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Citronnier (Cazin 1868)

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(Dans la marine anglaise, depuis 1757, on distribue quotidiennement, au repas de midi, à tous les hommes, au bout de quatorze jours de mer, une ration de jus de citron. Ce n'est qu'après la guerre de Crimée, qu'on a employé en France, officiellement du moins, le suc de citron épaissi au bain-marie et conservé dans des bouteilles hermétiquement bouchées. La ration journalière est de 15 gr. « Cette ration suffit dans les cas d'imminence de scorbut et dans les cas légers ; il faut la doubler, la tripler même pour le scorbut confirmé. Le plus grand nombre des médecins de la marine a reconnu que le jus de citron était un excellent prophylactique de cette maladie, mais qu'il était souvent impuissant à arrêter ses progrès. Son action curative paraît se développer avec plus de facilité chez les scorbutiques atteints à terre)<ref>A. Barrallier, in ''Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques'', 1865, t.II, p. 605, art. Antiscorbutiques.</ref>. »
On a vanté le suc de citron et l'acide citrique contre le rhumatisme articulaire aigu ; mais il résulte des essais faits à l'hôpital Necker par Aran que ce remède est non-seulement nul, mais quelquefois même nuisible.<br> Amatus Lusitanus a employé le suc de limon à la dose de 3 ou 4 onces (90 à 120 gr.) comme un excellent moyen contre l'ischurie et la gonorrhée. Il dit l'avoir expérimenté mille fois. Cependant, ajoute-t-il, il faut l'employer avec précaution, car il peut produire l'impuissance, ainsi qu'il arriva à un prince italien : « ''Cum impotentem sæpe hominem reddat, et ad procreandem sobolem inhabilem, ut cuidam ex principibus Italiæ, superioribus annis, in bello germanico evenit''. » Le suc de citron serait-il réellement anaphrodisiaque ? De nouveaux faits bien observés pourront seuls répondre à cette question.<br> 
La ''Gazette des Hôpitaux'' a reproduit, d'après un journal allemand, deux observations desquelles il résulte que le suc de citron, fraîchement exprimé, possède la propriété remarquable de guérir les hydropisies aiguës. Ce traitement, connu anciennement, et peut-être négligé de nos jours, est surtout efficace dans l'hydropisie aiguë qui succède à l'éruption scarlatineuse. Mais un fait qu'il importe de noter, c'est que Buettner, auteur de ces observations, a remarqué que, dans les mêmes circonstances, le suc de citron, préparé à l'avance dans les officines, reste complètement sans action<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', t. XIII, p. 459.</ref>.
Pendant tout le cours de la maladie, on faisait usage de bouillon de bœuf, de gruau, d'eau vineuse sucrée, quelquefois de vin pur, et dans certains cas où il y avait assoupissement non fébrile, de quelques tasses de café ; on tenait le ventre libre au moyen de petites doses journalières d'huile de ricin, de lavements laxatifs, du calomel à dose purgative.
Dans les cas très-graves et à marche rapide, je touchais en outre les parties malades, une, deux ou même trois fois par jour avec la teinture d'iode. Des frictions mercurielles étaient pratiquées au cou, de quatre heures en quatre heures, lorsqu'il y avait gonflement extérieur considérable<ref>Mais, dira-t-on, ce traitement complexe laisse le praticien dans l'incertitude sur la part que chaque agent médicamenteux a pu prendre à la guérison. Je répondrai à cela que, la plupart du temps, je n'ai employé à l'extérieur comme à l'intérieur que l'ail et le suc de citron, et que j'ai pu par conséquent, apprécier les effets exclusifs de cette médication. Dans douze cas, où j'aurais indubitablement perdu tous ou presque tous mes malades, je n'ai eu à déplorer que la mort d'une petite fille de six ans, chez laquelle on n'avait pu suivre que très-irrégulièrement le traitement indiqué.<br>La maladie, envisagée comme locale, et traitée exclusivement par les caustiques (la solution concentrée de nitrate d'argent, l'acide chlorhydrique mêlé au miel rosat ou même employé pur), les sangsues, etc., s'est presque toujours terminée par la mort ! Une sorte d'intoxication se manifestait par les symptômes qui caractérisent l'atteinte profonde du principe de la vie, tels que la petitesse du pouls avec fréquence ou ralentissement, l'absence de réaction et souvent même de chaleur fébrile, la pâleur de la face, l'anxiété ou l'anéantissement, la prostration extrême précédant une mort souvent exempte de souffrance locale.<br>
Dans un tel état de choses, le traitement stimulant antiseptique que j'ai mis en usage, en provoquant une réaction fébrile salutaire, en arrêtant par une ligne de démarcation franchement inflammatoire les progrès du mal, amenait en peu de jours une terminaison heureuse.</ref>.
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