Les praticiens de tous les temps ont employé avec succès les cônes de genévrier dans les diverses maladies que nous venons d'énumérer. On peut lire à ce sujet Van Swieten, Hoffmann, Vogel, Rosenstein, Meckel, Schmidt, Hecker, Loiseleur-Deslongchamps, Lange et Demangeon. Ce dernier a fait insérer dans le ''Journal de médecine'' (1806) deux observations remarquables constatant leur action particulière sur l'appareil urinaire.
En employant préalablement ou simultanément l'infusion de fruits de genévrier et les frictions de pommade de belladone, dont l'effet est de dissiper le spasme et la douleur, on pourrait favoriser l'expulsion des calculs, dans les cas où ces symptômes, au lieu de diminuer, augmenteraient par l'usage des diurétiques. (Voyez [[(Belladone (Cazin 1868)|BELLADONE]], p. 166.) On sait que les cônes de genévrier excitent à tel point les organes sécréteurs de l'urine, que celle-ci devient quelquefois sanguinolente, quand on les administre à trop grande dose, ou à des sujets trop irritables, ou qu'on en fait usage trop longtemps. Il est donc rationnel, dans les affections calculeuses, de s'assurer du tempérament du malade, et surtout de l'état des voies urinaires, avant de prescrire ce médicament.
On a retiré de grands avantages des fruits de genévrier comme diurétiques dans les hydropisies. On se sert alors le plus ordinairement de l'infusion simple ou nitrée, aqueuse ou vineuse. Hegewisch<ref>''Horn's Archive'', t. VI.</ref> préférait la décoction dans la bière à tous les autres diurétiques dans le traitement de l'hydropisie. Van Swieten faisait prendre quatre à huit fois par jour une à deux cuillerées à bouche du mélange de 120 gr. d'extrait délayé dans 1 kilogr. d'eau distillée des baies, avec addition de 60 gr. d'esprit de genièvre. Vitet prescrit contre l'ascite par cachexie le suc exprimé de cresson mêlé avec une forte infusion de fruits de genévrier. Alexandre<ref>''Dictionnaire des sciences médicales'', t. XXII, p. 407.</ref> met au premier rang des remèdes employés contre l'hydropisie, l'huile essentielle de genièvre, à la dose de quelques gouttes seulement dans une infusion de thé vert. L'infusion aqueuse ou vineuse m'a réussi dans un grand nombre de cas. J'y ai souvent ajouté la racine de persil ou celle de raifort, surtout dans les hydropisies succédant aux fièvres intermittentes ou accompagnant l'albuminurie chronique.