}}
__TOC__
[330]
<center>COCHLÉARIA. Cochlearia officinalis. L.</center>
<center></center>''Cochlearia folio subrotundo''. BAUHBauh., TOURNTourn. — ''Cochlearia''. DODDod.
<center>Herbe aux cuillers, — raifort officinal, — cranson officinal, — herbe au scorbut.CRUCIFÈRES. — ALYSSINEES. Fam. nat. — TÉTRAnYNAMiE SIUCULEUSE. L.</center>
Cette plante (PI<center></center>CRUCIFÈRES. XV) croît spontanément dans les lieux humides, au bord de la mer, sûr les hautes montagnes— ALYSSINÉES. On la rencontre sur les côtes maritimesdu nord de la FranceFam. On la cultive pour l'usage médicalnat. — Les moutons broutent le cochlearia avec avidité, et en deviennent plus gras, mais leurchair acquiert un goût désagréableTÉTRADYNAMIE SILICULEUSE. L.
Description. — Racines allongées, fusiformes, blanchâtres, un peu épaisses,
garnies de fibres nombreuses, capillaires. *— Tiges faibles, inclinées, cylindriques,
vertes et glabres. —; Feuilles radicales longuement pétiolées, nombreuses, arrondies,
épaisses; celles de la lige plus petites, un peu anguleuses; les supérieures sessiles, am-
plexicaules, ovales, pourvues à chaque bord d'une languette aiguë. — Feurs Manches,
petites, disposées en bouquets ou en grappes à l'extrémité des rameaux (mai-juillet).
—— Calice glabre, à quatre folioles demi-ouvertes, caduques. — CoroHe beaucoup plis
grande que le: calice, formée de quatre pétales. — Six étamines tétradynames, à anthères
comprimées. — Style court, persistant, à stigmate obtus.—Fruit: petite siliquecourte,
à deux loges polyspermes, un peu globuleuse, ordinairement entière à son sommet
Parties usitéesCette plante (Pl. — L'herbe, XV) croît spontanément dans les sommités fleurieslieux humides, au bord de la semencemer, sur les hautes montagnes. On la rencontre sur les côtes maritimes du nord de la France. On la cultive pour l'usage médical. — Les moutons broutent le cochlearia avec avidité, et en deviennent plus gras, mais leurchair acquiert un goût désagréable.
[Culture'''Description'''. — On cultive assez souvent le cochlearia dans les jardins maraîchersRacines allongées,pour l'usage médicalfusiformes, il demande une terre fraîche blanchâtres, un peu épaisses, garnies de fibres nombreuses, capillaires. — Tiges faibles, inclinées, cylindriques, vertes et une exposition glabres. — Feuilles radicales longuement pétiolées, nombreuses, arrondies, épaisses ; celles de la lige plus petites, un peu couverteanguleuses ; les supérieures sessiles,on amplexicaules, ovales, pourvues à chaque bord d'une languette aiguë. — Feurs blanches, petites, disposées en bouquets ou en grappes à l'extrémité des rameaux (mai-juillet). — Calice glabre, à quatre folioles demi-ouvertes, caduques. — Corolle beaucoup plus grande que le propage par graines semées au printempscalice, formée de quatre pétales.]— Six étamines tétradynames, à anthères comprimées. — Style court, persistant, à stigmate obtus. — Fruit: petite silique courte, à deux loges polyspermes, un peu globuleuse, ordinairement entière à son sommet
Récolte'''Parties usitées'''. — Cette plante doit être cueillie pendant sa floraison (en maiL'herbe, juin etjuillet)les sommités fleuries, et employée immédiatement, c'està-dire à l'état frais. Elle perd toutes sespropriétés par la dessiccationsemence.
Propriétés physiques ['''Culture'''. — On cultive assez souvent le cochléaria dans les jardins maraîchers, pour l'usage médical, il demande une terre fraîche et chimiques; usages économique*une exposition un peu couverte, on le propage par graines semées au printemps.]
— Le cochlearia, quand on l'écrase, a une odeur très-pénétrante; entier, il est inodore.Sa saveur est acre, vive et un peu amère. De même que la plupart des crucifères,»renferme un principe volatil acre, de nature huileuse, qui paraît contenir du soufre;on y trouve aussi de la fécule, de l'albumine, et une certaine quantité d'iode. \tcochlearia contient, dRécolte'après Braconnot, une matière extractive douce, noirâtre, Jjl'hydroclilorate et du sulfate de potassium, une huile volatile, de la chlorophylle,!*l'albumine et de la fibre ligneuse. Dobereiner y a trouvé une substance particulière— Cette plante doit être cueillie pendant sa floraison (en mai,acrejuin et juillet), qu'il nomme Cochléarine ; Henry et Garrotemployée immédiatement, de lc'acide sulfoest-sinapioue. Ses p»cipes actifs sont solubles dans à-dire à l'eau, le vin el l'alcoolétat frais. — La plante Elle perd toutes ses propn»propriétés par l'ébullilion. la dessiccation.
'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques'''. — Le cochléaria, quand on l'écrase, a une odeur très-pénétrante ; entier, il est inodore. Sa saveur est âcre, vive et un peu amère. De même que la plupart des crucifères, il renferme un principe volatil âcre, de nature huileuse, qui paraît contenir du soufre ; on y trouve aussi de la fécule, de l'albumine, et une certaine quantité d'iode. Le cochlearia contient, d'après Braconnot, une matière extractive douce, noirâtre, de l'hydrochlorate et du sulfate de potassium, une huile volatile, de la chlorophylle,de l'albumine et de la fibre ligneuse. Dobereiner y a trouvé une substance particulière, âcre, qu'il nomme ''Cochléarine'' ; Henry et Garrot, de l'acide sulfo-sinapique. Ses principes actifs sont solubles dans l'eau, le vin et l'alcool. — La plante perd ses propriétés par l'ébullition.
[331]
, COCHLEARIA<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES. 331</center>
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.{|align="center"| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'ISIÉRIEBBINTÉRIEUR. —Infusion— Infusion, de 20 â 50 gr. par kilogramme d'eau, de lait, de petit-lait, de bouillon, de bière ou de vin.<br \>Suc exprimé, de 30 à 200 gr., en potion, dans. [ajournéela journée.<br \>Teinture ll.(l de suc sur 1 d'alcool à 36 degrés), de 2 à 15 gr., en potion.<br \>Sirop (1 de suc sur 2 de sucre), do 20 à 60 gr., en potion.<br \>
Extrait, 2 à 5 gr., en potion.
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
Conserve (1 sur 1 de sucre), de 2 à 5 gr.<br \>
Eau distillée, en potion (peu usitée).<br \>
Pulpe, 8 à 15 gr.<br \><br \>
A L'EXTÉRIEUR. — Infusion, ''Q.S.'', en lotions, fomentations, injections, etc.<br \>
Teinture, 2 à 15 gr., en gargarisme, étendu dans le vin blanc ou dans l'eau.<br \>
Eau distillée, en gargarisme pour guérir les ulcères scorbutiques des gencives.
|}
Conserve (1 sur 1 de sucre), de 2 à 5 gr.
Eau distillée, en potion (peu usitée).
Pulpe, 8 à 15 gr.
A L'EXTÉRIEUR. —InfusionLe cochléaria entre dans le sirop, Qla bière et le vin antiscorbutique. S., en lotions,
fomentationsLe cochléaria est excitant, injectionsantiscorbutique, etcdiurétique.TeintureOn le donne contre le scorbut, 2 à 15 gr.l'œdème du poumon, en gargarismela toux avec expectoration, étendul'asthme, le catarrhe chronique, la cachexie, la leucorrhée, la paralysie, l'hydropisie, les scrofules, les engorgements atoniques des viscères et certaines maladiescutanées chroniques.
Cette plante a été recommandée dans le vin blanc ou les maladies calculeuses par Desbois, de Rochefort, dansles fièvres quartes par Stalh, dans le rhumatisme chronique vague par Sydenham.Mais il faut se garder de l'eau.Eau distilléeemployer, en gargarisme pour guérir quand il y a irritation inflammatoire, dans lesaffections hémorrhoïdales, l'hémoptysie, ulcères scorbutiques des gencives. Le cochlearia entre dans le siroples toux sèches et spasmodiques, les palpitations, les congestions sanguines au cerveau, la bière et le vin antiscorbutiquecéphalalgie. Le cochlearia Lorsqu'on est excitantforcé d'en faire usage dans ces circonstances, antiscorbutique, diurétique. On il faut préparer le donnecontre le scorbut, malade par l'oedème du poumon, usage des antiphlogistiques et mitiger l'action de la toux avec expectoration, plante par l'asthmeaddition des mucilagineux. Dans ces cas,j'administre le catarrhe chroniquemélange de suc de cochlearia et de lait ou de bouillon de veau ; il est utile aussi de lui associer des acides végétaux, la cachexiecomme les sucs d'oseille, la leucorrhéed’''alleluia'', la paralysie, ld'hydropisieépine-vinette,les scrofulesle cidre, les engorgements atoniques des viscères et certaines" maladiescutanées chroniquesetc.
Cette plante a été recommandée dans Je considère les maladies calculeuses par Desbois,feuilles de Rochefort, dans les fièvres quartes cochléaria comme antiscorbutiques par Stalh, dans le rhumatisme chro-nique vague par Sydenhamexcellence. Mais il faut se garder de lBachstrom<ref>''Observ. circa scorbutum''employer, quand il ya irritation inflammatoire, dans les affections hémorrhoïdalesetc. Florence, 1757.</ref> rapporte l'hémoptysiehistoire d'un matelot qui,dévoré par les toux sèches et spasmodiquesplus affreux symptômes du scorbut, et abandonné sur les palpitationsplages désertes du Groënland, se traînait sur la terre pour y brouter comme un animal le cochléaria et les congestions sanguinesau cerveau, la céphalalgie. Lorsqu'on est forcé d'en faire usage dans cescirconstancesautres végétaux antiscorbutiques, auxquels il faut préparer dut bientôt le malade par l'usage des antiphlogistiquesetmitiger l'action dé la plante par l'addition des mucilagineuxrétablissement de ses forces et sa guérison. Dans cescas, j'administre le Le mélange à parties égales de suc de cochlearia cochléaria, de trèfle d'eau et de lait ou de bouillonde veau; il cresson, est utile aussi de lui associer des acides végétaux, comme précieux dans lessucs d'oseilleaffections scorbutiques arrivées même au plus haut degré, det caractérisées par l'alleluiaaltération du sang, des hémorrhagies, des ecchymoses, un état d'épine-vinette, le cidreinfiltration cachectique, etc.
: Je considère les feuilles de cochlearia citerai le fait suivant comme antiscorbutiques assez remarquable : Un garçon boucher en service chez M. Lafranchise, de Calais, se fractura la jambe droite en tombant de cheval. La fracture fut réduite et maintenue par excel-lenceles moyens ordinaires. Bachstrom (1) rapporte l'histoire Ce blessé était âgé de vingt-cinq ans, d'un matelot quitempérament lymphatique, dévoré par lesplus affreux symptômes et se nourrissait principalement de viandes. Au bout de quarante jours, je voulus m'assurer de la consolidation du scorbutcal ; mais, à mon grand étonnement, et abandonné sur les plages désertes deux fragments duGroenlandtibia étaient tout aussi mobiles que le jour même de la chute. Dès lors je soupçonnai l'existence d'une diathèse scorbutique. J'examinai les gencives,que je trouvai engorgées et saignantes ; cependant aucun autre symptôme n' se traînait sûr existait, excepté une sorte de bouffissure de la terre pour y brouter comme un animal leCochlearia face difficile à désigner, et qui s'observe souvent dans les autres végétaux antiscorbutiques, auxquels il dut bientôtaffections de ce genre. Je mis de suite le rétablissement malade à l'usage du mélange dont je viens de ses forces et sa guérisonparler. Le mélange suc exprimé des trois plantes fut pris chaque jour à parties égalesde sue de cochlearia, la dose de trèfle 98 gr. d'eau abord, et ensuite de cresson, est précieux dans lesaffections scorbutiques arrivées même au plus haut degré120, 150 et caractériséespar 200 gr. J'interdis l'altération du sangusage de la viande, des hémorrhagieset je donnai pour toute nourriture les pommes de terre, des ecchymosesles légumes, un état d'infil-tration et pour boisson la décoction de houblon coupée avec le vin de Bordeaux.cachectiqueAprès quarante jours de traitement, etc.la consolidation, résultat de
Je citerai le fait suivant comme assez remarquable : Un garçon bou-cher en service chez M. Lafranchise, de Calais, se fractura la jambe droiteen tombant de cheval. La fracture fut réduite et maintenue par les moyensOrdinaires. Ce blessé était âgé de vingt-cinq ans, d'un tempérament lympha-tique^ et se nourrissait principalement de viandes. Au bout de quarantel^rs" je voulus m'assurer de la consolidation du cal; mais, à mon grandetonnément, les deux fragments du tibia étaient tout aussi mobiles que lejour même dé la chute. Dès lors je soupçonnai l'existence d'une dialhèsescorbutique. J'examinai les gencives, que je trouvai engorgées et saignantes;cependant aucun autre symptôme n'existait, excepté une sorte de bouffis-sure de la face difficile à désigner, et qui s'observe souvent dans les affec-tions,de ce genre. Je mis de suite le malade à l'usage du mélange dont jeviens de parler. Le suc exprimé des trois plantes fut pris chaque jour à ladose de 98 gr. d'abord, et ensuite de 120, 150 et 200 gr. J'interdis l'usagejte là viande, et je donnai pour toute nourriture les pommes de terre, les.egpjnest et pour boisson la décoction de houblon coupée avec le vin deordeaux. Après quarante jours de traitement, la consolidation, résultat de____________________
(t) Olkrv, cireascorbulum, etc. Florence, 1757.<references/>
la guérison de l'affection scorbutique générale, était parfaite et la santé tout à fait en bon état.
Le suc de cochleariacochléaria, par son action diurétique, m'a réussi dans quelquesanasarques causées par la durée des fièvres intermittentes. Desbois, deRochefort, prétend l'avoir vu réussir d'ans les calculs urinaires. ChaunietonChaumeton a eu occasion de constater son efficacité chez une femme âgée et leuco-phlegmatiqueleucophlegmatique, contre un catarrhe pulmonaire chronique qui avait résistépendant près d'un an à tous les autres moyens.
A l'extérieur, le cochlearia cochléaria est légèrement rubéfiant, détersif. J'ai appli-que appliqué avec succès le suc de cette plante sur les ulcères scorbutiques et ato-niquesatoniques. Etendu dans l'eau, il convient en gargarisme pour déterger et raffer-mir raffermir les gencives scorbutiques. L'hiver, je lui substitue la teinture alcoo-lique alcoolique de la même plante, étendue dans suffisante quantité d'eau. On failfait mâcher les feuilles de cochlearia cochléaria comme celles de cresson pour affermir lesgencives molles, livides, boursouflées ou scorbutiques.
On compose un esprit ardent, dit de cochleariacochléaria, qui est le produit delàde la distillation des feuilles de cette plante avec la racine de raifort sauvage surl'alcool, et que l'on donne à la dose de dix à douze gouttes dans des tisanes,en potions antiscorbutiques ou pour gargarisme.
[[Catégorie:Cazin 1868|Cochlearia]]