Cette plante croît dans les lieux frais et humides de l'Italie, de la France et de la Hollande ; on la cultive dans les jardins, et en grand dans les champs, surtout aux environs de Paris (Saint-Denis).
'''Description'''. — Racines longues, pivotantes, blanches, contenant un mucilage gluant et très-doux. — Tige de 1 mètre à t mètre 50 centimètres, droites, nombreuses, pubescentes. — Feuilles alternes, pétiolées, molles, d'un vert blanchâtre, cordiformes, à trois ou cinq lobes peu marqués ou dentés. — Fleurs presque sessiles, d'un blanc rosé, disposées en panicules axillaires (juin-juillet). — Calice double, l'extérieur à six ou neuf divisions, l'intérieur à cinq plus longues. — Cinq pétales cordiformes réunis à la base. — Etamines monadelphes, à anthères nombreuses. — Ovaire surmonté d'un style court et d'un pinceau de stigmates sétacés. — Fruit orbiculaire, composé de plusieurscarpelles monospermes, lomenteux, verticillés autour d'un axe.
'''Parties usitées'''. — La racine, l'herbe et les fleurs.
La guimauve est ëmollieiite et adoucisssante au plus haut degré. On l'emploie journellement à l'intérieur et à l'extérieur dans le traitentent de toutes les phlegmasies aiguës, telles que la toux, les catarrhes, l'angine, la gastrite, les hémorrhagies actives, la péritonite, les empoisonnements produits par des substances âcres et corrosives, dans les irritations dues à la présence des corps étrangers, etc. J'ai remplacé depuis longtemps tous les mucilagineux exotiques par la racine de guimauve ou par la graine de lin, que l'on peut se procurer partout et à peu de frais. Je les préfère à la gomme arabique : elles sont plus adoucissantes et n'ont pas, comme cette dernière,l'inconvénient de causer la constipation. La mauve et la passe-rose, ou rose trémière, peuvent être employées comme la guimauve et dans les mêmes cas,
Vaidy rapporte qu'il a vu souvent, lorsqu'on appliquait la décoction des feuilles de guimauve sur les phlegmons, la partie se couvrir d'une multitude de petits boutons qui finissaient par suppurer, ce qui n'arrivait pas lorsqu'on
employait une autre décoction émoliiente, par exemple celle de graine de lin<ref>''Dictiomaire Dictionnaire des seiemces sciences médicales'', t. XIX, p. 575. </ref>. C'est un fait que j'ai pu constater, et qui a lieu aussi quand on se sert de l'infusion de fleurs fraîches de sureau.
Afin de favoriser la dentition, on donne à mâcher aux enfants une racine de guimauve séchée. Ce moyen convient mieux que les corps durs que l'on a coutume d'employer en pareil cas. On s'en sert aussi en chirurgie, comme de celle de gentiane, pour dilater les conduits fistuleux après l'avoir taillée en petits cylindres qui, introduits dans les sinus, se gonflent et agissent ainsi à la manière de l'éponge préparée, mais avec moins d'efficacité que cette dernière.