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Ambarivatrindolo (Pharmacopée malagasy)

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[[File:Ambarivatrindolo Pharmacopée malagasy.png|thumb|''Figure 27'' : ''Ambarivatrindolo Pharmacopée malagasy'' (''Crotalaria retusa'') : 1. Rameau fleuri ; 2. Calice de la fleur, noter la présence des deux petites bractées du pédicelle ; 3. Etamines inférieures après enlèvement des ailes et de l'étendard ; 4. Carène vue de face, avec l'éperon à l'arrière.]][[File:Crotalaire alcaloïdes Pharmacopée malagasy.png|thumb|Crotalaire alcaloïdes Pharmacopée malagasy''Figure 28'' : ''Alcaloïdes des Crotalaria'' : Monocrotaline, rétusine et fulvine.]]
Notice 27 - AMBARIVATRINDOLO[154]
<center>Notice 27 - '''AMBARIVATRINDOLO'''</center>  __TOC__  Nom donné à quatre espèces du genre ''Crotalaria '' (Légumineuses, Papilionoïdées).
Ce genre compte une trentaine d'espèces à Madagascar (et quelque 300 espèces dans le monde entier). Il est curieux de constater que les
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quatre espèces auxquelles les Malagasy réservent le nom d''''Ambarivatrindolo''', gue Grandidier traduisait par « Ambrevade des morts », sont précisément les plus toxiques et celles qui ont les teneurs les plus élevées en alcaloïdes.
== Caractères généraux du genre ''Crotalaria '' ==
Fleur papilionacée, à réceptacle creusé en forme de cupule. Calice à 5 divisions plus ou moins profondes, libres ou unies en deux lèvres inégales. Etandard ovale et oblong ; ailes oblongues, généralement plus courtes que l'étendard; carène incurvée et terminée en bec. Etamines monadelphes, c'est-à-dire toutes soudées à la base en une pièce unique enveloppant presque complètement l'ovaire, à anthères de deux formes différentes : les unes petites et versatiles, basculant autour de leur fixation au filet ; les autres plus grandes et basifixes, ces deux types d'anthères alternant régulièrement. Ovaire à deux ou plusieurs ovules, sessile ou stipité ; style incurvé. Le fruit est une gousse ovoïde ou oblongue, renflée, turgescente jusqu'à la maturité, déhiscente à la fin, plurisperme ; graines en nombre variable, recourbées sur elles-mêmes. Quand la gousse est mûre, les graines se détachent à l'intérieur et font alors, lorsque la plante est agitée par le vent, un bruit analogue à celui de l'instrument que les Grecs anciens appelaient ''krotalon'', d'où le nom de ''Crotalaria''.
Ce sont des herbes, plus ou moins lignifiées à la base (suffrutescentes), ou des arbustes, à feuilles simples, trifoliolées (ternées), ou à 5 folioles, et composées-palmées. Les fleurs sont groupées en grappes, parfois réunies elles-mêmes en panicules, terminales ou axillaires.
Les quatre espèces connues sous le nom d’Ambarivatrindolo d’'''Ambarivatrindolo''' peuvent se distinguer comme suit :
*Feuilles simples (une seule foliole) :
- ** Gousse glabre : ''C. retusa''.
- ** Gousse pubescente, même à maturité : ''C.fulva''.
*Trois folioles par feuille :
- ** Inflorescences allongées (6 fleurs au moins) : ''C. cytisoides''.
** Inflorescences pauciflores (moins de 6 fleurs) : ''C. diosmaefolia''.
== Bibliographie générale ==
Le genre ''Crotalaria'', en ce qui concerne Madagascar, a été révisé une première fois par Drake del Castillo, ''Histoire Naturelle des Plantes'', Tome I (texte), 1902, in A. Grandidier, ''Histoire Physique, Naturelle et Politique de Madagascar '' ; puis par R. Viguier, dans un travail posthume sur les Légumineuses de Madagascar, in ''Archives de Botanique'', VI (1944), travail qui est malheureusement une rareté bibliographique.
[156]
M. Peltier travaille actuellement à la révision de ce genre pour la ''Flore de Madagascar '' du regretté professeur Humbert. Il a déjà publié deux notes sur les ''Crotalaria '' de Madagascar, l'une dans ''Notulae Systematicae '' (Paris), XV (1954-1959), fasc. 1, p. 415-417 ; l'autre dans ''Adansonia'', Nouv. Sér. (1965), fasc. 3, p. 425-427. Il a bien voulu nous donner divers renseignements dont nous le remercions.
== ''Crotalaria retusa'' ==
''Crotalaria retusa '' Linné, ''Species plantarum '' (1753), p. 715 ; De Candolle, ''Prodromus'', II (1825), p. 125 ; Baker, ''Flora of Mauritius and Seychelles '' (1877), p. 68 ; J. de Cordemoy, ''Flore de l'île de la Réunion '' (1895), p. 404 ; Drake in Grandidier, ''loc. cit.'', p. 194-195 ; Baker fils in ''Journ. Linn. Soc. '' (London), XLIII (1914), p. 270 ; R. Viguier, loc. cit. ; Anonyme in ''Botanical Magazine'', LII (1825), Tab. 2561 ; ''Annals of Botany'', V (1891), Tab. 21, fig. 61 et 62, etc.
=== Noms malagasy ===
''Ambarivatrindolo '' d'après Boiteau n° 3026 (Herb. Jard. Bot. Tananarive), à Ambinanirano, poste d' Andilamena, pays sihanaka, 1937 ;
''Amberivatrindolo'', Circonscription agricole de l'Ouest n° 72 à Marovoay (sans date), et d'après Ramaroson n° 7238 RN à Antsalova.
''Andriambavibe '' (Betsimisaraka) sans autre précision d'après Viguier.
''Busy '' (?) d'après J. Dequaire n° 27080 à la ferme de Mahabo, 1958.
''Diankazolahy '' d'après Randriamera no 6383 RN à Andranomavo près Soalala, 1954.
''Faliakoho '' d'après Randriamiera n° 10157 RN à Andranomavo près Soalala, 1958.
''Famonoakoho '' d'après Le Mignon n° 186 (Herb. Jard. Bot. Tananarive n° 5287), à Ampombilava (Ankaizinana).
''Hintsakintsaka '' d'après Martine n° B-4 de Brickaville, 1931.
''Kinesa-kinesa '' d'après Grevé n° 7 à Morondava (également cité par Drake).
''Kitsakitsanakoho '' d'après Rakotovao, garde forestier, n° 4601 RN d'Andranomavo près Soalala, 1952.
''Mangakely '' (Sakalava), d'après Decorse, 1901.
[157]
 
Figure 27: Ambarivatrindolo (Crotalaria refusa) : 1. Rameau fleuri ; 2. Calice de la fleur, noter la présence des deux petites bractées du pédicelle ; 3. Etamines inférieures après enlèvement des ailes et de l'étendard ; 4. Carène vue de face, avec l'éperon à l'arrière.
[158]
''Taolanakoho '' d'après Harizo n° 7081 RN dans la forêt d'Ankarafantsika, près Marovoay, 1947.
''Tsiakondroakondro '' d'après Tsilizy, garde forestier, n° 4146 RN à Imerimandroso près Ambatondrazaka, 1952.
''Tsimembo '' d'après Léandri n° 445 bis, 1932.
''Voapika '' d'après ]J. Dequaire n° 27009 à la ferme de Mahabo, 1958.
== Nom créole ==
''Cascavelle jaune '' à Maurice (Daruty de Grandpré).
== Description ==
== Emplois empiriques ==
La très forte toxicité de la plante est connue depuis longtemps de façon empirique, comme en témoigne le nom de ''Famonoakoho''. On sait très bien, en particulier, que les graines tuent les volailles quand elles en consomment accidentellement. Sur l'échantillon récolté par la Circonscription agricole de Marovoay, il est écrit « ''Poison '' ».
Aussi les vieux Malagasy se montraient-ils très prudents dans l'emploi de cette espèce. Dans le chapitre ''Ody '' et ''Fanafody '' des ''Tantara try Andriana'',
[159]
on parle bien de l'emploi de l’Ambarivatrindolo l’''Ambarivatrindolo'' à plusieurs reprises (''Bull. Acad. Malg.'', XI, 1913, p. 203, 204 et 209), mais on se contente d'en râper les racines, de les mêler à divers ingrédients et d'appliquer sur des scarifications, ce qui n'implique que l'emploi de très petites quantités, plutôt symboliques. De même Daruty de Grandpré, Plantes Médicinales de l'île Maurice (1911), p. 84, parle bien de l'emploi de la Cascavelle, mais seulement en bains ou en cataplasmes.
Il semble malheureusement que ces traditions De même Daruty de prudence se soient estompées avec lGrandpré, 'acculturation récente. Plusieurs auteurs signalent l'emploi Plantes Médicinales de cette plante comme « médicament ». Dl'île Maurice''après Decorse (19011911), elle « est employée en médicaments par les indigènes de la région de Maevatanàna »p. Le Mignon (1942)84, sur un échantillon déterminé par Boiteau (in « Florule Médicinale parle bien de l'Ankaizinana », inédit), signale qu'on fait boire une à deux tasses des infusions emploi de racines et qu'on fait des injections avec la même infusion en cas d'hémorragies utérines ; que l'infusion des feuillesCascavelle, une à deux tasses, matin et soir, est administrée dans les affections pulmonaires. Martine (1931) mais seulement en signale, sur la côte Est, l'emploi bains ou en tisane contre la diarrhéecataplasmes.
Il est absolument indifjensable semble malheureusement que ces traditions de mettre en garde contre des emplois prudence se soient estompées avec l'acculturation récente. Plusieurs auteurs signalent l'emploi de cette plante comme ceux signalés notamment « médicament ». D'après Decorse (1901), elle « est employée en médicaments par les indigènes de la région de Maevatanàna ». Le Mignon et Martine(1942), car lsur un échantillon déterminé par Boiteau (in « 'ingestion de tisanes à base 'Florule Médicinale de cette plante peut provoquer l'apparition de trottbles hépatiques gravesAnkaizinana'' », inédit), signale qu'on fait boire une à deux tasses des infusions de cirrhoses racines et qu'on fait des injections avec la même de cancers du foieinfusion en cas d'hémorragies utérines ; que l'infusion des feuilles, une à deux tasses, matin et soir, est administrée dans les affections pulmonaires. Martine (1931) en signale, sur la côte Est, l'emploi en tisane contre la diarrhée.
== Intoxications ''Il est absolument indispensable de mettre en garde contre des emplois comme ceux signalés notamment par Crotalaria retusa ==Le Mignon et Martine, car l'ingestion de tisanes à base de cette plante peut provoquer l'apparition de troubles hépatiques graves, de cirrhoses et même de cancers du foie.''
Dès 1939, R. Adams et E. F.-J. Rogers in Journal American Chem. Soc., 61, 1939, p. 2815, avaient signalé la très haute toxicité de cette plante et montré que ses graines présentent une haute teneur en un alcaloïde auquel ils donnèrent le nom de monocrotaline, agent extrêmement dangereux.== Intoxications par ''Crotalaria retusa'' ==
Dès 1939, R. Adams et E. F.-J. Rogers in ''Journal American Chem. Soc., 61'', 1939, p. 2815, avaient signalé la très haute toxicité de cette plante et montré que ses graines présentent une haute teneur en un alcaloïde auquel ils donnèrent le nom de monocrotaline, agent extrêmement dangereux. R. Schoental et M.A. Head, dans un article du ''British Journal of Cancer, 9'', 1955, p. 229 à 237, intitulé ''Pathological changes in Rats as a result of treatment with monocrotaline'', notent que chez l'Homme de très graves lésions ont été constatées, tant en Afrique qu'à la Jamaïque, par suite de l'administration inconsidérée d'infusions de cette plante ou de la consommation de farines contaminées avec ses graines.
L'Homme ne perçoit généralement aucune douleur immédiatement après la consommation de tels produits ; mais il survient une destruction étendue des cellules hépatiques nobles, avec formation de mégalocytes (cellules géantes) ; bientôt apparaissent des occlusions multiples des vaisseaux sanguins hépatiques, qui entraînent elles-mêmes un syndrome de Chiari et, dans les cas graves, apparition de cirrhose, d'ascite ou de cancer du foie entraînant très rapidement la mort.
Au sujet des intoxications humaines ayant eu lieu à la Jamaïque, on pourra consulter utilement les travaux suivants :
*Bras (G.), Jelliffe (D.B.) et Stuart (K.L.), Veno-occlusive desease of liver with nonportal type of cirrhosis, occuring in Jamaica, ''Archives of Pathology '' (Chicago), 57, 1954, p. 285-300.
*Bras (G.), Berry (D.M.) et Gyorgy (P.), Plants as aetiological factor in veno-occlusive disease of the liver, ''Lancet '' (London), 1957, p. 960-962.
*Bras (G.), Brooks (S.E.H.) et Walter (D.C.), Cirrhosis of the liver in Jamaica, ''Journal of Pathology and Bacteriology'', 82, 1961, p. 503-512.
*Bras (G.) et Mac Lean (E.) : Toxic factors in veno-occlusive disease, ''Annals of New York Acad. Sc.'', III, 1963, p. 392-398.
De très nombreuses intoxications ont également été constatées chez les chevaux, notamment la maladie dite de Kimberley en Australie, se traduisant par des troubles hépatiques graves, avec mégalocytose et lésions occlusives. Décrite par A.L. Rose, C. A. Gardner, J .D. Mc Connell et L.B. Bull in ''Australian Veterinary Journal'', 33, 1957, p. 25 et 49, cette affection fut rapidement reconnue pour une intoxication grave résultant de la consommation de ''Crotalaria retusa''.
On a constaté aussi de nombreuses intoxications chez les volailles, les dindons notamment, qui paraissent particulièrement sensibles. A Madagascar, on ne nous a signalé jusqu'ici que des intoxications de volailles, mais les processus insidieux des altérations organiques dues aux alcaloïdes de ''Crotalaria '' chez l'Homme font qu'on ne peut pas écarter l'éventualité d'intoxications humaines ayant entraîné une mort attribuée à de tout autres causes, surtout si malheureusement il est vérifié que l'on fait absorber à des malades des infusions ou décoctions de cette plante.
== Étude chimique ==
Les alcaloïdes de ''Crotalaria retusa '' ont tout d'abord été étudiés, comme nous l'avons vu, par Adams et Rogers en 1939. La structure de l'alcaloïde principal appelé ''monocrotaline '' a fait l'objet de très nombreux travaux sur lesquels nous ne pouvons insister. Elle a finalement été établie par R. Adams, P.R. Shafer et B.H. Braun in journal ''Journal American Chem. Soc.'', 74, 1952, p. 5612. La monocrotaline appartient au groupe des alcaloïdes à noyau pyrrolizidine (voir figure 28) ; elle se présente dans la plante à la fois sous forme de base tertiaire et sous forme de N-oxide (l'azote devenant alors pentavalent). C'est un corps bien cristallisé, F = 201-202° (décomp.) ; (α)<sub>D</sub> - 57° (c = 1,0, chloroforme), de formule C16 H23 O6 C<sub>16</sub> H<sub>23</sub> O<sub>6</sub> N.
[161]
 
Figure 28 : Alcaloïdes des Crotalaria : Monocrotaline, rétusine et fulvine.
[162]
C.C.J. Culvenor et L.W. Smith, The alkaloids of Crotalaria retusa, in ''Australian Journ. of Chem., 10'', 1957, p. 464-473, ont isolé de cette plante, outre la monocrotaline, deux autres alcaloïdes : la ''rétusine'', C16 H25 O5 C<sub>16</sub> H<sub>25</sub> O<sub>5</sub> N, F = 174-175°, (α)<sub>D</sub> + 16° (chloroforme), dont ils ont établi la structure (voir figure 28) ; et la ''rétusamine'', de formule empirique C19 H25 O7 C<sub>19</sub> H<sub>25</sub> O<sub>7</sub> N, F = 174°, 5,(α)<sub>D</sub> + 13° (éthanol), en beaucoup plus faible quantité et dont la structure n'a pu encore être établie.
D'après ces auteurs, la teneur des divers organes de la plante en alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine serait la suivante : graines : 5,1 à 5,2 p. 100 du poids sec ; feuilles et gousses immatures : 2 p. 100 ; feuilles seules : 2, 1 p. 100 ; parties souterraines (racines) : 1,5 p. 100.
A.R. Mattocks in ''Nature '' (G.B.), 191, 1961, n° 4795, p. 1281, ne trouve que 0,135 à 0,380 p. 100 d'alcaloïdes, mais sans préciser sur quelle partie de la plante il a travaillé.
Dans une étude d'ensemble sur les Crotalaria des Indes. R.K. Sharma, A. V. Kasture, K.K. Kapoor et C.K. Atal, in ''Lloydia '' (U.S.A.), 28, 1965, p. 209-211, trouvent une teneur de 1,178 p. 100 dans les gousses, mais 0,078 p. 100 seulement dans les feuilles. Les gousses ne donneraient qu'un spot en chromatographie (celui de la monocrotaline), alors que les feuilles fournissent trois spots. Il est possible qu'il existe des races géographiques plus ou moins toxiques, mais de toute façon cette espèce est une des plus dangereuses.
== ''Crotalaria fulva'' ==
''Crotalaria fulva '' Roxburgh in ''Hortus Bengalensis'', p. 54 ; Baker in ''Flora of Mauritius and Seychelles '' (1877), p. 68 ; J. de Cordemoy, ''Flore de l'île de la Réunion '' (1895), p. 404 ; Drake in Grandidier, ''loc. cit.'', p. 196 ; R. Viguier, ''loc. cit.'', p. 234.
== Noms malagasy ==
''Amberivatrindolo '' d'après Baron, cité par Drake ; Prudhomme n° 5 à Tananarive et aux environs, 1897 ; Ch. d' Alleizette n° 384, à Nanisana, 1905 ; Decary sans numéro (1917), à Ilafy ;
''Hazongoaka '' d'après Rakotovao n° 10959 à Manakambahiny-Est (Ambatondrazaka), 1959 ;
''Ranomanga '' en Imerina d'après Baron et Drake ; Ch. d' Alleizette n° 384.
Plante suffrutescente atteignant 1 mètre environ, couverte d'une forte pubescence veloutée, fauve. Feuilles simples, entières, oblongues-lancéolées ; de 8 à 10 centimètres de long et 2 à 3 centimètres de large ; stipules petites, subulées, parfois inexistantes ou très rapidement caduques ; fleurs en panicules terminales amples, composées de plusieurs grappes ; bractées ovales, brièvement cuspidées ; fleurs courtement pédicellées ; divisions supérieures du calice oblongues, plus larges que les divisions inférieures qui sont linéaires-lancéolées ; ailes dépassant nettement le calice, jaunes, étendard d'un beau jaune d'or, mais soyeux sur sa face externe, orbiculaire ; gousse soyeuse, couverte de poils fauves, à peine plus longue que le calice accrescent.
Espèce originaire d'Asie du Sud-Est. Introduite tout d'abord aux Mascareignes et cultivée comme engrais vert ou plante de couverture dans les plantations de Canne (voir P. de Sornay, « Les légumineuses améliorantes »,Paris, 1913, p. 107 et fig. 12). D'après Perrier de la Bâthie elle aurait été introduite dans ce but à la Station agricole de Nanisana et serait restée longtemps cantonnée autour de cette localité. Elle est en tout cas largement répandue aujourd'hui dans tout le centre de Madagascar et considérée comme autochtone par les Malagasy eux-mêmes. Cette plante fournit aussi une belle fibre et on l'a utilisée pendant la seconde guerre mondiale pour la production de pâte à papier. La qualité de cette fibre est très proche de celle qu'on connaît commercialement sous le nom de ''Sunn Hemp'', fournie aux Indes par ''Crotalaria juncea '' L.
== Toxicité ==
P. de Sornay signalait dès 1913 que les animaux n'ont aucune appétence pour cette Légumineuse et que les graines n'en sont pas comestibles. Sa réputation de toxicité dès cette époque était bien établie.
R. Schoental in ''Australian Journal of Chemistry'', 16, 1963, p. 233-238, rapporte qu'à la Jamaïque des cas très sévères d'atteintes hépatiques ont été constatés chez de jeunes enfants par le professeur Bras à la suite d'administration inconsidérée de tisanes préparées avec cette plante. La chromatographie de ces infusions a permis l'identification d'alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine et la reconnaissance de la plante responsable.
La chromatographie de ces infusions a permis l'identification d'alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine et la reconnaissance de la plante responsable. En administrant expérimentalement au Rat l'extrait aqueux de la plante (décoction d'une partie de plante pour quatre parties d'eau), Mac Lean, Bras et Gyorgy in ''British Journal of experimental Pathology, 45'', 1964, n° 3,
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p. 242-247, ont réussi à reproduire les symptômes ·constatés constatés chez les· enfants jamaïcains : nécrose des régions centrales des lobules hépatiques, dégénérescence des cellules nobles, apparition de mégalocytes, occlusion des veines hépatiques, ascite, augmentation de l'activité glutamique-pyruvique-transaminase (pouvant atteindre jusqu'à vingt fois sa valeur normale dans le sérum), etc.
Le très grave danger que constituent les extraits aqueux de cette plante, même après une seule administration, a été confirmé par les travaux de Svoboda et Soca in ''American Journal of Pathology, 48'', 1966, no 3, p. 347-373·
Bien qu'aucun cas de telles intoxications n'ait été rapporté à Madagascar, il importe donc de mettre la population en garde contre l'emploi en tisane de cette espèce d'une toxicité d'autant plus dangereuse que son action passe généralement inaperçue immédiatement après son emploi.
== Étude chimique ==
R. Pernet, G. Meyer et R. Bost ont publié une « Note sur trois Crotalaria de Madagascar » in ''Annales de l' lnstitut Institut Pasteur de Tananarive'', 1957. lls Ils ont constaté chez ''C. fulva '' la présence de 0,2 p. 100 d'alcaloïdes dans les racines et de 0,8 p. 100 dans les gousses. Ils ont constaté en outre la présence de trois spots en chromatographie sur papier et obtenu l'alcaloïde principal sous forme cristallisée, F = 204°5, (α)<sub>D</sub> - 61°1 (chloroforme).
Mais c'est à R. Schoental, in ''Australian J. of Chem.'', 1963, qu'on doit les travaux les plus détaillés sur cette espèce. Il trouve une teneur de 0,4 p. 100 à 2 p. 100 d'alcaloïdes totaux pour la plante entière sèche, les fleurs se révélant particulièrement riches (les graines n'ont pas été étudiées, alors qu'elles ont une teneur plus élevée encore).
L'alcaloïde principal que Schoental appela fulvine cristallise en prismes incolores, F = 212-213°, (α)<sub>D</sub> - 50°8 (c = 1 ; chloroforme). Il est très probablement identique à celui isolé de la plante malagasy par Pernet, Meyer et Bost.
Isomère de la rétusine, la fulvine est aussi un alcaloïde dérivé de la pyrrolizidine (voir ''figure 28'').
== Étude pharmacologique ==
Svoboda et Soca, ''loc. cit.'', ont administré par gramme de poids d'animal une seule dose de 0,5 milligramme de l'extrait aqueux de cette plante, par tubage gastrique, à 22 Rats. Les animaux ont survécu 20 jours au maximum et ont tous présenté un très sévère symptôme veino-occlusif. A l'autopsie, on a constaté les mêmes lésions hépatiques : altérations des noyaux et dégénérescence des cellules centri-lobulaires, formation de mégalocytes, occlusions des vaisseaux, hémorragies multiples.
[165]
Chez les animaux domestiques et l'Homme, les symptômes de l'intoxication par l’Amberivatrindolo l’'''Amberivatrindolo''' rappellent tout à fait celles qui sont dues à l'aflatoxine ou à la consommation des Arachides ou des tourteaux contaminés par ''Aspergillus flavus '' (voir G. Theodossiadis, Toxicité de certaines Arachides, in ''Annales Université Madag., Médecine'', II, vol. 4, 1964, p. 11-16). Nous aurons l'occasion d'en reparler à propos de l'arachide.
Du fait de cette convergence, il est possible que certaines intoxications attribuées en Afrique et même à Madagascar à l'aflatoxine soient dues en réalité à l'absorption de préparations de ces ''Crotalaria''. Ce problème mériterait une étude sérieuse.
== ''Crotalaria cytisoides'' ==
''Crotalaria cytisoides '' Hilsenberg et Bojer ex Bentham, Enumeration of Leguminosae indigenous to Southern Asia and the Central and Southern Africa, in ''Hooker's London Journal of Botany'', II, 1843, p. 591 ; H. Baillon in Bttll''Bull. Soc. Linnéenne Paris'', I, 1882, p. 444 ; Drake in Grandidier, ''loc. cit.'', p. 200 ; R. Viguier in ''Arch. Bot.'', VI, 1944, p. 258-260 (synonyme: ''Crotalaria ibityensis '' Viguier et Humbert in ''Bull. Soc. Bot. France'', LXI, 1914, p. 98).
== Noms malagasy ==
C'est probablement cette plante autochtone qui a reçu la première le nom d’Ambarivatrindolo d’'''Ambarivatrindolo''' en Imerina (signalé par Drake in Grandidier). Depuis que ce nom est donné au ''C.fulva '' introduit, il semble qu'on tend à donner d'autres noms à ''C. cytisoides''.
Nous avons relevé dans l'Herbier du Muséum de Paris (grâce à la bienveillante autorisation de M. le professeur Aubréville) :
''Angeafotsy '' d'après Rakotovao n° 9886 RN. à Sendrisoa (Ambalavao), 1958.
''Akaombilahy '' d'après Rakotovao n° 9165 RN à Imaitso, canton de Sendrisoa (Ambalavao), 1957.
''Anky '' d'après Rakotoniaina n° 10373 RN à Antambohobe (Ivohibe), 1960.
''Fanamonala '' d'après Razafindrakoto, garde forestier, n° 3050 RN à Sendrisoa (Ambalavao), 1951 et 4019 RN, même provenance, 1952.
''Hazondandy '' sur n° 1949 SF (sans nom de collecteur) à Antamboholana (Ivohibe), 1949. Ce nom est celui de l'Ambrevade, ''Cajanus indicus '' L., et résulte sûrement d'une confusion. Si les graines de cette espèce étaient consommées en lieu et place de celles de l'Ambrevade, elles provoqueraient inévitablement la mort de celui qui aurait commis cette erreur. Quand au ''landibe'', on peut lui faire confiance pour ne pas commettre cette erreur : nous ne l'avons jamais vu consommer ces feuilles de ''C. cytisoides '' à la place de celles du ''Cajanus''.
[166]
''Hazongaga'', dans le Betsileo, sans autre précision, d'après Drake.
''Kitsakitsana '' d'après Rakotovao no 81oo RN de Vohitsaoka (Ambalavao), 1956.
''Lakamisy'', sans localité de récolte, d'après Pernet in Mém. Inst. Scient. Madag., 1959.
''Tombokanjiva '' d'après Boiteau in Herb. Jard. Bot. Tananarive n° 4506, au Mont Taolana (Sud-Betsileo), vers 1200 mètres d'altitude, 1941.
''Vahipasika '' d'après Decary sans numéro, à Ambohibe, 1917, et à Andraisoro, 1919.
== Description ==
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l'administration en tisane aux individus atteints de « ''mararinjavatra '' », c'est-à-dire de troubles plus ou moins psychiques du genre du ''tromba '' ou du ''Ramanenjana''. Mais cette pratique était fort limitée.
D'après Pernet, au contraire, dans ses « Plantes Médicinales Malgaches » in ''Mém. Inst. Scient. Madag.'', Série B, IX, 1959, p. 260, la plante est « employée en infusion anti-dysentérique ». C'est un exemple des imprudences que l'acculturation et l'oubli des connaissances traditionnelles peuvent entraîner. L'administration d'une telle préparation, surtout à des enfants, peut être extrêmement dangereuse et entraîner la mort ou en tout cas des troubles hépatiques très graves.  De plus le nom de ''Fanamonala '' signalé par Razafindrakoto semble indiquer que cet arbuste est employé dans le sud du Betsileo comme poison de pêche. Or, contrairement à ce qui se passe avec les vrais ''Famamo '' (appartenant au genre ''Mundulea'') dont la toxicité pour les Poissons est due à des roténones sans danger pour l'Homme, il n'en va pas du tout de même pour les alcaloïdes des ''Crotalaria''. Concentrés dans certains organes du poisson, notamment le foie, ils peuvent rester extrêmement dangereux pour la personne qui consommera le poisson ainsi tué. Nous verrons que des accidents ont déjà été enregistrés avec un autre ''Crotalaria '' utilisé dans le Sud-Ouest comme poison de pêche (voir ''Famamo'').
== Étude chimique ==
''C. cytisoides '' a fait l'objet de travaux de R. Pernet, G. Meyer et R. Bost (voir : Note sur trois Crotalaria malgaches in Annales de ll’'' Institut Pasteur de Tananarive'', 1957, et ''Mém. Inst. Scient. Madag.'', série B, IX, 1959, p. 260).
Ces auteurs y ont montré les premiers la présence d'alcaloïdes : 0,32 p. 100 dans les feuilles ; 0,14 p. 100 dans les tiges ; 0,12 p. 100 dans les racines et 0,16 p. 100 dans les gousses. Les graines qui constituent la partie la plus riche en alcaloïdes n'ont pas été étudiées. La chromatographie leur a fourni un seul spot (Rf. 0,86, 0,82, et 0,87 pour les organes végétatifs) et deux spots de Rf. 0,53 et 0,91 pour les gousses. Nous avons pu vérifier depuis lors que ces alcaloïdes sont bien des dérivés pyrrolizidiniques.
La présence de saponosides dans les feuilles, signalée par Pern et (1959), peut contribuer à accroître la toxicité de cette espèce.
== ''Crotalaria diosmaefolia '' ==
''Crotalaria diosmaefolia '' Bentham, Enumération, etc., p. 591 ; Vatke, Reliquae Rutenbergianae in ''Abhandlungen des naturwissenschaftlischen Vereins zu Bremen'', VII, p. 245 ; H. Baillon in Bul''Bull. Soc. Linn. Paris'', I (1882), p. 444 ; Drake in Grandidier, ''loc. cit. '' p. 201 ; R. Viguier ''loc. cit.'', p. 277-278.
=== Noms malagasy ===
''Ambarivatrindolo '' d'après Boiteau in ''Herb. Jard. Bot. Tananarive '' n° 3171 aux environs de Tananarive, 1938.
''Ambarivatrindolokely '' d'après Boiteau n° 3227 ''Herb. Jard. Bot. Tananarive'', à Ambatofotsy, sur les flancs de la colline de Tananarive (vernaculaire établi par G. Rason).
''Korintsampotsy '' : mêmes références.
''Ramanjavona '' en Imerina, d'après Pernet (1959).
''Voasarinikalavolo '' d'après Catat n° 239 sur l' Ankaratra, vers 1600 mètres d'altitude en 1890 ; cité aussi par Drake in Grandidier.
=== Description ===
=== Emplois empiriques ===
D'après Pernet in ''Mém. Inst. Scient. Madag.'', Sér. B, IX, 1959, p. 260, « Les feuilles, récoltées sur les collines de l'Imerina, servent à préparer une décoction dont on prend une cuillerée à soupe tous les jours quand l'on redoute d'avoir été empoisonné par quelque plante toxique ».  ''On ne saurait trop mettre en garde contre une telle pratique qui est extrêmement dangereuse.''
=== Étude chimique ===
D'après Pernet, ''loc. cit.'', cette plante lui a fourni 0,25 p. 100 d'alcaloïdes bruts. Nous avons récemment récolté des matériaux en vue d'une étude plus détaillée. La chromatographie a confirmé l'existence d'alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine.
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== Mode d'action des alacaloïdes des ''Crotalaria '' ==''Les alcaloïdes isolés des'' Crotalaria, notamment la monocrotaline, ont fait l'objet de nombreux travaux pharmacologiques. On a vérifié qu'ils reproduisent les symptômes veino-occlusifs enregistrés dans les intoxications dues à ces plantes (et à diverses espèces des genres ''Senecio'' et ''Heliotropium'' renfermant aussi des alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine).
Les alcaloïdes isolés des Crotalaria, notamment la monocrotaline, ont fait l'objet de nombreux travaux pharmacologiques. On a vérifié qu'ils reproduisent les symptômes veino-occlusifs enregistrés dans les intoxications dues à ces plantes (et à diverses espèces des genres Senecio et Heliotropium renfermant aussi des alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine). On pourra consulter à cet égard notamment les travaux suivants :
*R. Schoental et M.A. Head, Pathological changes in Rats as a result of treatment with monocrotaline, ''British Journal of Cancer, 9'', 1955, p. 229-237 ;
*J. Vanek, Zur Frage produktiven Endophlebitis der Lebenven bei Vergiftung durch pyrrolizidine alkaloide, ''Zentralblatt für allgemeine Pathologie und pathologische Anatomie '' (Jena), ''98'', 1958, p. 389-393, 2 figures.
*R. Schoental et P.N. Magee in ''Journ. Pathol. and Bacteriol., 78'', 1959, p. 471.
*J.J. Lalich et L.A. Ehrhart : Monocrotaline-induced pulmonary arteritis in Rats, journal ''Journal Arterosclerosis Research, 2'', 1962, p. 482-492.
20 à 30 milligrammes par kilogramme d'animal de monocrotaline administrés en une seule fois par tubage gastrique suffisent à provoquer des altérations profondes : nécroses hépatiques, puis un syndrome veino-occlusif entraînant lui-même de la cirrhose et des hémorragies multiples. Chez certaines lignées de Rats, on constate aussi des hémorragies pulmonaires, l'apparition d'une artérite pulmonaire, ainsi qu'une hyperplasie épithéliale.
D. Svoboda et Jun Soca in ''American Journal of Pathology'', XLVIII, 1966, n° 3, p. 347-373 (avec 8 planches hors texte de photographies au microscope électronique) ont montré les premiers que cette action de la monocrotaline porte, au début, électivement sur les nucléoles des cellules nobles hépatiques, à métabolisme très actif.
Trente minutes après l'administration d'une seule dose de 80 milligrammes par kilogramme d'animal de monocrotaline en solution dans l'eau additionnée de quelques gouttes d'acide chlorhydrique dilué, les nucléoles des cellules du foie présentent des altérations profondes. Alors qu'au microscope optique on ne voit pratiquement aucun changement, si ce n'est une faible variation de l'affinité pour la pyronine, en microscopie électronique on perçoit de profonds changements de l'ultrastructure des nucléoles : séparation des constituants fibrillaires et granulaires ; expulsion des granules hors du nucléole ; constitution d'agrégats anormaux de ces granules dans la caryolymphe.
Cet alcaloïde se comporte donc comme un inhibiteur de la synthèse de l'A.R.N., et en particulier de l'A.R.N. ribosomique. On comprend que cette perturbation d'une commande essentielle des synthèses entraîne pour l'organisme des conséquences extrêmement graves.
En définitive, les alcaloïdes pyrrolizidiniques ont une action qui ressemble à celle de l'actinomycine D, mais ils s'avèrent incapables de provoquer chez le rat les modifications de l'ultrastructure du pancréas exocrine constatées, sous l'influence de cet agent, par A.M. Jezéquel et W. Bernhard (voir ''Journal de Microscopie'', Paris, ''3'', 1964, p. 279-296).
== Activité anticancéreuse ==
Cette activité inhibitrice de la synthèse d'A.R.N. pouvait laisser présager une activité antitumorale des alcaloïdes des Crotalaria. Effectivement, dès 1962, Kupchan et ses collaborateurs in Cancer Chemotherapy Report, 25, p. 1, constataient l'activité antitumorale d'un extrait alcoolique des fruits de C. spectabilis (espèce également introduite à Madagascar comme engrais vert, mais qui sCrotalaria'y est moins vite naturalisée que C. fulva) vis-à-vis de l'adénosarcome 755 de la Souris.
Il peut être intéressant à cet égard de relever queEffectivement, sur dès 1962, Kupchan et ses collaborateurs in ''Cancer Chemotherapy Report, 25'', p. 1, constataient l'activité antitumorale d'un échantillon extrait alcoolique des fruits de ''C. fulva récolté par Ch. dspectabilis'Alleizette près de Nanisana en 1905' (espèce également introduite à Madagascar comme engrais vert, cet auteur mentionnait déjà : « employé contre les tumeurs blanches »mais qui s'y est moins vite naturalisée que ''C. Des précisions sur fulva'') vis-à-vis de l'adénosarcome 755 de tels emplois empiriques seraient utilesla Souris.
Il peut être intéressant à cet égard de relever que, sur un échantillon de ''C. fulva'' récolté par Ch. d'Alleizette près de Nanisana en 1905, cet auteur mentionnait déjà : « employé contre les tumeurs blanches ». Des précisions sur de tels emplois empiriques seraient utiles. On trouvera un travail détaillé de S.M. Kupchan, R.W. Doskotch et P.W. Vanevenhoven sur l'activité antitumorale de la monocrotaline dans ''Journal of Pharmaceutical Science '' (U.S.A.), ''53'', 1964, n° 3, p. 343-345.
Ce qui limite l'emploi de tels alcaloïdes, c'est évidemment leur très haute toxicité. Aussi les travaux actuels visent-ils à découvrir des substances nouvelles qui jouiraient de la même activité antitumorale, mais seraient mieux tolérées par l'organisme humain.
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plants », in ''Nature '' (G.B.), 191, 1961, n° 4795, p. 1281-1282, avec un schéma d'appareil.
Pour les méthodes de dosage des alcaloïdes dérivés de la pyrrolizidine, on aura intérêt à consulter les travaux suivants :
*M.J. Koekemoer et F.L. Warren in ''Journ. Chem. Soc. '' (London), 1951, p. 66-68 ;
*C.C.J. Culvenor, L.J. Drummond et J.R. Price, in ''Australian Journ. of Chem. J7'', 1954, p. 277-286 ;
*R.K. Sharma, A.V. Kasture, K.K. Kapoor et C.K. Atal in ''Lloydia '' (U.S.A.), 23''28'', 1965, no 3, p. 209-211.
Enfin pour la chromatographie sur couche mince de ces alcaloïdes, on trouvera une étude détaillée de R.K. Sharma, G.S. Khajuria et C.K. Atal, « Thin-layer chromatography of pyrrolizidine alkaloids » dans ''Journal of Chromatography, 19'', 1965, n° 2, p. 433-434.
== Propositions ==
L'étude des espèces propres à la flore malgache mériterait d'être poursuivie avec des moyens accrus. Elle peut intéresser le monde entier en matière de chimiothérapie du cancer.
On ne saurait trop souligner, par ailleurs, l'intérêt que présenterait une bonne révision botanique du genre ''Crotalaria '' pour Madagascar puisque c'est une base indispensable à l'étude chimique des espèces. Souhaitons à cet égard que les travaux de M. Peltier soient l'objet d'une publication aussi rapide que possible. Si le décès du professeur Humbert devait remettre en cause la publication de la ''Flore de Madagascar'', il en résulterait indirectement de nouveaux retards pour l'étude de problèmes tels que ceux qui concernent les ''Crotalaria '' malagasy. ''Enfin, et surtout, il semble indispensable de mettre en garde la population contre l'absorption inconsidérée de tisanes préparées avec ces plantes.''
Enfin, et surtout, il semble indispensable de mettre en garde la population contre l'absorption inconsidérée de tisanes préparées avec ces plantes. Les accidents enregistrés ces dernières années en Afrique, à la Jamaïque, etc., sont directement liés à l'abandon des cultures traditionnelles et de la profonde connaissance des plantes du pays qu'elles impliquaient. L'urbanisation, l'acculturation des populations en sont directement responsables. Il est devenu urgent de trouver de nouvelles méthodes
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