<center>'''DENTELAIRE'''. ''Plumbago europæa''. L.</center>
<center>''Lepidium dentellaria dictum''. Bauh. — ''Plumbago quorumdum''. Tourn.</center>
<center>PLUMBAGINÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYNIE L.</center>
<center>Dentaire, — herbe aux cancers, — Malherbe, — herbe aux racheux.</center>
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rison de la teigne et de la gale ; mais Garidel a vu résulter de graves accidents de ce traitement empirique, et Sauvages parle d'une jeune fille qui fut en quelque sorte écorchée vive pour en avoir fait usage. Cependant Sumeire l'a proposée en 1779 contre la gale, mais en lui faisant préalablementsubir une préparation ayant pour effet d'en diminuer l'extrême âcreté. Cette préparation consiste à triturer dans un mortier de marbre deux ou trois poignées de racines de cette plante, sur lesquelles on verse 1/2 kilogr. d'huile bouillante. Après avoir broyé le tout pendant quelques minutes, passé à travers un linge et exprimé fortement le résidu, on place une partie de ce résidu dans un nouet de linge fin que l'on trempe ensuite dans l'huile tiède pour en faire des onctions sur la peau. Trois ou quatre de ces onctions suffisent en général pour la guérison de la gale simple. Les bons effets de cetraitement ont été constatés dans le temps par une commission de la Société royale de médecine de Paris. Alibert a confirmé par l'expérience l'approbation de cette Société savante. Le professeur Delpech a aussi observé les bons effets du remède de Sumeire ; mais il les a attribués à l'huile d'olive seule. Curtet, professeur à l'Ecole de médecine de Bruxelles<ref>''Cours manuscrit de pathologie'' cité par Dubois de Tournay.</ref>, employait de la même manière les feuilles de dentelaire au lieu des racines. D'après ce praticien, il se produit une éruption générale très-abondante, assez pénible ; mais la gale la plus invétérée guérit en huit ou dix jours.
Il est important de distinguer la gale du prurigo, avec lequel on la confond souvent ; car si on pratiquait des frictions avec les préparations dont nous venons de parler sur le ''prurigo formicans'', cette éruption, au lieu de guérir, en deviendrait plus rebelle.
Toutes les parties de la dentelaire peuvent être employées à l'extérieur comme vésicatoires : l'effet en est prompt. On s'en sert avantageusement dans les ulcères atoniques, pour réprimer les chairs fongueuses et activer le travail de la cicatrisation dans les plaies anciennes, pâles et blafardes.Schreiber et Sauvages-Delacroix<ref>''Flore médicale''.</ref> prétendent que l'huile dans laquelle on a fait infuser cette plante a guéri non-seulement d'anciens ulcères, mais aussi de véritables cancers. Hévin parle aussi de ce remède, et dit qu'on doit en renouveler l'application plusieurs fois le jour jusqu'à ce que l'eschare noire qu'il forme soit assez croûteuse pour que le malade ne souffre plus. « Dans le cancer des lèvres, du nez et des joues (''noli me tangere''), la racine de dentelaire, dit Vitet, exactement broyée et mêlée à la dose de 1/2 once (15 gr.) avec jaunes d'œufs, au nombre de dix, ensuite fortement exprimée à travers un linge grossier, donne une espèce d'onguent dont l'applicationpasse pour enflammer et ensuite dessécher l'ulcère ; c'est à l'expérience, ajoute cet auteur, à confirmer cette vertu ; elle me paraît aussi douteuse que celle de l'extrait de ciguë ou d'aconit pour dompter cette espèce de cancer. » Cet onguent peut trouver son application comme rubéfiant et détersif ; mais aucun médecin ne sera tenté de le substituer à la pâte arsenicale, à celle de Canquoin, ni au caustique de Vienne, dans le traitement du cancer.
La racine de dentelaire, mâchée, augmente la sécrétion salivaire, et agit ainsi, suivant Linné, comme un puissant antiodontalgique.