PRÉPARATION DE L'ACÉTATE DE CUIVRE
L'acétate de cuivre ou «verdet « verdet » a l'avantage d'avoir par lui-même des usages intéressants (c'est notamment un excellent anticryptogamique permettant le traitement des cultures contre de nombreux champignons parasites : rouille du caféier, mildiou de la Vigne, etc.). Il a aussi l'avantage de pouvoir être produit à partir de solutions à faible teneur en acide acétique, et parfois même à partir de déchets de fabrication. Ce serait le cas par exemple s'il se constituait une petite industrie des vinaigres à partir de la canne à sucre ou de la ''betsabetsa '' (voir dans les notices ultérieures : ''Betsabetsa '' et ''Vinaigres''). On peut aussi utiliser à cette préparation des pyroligneux.
On distingue : *1° Le verdet ordinaire ou acétate neutre de cuivre : (CH2 CH<sub>2</sub> - C00COO)2Cu <sup>2</sup>Cu + H20 H<sub>2</sub>O ; z0 *2° Le «verdet « verdet gris » ou «verdet « verdet de Montpellier » : (CH2 CH<sub>2</sub> - C00COO)2Cu <sup>2</sup>Cu + Cu(OH)<sup>2 </sup> + 5H205H<sub>2</sub>O ; 3 ° *3° Le « verdet vert » ou « verdet suédois » : z2(CH2 CH<sub>2</sub> - C00COO)2Cu <sup>2</sup>Cu + Cu(OH)<sup>2 </sup> + 5H205H<sub>2</sub>O.
C'est surtout le verdet de Montpellier dont nous proposons la préparation à Madagascar, suivant la méthode artisanale qui était employée au début du siècle dans le midi de la France pour les marcs de raisins après la fabrication du vin (voir J. Lichtenberger : Induffrie ''Industrie des Produits acétiques'', in Grignard, Dupont et Locquin : ''Traité de Chimie Organique'', tome IX, Paris, Masson et Cïe Cie Edit., 1939, p. 712).
Appliqué à la canne à sucre le procédé pourrait être le suivant : Broyer la canne (et éventuellement utiliser les jus riches pour la préparation de ''betsabetsa '' suivant la technique décrite par M. Ramalanjaona). Additionner les résidus de canne de « mère du vinaigre » et les empiler en couche de 1 o 10 centimètres d'épaisseur environ séparées par des feuilles de cuivre, le tout étant contenu dans un bac étanche et protégé des chutes de pluie. Au bout de trois à cinq semaines, cette sorte de meule est démontée ; les feuilles de cuivre sont retirées en évitant d'en détacher la croûte cristalline qui s'est formée (vert-de-gris). On pulvérise avec une petite quantité d'eau pour bien humecter et on maintient encore trois semaines environ dans une chambre humide et tiède ; la couche cristalline peut alors être détachée, broyée avec un peu d'eau en une masse bien homogène ; on dessèche ensuite cette masse en l'étirant à travers des cylindres revêtus de feutre ou de buvard, ou par passage dans un séchoir rotatif.
Le verdet ainsi obtenu est une poudre toxique. Il faut éviter au broyage d'en respirer. Outre ses usages comme anticryptogamique (voir sur la composition des bouillies au verdet le Brevet français 790.339 de 1935 des Etablissements Lambiotte et Frères), le verdet est également
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utilisé en médecine vétérinaire (traitement des dermatoses, bains détigueursdétiqueurs, etc.). Une telle préparation locale rendrait donc en outre d'appré"" ciables appréciables services à l'agriculture et à l'élevage. L'histoire de tous les pays montre d'ailleurs clairement que ce sont toujours les progrès industriels gui ont entraîné les progrès de l'agriculture.
On peut aussi faire passer les solutions d'acide acétique faibles, telles gue les vinaigres de ''betsabetsa '' ou certains pyroligneux à faible teneur, sur de la tournure ou de la poudre de cuivre, dans des colonnes maintenues à 30-4o0 C40°C. La solution, dès qu'elle parvient en bas de la colonne, est renvoyée au sommet par une petite pompe, de façon à ce que cette circulation ait lieu un très grand nombre de fois. A l'aide d'un aréomètre on peut constater un accroissement progressif de la densité dû au passage en solution de l'acétate de cuivre qui se forme. Si l'on est parti d'une solution à 4°Baumé, par exemple, on peut arrêter l'opération quand l'aréomètre marque goB8°B.
On concentre alors la solution par ébullition à l'air libre, en agitant, et lorsque la concentration est jugée suffisante, on abandonne à la cristallisation. On recueille les cristaux formés et on les dessèche.
A partir de ces deux sortes de verdet, on peut aussi produire de l'acide acétique sans employer l'acide sulfurique. A cet effet, on déshydrate au four l'acétate de cuivre, sans trop chauffer pour éviter une décomposition. Le produit bien desséché est alors soumis à une hydrogénation sous pression dans des récipients portés à 200-250° (procédé Dreyfus).
AUTRES PROCÉDÉS DE CONCENTRATION DES SOLUTIONS ÉTENDUES : Aujourd'hui dans les pays industrialisés, la production principale d'acide acétique est réalisée à partir de solutions très étendues d'acide acétique résultant de l'hydrolyse des produits cellulosiques les plus divers (souvent des déchets d'autres industries). A cet effet des appareils nouveaux très puissants ont été mis au point.
Ils reposent sur divers principes : utilisation de substances formant avec l'eau des mélanges azéotropes ; emploi d'absorbants susceptibles de fixer électivement l'acide; congélation des solutions étendues, etc. Nous ne pensons pas utile pour l'instant de décrire en détail ces procédés qui ne pourraient être mis en oeuvre à Madagascar que dans le cadre de très grosses entreprises et nécessiteraient des investissements considérables.
CARACTÈRES DE L'ACIDE ACÉTIQUE OFFICINAL : L'acide acétique officinal est un liquide incolore, à odeur vive, piquante, pénétrante, rappelant celle du vinaigre, mais en beaucoup plus
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fort, à saveur fortement acide. Il est caustique et attaque l'épiderme, provoquant la formation de petites vésicules.
Son point de fusion est de + 16,7°; son point d'ébullition de u8° 118° sous la pression de 76o 760 millimètres de mercure ; à Tananarive, il bout vers uo0 110° ; sa densité à 20° est de r1,op60516. Il ne s'altère pas à l'air et à la lumière, mais tend à absorber la vapeur d'eau atmosphérique (substance hygroscopique).
Il est soluble en toutes proportions dans l'eau, l'alcool, l'éther ordinaire, le sulfure de carbone et la glycérine.
Il peut dissoudre le camphre, les résines naturelles et synthétiques, le celluloïde, la fibrine du sang ; il ne précipite pas l'albumine, il coagule par contre les solutions de caséine du lait.
L'acide acétique officinal doit correspondre aux essais suivants dont on trouvera le détail au Codex Français ( r 96 51965) 1 o *1° Il doit être limpide et incolore ; *2° Evaporé dans une capsule tarée, puis desséchée à l'étuve, il ne doit pas laisser un résidu supérieur à o0,o5 05 p. roo100 ; *3° Il doit être exempt d'arsenic (une tolérance de 5 millionnièmes ou 5 p.p.m. est admise); *4° Il doit être exempt de chlorures; *5° Sa teneur en fer doit être inférieur à o0,oor 001 p. roo100 ; *6° Sa teneur en plomb et autres métaux lourds ne doit pas excéder 1 o 10 millionnièmes ; *7° Sa teneur en sulfates ne doit pas excéder zo 20 millionnièmes. Pour les détails concernant ces divers dosages, voir Codex français 1965.
Pour les détails concernant ces divers dosages, voir Codex français 1965. INDICE D'OXYDATION Dans une fiole conique de 300 millilitres, introduire 25 millilitres d'ac~de acide acétique. Ajoutez 2 5 25 millilitres de réactif au di chromate depotassium dichromate de potassium (R). Maintenez une heure dans un baip. bain thermostatique réglé à 50° C. Ajoutez r 50 150 millilitres d'eau, refroidissez et ajoutez 10 millilitres de solution d'iodure de potassium à ro 10 p. roo100. Titrez aussitôt l'iode libéré à l'aide d'une solution o0, r 1 N de thiosulfate de sodium. En fin de titrage, ajoutez de l'empois d'amidon (R). Soit ''n'' le nombre de millilitres de solution 0,1 N de thiosulfate de sodium employés.
Soit n le nombre de millilitres de solution o,r N de thiosulfate de sodium employés.
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Effectuez un essai à blanc en remplaçant les 2 5 25 millilitres d'acide acétique par 25 millilitres d'eau : soit n' le nombre de millilitres de solution o0, 1 N de thiosulfate de sodium employés.
1 millilitre de solution de thiosulfate de sodium o0, 1 N correspond à o0,ooo8 0008 gramme d'oxygène. Quantité d'oxygène absorbée pour 100 millilitres d'acide acétique : (n- n') o,oo32 Cette quantité doit être inférieure à o,oi 2 pour 100.
TENEUR: LQuantité d'acide acétique officinal doit renfermer au minimum 98 p. oxygène absorbée pour 100 millilitres d'acide acétique pur d: (n- n'après la méthode décrite par le Codex français (1965)0, p. 57· La solution d'acide acétique à 10 p. 100 neutralisée par l'hydroxyde de sodium doit donner les réactions des acétates.0032
PARTICULARITÉS DENSIMÉTRIQUES : Lorsqu'on ajoute de l'eau Cette quantité doit être inférieure à zoo Cà l'acide acétique pris à l'état liquide0, le mélange se contracte. La densité s'élève jusqu'à 1,070. La teneur du liquide est alors de 77 à So p. Ioo en acide acétique. Si la dilution augmente encore, la densité du mélange diminue de telle sorte que l'acide pur et le mélange à 41 p. Ioo en acide ont la même densité012 pour 100.
TENEUR L'acide acétique officinal doit renfermer au minimum 98 p. 100 d'acide acétique pur d'après la méthode décrite par le Codex français (1965), p. 57. La solution d'acide acétique à 10 p. 100 neutralisée par l'hydroxyde de sodium doit donner les réactions des acétates. PARTICULARITÉS DENSIMÉTRIQUES Lorsqu'on ajoute de l'eau à 20° C à l'acide acétique pris à l'état liquide, le mélange se contracte. La densité s'élève jusqu'à 1,070. La teneur du liquide est alors de 77 à 80 p. 100 en acide acétique. Si la dilution augmente encore, la densité du mélange diminue de telle sorte que l'acide pur et le mélange à 41 p. 100 en acide ont la même densité. Ces phénomènes ne permettent pas d'employer directement la densimétrie pour déterminer la richesse de l'acide acétique lorsque celui-ci a une densité supérieure à 1,0524; on peut, dans ce cas, mélanger l'acide avec son poids d'eau et déterminer la densité du mélange à 20°, l'indication du densimètre correspond alors à un acide dont la richesse est réduite de moitié.
On peut aussi avoir recours au dosage.
CONSERVATION : L'acide acétique étant volatil et absorbant l'humidité de l'air, doit être conservé dans des flacons munis de bouchons de verre rodés. PRÉCAUTIONS A PRENDRE
PRÉCAUTIONS A PRENDRE : Subftance ''Substance dangereuse '' : inscrite au ''Tableau C''.
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