4 026
modifications
Modifications
Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Tormentille (Cazin 1868) |nomcourt... »
{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Tormentille (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Tormentille
|titrepagesuivante=Tulipier (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Tulipier
}}
__TOC__
[1074]
== Troène ==
Voir la page ''[[]]''
TROENE. Ligustrum vulgare. L.
Ligustrum Germanicum. C. BAUH. — Ligustrum. J. BAUH,, GEU., BLACK
OLEINÉES. — OLÉES. Fam. nat. — DIANDRIE MONOGYKIE. L.
Cet arbrisseau, d'un aspect agréable, croît naturellement dans les haies et
dans les bois. Les vaches, les chèvres, les moutons mangent les feuilles, Les
perdrix, les grives, les merles se nourrissent des fruits. Les morilles se niai-
sent au pied du troène. Cet arbrisseau est vulgairement connu dans nos dé-
partements sous le nom de truffetier.
lïeseription. — Tiges de 2 à 3 mètres, à rameaux opposés, cylindriques, flesj-
bles, d'une couleur cendrée. — Feuilles ovales, lancéolées, glabres, entières, d'un vert
gai, courtement pétiolées, persistantes dans les hivers doux. —Fleurs blanches, petites
odorantes, disposées en panicules ou en thyrse à l'extrémité des rameaux (juin-juillet)'
— Calice, court, urcéolé. — Corolle tubulée, divisée à son limbe en quatre lobes ovales!
— Fruils: baies mûrissant en automne, se colorant d'un pourpre noir, et restant sur
l'arbrisseau une partie de l'hiver.
Parties «usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.
Kéeolte. — On récolle les feuilles et les fleurs pendant l'été; les fruits en automne.
Ces fruits sont souvent mêlés par fraude à ceux de nerprun. (Voyez l'article NERPKUS,
p. 679.)
Culture. — On le propage de marcottes, de boutures, de graines ou de pieds en-
racinés pour en faire des haies, des palissades, des bordures, etc.; il figure dans les
bosquets d'automne.
Propriétés physiques et eliâuBiques; usages économiques,
— Les fleurs sont odorantes; les feuilles ont une saveur acerbe et légèrement piquante.
Leur décoction noircit par l'addition du sulfate de fer. Les baies fournissent une couleur
. noire et un bleu turquin, dont on fait usage pour les enluminures et pour colorer le
vin; elle sert aussi à faire l'encre des chapeliers.
(Ces baies contiennent de l'eau, du ligneux, du glucose, une matière cireuse et une
matière colorante d'un beau cramoisi, soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans
l'éther, parfaitement distincte des matières colorantes connues, ne renfermant que du
carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, à laquelle Nicklès (1) a donné, pour la diffé-
rencier, le nom de liguline. Ce chimiste a appliqué cette substance à l'analyse des eaux
potables, où elle paraît appelée à. rendre des services.)
Les branches les plus flexibles de cet arbrisseau sont employées à faire des liens cl
des ouvrages de vannerie. Son bois, inattaquable aux insectes, peut servir d'échalas^
(Polex a découvert dans l'écorce une substance amère qu'il nomme UguslriM; "si
une masse jaune, extractiforme, hygrométrique, soluble dans l'alcool et l'eau, insoluble
dans l'éther. Ce n'est pas un alcaloïde) (2).
Les feuilles et les fleurs de troëne passent pour astringentes, détersives,
vulnéraires. Leur décoction est usitée dans les maux de gorge, les aphte,
la stomatite, les ulcères scorbutiques de la bouche, le relâchement de la
luette, l'engorgement chronique des amygdales. La décoction des feuilles
avec addition de quelques gouttes d'acide sulfurique ou chlorhydrique, et
une suffisante quantité de miel rosat, m'a plusieurs fois été utile en garga-
risme dans les affections dont je viens de parler. J'ai vu des paysans se guenr
de diarrhées chroniques au moyen du suc des feuilles et des fleurs de troène
pris à la dose d'un demi-verre chaque matin. Une femme âgée de quarilIjj;*
cinq ans, d'un tempérament lymphatique, affaiblie par des pertes mÇnsu['
abondantes, a été débarrassée de ces dernières par le même remède admi-
nistré chaque jour pendant vingt jours. , ,
Le troëne, tout à fait inusité de" nos jours, peut s'ajouter aux nombreuse
(1) Journal de pharmacie et de. chimie, mai 1859.
(2) Journal de chimie, médicale, 1839, 2e série, t. V, p. 171.
[1075]
ressources dont le médecin de campagne peut disposer en faveur des ma-
lades indigents.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Tormentille (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Tormentille
|titrepagesuivante=Tulipier (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Tulipier
}}
__TOC__
[1074]
== Troène ==
Voir la page ''[[]]''
TROENE. Ligustrum vulgare. L.
Ligustrum Germanicum. C. BAUH. — Ligustrum. J. BAUH,, GEU., BLACK
OLEINÉES. — OLÉES. Fam. nat. — DIANDRIE MONOGYKIE. L.
Cet arbrisseau, d'un aspect agréable, croît naturellement dans les haies et
dans les bois. Les vaches, les chèvres, les moutons mangent les feuilles, Les
perdrix, les grives, les merles se nourrissent des fruits. Les morilles se niai-
sent au pied du troène. Cet arbrisseau est vulgairement connu dans nos dé-
partements sous le nom de truffetier.
lïeseription. — Tiges de 2 à 3 mètres, à rameaux opposés, cylindriques, flesj-
bles, d'une couleur cendrée. — Feuilles ovales, lancéolées, glabres, entières, d'un vert
gai, courtement pétiolées, persistantes dans les hivers doux. —Fleurs blanches, petites
odorantes, disposées en panicules ou en thyrse à l'extrémité des rameaux (juin-juillet)'
— Calice, court, urcéolé. — Corolle tubulée, divisée à son limbe en quatre lobes ovales!
— Fruils: baies mûrissant en automne, se colorant d'un pourpre noir, et restant sur
l'arbrisseau une partie de l'hiver.
Parties «usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.
Kéeolte. — On récolle les feuilles et les fleurs pendant l'été; les fruits en automne.
Ces fruits sont souvent mêlés par fraude à ceux de nerprun. (Voyez l'article NERPKUS,
p. 679.)
Culture. — On le propage de marcottes, de boutures, de graines ou de pieds en-
racinés pour en faire des haies, des palissades, des bordures, etc.; il figure dans les
bosquets d'automne.
Propriétés physiques et eliâuBiques; usages économiques,
— Les fleurs sont odorantes; les feuilles ont une saveur acerbe et légèrement piquante.
Leur décoction noircit par l'addition du sulfate de fer. Les baies fournissent une couleur
. noire et un bleu turquin, dont on fait usage pour les enluminures et pour colorer le
vin; elle sert aussi à faire l'encre des chapeliers.
(Ces baies contiennent de l'eau, du ligneux, du glucose, une matière cireuse et une
matière colorante d'un beau cramoisi, soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans
l'éther, parfaitement distincte des matières colorantes connues, ne renfermant que du
carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, à laquelle Nicklès (1) a donné, pour la diffé-
rencier, le nom de liguline. Ce chimiste a appliqué cette substance à l'analyse des eaux
potables, où elle paraît appelée à. rendre des services.)
Les branches les plus flexibles de cet arbrisseau sont employées à faire des liens cl
des ouvrages de vannerie. Son bois, inattaquable aux insectes, peut servir d'échalas^
(Polex a découvert dans l'écorce une substance amère qu'il nomme UguslriM; "si
une masse jaune, extractiforme, hygrométrique, soluble dans l'alcool et l'eau, insoluble
dans l'éther. Ce n'est pas un alcaloïde) (2).
Les feuilles et les fleurs de troëne passent pour astringentes, détersives,
vulnéraires. Leur décoction est usitée dans les maux de gorge, les aphte,
la stomatite, les ulcères scorbutiques de la bouche, le relâchement de la
luette, l'engorgement chronique des amygdales. La décoction des feuilles
avec addition de quelques gouttes d'acide sulfurique ou chlorhydrique, et
une suffisante quantité de miel rosat, m'a plusieurs fois été utile en garga-
risme dans les affections dont je viens de parler. J'ai vu des paysans se guenr
de diarrhées chroniques au moyen du suc des feuilles et des fleurs de troène
pris à la dose d'un demi-verre chaque matin. Une femme âgée de quarilIjj;*
cinq ans, d'un tempérament lymphatique, affaiblie par des pertes mÇnsu['
abondantes, a été débarrassée de ces dernières par le même remède admi-
nistré chaque jour pendant vingt jours. , ,
Le troëne, tout à fait inusité de" nos jours, peut s'ajouter aux nombreuse
(1) Journal de pharmacie et de. chimie, mai 1859.
(2) Journal de chimie, médicale, 1839, 2e série, t. V, p. 171.
[1075]
ressources dont le médecin de campagne peut disposer en faveur des ma-
lades indigents.
[[Catégorie:Cazin 1868]]