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__TOC__
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== Alkékenge ==
ALKÉKENGE. Physalis alkekengi. L.
Alloelengi offiùnarum. T.— Solanum vesicarium. C. B.
Coqueret, — coquerelle, — cerise d'hiver ou de Juif, — physiale, — halicacabum, herbe à cloques.
SOLANÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYNIE. L.
L-alkékenge (PI. III), dont la racine est vivace, croît spontanément dansles champs cultivés, les bois taillis et les vignes du midi et de l'ouest de laFrance. On la cultive dans les jardins. Elle est aussi spontanée en Allemagne,en Italie, en Espagne. Elle a quelque ressemblance avec la belladone, dontelle'diffère d'ailleurs totalement par l'innocuité de son action physiologique,et par ses propriétés thérapeutiques, par son calice coloré et accrescent etpar la couleur de ses baies qui sont rouges ou jaunes au lieu d'être noires.
Description. — Racine articulée, jetant çà et là des fibres grêles, qui rampentau loin. — Tige de 30 à 50 centimètres de hauteur, dressée, anguleuse, un peu velue,
rameuse, verte d'abord, puis rougeâtre, prenant de la consistance à l'automne. —Feuilles larges, glabres, géminées à la base, les supérieures ovales et un peu pointues.— Fleurs d'un blanc terne, solitaires, inclinées en bas, sur des pédoncules axillaires(juin-septembre). — Corolle monopétale à tube court, couvrant cinq étamines, un style,un stigmate. — Calice monophylle, à cinq découpures aiguës, velu, se développant etdevenant à l'époque de la maturation un cornet membraneux, acquérant une couleurrouge écarlate à mesure que sa maturité avance, entourant complètement la baie, quiest globuleuse, contenant un grand nombre de petites graines aplaties, chagrinées etréniformes.
Parties usitées. — Les baies, les tiges et les feuilles.
[Culture. — Elle est assez abondante pour les besoins de la médecine ; on sèmela graine en pots à l'automne ou au printemps ; on repique lorsque les pieds sont assezforts. Elle se propagé d'elle-même et devient souvent incommode.]
Récolte. — L'alkékenge ne doit être récoltée qu'à l'époque de la maturité desfruits, c'est-à-dire depuis la fin d'août jusqu'en septembre. Les tiges et les baies ac-quièrent acquièrent une couleur rouge ou jaune qui indique leur maturité. La dessiccation seraplus prompte si l'on sépare les baies des calices, car la transpiration des premièresentretient l'humidité des secondes. Les baies se dessèchent lentement, se flétrissent, sevident ; en les broyant, on en sépare facilement les graines. La dessiccation en pleinair n'est jamais suffisante pour obtenir une division ou pulvérisation facile de la plante.Il est nécessaire de la passer à l'étuve ou au four chauffé à 40 degrés, de l'y laisser dehuit à douze heures avant de la soumettre à l'action du pilon.
Propriétés physiques et chimiques. — La poudre d'alkékenge estd'une amertume franche et persistante. Celle des baies a de plus une acidité marquéequi n'est pas désagréable. Dessaigne et Cbantard, en traitant les feuilles par l'eau froide,agitant l'hydrolé avec du chloroforme, séparant celui-ci, reprenant le résidu de l'évapo-ration évaporation de celui-là par l'alcool additionné de charbon, et précipitant après filtration parl'eau, ont obtenu une matière cristalline, amère, non alcaline, qu'ils ont nommée Phy-sdlinePhysaline.
Dans certains pays on colore le beurre avec le suc de baies de coqueret.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. — Baies fraîches et mûres, de6 à 20 gr. par jour.
Infusion des baies, 15 à 60 gr. par kilogrammed'eau.
Poudre (tiges, baies), k à 18 gr. en une seuleou en plusieu s fois, dans de l'eau ou duvin, ou, mieux, dans le via d'alkékenge.
Vin (30 gr. de feuillis, tiges ou fruits macé-rés macérés pendant huit jours dans 1 kilogr. devin), 15 à 30 gr. comme diurétique, 60 à100 gr. comme fébrifuge.
Extrait (rarement employé), de 8 à 15 et20 gr.
(Les pilules antigoutteuses de Laville ontpour base l'extrait d'alkékenge. On y ajoute une solution de silicate de soude, dont la densité soit marquée à 80 degrés dans la proportion de 1 partie pour 3 d'extrait. Ce mélange, remlu consistant au moyen de la poudre, de Chamedris, est divisé en pilules de 30 centigrammes ; de 2 à 6 par jour.)
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m'ont été très-utiles comme à la fois diurétiques et anodines. Dans ces cas,je les fais prendre en décoction. Elles déterminent un flux abondant d'urinessans trop stimuler les organes. Contre les hydropisies passives, je fais écrasersept ou huit baies dans un verre de vin blanc, que le malade prend à jeun,en y joignant l'infusion ou la décoction pour boisson.
Les feuilles, les tiges et les calices, sont également diurétiques, et con-viennent conviennent surtout, à cause du principe amer qu'elles renferment, dans les casd'asthénie que nous venons d'indiquer, et notamment clans la cachexie palu-déennepaludéenne. Les effets physiologiques de la poudre (feuilles, tiges, capsules) ontété sensibles chez les malades faibles, anémiques, et particulièrement chezles femmes chlorotiques. Plusieurs de ces dernières ont ressenti peu d'in-stants instants après son administration, môme à petite dose, des bourdonnementsd'oreille, un peu d'ivresse et un ralentissement assez notable du pouls. Leseffets consécutifs étaient le retour du pouls à son type normal, la colorationdu teint, le développement des forces musculaires. L'action diurétique a étéde nouveau constatée. A forte dose, le médicament produit un sentimentde pesanteur à la région gastrique, et de la constipation. Après plusieursjours d'emploi, il a occasionne chez deux malades quelques' coliquessuivies de diarrhée qui a disparu prumptement. Administrée plusieurs foisaprès le repas, même à forte dose, cette poudre n'a nullement troublé ladigestion.
Gendron, médecin à Château-du-Loir, a publié une série d'expériencessur les propriétés fébrifuges de la poudre de calices et de baies d'alkékenge.Plus tard les feuilles et les-tiges ont été employées avec le même succès. Cesexpériences, répétées à l'hôpital de Vendôme par Gendron et Faton, ontpresque toujours.réussi à guérir des fièvres intermittentes, si communesparmi les soldats casernes aux bords du Loir, et au niveau des prairies sub-mergéessubmergées, a J'ai recueilli depuis, dit Gendron, un assez grand nombre d'ob-servations observations qui confirment les premières, et malgré plusieurs échecs de lamédication sur les fiévreux, pendant l'automne dernier, nous n'hésitons pasà conclure que la poudre d'alkékenge; convenablement administrée, guéritun grand nombre de malades atteints de fièvres intermittentes. Ce médi-cament médicament n'a ni la promptitude ni la sûreté du sulfate de quinine; mais, necoûtant rien à nos cultivateurs, ils s'astreignent aisément à continuer sonusage après l'interruption de la fièvre, et ils sont moins exposés aux réci-divesrécidives.
« Lorsque le troisième accès de fièvre n'est pas supprimé par ralkékengel'alkékenge,ou du moins très-notablement amoindri, on doit peu compter sur son effetfébrifuge.
« Toutefois, les individus aux prises avec la cachexie fébrile, qu'il y eût ounon tuméfaction de la rate, reprenaient sensiblement de la force et de lacoloration, même lorsque les accès n'étaient pas complètement interrompus.Une dose de sulfate de quinine suffisait alors pour couper la fièvre, et à lasuite deux doses par jour d'alkékenge prévenaient les récidives et complé-taient complétaient la guérison Dans les fièvres larvées et les névralgies intermit-tentesintermittentes, falkékenge l'alkékenge a constamment réussi à éteindre les accès Plu-sieurs Plusieurs ont été guéris de fièvres intermittentes dès la première dose; c'estle petit nombre. Ordinairement les accès décroissent sensiblement ; letroisième est réduit à un simple malaise; le quatrième manque complè-tementcomplètement..
«Nous avons eu l'occasion de l'employer avec succès contre une fièvre tierce algide. Depuis ce fait, qui m'avait donné une grande confiance dans l'alkékenge, je dois avouer que la médication a subi plusieurs échecs.J'iù ai appris à mes dépens, ou, si l'on veut, aux dépens des malades,que de fortes doses d'alkékenge, données une fois par jour, ne valaient pasdes doses moindres et répétées plusieurs fois dans les vingt-quatre heures.
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« Chez les malades atteints de doubles-tierces ou de doubles-quartes, il faut remarquer que les petits accès ont cédé plus vite que les plus forts, à quelque adresse que fût la médication, c'est-à-dire, que le médicament fût donné avant le petit accès, ou, suivant le précepte de Torti, avant le fort accès.
« ....... A l'hôpital de Vendôme, on a réussi presque constamment en
prescrivant, dans l'intervalle des accès, deux doses par jour de 6 gram cha-cune chacune ; 4 gram. donnés quatre fois par jour, ont également coupé des fièvresde différent types, et dans des conditions variables de sujets, d'âge, de sexe,de localité et d'ancienneté de pyrexie. Cette méthode me paraît la plus conve-nableconvenable. Les préceptes de Torti, sur l'administration du quinquina à doses for-tes fortes et uniques, et le plus loin possible de l'accès, ne paraissent pas jusqu'àprésent applicables à la médication par l'alkékenge.
« II résulte de nos expériences que celte substance peut être employée entoute sécurité, à quelque dose que ce soit, avant comme après le repas, dansl'intervalle comme au début des accès de fièvres.
« Si elle n'exclut pas toujours l'usage du sulfate de quinine, elle réduit dumoins son emploi trop coûteux. » (1)
J'ai employé la poudre d'alkékenge dans trois cas de fièvre intermittente.Le premier cas, au printemps de 1SS3, chez une femme de trente-cinq ans,habitant la vallée humide de la Liane, était une fièvre tierce intense, par ré-cidive récidive après avoir été coupée au moyen de trois doses de sulfate de quinine.Trois doses de 4 gram. de poudre d'alkékenge, données dans chaque inter-missionintermission, interceptèrent la fièvre au 3e accès à dater du jour de la prise dumédicament. Les deux autres cas étaient, l'un une fièvre double-tierce au-tomnale automnale guérie au 4" jour de l'administr; tion administration du médicament; l'autre unefièvre quotidienne ayant deux mois de durée, qui a été diminuée de moitiéen intensité et que deux doses de sulfate de quinine (de 50 cent.) ont dissipéeentièrement.
(A l'exemple de Ray, Laville préconise comme préventives des accès degoutte, des pilules dont nous avons plus haut donné la formule.
Sans nous prononcer d'une façon définitive sur la réalité des succès de cetraitement, nous sommes porté à penser d'après notre expérience person-nelle personnelle que l'effet en est variable, sinon douteux.)
Les feuilles de coqueret peuvent être employées à l'extérieur en fomenta-tions fomentations et en cataplasmes, comme émollientes et calmantes.
[[Catégorie:Cazin 1868]]