<center>'''FRÊNE'''. ''Fraxinus excelsior''. L.</center>
<center>''Fraxinus excelsior''. Bauh. — ''Fraxinus vulgaris''. Park. - ''Fraxinus apetala''. Gater.</center>
<center>Frêne commun, — frêne élevé, — grand frêne, — frêne nudiflore, — quinquina d'Europe.</center>
<center>OLÉINÉES. — FRAXINÉES. Fam. nat. — POLYGAMIE DIŒCIE. L.</center>
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
A L'INTÉRIEUR. — Décoction de l'écorce, 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau.<br \>
Poudre de l'écorce, 10 à 24 gr., comme fébrifuge. Cette dose est répétée trois ou quatrefois par jour dans l'intermission, pendant plusieurs jours.<br \>
Extrait aqueux de l'écorce, comme fébrifuge, 4 à 8 gr.<br \>
Extrait alccolique de l'écorce, comme fébrifuge, 2 à 4 gr.<br \>
Feuilles sèche de frêne en poudre fine, 1 gr. ;
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
faites infuser pendant trois heures dans deux tasses d'eau bouillante (100 gr.) ; passez à travers un linge et édulcorez. — Dans le cas de goutte aiguë, et au commencement surtout del'attaque avec ou sans fièvre, on doit faire infuser 2 gr. dans trois tusses d'eau que l'on prend : l'une le soir au moment de se coucher, l'autre le matin au lit ou en se levant, et latroisième au milieu de la journée, entre 1es deux repas. On continue cette médication unehuitaine de jours après la disparition des symptômes, à la dose seulement de 1 gr. en poudre pour deux tasses d'infusion. - Dans la goutte chronique, on peut se contenter de deux tasses d'infusion par jour, une le soir et l'autre le matin ; mais le traitement doit être continué pendant plus longtemps. — En ayant recours à ce même mode de traitement tous les mois, pendant huit à dix jours environ, les attaques peuvent être éloignées plus ou moins indéfiniment. (Pouget.)
|}
Cette première communication en a fait surgir d'autres qui sont venues confirmer l'efficacité de ce moyen et prouver en même temps qu'il n'est pas nouveau. En effet, il résulte de deux notes successivement publiées dans l’''Union médicale'' du 9 décembre 1852, l'une par Pouget et Peyraud, la seconde par Marbotin, de Valenciennes, que l'usage en est populaire d'ans plusieurs contrées, et qu'on le trouve indiqué contre les douleurs goutteuses dans Glauber, Bauhin et plusieurs auteurs du dernier siècle (Murray). Mais les dernières communications renferment, sur l'action physiologique des feuilles de frêne et sur les conditions de leur efficacité thérapeutique des indications que l'on ne trouve point dans les vieux auteurs. L'un des faits les plus intéressants que l'on trouve dans la première des deux notes que nous venons de citer, est celui qui est personnel à Peyraud lui-même. Pris d'une attaque de goutte, contre laquelle il avait vainement usé de tous les moyens connus, Peyraud eut recours, sur l'indication de ses clients, à l'usage des feuilles de frêne, et s'en trouva si bien que, dans un intervalle de quatre ans, de 1845 à 1849, il n'eut qu'un seul accès, que l'usage du de frêne dissipa en cinq jours.
Pour Marbotin, qui, depuis plus de dix ans, a constamment observé les effets heureux de l'administration des feuilles de frêne en infusion, l'action physiologique de cette substance se traduit, soit (le plus habituellement) par des sueurs abondantes, soit par une copieuse diurèse ; circonstance qui peut jusqu'à un certain point aider l'esprit à se rendre compte du moded'action thérapeutique de ces feuilles<ref>''Bulletin général de thérapeutique'', 1853.</ref>.
J'ai eu recours à ce moyen aussi simple que facile chez un cultivateur âgé de soixante-deux ans, sujet depuis cinq ans à des récidives de rhumatisme articulaire subaigu, principalement au printemps et en automne. Non-seulement l'affection s'est promptement dissipée, mais on a pu en prévenir le retour en usant de temps en temps du même moyen pendant dix à quinze jours. Dans le rhumatisme articulaire aigu, avec douleur vive, inflammation, angioténie, pléthore, les antiphlogistiques doivent précéder l'emploi des feuilles de frêne, qui, si j'en juge d'après les quelques cas qui se sont offerts à mon observation, m'ont paru d'autant plus efficaces que les sujets étaient moins vigoureux, les symptômes de réaction inflammatoire moins intenses, les conditions physiologiques et pathologiques plus favorables à l'action plus ou moins révulsive du médicament sur les intestins, la peau ou les voies urinaires.