|nomcourtsuivant=Riz
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<center>'''RICIN'''. ''Ricinus communis''. L.
''Ricinus vulgaris''. C. Bauh., Tourn. — ''Ricinus seu palma-christi, seu cataputia major''. Off. , Murr.
EUPHORBIACÉES. — CROTONÉES. Fam. nat. — MONOECIE MONŒCIE MONADELPHIE. L.</center>
Le ricin (Pl. XXXIV), originaire de l'Inde et de l'Afrique, où il s'élève à la hauteur de 20 à 40 pieds, est cultivé en France avec succès, particulièrement dans nos départements méridionaux. Mais ce n'est plus qu'une plante annuelle, qui, vers la fin de juillet, a atteint la hauteur de 1 à 2 mètres et est couverte de fleurs auxquelles succèdent des fruits ayant quelque ressemblance à la tique des chiens de chasse (que les Latins appelaient ricinus) et dont on tire une huile très-usitée en médecine.
'''Description'''. — Racine pivotante, presque simple, fibreuse. — Tige dressée, rameuse, flstuleuse, cylindrique, articulée, devenant rougeâtre, les jeunes rameaux glauques, haute de 1 à 2 mètres (de 6 à 12 en Afrique). — Feuilles alternes, larges, palmées, peltées, divisées en sept ou neuf lobes inégaux, pointus, dentés en scie et glabres. — Pétioles gros et longs, stipulés à la base. — Fleurs monoïques, disposées en épis allongés, rameux et terminaux présentant au sommet les fleurs femelles et à la base les fleurs mâles (juillet-août). — Fleurs mâles : calice petit, à cinq divisions concaves ; étamines nombreuses réunies à la base, à anthères jaunes et biloculaires. — Fleurs femelles : calice caduc à cinq découpures étroites, lancéolées ; un ovaire à trois styles bifides et à stigmates rougeâtres. — Fruits : capsule à trois côtes saillantes, couverte d'épines, à trois loges monospermes, contenant chacune une graine ovale, dure, tachetée de rouge, de la grosseur d'un haricot.
'''Parties usitées'''. — Les graines et les feuilles.
'''Culture, récolte'''. — On le cultive dans tous les jardins, à une exposition chaude. Elle est annuelle si on la place en pleine terre ; en serre on peut la conserver plusieurs années, mais rarement plus de trois. Dans les départements méridionaux de la France, les semis de ricins faits en place réussissent bien. On choisit une terre fraîche et une exposition chaude. Cette culture a pris notamment dans la plaine de Nîmes une importance réelle. La plus grande partie de l'huile de ricin que la médecine française emploie de nos jours n'a pas d'autre origine. On a calculé qu'un are pouvait donner 14 kilogr. de graines et environ 2 1/2 kilogr. d'huile. Les graines mûrissent fort inégalement; on les récolte en automne.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Les fruits du ricin sont d'une saveur oléagineuse, douceâtre, nauséeuse, âcre, brûlante ; leur odeur est nulle. Ils rancissent en vieillissant et prennent alors un goût de chènevis. Leur substance est blanche, ferme, de nature émulsive, et très-analogue à celle des amandes. (Tuson<ref>''Répertoire de pharmacie'', août 1864, p. 53.</ref> y a constaté la présence d'un alcaloïde, la ''ricinine'', cristallisant en prismes et lamelles incolores, sublimable et brûlant avec une flamme fuligineuse, soluble dans l'eau et l'alcool, répandant une odeur d'essence d'amandes amères; cet alcaloïde paraît doué de propriétés toxiques ; il n'est pas purgatif.) Ils renferment en outre une grande quantité d'huile grasse et douce<ref>L'amande, qui fait les 69/100 de la semence, contient 46/100 d'huile fixe.</ref>, qu'on en retire facilement, soit par expression, soit par infusion dans l'eau bouillante. Le premier procédé est préférable. On prend les semences de l'année, sèches et bien saines ; on les réduit en pâte au moyen d'un moulin ; on renferme cette pâte dans des carrés détachés, et, on exprime l'huile graduellement, longtemps et fortement. Cette huile est blanche, visqueuse, d'une odeur et d'une saveur faibles, désagréables ; elle est soluble en toutes proportions dans l'alcool à 95 degrés ; l'alcool à 90 degrés en dissout les trois cinquièmes de son poids. Sa composition chimique n'est pas bien connue. Bussy et Lecanu en ont extrait par la distillation une huile volatile, cristallisant par le refroidissement ; il restait comme résidu, une matière solide représentant les deux tiers du poids de l'huile employée. Elle a fourni à la saponification trois acides différents : ''ricinique'', élaïodique et margaritique. Les deux premiers sont extrêmement âcres. — L'acide ricinique est solide ; l'acide élaïodique est liquide. Tous les deux sont très-solubles dans l'alcool et dans l'éther. Soubeiran<ref>''Traité de pharmacie'', 3° édit., t. I, p. 494.</ref> a retiré de la se-
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mence de ricin une sorte d'huile résineuse, molle, analogue à la résine de l'huile d'épurge mais qu'il a considérée comme un produit complexe. — L'huile de ricin est moins active que les semences qui l'ont fournie ; c'est que l'huile qui s'écoule sous la presse entraîne comparativement moins de résine qu'il n'en reste dans le marc. [L'ammoniaque transforme l'huile de ricin en ''ricénolamide'' = C<sub>38</sub> H<sub>35</sub> Az O<sub>4</sub>. Lorsqu'on la distille avec la potasse, on obtient de l'alcool caprylique, et il reste pour résidu du sel acétate de potasse ; elle se décompose vers 270 degrés, et elle produit alors un grand nombre d'acides volatils, parmi lesquels on trouve les acides ricinique, élaïodique (déjà mentionnés),
œnanthylique, et un peu d'acroléine, de l'œnanhol, dont la formule = C<sub>14</sub> H<sub>14</sub> O<sub>2</sub> (Bussy). Oxydée par l'acide sulfurique et le bichromate de potasse, l'huile de ricin se transforme en ''valerol'' et en acide œnanthylique (Arzbrecher). D'après Saalmuller, l'huile de ricin contient un acide solide, l'acide ''ricinoléique'', = C<sub>38</sub> H<sub>35</sub> O<sub>5</sub> HO, qui fond à 74 degrés, et qui se rapproche de l'acide palmitique.] — L'huile de ricin qui nous vient de l'Amérique est colorée, légèrement rougeâtre, d'une saveur très-âcre, ce qui tient au mélange des véritables ricins avec plusieurs autres euphorbiacées, telles que les ''Jatropa curcas'', ''multifida'', ''gossifolia'', et le ''croton tiglium'', et aussi au mauvais procédé suivi pour son extraction. On peut, en chauffant cette huile, lui enlever une grande partie de son âcreté et en obtenir ainsi l'huile douce de ricin ; mais on doit préférer celle de France, toujours beaucoup mieux préparée, surtout en Provence.
Emulsion de semences, 20, 30 ou 50 centigr. de ces semences en émulsion forment un
purgatif agréable au goût.<br \>
Huile de ricin, 8 gr. pour les enfants en bas âge, 15 à 30 gr. pour les adolescents et pour les adultes. Pure ou mêlée à du bouillon aux herbes chargé d'oseille, à de l'eau sucrée et aromatisée, à l'infusion de thé avec addition d'un peu d'eau-de-vie, à l'infusion de menthe avec addition de suc de citron ou d'oseille et un peu de jaune d'œuf pour faire une émulsion, à du café, au suc de citron et à l'eau sucrée, aux sirops de limon, de fleurs de pêcher, de chicorée. — Chez les enfants à la mamelle, je l'administre avec facilité, incorporée à la poudre de sucre, en consistance de marmelade. Les mélanges liquides ne doivent se faire qu'au moment même de l'administration ; autrement le tout s'épaissit et forme une sorte de gelée désagréable à prendre. L'huile de ricin s'administre encore en émulsion, et alors le jaune d'œuf vaut mieux que la gomme, qui augmente la consistance de la potion ; mais elle perd sous cette forme de ses propriétés purgatives.<br \>
(On a aussi proposé, pour diminuer la consistance de l'émulsion gommeuse, d'y ajouter du sirop d'orgeat.<br \>
Trois gouttes d'essence d'amandes amères communiquent un parfum et une saveur agréables à 100 gr. d'huile de ricin nauséeuse du commerce. L'action purgative n'est pas changée.)
Huile de ricin et essence de térébenthine : huile de ricin, 24 gr. ; essence de térébenthine, 8 gr. ; à administrer seul ou en émulsion. — Les propriétés purgatives de l'huile de ricin sont singulièrement accrues par cette addition, et les constipations les plus opiniâtres, dit-on, n'y résistent pas. (Préparation usitée en Angleterre.)<br \>
(Pilules à l'huile de ricin (St. Martin) : huile de ricin, 15 gr. ; gomme arabique pulvérisée, 8 gr. ; eau, 15 gr. — Emulsionuez et ajoutez par petites parties farine de froment ou magnésie calcinée, 15 gr. — Laissez sécher à l'air.)<br \>
A L'EXTÉRIEUR. — Lavement, 64 gr. (pure ou en suspension à l'aide d'un jaune d'œuf) dans décoction de guimauve ou de graine de lin, 250 gr.<br \>
En frictions ou embrocations sur l'abdomen. (Peu efficaces.)
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Ce ne fut que vers 1767 que l'on songea à en extraire l'huile, employée d'abord en Angleterre sous le nom vulgaire d’''huile de castor''<ref>Cavan's, ''Dissert. on the oleum palmæ christi, seu oleum ricini'', etc., 2e édit., 1769.</ref> ; mais elle ne fut bien connue et son usage ne fut bien répandu en France que par les ouvrages d'Odier de Genève, en 1778.
On la prescrit dans tous les cas où les laxatifs sont indiqués. C'est un purgatif doux, qui, à la dose de 10 à 60 gr., convient surtout lorsqu'il existe une irritation des voies digestives, comme dans les cas de colique, de péritonite, de dysenterie, de hernie étranglée, d'engouement stercoral, d'inflammation sourde, obscure des intestins, de rétention de calculs dans les canaux biliaires, l'iléus, etc. Elle fait cesser la constipation beaucoup mieux que les purgatifs les plus énergiques, et convient sous ce rapport aux hypochondriaques et aux hémorrhoïdaires. Il suffit, pour remplir cette indication, d'en ordonner 10 gr. chaque jour ou de deux jours l'un. (Il faut bien être pénétré de ce fait qu'une petite dose produit presque le même effet qu'une forte, que dès lors il devient inutile de prescrire.) On la donne avec avantage dans l'empoisonnement produit par les corps âcres et délétères, comme les champignons, les renonculacées. Dans l'Inde, on l'administre avant l'accouchement. Gartner<ref>''Bulletin des sciences médicales de Férussac'', t. XXII, p. 247.</ref> la conseille dans la fièvre puerpérale et la suppression des lochies, par cuillerées, unie au calomel. P. Dubois la donne habituellement aux femmes en couches par cuillerées à café dans du bouillon aux herbes : 3 cuillerées à café suffisent ordinairement pour produire un résultat satisfaisant. Chez les nouveaux-nés, 1 cuillerée à café suffit souvent
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