de l'intoxication, mais on y observe un changement notable après de trois à dix minutes.)
B. Chez l'homme, la digitale, mâchée et en contact avec la muqueuse buc-calebuccale, produit des nausées, détermine l'excrétion d'une assez grande quan-tité quantité de salive, un léger sentiment d'âcreté et de sécheresse dans le gosier,un faible soulèvement de coeurcœur. Ingérée, cette plante a d'abord une actionplus ou moins stimulante sur les organes digestifs, ensuite sur le systèmenerveux, sur divers organes sécréteurs, et môme même instantanément sur lesystème sanguin. Ses effets sur l'organisme sont, comme pour toutes lessubstances actives, subordonnés aux doses auxquelles on l'administre. Ahaute dose, elle irrite fortement la muqueuse gastro-intestinale à la manièredes émétiques ou des éméto-cathartiques, stupéfie le système nerveux ou lejette dans l'ataxie, cause des nausées, des vomissements, des cardialgies,des vertiges, du délire, des troubles de la vue, des hallucinations, la fai-blesse faiblesse musculaire, la rareté et l'intermittence du pouls, la lenteur de la res-pirationrespiration, des syncopes, le froid général ou partiel, la cécité, la somnolence,un coma profond, et la mort.
" On a noté souvent la diminution, quelquefois l'augmentation des urines,dans certains cas des déjections alvines, dans d'autres cas la constipation,quelquefois la dilatation des pupilles, d'autres fois leur contraction, le plussouvent leur état normal.
Il faut, pour combattre cet empoisonnement, exciter le vomissement leplus tôt possible. La substance toxique, en contact avec l'estomac, suffitsouvent pour produire ce vomissement, et débarrasser ainsi le malade enlui faisant rejeter l'excès du poison récemment ingéré. On regarde commecontre-poison une solution de tannin ou une solution de noix de galle, unesolution jdd'ioduré iodure de potassium ioduré. Giacomini, considérant la digitalecomme éminemment hyposthénisante, recommande, d'après Rasori etBorda, l'eau de cannelle, le vin, l'alcool, etc. 11 I1 est pourtant d'observationque les excitants, surtout au début, augmentent le mal, tandis que les anti-phlogistiques antiphlogistiques et les opiacés, au contraire, le calment. Dans un cas ou un demes malades avait pris 8 gr. de teinture alcoolique de digitale, l'emploid'une décoction de graine de lin et d'une solution de 1S centigr. d'extraitgommeux d'opium dans 120 gr. d'eau distillée de laitue, prise par cuilleréesî à bouche dans l'espace de trois heures, a dissipé les accidents, tels quevomissement, tension épigastrique, cardialgie, vertiges, etc. Dans un autrecas, où des vomissements et une tension douloureuse du bas-ventre avaientété le résultat de l'ingestion de 6 gr. de teinture de digitale, le citrate demagnésie en limonade, prise en petite quantité fréquemment répétée, adissipé les accidents dans l'espace de deux jours. On combat les coliquespar des lavements émollients et même opiacés lorsque, touefoistoutefois, il n'y apoint aY de congestion cérébrale. Dans ce dernier cas, on emploie rarementles émissions sanguines, à moins qu'il n'y ait indication bien précise. Onmet en usage re pius le plus souvent ies les révulsifs, tels que les sinapismes, les lave-ments lavements irritants, salés, purgatifs, etc.
Lorsque l'intoxication n'est pas suivie de mort, les vomissements peuventpersister plusieurs jours, et l'estomac rester ensuite réfractaire aux ali-mentsaliments, surtout s'ils sont solides. « Quand les phénomènes d'irritation outtmtoxication d'intoxication causés par la digitale ou la digitaline ont été portés à un™t haut degré, ils peuvent persister longtemps, et il est possible que l'éco-nomie économie s 'en ressente encore huit ou dix jours après l'accident ou même da-vantage (1)davantage<ref>Homolle et Quevenne, ''Mémoire sur la digitaline et la digitale'', p. 315.</ref>. » J
(Aussi, quand, après l'emploi de ces divers moyens, on aura réussi à conju-
W Homolle et Quevenne, Mémoire, sur la digitaline et la digitale, p. 315.
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380 DIGITALE POURPRÉE.<references/>
[380] rer les premiers accidents, tout ne sera pas fini. Bouchardat cite (1) unas<ref></ref> un cas où la mort arriva le septième jour; il faut, à cause des dispositions aux syn-copes syncopes dans lesquelles l'action élective de la digitale met le sujet, recomman-der recommander le décubitus dorsal prolongé. Mazet, d'Andusi (2)<ref></ref>, rapporte un fait demort subite le cinquième jour; la malade, qui entrait en convalescence selevait pour uriner; elle mourut de syncope.)
A moindre dose, la digitale stimule l'estomac, augmente quelquefois,
stimulante. Lorsque l'estomac est dans des conditions normales, l'action sé-
dative de la digitale, même à dose assez élevée, est le plus souvent primi-
tive, directe, spéciale. Dans un essai fait. sur lui-même, Homolle (3) <ref></ref> a m
son pouls baisser successivement, sous l'influence de la digitaline, de 12,Ci
à 50, avec irrégularité, intermittence. Ce ralentissement du pouls s'est pro-