|rowspan="2" valign="center"| Par are : ||4 kil. Superphosphate de chaux. || 1 k 500 Nitrate de potasse.
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| || 2 kil. Chlorure de potassium. || 1 k — Sulfate d'ammoniaque.
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châssis) ; puis on enlève un bon fer de bêche de terre sur toute la surface des planches, et l'on obtient ainsi une fosse profonde d'environ 0<sup>m</sup>350m35. On compose ensuite un mélange par parties égales de fumier de vache, de fumier de cheval et de gadoue, que l'on répartit au fond de la fosse sur une épaisseur de 0<sup>m</sup>10 0m10 à 0<sup>m</sup>15 0m15 et que l'on recouvre d'une couche de 0<sup>m</sup>05 0m05 de bonne terre. Dans cet emplacement ainsi préparé, on trace trois rangs, les deux premiers à 0<sup>m</sup>30 0m30 du bord de la planche et le troisième au milieu des deux autres. Puis on établit de petits monticules hauts de 0<sup>m</sup>050m05, et à 0<sup>m</sup>30 0m30 d'écartement sur les rangs ; on y place des griffes d'un an, de préférence, en ayant soin de bien étaler les racines. (L'emplacement réservé pour un châssis peut contenir de 15 à 20 griffes.) On procède ensuite au remplissage des fosses avec de la bonne terre, et on laisse entre chaque planche une allée large de 0<sup>m</sup>60 0m60 à 0<sup>m</sup>700m70.
On soigne cette plantation pendant trois ans à l'air libre comme dans la culture en pleine terre. A l'automne de la troisième année, on place les coffres sur les planches, on creuse dans les allées et tout autour des coffres une tranchée profonde d'environ 0<sup>m</sup>60 0m60 ; la terre provenant de ces fosses est rejetée dans les coffres de façon à former une couche dont l'épaisseur ne doit pas excéder 0<sup>m</sup>300m30; on herse et on nivelle soigneusement, puis on place les châssis sur les coffres. Une vingtaine de jours avant l'époque à laquelle on veut commencer à récolter, on remplit les tranchées de fumier ayant séjourné trois semaines en tas et rendu homogène par deux brassages faits à dix jours d'intervalle, et on monte le fumier jusqu'au bord supérieur des coffres. Les châssis sont protégés pendant la nuit par des paillassons qu'on retire le matin. Tous les quinze jours environ on enlève un quart à un cinquième du fumier des réchauds et on le remplace par du fumier neuf.
La récolte dure environ un mois et demi ; pendant tout ce temps, il faut avoir soin de ne pas laisser tomber la température au-dessous de 13° centigrades.
''Culture des Asperges vertes''. — On obtient les petites asperges vertes que l'on consomme en hiver, jeunes ou en pointes, avec du plant de l'Asperge verte ou de toute autre variété préparé spécialement à l'avance, ou avec de vieilles griffes provenant d'anciennes plantations en pleine terre ; toutefois, l'emploi de ces griffes n'est pratique que dans la culture bourgeoise, et on a intérêt, dans une exploitation faite dans un but commercial, à forcer exclusivement du plant de 3 à 4 ans élevé en pépinière.
Dans ce cas, le plant se prépare de la façon suivante : On repique, fin-Mars ou commen-cement commencement d'Avril, en pépinière, en terrain bien préparé et fumé, en planches de 1<sup>m</sup>30 1m30 de largeur, séparées par des sentiers de 0<sup>m</sup>300m30, des griffes provenant d'un semis d'un an ou de dix-huit mois. On dispose ces griffes en échiquier ou en quinconce, bien étalées sur de petits monticules, et en laissant entre elles un intervalle de 12 à 15 centimètres en tous sens. Vers le 15 Mai, on paille la plantation, puis on tient le terrain frais par des arrosages copieux et fréquents. Les griffes restent ainsi en pépinière deux ou trois années, pendant lesquelles on n'a qu'à entretenir le terrain parfaitement propre et à arroser suivant les besoins ; les tiges sèches sont coupées à la fin de chaque automne à 15 ou 20 centimètres du sol, et on enlève le paillis de couverture ou la couche superficielle que l'on remplace par une même couche de bon terreau. Il va sans dire qu'il ne faut pas faire la moindre cueillette pendant ces années de pépinière.
Quand le moment de forcer est venu, on coupe les tiges en ayant soin d'en laisser une partie suffisamment apparente de façon à faciliter l'arrachage des griffes; mais, si l'on dispose d'un local, il est préférable d'arracher, au moment de l'approche des gelées, la totalité des griffes bonnes à forcer. Si le manque de place oblige à laisser les griffes en terre, il sera prudent de les couvrir de litière, de feuilles sèches ou de menue paille, de façon à maintenir la terre en bon état, et surtout à l'empêcher de trop durcir pendant les fortes gelées, ce qui rendrait impossible l'arrachage des griffes.
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On peut commencer à forcer à partir de la seconde quinzaine d'Octobre jusque dans le courant de Mars. Cette opération s'effectue sur couches chaudes d'environ 0<sup>m</sup>50 0m50 de hauteur que l'on recouvre de 5 à 6 centimètres de terreau et sur lesquelles on dispose des coffres que l'on couvre de châssis et qu'on surélève au fur et à mesure de la croissance des asperges. Une fois le coup de feu passé, les griffes sont ''habillées'', c'est-à-dire débarrassées de leurs tiges desséchées et des racines en mauvais état, puis placées sur le terreau, debout, les racines serrées les unes contre les autres, sans tenir compte de l'irrégularité des rangs ; on aura soin, toutefois, de mettre les griffes les plus petites sur le devant du coffre, les moyennes au milieu, les plus fortes au fond et de mettre les collets à la même hauteur en leur faisant suivre cependant une pente régulière, de façon qu'ils soient tous à égale distance du verre. Un châssis de i'55 1m35 de long peut tenir environ 500 griffes ainsi disposées. — La mise en place effectuée, on répand du terreau sec, très fin, que l'on fait pénétrer d'abord dans les intervalles des racines par un copieux arrosage, puis on charge avec du terreau ordinaire jusqu'à ce que les collets soient recouverts de 4 à 5 centimètres de terre; après quoi, il ne reste plus qu'à remettre les châssis. Lorsque la chaleur commence à baisser, on dispose autour des coffres des réchauds de fumier que l'on entretient en remplaçant par¬tiellementpartiellement, de quinze jours en quinze jours, du fumier vieux par du fumier neuf.
Avec une température continue de 20 à 25 degrés centigrades à l'intérieur des coffres, la récolte peut commencer au bout d'une douzaine de jours et se prolonge ordinairement pendant six à sept semaines, et même quelquefois plus, surtout si l'on a soin de bassiner fréquemment, d'aérer chaque fois que le temps le permet, de couvrir les coffres pendant la nuit avec un paillasson, ou même plusieurs si le froid est vif, et de découvrir chaque matin pour éviter l'étiolement.
Il est préférable de cueillir à la main, soit tous les jours, soit tous les deux jours. Après le forçage, les griffes sont épuisées et bonnes à jeter au fumier.
Le forçage peut également se faire à l'aide d'un thermosiphon dans une bâche ou sous châssis ; on adopte clans dans ce cas le dispositif indiqué au bas de la page 20 et page 21.
''Cultures intercalaires''. — Pendant les deux ou trois années qu'exige l'élevage du plant en pépinière, il est possible de tirer un certain parti du terrain en cultivant, entre les lignes, des ''Laitues, Carottes, Radis,'' etc., et des ''Choux hâtifs'' dans les sentiers.
USAGE. — On emploie comme légume les jeunes pousses blanchies par un buttage et cueillies au moment où elles commencent à sortir de terre. En Italie et dans certains autres pays, on ne cueille les asperges qu'après les avoir laissées croître assez pour qu'elles se colorent en vert sur une longueur de 0<sup>m</sup>10 0m10 à 0<sup>m</sup>150m15. En France, les asperges blanches à tête rose ou violette sont généralement préférées.
Les petites asperges que l'on consomme en hiver à la manière des petits pois ou en omelette, sous le nom d'Asperges vertes, ne sont autre chose que le produit de la culture spéciale indiquée à la page précédente.
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Nous décrirons seulement celles qui paraissent avoir réellement quelques caractères distinctifs :
'''ASPERGE VERTE'''.
SYNONYMES : A. commune, A. d<center>'''ASPERGE VERTE'''Aubervilliers.</center>
<center>SYNONYMES : A. commune, A. d'Aubervilliers.</center> Cette variété parait paraît être celle qui se rapproche le plus de l'Asperge sauvage; les pousses en sont plus minces que celles des variétés améliorées, plus pointues et se colorent plus promptement en vert.
Les petites ''asperges vertes'' des marchés s'obtiennent non seulement avec cette variété, mais aussi avec toutes les autres, en les soumettant au traitement indiqué plus haut (page 21) à l'article « ''Culture des Asperges vertes '' ».
<center>'''ASPERGE DE HOLLANDE'''.</center>
[[File:Asperge de Hollande Vilmorin-Andrieux 1904.png|450px|right]]
<center>SYNONYME : A. violette de Hollande. </center>
Noms ETRANGERS <center>NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Purple dutch asparagus. — ALL. Dicker blauer Hollandischer Holländischer Spargel.</center>
Les pousses (ou asperges proprement dites) de cette variété sont plus grosses et plus arrondies du bout que celles de l'Asperge verte ; leur grosseur dépend surtout des soins de culture et aussi de la qualité de la terre où elles sont plantées. Elles ne sont teintées à l'extrémité que de rose ou de rouge violacé tant qu'elles n'ont pas reçu l'influence de la lumière.
<center>'''ASPERGE BLANCHE D'ALLEMAGNE'''.</center>
<center>SYNONYMES : A. grosse blanche de Darmstadt, A. d’UImd’Ulm.</center>
Noms <center>NOMS ÉTRANGERS : ANGL. White german asparagus. — ALL. Grosser weisser Darmstädter Spargel, Ulmer Spargel.</center>
Cette variété, très appréciée en Allemagne, est vraisemblablement issue de l'Asperge violette de Hollande, mais elle s'en distingue nettement par la teinte d'un blanc laiteux que présentent les pousses alors qu'elles sont déjà sorties de terre de plusieurs centimètres.
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<center>'''ASPERGE D'ARGENTEUIL HÂTIVE'''.</center>
<center>NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Early giant Argenteuil asparagus; (AM.) Palmetto asparagus. — ALL. Früher allergrösster Argenteuil Spargel.</center>
Cette très belle race, obtenue par sélection de semis de l'A. de Hollande, fournit la plupart de ces belles bottes d'asperges qu'on admire au printemps à Paris. Les pousses sont très notablement plus grosses que celles de l'A. de Hollande; l'extrémité en est un peu pointue, et les écailles dont elle est revêtue sont fortement appliquées les unes sur les autres. Elle commence à produire un peu avant l'A. de Hollande. — C'est aujourd'hui la variété la plus cultivée.
<center>'''ASPERGE D'ARGENTEUIL TARDIVE'''.</center>
Noms <center>NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Late giant Argenteuil asparagus. — ALL. Später altergrüsster allergrüsster Argenteuil Spargel.</center>
Cette variété ne le cède pas en beauté à la variété hâtive, mais elle ne commence pas à produire tout à fait aussi tôt. Elle est appelée tardive non pas tant à cause de cette différence de précocité, que parce qu'elle continue à donner de belles et grosses pousses lorsque celles de l'A. hâtive d'Argenteuil commencent à être beaucoup moins grosses qu'au début de la saison. On se sert alors des produits de l'Asperge tardive pour parer les bottes. Les jardiniers expérimentés savent reconnaître cette variété de la précédente à l'apparence de sa pointe, dont les écailles sont un peu écartées à la manière de celles d'un artichaut, au lieu d'être pour ainsi dire collées les unes sur les autres.
L’''L’Asperge Asperge d'Argenteuil intermédiaire'', moins cultivée que les deux précédentes, n'a pas de caractères très distincts. Elle paraît être surtout un bon choix de l'A. de Hollande. Elle a l'extrémité pointue, en forme de pinceau.
LL’''A. ''Lenormand'' paraît avoir été une bonne race améliorée de l'A. de Hollande. Les variétés d'Argenteuil l'ont à peu près remplacée aujourd'hui.
Les Allemands distinguent un grand nombre de races d'Asperges, sous les noms de: ''Grosse géante, Grosse d'Erfurt, Hâtive de Darmstadt, Blanche grosse Milicehâtive''. Toutes nous paraissent se rapprocher beaucoup de l'Asperge de Hollande ou de l'A. d'Allemagne.
On vante beaucoup en Angleterre et en Amérique la variété dite ''Conover’s colossal''. Ce que nous en savons ne nous la fait pas considérer comme supérieure aux variétés d'Argenteuil.
[[Catégorie:Vilmorin-Andrieux, Potagères 1904]]