Brésil. Je l'ai aussi mise en usage à dose nauséeuse commel'arum, l'asaret et la bryone, dans la coqueluche, l'asthme humide, le catarrhe pulmonaire chronique, etc. Lorsqu'un long emploi de l'ipécacuanha est nécessaire, il devient trop coûteux pour la thérapeutique du pauvre. Si la pratique urbaine donne au médecin la facilité de puiser, à l'aide des bureaux de bienfaisance, dans l'officine du pharmacien, il n'en est pas ainsi de la pratique rurale ; ici le praticien emploie, le plus souvent, ce que la nature lui offre avec cette générosité et cette profusion émanée d'une bonté providentielle qui a voulu mettre à la portée de tout le monde ce qui est vraiment et généralement utile. (1) ''In'' Trousseau et Pidoux, ''Traité de thérapeutique'', 8e édition, t.I, p. 747.(2) ''Plantes usuelles'', t. I, p. 386.
Gilibert a obtenu les mêmes effets que Coste et Wilmet. n Nous avons
donné nous-même ce remède à la campagne, dit Roques, et chaque fois il
a provoqué des évacuations plus ou moins abondantes. Une forte pincée de
racine fraîche (deux ou trois gros) bouillie pendant un quart d'heure dans
un verre d'eau, a fait vomir quatre fois un jardinier atteint d'une affection
bilieuse, et l'a ensuise purgé trois fois copieusement. La même décoction,
donnée trois jours après, a produit les mêmes résultats; après ces évacua-
tions, la maladie a pris un cours régulier, et elle s'est terminée vers le
dixième jour. Dans la même campagne (au château d'Hellenvilliers, dépar-
tement de Loir-et-Cher), un jeune ouvrier éprouvait depuis environ huit jours
un fort dévoiement accompagné de fièvre, de nausées fréquentes et de
la perte totale de l'appétit. Une décoction préparée avec les feuilles et les
racines de la même plante excita des vomissements et des évacuations in-
testinales. La diarrhée, l'inappétence, la fièvre disparurent, et, dix jours
après, ce jeune homme avait déjà repris son travail. Ces observations prou-
vent l'efficacité de nos violettes indigènes, et leur analogie d'action avec les
violettes exotiques, avec l'ipécacuanha blanc et autres racines vomitives (2).»
Dans la plupart des maladies qui réclament l'emploi des vomitifs, je metsen usage le tartrate de potasse antimonié (émétique), que l'on manie avecprécision, et dont le prix est tellement bas qu'il n'y aurait aucun avantagealui substituer d'autres substances moins certaines, d'ailleurs, dans leurseffets. Cependant, il est des cas où l'ipécacuanha est spécialement indiqué,et dans lesquels la racine de violette peut être administrée avec avantagecomme succédanée de la racine exotique. C'est surtout chez les enfants etles sujets délicats, dont l'estomac est très-irritable, dans les fièvres mu-queuses et la dysenterie sporadique ou épidémique sévissant sur la classeindigente de nos campagnes, que notre racine indigène trouve sa place pourcette substitution. Je l'ai souvent employée en poudre et en infusion dansces circonstances, et je puis affirmer qu'elle m'a toujours aussi bien réussique la racine du Brésil. Je l'ai aussi mise en usage à dose nauséeuse commel'arum, l'asaret et la bryone, dans la coqueluche, l'asthme humide, le ca-tarrhe pulmonaire chronique, etc. Lorsqu'un long emploi de l'ipécacuanhaest nécessaire, il devient ..trop coûteux pour la thérapeutique du pauvre, aila pratique urbaine donne au médecin la facilité de puiser, à l'aide des bu-reaux de bienfaisance, dans l'officine du pharmacien, il n'en est pas ainsi dela pratique rurale; ici le praticien emploie, le plus souvent, ce que la naturelui offre avec cette générosité et cette profusion émanée d'une bonté provi-dentielle qui a voulu mettre à la portée de tout le monde ce qui est vrai-ment et généralement utile.[1137]
(1) In Trousseau et Pidoux, Traité de thérapeutique, 8e édition, 1.1, p. 747.== VIOLETTE DE CHIEN ==(2J Plantes usuelles, 1.1, p. 380.downloadModeText.vue.download 1166 sur 1308Nom accepté : ''[[Viola canina]]''
VIOLETTE DE CHIEN. — VIOLETTE SAUVAGE. — VIOLETTE RAMEUSE. — VIOLETTE INODORE. (''Viola canina'', L. ; ''viola martia inodora sylvestris'', G. Bauh., Tourn. ; ''viola ramosa'', Gater. ; ''viola martia canina'', Besl.) — Cette espèce croît dans les bois, dans les buissons, au bord des bruyères, et varie dans son port suivant son âge.
VIORNE'''Description'''. '— Racine ramifiée, un peu ligneuse. — Tige grêle, couchée, qui se redresse en vieillissant. — Feuilles alternes, cordiformes, crénelées, à pétioles inégaux fort longs, munis à leur base de stipules linéaires. -— Fleurs penchées, bleues, inodores, de la grandeur de celles de la violette odorante. — Calice à cinq folioles étroites, pointues. — Capsules glabres et trivalves. 1137
VIOLETTE DE CHIEN. — VIOLETTE SAUVAGE. — VIOLETTE RAMEUSE. — VIOLETTEiKODOBECoste et Wilmet ont obtenu de la racine de cette espèce, administrée à la même dose que la violette odorante, un vomissement et sept évacuations alvines. Niemeyer (Viola canina1), Lqui soumit cette racine à de nouveaux essais, observa qu'elle agit plutôt comme purgatif que comme émétique. ; viola martia inodora sylvestrisI1 résulte des observations comparatives de Hanin sur la violette odorante, la violette de chien et la violette hérissée, que la poudre des racines de la violette odorante, Ga la dose de 2 gr. Bauh50 centigr., Tourn. fait constamment vomir ;violaramosa, 'Gâterque celle de la violette canine provoque le vomissement à la dose de 1 gr. ; viola martia canina, Beslet même à celle de 50 centigr.) — Cette espèce croît danslés boisquand la poudre est très-fine et récemment préparée. Suivant cet auteur, dans les buissons, au bord des bruyèresla poudre de violette est plus vomitive que purgative, l'infusion et varie clans son port sui-vant son âgela décoction plus purgatives qu'émétiques. J'ai constaté cette différence d'effet suivant l'un ou l'autre de ces deux modes d'administration.
Description. '— Racine ramifiée, un peu ligneuse. — Tige grêle, couchée, quise redresse en vieillissant. — Feuilles alternes, cordiformes, crénelées, à pétioles iné-gaux fort longs, munis à leur base de stipules linéaires. -— Fleurs penchées, bleues,Inodores de la grandeur de celles de la violette odorante. — Calice à cinq folioles.étantes,'pointues.— Capsules glabres et trivalves.____________________
Coste et Wilmet ont obtenu de la racine de cette espèce, administrée(l)a -même dose que la violette odorante, un vomissement et sept évacua^fionsalvinës. Niemeyer (1), qui soumit cette racine à de nouveaux essais,observa qu'elle agit plutôt comme purgatif que comme émétique'Dissert. 11 résultedes observations comparatives de Hanin sur la violette odorante, la vio-lette de chien et la violette hérissée, que la poudre des racines de la violetteodorante, a la dose de.2 gr. 50 centigr., fait constamment vomir; que celledelà violette canine provoque le vomissement à la dose de 1 gr. et même àcelle.de 50 centigr. quand la poudre est très-fine et récemment préparée.Suivant cet auteur, la poudre de violette est plus vomitive que purgative,lviolæ caninæ in medicina usu'infusion et la décoction plus purgatives qu'éméliques, 1785. J'ai constaté cette
différence d'effet suivant l'un ou l'autre de ces deux modes d'administration.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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