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== Arrête-bœuf ==[92]
Nom accepté : ''[[Ononis spinosa]]''
<center>'''ARRÊTE-BŒUF.''' ''Ononis spinosa''.
Légumineuses. Fam. nat. — Diadelphie décandrie. L.</center>
L'arrètearrête-bœuf (Pl. V) est une plante vivace qui croît partout en France, surtout dans les lieux incultes, les pâturages médiocres, les terrains sablonneux, les champs incultes, sur les bords des chemins. Les moutons, les chevaux et les cochons la refusent ; les vaches et les chèvres la broutent, ainsi que les ânes, qui, dit-on, aiment en outre à se vautrer sur cette plante.
'''Description.''' — Racine brune à l’extérieur, présentant des rayons médullaires très-apparents, pouvant atteindre la grosseur du doigt, longue de 6 centimètres et plus, rampant sous le sol, et par son extrême ténacité arrêtant parfois tout court la charrue, de là le nom d'arrête- bœuf. — Tiges de 30 à 60 centimètres, dures, couchées ou étalées, à rameaux avortés-épineux, pubescentes et légèrement visqueuses. — Feuilles inférieures trifoliées, pétiolées, composées de folioles ovales-obtuses, dentées, striées, vertes, légèrement pubescentes, les supérieures simples, stipulées et finement dentées. — Fleurs roses, quelquefois blanches, axillaires, à pédoncules courts, soli-
'''Propriétés physiques et chimiques.''' — L'odeur de la racine de bugrane est désagréable, sa saveur douceâtre et nauséabonde. L'eau bouillante et l'alcool s'emparent de ses principes actifs, [elle renferme un principe doux analogue à la ''glycirrhizine'' ; M. Hilasiwetz en a extrait un principe qu’il nomme ''ononine'', et qui sous l'influence de la baryte se transforme en ''onospine'' ; celle-ci est un glycoside, puisque sous l'influence de l'acide sulfurique elle produit de la glycose et de l'''ononétine''.]
'''PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.''' A l’intérieur. — Décoction (racine) , 30 à 60 gr. par kilogramme d’eau.
<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
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A L'INTÉRIEUR. — Décoction (racine) , 30 à 60 gr. par kilogramme d’eau.<br \>
Poudre, 2 à 4 gr.
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A L'EXTÉRIEUR. — Décoction des feuilles et des fleurs en gargarisme.
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A l’extérieur. — Décoction des feuilles et des fleurs en gargarisme.
La racine de bugrane a été considérée, de temps immémorial, comme apéritive et diurétique. C'est principalement à l'écorce de cette racine qu'on attribuait de grandes vertus. Galien la place au premier rang des diurétiques. Simon Pauli ne connaît pas de meilleur remède contre le calcul des reins et de la vessie…… Bergius dit l'avoir donnée avec succès dans l'ischurie pro venant de la présence des calculs dans la vessie, et son illustre collègue Acrel a constaté l'action puissante de la racine de bugrane sur les organes urinaires et génitaux ; il atteste avoir vu des dysuries calculeuses, des sarcocèles, des hydrocèles, des hydrosarcocèles, entièrement dissipés ou notablement diminués parce médicament. Matthiole avait déjà rapporté l'histoire d'un homme qui, ayant continué pendant plusieurs mois l'usage de là poudre de racine d'arrête-bœuf dans du vin, fut guéri d'une hernie charnue (sarcocèle) que les médecins voulaient opérer. Plenck et Schneider ont recommandé cette racine dans l'engorgement des testicules. Mayer et Gilibert la conseillent avec plus de raison dans les obstructions des viscères, dans les cachexies, la chlorose.
C'est à cause de toutes ces exagérations que la bugrane est aujourd'hui presque abandonnée : un éloge non mérité fait méconnaître les qualités réelles. Cependant celte plante ne mérite pas l'oubli dans lequel elle est tombée. Je l'ai souvent mise en usage dans les tisanes diurétiques. Je l'ai vue seule, en décoction concentrée, dissiper une anasarque contre laquelle on avait inutilement employé les diurétiques les plus puissants, tels que la scille, la digitale, l'acétate de potasse, etc. Elle peut être très-utile dans tous les épanchements séreux, les infiltrations cachectiques, les engorgements hépatiques et spléniques, l'ictère, etc. Hildenbrand recommande une tisane antinéphrétique composée de : racine de bugrane, 30 tram. ; eau, 500 gr. réduits à 400 gr. avec addition de 15 gr. d’oxymel scillitique ; à prendre une demi-tasse toutes les heures dans la gravelle, le catarrhe chronique de la vessie, la cystite à sa période de chronicité, l'engorgement de la prostate. Cette formule peut être employée aussi dans l'albuminurie chronique, les hydropisies, et dans tous les cas où les diurétiques stimulants sont indiqués. Je la remplace très-bien chez les pauvres par une décoction d'arrête-bœuf et d'oignon éduleorée avec le miel.
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La propriété diurétique n'est pas exclusivement concentrée dans la racine. Dehaen rapporte l'exemple d'une guérison opérée par la décoction des feuilles. (La médecine vétérinaire l'utilise pour faire uriner les chevaux, dont l'urine devient de couleur orange après son emploi.)