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Raifort (Cazin 1868)

12 octets ajoutés, 12 décembre 2016 à 22:43
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<center>'''RAIFORT CULTIVÉ'''. ''Raphanus sativus''. L.
''Raphanus minor oblongus''. C. Bauh. — ''Raphanus''. Off.
Celte plante annuelle (Pl. XXXIII), cultivée dans tous les jardins potagers est, dit-on, originaire de la Chine.
'''Description'''. — La forme des racines, dans cette espèce, détermine les variétés suivantes : 1° ''Radis cultivé'' (''R. sativus'') : racine globuleuse ou napiforme, d'une couleur rose ou blanche à l'extérieur, toujours blanche intérieurement ; 2° ''Petite Rave'' [''R. vulgaris''), variété de la précédente : racine globuleuse, déprimée ou oblonguc, blanche, rose ou rouge ; 3° ''Radis noir'', plus particulièrement ''Raifort des Parisiens'' (''R. niger''), racine volumineuse, à épiderme noir, rugueux, à chair dure et très-piquante. — Tiges de 60 à 90 centimètres, droites, rameuses, rudes au toucher, écartées. - Feuilles pétiolées, amples, alternes, rudes, principalement celles du bas, découpées en lyre, a lobes inégaux, ovales ou oblongs, dentelés, arrondis ou aigus à leur sommet, le terminal beaucoup plus grand que les autres ; feuilles supérieures presque simples. — Fleurs blanches, purpurines ou d'un violet tendre, solitaires, pédicellées, réunies en grappes longues, lâches, terminales. — Calice composé de quatre folioles droites, serrées, conniventes. - Corolle à quatre pétales en croix ; six étamines tétradynames ; quatre glandes sur le disque de l'ovaire ; un style très-court ; stigmate simple en tête. — Fruit : silique oblongue, renflée vers sa base, prolongée en une pointe subulée, spongieuse, indéhiscente, divisée intérieurement en deux loges renfermant des semences arrondies.
'''Parties usitées'''. — Les racines fraîches.
['''Récolte'''. — Les racines de ces plantes sont d'autant plus délicates qu'elles sont mangées plus jeunes et cueillies au moment du besoin.
'''Culture'''. — Le radis sauvage vient dans toutes les moissons et les décombres, les terrains cultivés ; les radis sont semés tous les quinze jours, du printemps à l'automne.
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On hâte la germination en mouillant les graines vingt-heures avant de les semer. Si on veut avoir des radis doux, non âcres, il faut pratiquer des arrosages fréquents.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Les graines des raiforts sont assez riches en huile fixe pour qu'il soit possible de les exploiter industriellement, s'ils donnaient plus de graines ; les feuilles et les souches renferment une huile essentielle âcre et sulfurée.]
<center>'''RAIFORT SAUVAGE'''. ''Cochlearia armoracia''. L.
''Raphanus rusticanus''. Ger., Park., C. Bauh., Tourn. — ''Raphanus sylvestris, sive armoracia multis''. J. Bauh. — ''Raphanus magna''. Dod. — ''Armoracia''. Plin. — ''Raphanus sylvestris''. Black.
Le grand raifort sauvage, plante vivace, vient spontanément dans les fossés, sur les bords des ruisseaux, dans presque tous les départements de la France, principalement en Bretagne. On le cultive dans les jardins. En Angleterre et en Allemagne, il est l'objet d'une grande culture.
'''Description'''. — Racine forte, charnue, cylindrique, très-longue, renflée, d'un blanc jaunâtre à l'extérieur, blanche en dedans. — Tige robuste, dressée, de près d'un mètre de haut, striée, rameuse en haut, cannelée, glabre, creuse. — Feuilles radicales très-grandes, longuement pétiolées, ovales-oblongues, un peu ondulées, crénelées ; les caulinaires inférieures, oblongues, ordinairement pinnatifides, sessiles ; les supérieures
où les toniques stimulants sont indiqués. Le suc de raifort est vomitif à la dose de 30 à 80 gr. Suivant Rivière, la semence de cette plante, à la dose de 15 à 24 gr. en décoction, est aussi émétique et purgative. (''Ciet vomitum, si succus vel infusio in aceto cum melle tepido assumatur et aqua superbibatur'', dit Schroeder. (Ettmuler dit avoir guéri une femme hydropique, ascitique et scorbutique, avec toux, difficulté de respirer, au moyen de la racine de raifort sauvage infusée dans du vin blanc, avec du cresson d'eau haché et pilé dans un mortier. La malade buvait ce mélange, qui purgeait par haut et par bas. Gilibert considère le suc de la racine de cette plante comme un des plus forts diurétiques indigènes. Bartholin fait infuser la racine de raifort dans la bière, comme antiscorbutique et diurétique. Bergius faisait avaler, contre la goutte et le rhumatisme chronique, 1 cuillerée de râpure de cette racine chaque matin à jeun, et par dessus 1 tasse de décoction de sommités de genévrier. Linné faisait grand cas du sirop préparé à froid avec le raifort dans l'asthme scorbutique. Sydenham recommandait la racine de cette plante dans les hydropisies qui sont la suite des fièvres intermittentes. Cullen la croit utile dans le rhumatisme. Raygerus<ref>''Eph. nat. cur.''</ref> rapporte qu'une dame affectée depuis plusieurs années d'un rhumatisme qui avait résisté à tous les moyens connus, en fut débarrassée par l'usage de la décoction de cette racine dans du lait. Lanzoni<ref>''Ibid''.</ref> a guéri un bourgeois de Ferrare, attaqué d'un enrouement chronique considérable au moyen du sirop de raifort.
Les Suédois préparent un petit lait médicamenteux, en jetant du lait bouilli sur la râpure du raifort, humecté avec du vinaigre ; ensuite ils en séparent le fromage. Ce petit lait, que j'ai fréquemment employé dans ma pratique comme diurétique, est une excellente préparation. Je l'ordonne principalement dans l'anasarque, le scorbut, la gravelle sans trop d'irritation, et dans certains catarrhes chroniques. Je me trouve très-bien dans la leucophlegmatie, les cachexies, la chlorose, etc., de l'usage du vin de racine de raifort et de baies de genièvre concassées, de chaque 30 gr. pour 1 litre de bon vin blanc. Je fais prendre ce vin par plusieurs cuillerées par jour, ou à la dose de 60 gr. matin et soir.
Hufeland<ref>Meyer, ''Recepttaschenbuch'', 1836, p. 30.</ref> faisait digérer pendant vingt-quatre heures 30 gr. de racine fraîche de raifort dans 1 kilogr. de bière, avec addition de 30 gr. de sirop simple, et administrait cette boisson par tasses toutes les trois heures dans l'hydropisie. Brenneck<ref>Rinnas, ''Répertoire'', 1833.</ref> prétend que cette même infusion est très-efficace dans l'aménorrhée et la leuchorrhée. Vitet recommande l'infusion concentrée de racine de raifort contre la leucophlegmatie. Desbois, de Rochefort, propose de remplacer, pour les pauvres, le vin antiscorbutique par celui de raifort. La racine fraîche, râpée et infusée du soir au matin dans 1 verre de vin blanc, que l'on prend après l'avoir passé avec expression, est un remède populaire contre la gravelle.
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