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<center>'''PIVOINE OFFICINALE'''. ''Pæonia officinalis''. L.
''Pæonia communis vel feminæa''. C. Bauh. — ''Pæonia folio nigricante splendido quæ mas''. C. Bauh., Tourn. — Pæonia mas. Black.
La partie colorante des pétales verdit par les alcalis et rougit par les acides ; elle est également soluble dans l'eau et dans l'alcool.
L'abondance de la fécule dans la racine a fait penser à l'utiliser pour en retirer de l'amidon. Cet amidon est blanc, gélatineux, gluant, analogue à celui de la pomme deterre. — Cette racine fournit un extrait aqueux presque inodore et insipide, et un estrait alcoolique austère. L'extrait aqueux des fleurs est austère et douceâtre, et l'extrait alcoolique de ces mêmes fleurs est d'une saveur sucrée et d'une odeur agréable ; ce qui est d'autant plus étonnant que, naturellement, l'odeur de la fleur est fétide. - les semences contiennent de l'huile et de la fécule, et sont émulsives.
La pivoine appartient à une famille qui compte beaucoup de poisons. A ce titre, elle a été considérée comme suspecte, et paraît avoir justifié, dans quelques circonstances, cette qualification. On lit dans les éphémérides d'Allemagne qu'un jeune militaire ne pouvait respirer l'odeur forte et volatile de la pivoine sans être affecté de syncope et de sueurs froides. Fodéré rapporte qu'un de ses malades, attaqué d'une maladie convulsive, perdit tout à coup le sentiment et le mouvement après avoir avalé une tasse d'infusion de 8 gr. de racine de pivoine. On ne parvint à le rappeler à la vie qu'après un long séjour dans un bain chaud.
La pivoine était l'objet d'une sorte de culte chez les anciens ; ils la considéraient comme une plante divine et la croyaient propre à préserver des malheurs, à éloigner les maléfices, etc. Théophraste exigeait pour condition essentielle des bons effets de ce végétal, qu'il fût cueilli la nuit. Galien lui prodigue les plus grands éloges et lui suppose même la propriété de guérir l'épilepsie par la seule suspension au cou du malade. Plus près de nous, Fernel et Willis n'ont pas craint de confirmer par leur témoignage celui de Galien sur les effets de cette plante par le seul contact, et aujourd'hui encore les femmes du peuple mettent à leurs enfants des colliers de semencesde pivoine pour les préserver des convulsions. ''Unus error ex altero, ut articuli in tænia, pullulat'' (Murray).
Toutefois, à travers ces contes merveilleux et ridicules, qui ont fait rejeter la pivoine comme inerte, la vérité se fait jour et montre dans cette plante des vertus réelles. Considérée comme antispasmodique et un peu narcotique, elle a eu des effets réels contre l'épilepsie, les convulsions, les toux nerveuses, la coqueluche, etc. « Il est sûr, dit Gilibert, que quelques épileptiques ont été guéris après avoir pris la racine de pivoine ; et si, sur d'autres sujets, elle a été inutile, c'est que l'ouverture des cadavres prouve que la plupart des épilepsies reconnaissent pour cause des vices dans le cerveau absolument insurmontables. L'infusion des fleurs et la racine en