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Bétoine (Cazin 1868)

227 octets ajoutés, 28 novembre 2016 à 18:22
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<center>'''BÉTOINE.''''' Betonica officinalis''. L.
''Betonica purpurea''. Bauh., T. — Betonica vulgarior flore purpurea. Park.''Cestron et psychotrophon Dioscoridis et Plini.''
Bétoine officinale, — bétoine vulgaire pourpre, — bétoine pourpre.
Labiées. — Stachydées. Fam. nat. — Didynamie gymnospermie. L.</center>
 
Cette plante vivace (Pl. IX) se trouve dans les bois, les lieux ombragés, les taillis, les prairies.
['''Culture.''' — Exposition ombragée, vient dans tous les sols, mais elle préfère la terre fraîche, se propage par semis en place faits au printemps ou à l’automne ; on peut la multiplier par division des pieds opérée aux mêmes époques.]
'''Récolte.''' — On peut récolter la bétoine en tout temps. Cependant elle a plus d’énergie au moment où les fleurs commencent à s'entr'ouvrir. On dit que ceux qui récoltent la bétoine éprouvent des étourdissements, des vertiges, une sorte d'ivresse, ce qui semble indiquer à l'état frais l'existence d'un principe narcotico-àcreâcre.
'''Propriétés physiques et chimiques.''' — Les racines ont une saveur amarescente et nauséeuse. Les feuilles, outre cette même saveur, ont un goût âpre et comme salé. Les fleurs sont peu odorantes ; mâchées, elles produisent de la sécheresse dans la gorge. L’analyse a fourni un extrait légèrement amer et un extrait alcoolique plus acre et plus aromatique. Elle ne donne point d'huile volatile.
'''PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.'''
A L’iNTÉRIEUR. — Infusion, 10 à 20 gr. par kilogramme d’eau bouillante<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
Eau distillée (1 sur 3 d’eau), 30 à 100 gr.
 
Sirop (1 sur 8 d’eau et 16 de sucre), 30 à 100 gr. en potion.
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A L’INTÉRIEUR. — Infusion, 10 à 20 gr. par kilogramme d’eau bouillante.<br \>
Eau distillée (1 sur 3 d’eau), 30 à 100 gr.<br \>
Sirop (1 sur 8 d’eau et 16 de sucre), 30 à 100 gr. en potion.<br \>
Poudre (racine), 1 à 3 gr. en pilules, électuaire ou dans du vin.
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Conserve (fleurs fraîches sur 2 de sucre), 2 à 5 gr.<br \><br \>
A L’EXTÉRIEUR. — Poudre des feuilles et des fleurs, comme sternutatoire, une pincée, — en fumigation comme le tabac.
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Conserve (fleurs fraîches sur 2 de sucre), 2 à 5 gr.
 
A L’EXTÉRIEUR. — Poudre des feuilles et des fleurs, comme sternutatoire, une pincée, — en fumigation comme le tabac.
La bétoine entre dans diverses poudres sternutatoires, dans l'ancienne préparation du sirop de Stœchas composé, dans le fameux emplâtre de bétoine vanté autrefois pour la guérison des plaies de la tête et même pour les fractures du crâne, et qu'on a, avec raison, abandonné comme tant d'autres absurdités pharmacologiques.
Rien de plus vague, de plus incertain, de plus exagéré que tout ce qui a été dit et répété sur la bétoine. Dioscoride et Galien exaltent ses vertus. Lucius Apulée (1) <ref>J.-C.-G. Ackermann, ''Tardabilium medicamentorum scriptores antiqui'' ; 1788, p. 128.</ref> la regarde comme un remède infaillible contre quarante-six maladies, dont plusieurs sont très-graves, ou incurables, telles que la paralysie, la rage, la phthisie. Les Italiens et les Espagnols ont considéré longtemps la bétoine comme une panacée. Pour signaler une personne ou une chose douée de qualités rares, ont dit proverbialement : Ha piu virtù che bettonica. Les médecins anglais, allemands et français ont été plus réservés, bien que peu d’accord sur les propriétés de cette plante. Cullen la juge indigne de figurer dans la matière médicale. Hildenbrand ne la cite pas. Murray adopte avec hésitation les observations de Scopoli sur l’emploi avantageux de la bétoine dans les affections muqueuses et dans les catarrhes atoniques. Gilibert dit en avoir éprouvé l’utilité dans ces dernières affections ; mais il n’ajoute guère de confiance à la propriété émétique et purgative de la racine, d’accord en cela avec Bodart, qui ne recommande cette plante que comme propre à remplacer le tabac par sa vertu sternutatoire. Néanmoins, suivant Coste et Wilmet, la racine dee bétoine, qu'ils ont soumise à l'expérimentation, excite des nausées, des vomissements et même des évacuations alvines.
L’incrédulité est aussi contraire aux progrès de la thérapeutique qu'une confiance aveugle. N’ayant jamais eu l'occasion de vérifier l'action émétique purgative de la bétoine, j'aime mieux croire avec Coste et Wilmet, qui ont vu, que nier avec Gilibert et Bodart, dont la manière de voir ne s'appuie sur aucun fait bien observé.
On a administré comme fébrifuge populaire, surtout dans les fièvres intermittentes automnales et rebelles, la poudre de feuilles de bétoine, à la dose de 3 à 6 gr., dans un jaune d'oeuf, quatre heures après la fin de l'accès. Cette dose agissant comme éméto-cathartique, nous paraît devoir produire une assez forte révulsion. Gr. Hortius recommande, contre les fièvres tierces,
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_______________________ (1) J.-C.-G. Ackermann, ''Tardabilium medicarnentorum scriptores antiqui'' ; 1788, p. 128.<references/>
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