<center>'''MÉLILOT'''. ''Trifolium melilotus officinalis''. L.
''Melilotus officinarum Germaniæ''. C. Bauh., Tourn. — ''Melilotus vulgaris''. Park. — ''Trifolium odoratum sive melilotus vulgaris flore luteo''. J. Bauh.
Les vertus contradictoires dont on a décoré le mélilot prouvent seulement que des médecins crédules ou peu attentifs lui ont attribué gratuitement des succès dus aux efforts salutaires de cette bonne et puissante nature qui, dans beaucoup de cas, guérit sans et même malgré les secours de l'art.
Aujourd'hui, on ne se sert plus de cette plante qu'à l'extérieur. Ettmuller et Simon Pauli la recommandaient en fomentation sur le ventre, et en lavement contre les douleurs et l'inflammation de l'utérus et des viscères del'abdomen. Chomel dit que ces fomentations lui ont souvent réussi dans la colique venteuse, dans la tympanite et dans la tension douloureuse du bas-ventre. En Allemagne<ref>''Gazette médicale de Strasbourg'', 1856, p. 80.</ref>, il est d'un usage populaire d'ajouter le mélilot aux bains, dans les cas de rhumatisme, de goutte, de rétention d'urine. Les lavements d'infusion de mélilot passent pour émollients, anodins, carminatifs. Les campagnards font, pour ces lavements, une décoction des sommités de cette plante dans du bouillon de tripes ; ils les rendent ainsi beaucoup plus émollients. Comme légèrement résolutive, on emploie la décoction du mélilot sur les tumeurs inflammatoires, et son eau distillée en collyre seule ou associée à d'autres ingrédients. Roques employait l'infusion des sommités fleuries avec un peu de miel et passée à travers un linge, vers la fin des ophthalmies inflammatoires. On fait aussi usage d'une huile de mélilot (1 partie de fleurs sèches sur 8 d'huile d'olive en digestion au bain-marie pendant deux heures) comme anodine à l'extérieur, et d'un emplâtre qui porte le nom de cette plante, comme résolutif.
A l'exemple du judicieux Murray, nous conclurons de tout ce que l'on a dit des vertus du mélilot, que des expériences bien faites sont nécessaires pour constater les véritables propriétés médicales de cette plante, dontl'action, du reste, paraît assez peu marquée.
Le '''MÉLILOT A FLEURS BLEUES''', TRÈFLE MUSQUÉ, LOTIER OBORANT, BAUMIER (''Melilotus cærulea''), espèce originaire de Bohême, qu'on cultive dans les jardins, a un arôme très-fort et très-expansif, surtout dans l'état de dessiccation. Ce mélilot remplace en Allemagne le mélilot ordinaire. En Silésie, on le prend en guise de thé ; cette plante est plus parfumée et plus facile à se procurer, car une fois dans les jardins, on a de la peine à les en débarrasser. Les Suisses en aromatisent leur fromage appelé ''chapsigre'', ''schabzieger'' des Allemands. Suivant Matthiole, on en prépare des eaux de senteur en Italie, et les parfumeurs en mettent dans leurs parfums. Le suc versé dans
les yeux, ajoute cet auteur, guérit les nuées et les éblouissements qu'on y éprouve.
[[Catégorie:Cazin 1868|Melilot]]