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NYCT&LOPLBNyctalopie. — Debreyne cite un cas de nyctalopie qui avait été traité en vain par les sangsues et les vésicatoires, et qui fut guéri en huit jours par l’usage à l’intérieur de l’extrait de belladone porté graduellement à la dose élevée de 30 centigr. par jour. Leprestre (2) a traité une femme de trente ans, dont l’oeil, qui ne présentait d’ailleurs aucune apparence de lésion, était tellement impressionné par le contact de la lumière, qu'il devenait impossible à la malade de supporter le jour. Elle ne voyait que des lames de feu et était condamnée à rester clans dans une obscurité profonde. Des frictions faites sur l’orbite avec un mélange d’extrait de belladone et d'onguent mercuriel double ont été suivies d'une prompte guérison.
< CATARACTECataracte.— L’emploi de la belladone pour dilater la pupille et préparer l’oeil l’œil à l'opération de la cataracte est aujourd'hui généralement connu et adopté. On évite ainsi plus facilement les lésions de l’iris, on observe mieux les mouvements de l’aiguille, et, si on le juge utile, on peut faire passer plus facilement des parcelles du cristallin dans la chambre antérieure. Continuée à un certain degré après l'opération, la dilatation de la pupille prévient le développement de l'iritis et l'oblitération pupillaire. Reimarus, de Hambourg (''in '' Wilmet), fit le premier usage de la belladone dans ce cas, après la remarque faite d’abord par Ray que les applications de cette plante sur les paupières déterminent la dilatation des pupilles. Il faisait instiller quelques gouttes de l’infusion aqueuse peu d'heures avant l'opération. — Himly (''in '' Bibliothèque Bayle), qui en constata ensuite les avantages, instillait entre les paupières, une ou deux heures avant, quelques gouttes de la solution de « 1 gr. 20 centigr. d’extrait de belladone dans 30 gr. d’eau. — Demours, Antoine Dubois, Travers, StoeberStœber, Caron du Villars, Sichel, Bérard, ont employé ce moyen avec le plus grand avantage. « J’emploie ordinairement, dit Caron du Villars, 8 grains de belladone et 4 grains de jusquiame dans un gros et demi d'eaud’eau ; l'association de ces deux médicaments produit une dilation plus grande que quand on les emploie isolément : il faut chercher à obtenir le plus grand degré de dilatation possible. » D'après cet ophthalmologiste, les blessures de l'iris seraient bien moins fréquentes depuis qu'on dilate la pupille au moyen de la belladone avant l'opération. « Si, dit-il, cet accident arrive très-souvent à Roux, ainsi qu’on peut s'en s’en convaincre en lisant le travail de Maunoir jeune et les observations de Furnari, c'est queRoux n'emploie jamais la dilatation préalable de la pupille. » Ce dernier, en cela en désaccord avec tous les praticiens, prétendait que l’usage de la belladone communiquait à l’œil une disposition plus grande à s’enflammer par suite de l’opération.
Roux nTonnellé ('emploie jamais 'in'' Trousseau et Pidoux) réserve l’emploi de la belladone pour opération de la cataracte par abaissement ; il le rejette d’une manière absolue dans le procédé par extraction, parce que la dilatation préalable artificielle de la pupille. » Ce dernier, en cela en désaccord avec tous les praticiensinutile pour favoriser la sortie du cristallin, prétendait que l’usage expose l’iris, pendant l’opération, au tranchant de la belladone communiquait l'instrument, et, après l'opération, à l’oeil une disposition plus grande à s’e enflammer par suite des adhérences vicieuses de l’opérationla cornée.
Tonnellé parvient presque toujours à éloigner la cataracte secondaire,qui, suivant lui, est le résultat constant des fausses membranes qui se fortement la suite de l’iritis, au moyen de la solution d’une partie d'extrait de belladone clans deux parties d'eau distillée de la même plante, qu'on appli-
J fl ^°,u*ardat_______________________ (1) Bouchardat, ''Annuaire de thérapeutique'', 1848. •
£; VI ùeance (2) S''éance extraordinaire de la Société de médecine de Caen'', de juin 1853.
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Métrorrhagie. — Dubois, de Tournay (1), rapporte l’observation d’une métrorrhagie abondante, ayant quinze jours de durée, avec douleurs gravatives dans les lombes, pâleur, affaiblissement, contre laquelle on avait inutilement employé le ratanhia, et qui diminua au moins des trois quarts dès le second jour de la médication suivante : Frictions sur la région utérine avec la pommade de belladone (15 gr. pour 30 d’axone) ; potion composée de 10 centigr. de belladone et de 120 gr. d’eau distillée de laitue, à prendre par cuillerée. L’infusion de sauge (30 gr. pour 1 kilog. d’eau) fit disparaître entièrement cette hémorragie, restée stationnaire à un faible degré, malgré l'usage de la belladone. « Une autre femme, de quarante-cinq ans, dit Dubois, était réduite à un état de faiblesse extrême, par suite d’une métrorrhagie abondante qui durait depuis trois semaines. Soumise au même traitement que la malade de l’observation précédente, l'hémorrhagie s'arrêta complètement dès le second jour de son emploi.
Fièvres. — Fièvres intermittentes simples. — Quand la fièvre intermittente renaît sans cesse après l’usage devenu inutile des préparations de quinquina, ce qui arrive particulièrement aux quartes, Hufeland recommande la belladone à la dose de 15 à 20 centigr. par jour. — Stosch (2) a reconnu son efficacité dans ces circonstances. — Nepple (3) vante l’extrait de belladone, à la dose de 20 à 50 centigr., contre les fièvres intermittentes névralgiques. — Isensée et Romberg(4) se servent avec avantage de la formule suivante dans le traitement de la fièvre intermittente : Sulfate de quinine, 2 gr. 50 centigr.; extrait aqueux de belladone, 10 centigr. ; extrait de ménianthe, q. s. pour vingt pilules, dont on prend une toutes les trois heures. Ces pilules, suivant Isensée, réussissent neuf fois sur dix dans toute espèce de fièvre intermittente. — Perrin (5) a employé ces pilules avec le même avantage, mais en doublant la dose d’extrait de belladone. La première pilule est prise immédiatement après le premier accès, et les suivantes de quatre heures en quatre heures, jusqu’à concurrence de trois pilules en vingt-quatre heures seulement. Les malades restent ainsi placés pendant près de sept jours sous l’influence de la médication ; et comme l’ingestion des six premières pilules est suivie presque toujours de la disparition des accès, il en résulte que les quatorze pilules restantes, qui sont prises les jours suivants, toujours au nombre de trois, matin, midi et soir, préviennent le retour de la fièvre. Le sulfate de quinine, comme on le voit, n'intervient ici que dans des proportions vraiment économiques.
fièvres intermittentes pernicieuses. — Dans un cas de fièvre intermittente pernicieuse avec délire et douleur atroce à la région frontale, dont les trois premiers accès avaient été exaspérés par le sulfate de quinine, Ducros, de Marseille (6), fit cesser le quatrième par l’administration de 60 centigr. d’extrait de belladone dans l’intermission. Le malade, exposé de nouveau aux effluves marécageux des bords du Rhône, fut repris de la même maladie, et guérit par le même moyen.
(3) ''Dictionnaire de médecine'' en 30 volumes, t. XVII, art. Iris.
(4) ''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', t. XV, p. 387. '
belladone, — Dans un cas de vaste procidence de l'iris à travers une ulccération perforante de la cornée, Florent Cunier (1) a obtenu les résultats les plus satisfaisants d’une solution de 30 centigr. de sulfate d’atropine dans 4 gr. d'eau distillée, en instillation dans l'œil, matin, midi et soir.
Tonnellé (m Trousseau et Pidoux) réserve l'emploi de la belladone pour opération de parvient presque toujours à éloigner la cataracte par abaissement; il secondaire, qui, suivant lui, est le rejette d'une manière absolue dans le procédé par extraction, parce que résultat constant des fausses membranes qui se forment la dilatation artificielle suite de la Pupillel’iritis, inutile pour favoriser au moyen de la sortie du cristallin, expose l’iris, pendant, solution d’une partie d’extrait de belladone dans deux parties d'opération, au tranchant eau distillée de l'instrumentla même plante, et, après lqu'opération, à des adhérenées vicieuses de la cornée.on appli-
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que sur l’oeil l’œil malade, ayant soin, comme il est indiqué à l'article fouisIritis, p. 159, de la renouveler de deux heures en deux heures. Comme c'est c’est ordinairement vers le quatrième jour de l’opération que se" forment'les produits membraneux, c'est alors, suivant TonnelleTonnellé, qu'il faut recourir à cette préparation : plus tard, il est plus difficile de réussir. Cependant le chirurgien de Tours y est parvenu au huitième, quelquefois au douzième jour. Au reste, lorsque la belladone ne détruit pas les fausses membranes, elle a au moins l’avantage de s’opposer à l'occlusion de la pupille.
Cunier (1) recommande l’atropine après l'opération de la cataracte par broiement, afin de maintenir une dilatation pupillaire qui favorise l’absorpiton et diminue les chances de voir survenir des adhérences. — Suivant Brookes (2), l’atropine produit la dilatation de la pupille plus rapidement et plus complètement que la belladone. Dans un cas où Gette cette dernière avait produit peu d’effet, il obtint une large dilatation au moyen d’une pommade préparée avec 15 décigr. d'atropine et 8 gr. d'axonge.
Dieulafoy (3), avant l'opération de la cataracte par abaissement, fait instiller pendant huit jours, matin et soir, entre les paupières, quelques gouttes d’un collyre composé de 4 gr. d’extrait de belladone, de 20 centigr. de sulfate d'atropine, et de 30 gr. d'eau distillée de belladone. En outre, plusieurs fois dans la journée, on introduit dans les narines, pendant quelques minutes, un tampon de charpie imbibé de cette même liqueur. «Par « Par cet emploi prolongé de la belladone, dit Cadéac (4), on obtient d’abord une dilatation très-grande de la pupille, ce qui permet au chirurgien de voir beaucoup mieux le jeu de son aiguille, et l’expose moins à la blessure, toujours grave, de l’iris. En outre, on produit une véritable anesthésie de l’oeill’œil, qui est doublement avantageuse : 1° en prévenant cette contraction spasmodique qu’éprouve toujours l'iris l’iris sous l'influence de la douleur provoquée par la piqûre de l'aiguille qui pénètre dans la coque de l'oeil, lorsque l'anestnésie dont nous parlons n'existe pas (on conçoit que cette contraction fait que l'emploi trop peu prolongé de la belladone est tout à fait inutile); 2° en diminuant momentanément la sensibilité de la rétine, et, par suite, en rendant beaucoup moins douloureuse la première impression de la lumière sur l’organe essentiel de la vision, qui en a été privé, et qui peut déterminer une irritation inflammatoire et compromettre ainsi le succès de l’opération.
Lorsque le cristallin est opaque dans son centre, ou qu’il existe des taies au centre de la cornée (cataracte centrale, taies centrales), on peut donner passage aux rayons lumineux à côté de la partie opaque qui les,intercepte, et rendre au malade la faculté de voir les gros objets. « A cet effet, dit Debreyne, nous faisons instiller tous les jours, ou de deux jours l’un, une goutte de solution saturée d’extrait de belladone dans les yeux, afin de maintenir la pupille suffisamment large pour dépasser la circonférence de la tache ou le noyau opaque du cristallin cataracte. C’est ainsi que nous avons fait voir plusieurs aveugles qui ne pouvaient plus se conduire, et qui aujourd’hui, munis d'une d’une solution d'extrait de belladone, se promènent librament depuis plusieurs années; et un entre autres qui était complètement aveugle depuis cinq ans par une large taie centrale qui occupe son seul el et unique oeil. Depuis qu'il instille dans l'oeil de la solution de belladone, c'est-à-dire depuis sept ans, il voit suffisamment pour se conduire, et même, dit-il , pour travailler. C’est aussi à l'aide de ces instillations de belladone qne que nous avons, il y a trente-six à trente-sept ans, fait voir au bout d’une demi-heure une personne atteinte de cataracte centrale depuis vingt ans, avec
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(1) Bouçhardat, ''Annuaire'', 1848, p. 12.
(2) ''Ibid''., 1849, p. 41.
(3) ''Journal dé médecine chirurgicale et pharmaceutique de Toulouse'', janvier 1856, p. SO20-Jt21
(4) ''Ibid''.